D’ici quelques semaines, le Fonds monétaire international (FMI) devrait nommer à sa direction Dominique Strauss Kahn. L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a déjà choisi pour la diriger Pascal Lamy.
De sorte que les deux institutions phares du système capitaliste mondialisé auront à leur tête un socialiste français. Ceux-ci sont-ils devenus « maîtres du monde » ? De deux choses l’une : où bien ce système est devenu fou, ou bien ces deux personnalités n’étaient point socialistes. A vous de choisir l’hypothèse la plus vraisemblable.
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 1 Août 2007 à 16:51
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Il peut arriver à Nicolas Sarkozy d’avoir de bonnes idées : revaloriser le rôle du Parlement, excessivement abaissé dans nos institutions, ou encore revoir la « gouvernance » des universités, aujourd’hui frappée de débilité. Mais sur un point essentiel, Nicolas Sarkozy s’est révélé incapable de desserrer les contraintes européennes. Dans le projet de traité baptisé par antiphrase « simplifié », il a fait toutes les concessions : Haut représentant pour la politique extérieure, Charte des droits fondamentaux d’essence fédéraliste, qui va donner d’immenses pouvoirs à la Cour de Justice de l’Union européenne, pondération des votes au Conseil par la démographie, rompant ainsi la parité entre l’Allemagne, la France et les autres « grands pays ».
En échange de ces concessions, quelle contrepartie a-t-il obtenu, sur le gouvernement économique de la zone euro, par exemple ? Rien ! A la timide demande exprimée par Jean-Pierre Jouyet d’une discussion de la politique de change par les gouvernements, avec quelle hauteur M. Trichet n’a-t-il pas répondu ! Sur ce sujet capital, le silence quand ce n’est pas la désinformation règnent en maîtres. On nous explique ainsi dans la presse que les bénéfices des entreprises françaises explosent, et que, par conséquent, elles n’ont pas besoin d’un euro plus faible. Ces commentateurs oublient de rappeler que nos entreprises font, pour l’essentiel, leurs bénéfices à l’étranger. Le monde du travail en France est le grand oublié… Mais au bout du chemin, il se rappellera au bon souvenir de ces messieurs… et de M. Sarkozy, s’il ne fait rien. Enfourcher la rossinante des critiques bruxelloises pour combattre la politique de Nicolas Sarkozy est une tentation dont la gauche doit se prémunir. On entend certains socialistes se réfugier sous les jupes de la Commission et reprendre ses attaques, pour prendre à Paris des habits d’opposants.
Mais la gauche aurait tout à perdre à se confondre avec la critique libérale qu’on entend exprimer à Bruxelles ou à Berlin. Elle aurait tout à perdre à déplorer le déficit budgétaire français au nom du carcan du pacte de stabilité européen, à rejeter le volontarisme industriel national au nom de la libre concurrence communautaire, ou à critiquer la capacité d’action et les atouts propres à la France dans les relations internationales.
Les responsables de la gauche n’ont pas à se transformer en exilés de Coblence, et à reprendre les fatwas de la Commission contre la politique française dès lors qu’elle sort – si peu que ce soit - des sentiers battus de l’orthodoxie monétaire, du dogme de la concurrence ou de la paralysie communautaire. Si la gauche se laissait enfermer dans cette posture, elle se couperait du peuple ! La crédibilité d’une opposition vraiment républicaine ne consiste pas à faire flèche de tout bois, mais à s’arrimer à un projet exigeant qui donne cohérence à la critique démocratique.
Il y a moins de deux mois encore Premier Ministre, Dominique de Villepin, à peine mis en examen, est aussitôt condamné, lynché, exécuté. Vae Victis ! Cette République peut-elle être qualifiée d’irréprochable ?
Mon intuition m’a toujours dit que dans l’affaire Clearstream, l’aspect industriel (les règlements de comptes -via M. Gergorin- entre MM. Forgeard et Camus pour prendre la tête d’EADS) l’emportait sur la dérive politique ultérieure dont, pourtant, j’ai été, moi aussi, la victime. Mais ces manigances sont beaucoup moins médiatiques…. Contre la franchise médicale, par Dr. Elie Arié, Le Monde, 21 juillet 2007.
Comme toujours certains prennent leurs désirs pour la réalité. Ainsi Le Monde du 17 juillet utilise-t-il à contresens le mot de « retrait » que j’ai prononcé s’agissant de mes fonctions de maire de Belfort. Je ne me suis pas, pour autant, retiré de la vie politique. Au contraire, en me dégageant d’un terrain miné où la conjonction de la droite et du PS belfortain ne m’a laissé et ne me laissait aucune chance d’être élu, j’ai retrouvé une entière liberté de mouvement pour animer au niveau national le courant républicain civique qui manque à la gauche autant qu’à notre pays.
Actualités
Lire l'article de Sylvia Zappi dans l'édition du Monde datée du 16 juillet 2007 sur le site Le Monde.fr.
Editorial de Jean-Pierre Chevènement pour Belfort-Mag de Juillet 2007.
Compte tenu du résultat de l’élection législative dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort, j’ai décidé de mettre un terme au mandat de maire que le suffrage universel m’avait confié en mars 2001, il y a plus de six ans.
Elu maire pour la première fois en mars 1983 et ayant exercé continûment depuis lors cette fonction, sauf de juillet 1997 à mars 2001, période où des responsabilités gouvernementales prenantes m’empêchaient de le faire et où M. Jackie Drouet m’a relayé dans les fonctions de Premier Magistrat, j’ai considéré que le moment de la relève était venu. |
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