Projet d’intervention de Jean-Pierre Chevènement, débat au Sénat sur les actions extérieures de l’Etat, jeudi 25 novembre 2010.
Madame le Ministre d’Etat,
Votre nomination comme ministre des Affaires étrangères a été bien accueillie. On vous accorde un certain sens de l’Etat. Vous avez l’expérience de trois ministères régaliens. Vous avez une certaine idée de la France. Tout cela vous prépare à l’exercice de ces fonctions emblématiques de Ministre des Affaires étrangères et européennes, mais vous sensibilise aussi certainement à la difficulté de la tâche. Vous héritez en effet d’un ministère dont les marges de manœuvre n’ont cessé de se resserrer du fait de la croissance de nos engagements multilatéraux et de la réduction de ses moyens propres sous l’effet de la révision générale des politiques publiques. Vous avez déjà rendu 550 postes d’équivalents temps plein de 2008 à 2010, et vous allez devoir en rendre 610 de 2011 à 2013 (160 en 2011 et 450 en 2012-2013). L’année prochaine, les crédits de soutien du ministère vont baisser de 5 %. Comment, dans ces conditions, maintenir l’objectif de l’universalité de notre réseau diplomatique et consulaire ? Votre tâche, Madame le Ministre d’Etat, est difficile. Est-il en bien raisonnable d’appliquer à un ministère, qui incarne le visage de la France à l’étranger et dont le budget dépasse à peine 5 milliards d’euros (5 016 en Autorisations d’Engagement et 5 100 en crédits de paiement), les disciplines uniformément rudes de la RGPP ? La Cour des Comptes, alors présidée par Philippe Seguin, avait fait valoir le caractère pénalisant de cette règle indiscriminée pour certaines fonctions dont l’Etat ne peut s’exonérer et cela est particulièrement vrai pour votre ministère qui depuis longtemps est un ministère maltraité.
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Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 25 Novembre 2010 à 19:53
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Jean-Pierre Chevènement interviendra au Congrès des maires de France le mercredi 24 novembre 2010, de 9h à 11h, lors de la table ronde consacrée à "l'Evolution des périmètres intercommunaux: le rôle des différents acteurs dans l'élaboration et la mise en oeuvre du schéma départemental"
Celle-ci sera animée par Jacqueline Gourault, sénatrice du Loir et Cher, présidente de la commission intercommunalité de l'AMF.
Seront également présents Michel Destot, président de l'Association des maires des grandes villes de France et Eric Jalon, directeur général des collectivités locales. Voir le programme du Congrès sur le site de l'AMF. Intervention de Jean-Pierre Chevènement concernant le résultat de la commission mixte paritaire à propos du Projet de loi relatif à la réforme des collectivités territoriales, Sénat, 9 novembre 2010.
Monsieur le Président,
Madame et Monsieur le Ministre, La Commission mixte paritaire a donné gain de cause au gouvernement sur ce qui, pour lui, était l’essentiel : la création du conseiller territorial et son élection au scrutin majoritaire à deux tours, avec un seuil de passage au second tour de 12,5% des électeurs inscrits. Seuil exorbitant, maintenu à la faveur d’un subterfuge justement stigmatisé par M JP Sueur, contraire à l’expression de la diversité des opinions et foncièrement antidémocratique ! Que deviennent les petites formations politiques, qui sans toujours être le sel de la terre, peuvent apporter leur grain de sel qui relève le goût du débat et le débat lui-même ? La Commission mixte paritaire a également repris le texte de l’assemblée nationale imposant la création des métropoles, décapitant ainsi les régions et les départements concernés, réduisant à peu de choses les compétences des communes absorbées et épaississant d’une nouvelle strate le mille-feuilles territorial. Que deviendra le Président de région, face au Président de la métropole et aux puissants Présidents de Conseils généraux ? M Balladur souhaitait l’évaporation des départements dans les régions. Vous aurez la condensation des régions dans les départements ! Dépêche AFP, mardi 9 novembre 2010, 12h40.
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a déploré mardi qu'il ne reste plus, à droite comme à gauche, "grand chose" du gaullisme, qu'il définit comme "un sens très élevé de l'intérêt général et de la République".
Interrogé par le jdd.fr à l'occasion du 40e anniversaire de la mort du général de Gaulle, le sénateur de Belfort juge notamment que Nicolas Sarkozy est "très loin" de l'homme de l'appel du 18 juin. "Il ne me paraît pas être l’héritier du général de Gaulle. Il a réintégré le commandement de l’Otan, un geste hautement symbolique. Il a voté le traité de Maastricht, fait voter le traité de Lisbonne qui est la reprise de la Constitution européenne que le peuple a rejetée. Je pense que le général de Gaulle respectait les décisions du peuple", dit-il. Plus largement, l'élu souverainiste estime qu'il ne reste aujourd'hui "pas grand chose du gaullisme", car "la droite a tourné le dos à la nation et la gauche a perdu les couches populaires". "Nous avons eu des gouvernements successifs qui ont sacrifié la souveraineté nationale sur l’autel d’une certaine Europe et ont livré la France à une mondialisation sans règle. Nous avons aujourd’hui un pays qui n’a plus ni monnaie, ni défense, ni droit autonome. Beaucoup de nos industries ont été délocalisées ou sont en voie de délocalisation. Notre langue et notre influence reculent", détaille-t-il. Bref, "il ne reste du gaullisme que la Constitution de 1958 mais avec un président très diminué et une Constitution qui a été profondément altérée". Entretien au JDD.fr, propos recueillis par Arthur Nazaret, mardi 9 novembre 2010.
Alors que Nicolas Sarkozy se rend mardi sur la tombe du Général de Gaulle, Jean-Pierre Chevènement, admirateur du second, nous livre sa conception du Gaullisme. Il revient sur ce qu’il en reste - "pas grand chose"- et sur le rapport du Président actuel à l’homme du 18-juin
Le JDD.fr : Qu’est-ce que le gaullisme: une attitude, des principes, une doctrine? Jean-Pierre Chevènement : De Gaulle existe. Le gaullisme existe-il ? Cela prête à d’abondantes dissertations. S’il existait, le gaullisme serait pour moi une forme de patriotisme républicain qui s’est manifesté évidemment en 1940 par le refus de la défaite, de l’armistice et de la collaboration avec l’Occupant. Mais, plus généralement, le gaullisme, c’est un sens très élevé de l’intérêt général et de la République. Qu’en reste-t-il aujourd’hui? Pas grand-chose car la droite a tourné le dos à la nation et la gauche a perdu les couches populaires. Nous avons eu des gouvernements successifs qui ont sacrifié la souveraineté nationale sur l’autel d’une certaine Europe et ont livré la France à une mondialisation sans règle. Nous avons aujourd’hui un pays qui n’a plus ni monnaie ni défense, ni droit autonome. Beaucoup de nos industries ont été délocalisées ou sont en voie de délocalisation. Notre langue et notre influence reculent. Il ne reste du gaullisme que la constitution de 1958 mais avec un Président très diminué et une constitution qui a été profondément altérée.
Le livre de Jean-Pierre Chevènement, sorti le 5 janvier 2011
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