Dépêche AFP, dimanche 22 janvier 2011, 19h13.
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC et candidat à la présidentielle, a trouvé dimanche que François Hollande avait prononcé "un discours de gauche, authentique et sincère", mais s'est demandé s'il avait "vraiment anticipé l'ampleur des résistances qu'il va rencontrer".
"François Hollande a prononcé au Bourget un discours de gauche, authentique et sincère. Il a revendiqué sa cohérence et livré son secret: il aime les gens. Cela peut contribuer à redonner au pays la confiance qui lui manque aujourd'hui", a relevé M. Chevènement dans un communiqué. Mais pour lui, si le candidat socialiste est "apparu comme un homme conscient de la difficulté de sa tâche et de l'étroitesse de ses marges", il a noté que sur l'Europe, il n'avait "pas évoqué la crise de la monnaie unique". "Je crains qu'il ne surestime la possibilité d'obtenir d'Angela Merkel, sur la simple base de son élection, la révision autre que cosmétique du futur traité européen. J'ai gardé le souvenir du Pacte de stabilité négocié par Jacques Chirac et avalisé en juin 1997 par Lionel Jospin", a poursuivi M. Chevènement.
Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 22 Janvier 2012 à 19:47
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Carnet de Jean-Pierre Chevènement
François Hollande a prononcé au Bourget un discours de gauche, authentique et sincère. Il a revendiqué sa cohérence et livré son secret : il aime les gens. Cela peut contribuer à redonner au pays la confiance qui lui manque aujourd'hui.
Le candidat socialiste est apparu comme un homme conscient de la difficulté de sa tâche et de l'étroitesse de ses marges. Sur l'Europe, François Hollande n'a pas évoqué la crise de la monnaie unique. Je crains qu'il ne surestime la possibilité d'obtenir de Mme Merkel, sur la simple base de son élection, la révision autre que cosmétique du futur traité européen. J’ai gardé le souvenir du pacte de stabilité, négocié par Jacques Chirac et avalisé en juin 1997 par Lionel Jospin. François Hollande n'a pas contesté le contrôle que le futur traité instaurerait sur les budgets nationaux, dessaisissant ainsi les parlements de leurs prérogatives. Il a en revanche évoqué le rôle de la Banque centrale européenne pour casser la spéculation, la création d'eurobonds, l'instauration d'une contribution écologique aux frontières et enfin la création d'une véritable taxe sur les transactions financières. Mais tout cela dépendra de la chancelière. L'idée d'un nouveau traité de l'Elysée, cinquante ans après, aurait un sens, si elle permettait de remettre à plat les relations franco-allemandes. François Hollande n'a pas présenté de scénario alternatif s'il s'avérait que le monde de la finance, dont il a rappelé qu'il s'était affranchi de toutes règles depuis vingt ans au moins, ne lui facilitait pas les choses. On peut s'interroger s'il a vraiment anticipé l'ampleur des résistances qu'il va rencontrer. (A propos de la répression de la contestation de l’existence du génocide arménien)
Retenu à Belfort par les obsèques de Philippe Garot qui fut mon adjoint à la Ville de 1989 à 2007, je ne pourrai intervenir à la tribune du Sénat lundi 23 janvier, comme je me le proposais, pour dire ma ferme opposition au type de proposition de loi que, sous l’impulsion conjointe du Président de la République et du Parti socialiste, on s’apprête à faire voter par la Chambre haute après son adoption par une poignée de députés à l’Assemblée Nationale.
***** Curieuse conjonction, à moins de trois mois de l’élection présidentielle ! Mais déjà tout est dit : la proposition de loi visant à « réprimer la contestation de l’existence du génocide arménien » est avant tout une opération de récupération électoraliste. Et cela des deux côtés. J’ai le plus grand respect pour la mémoire douloureuse du peuple arménien, mais croit-on en servir la cause en ajoutant, loi mémorielle après loi mémorielle, un texte liberticide et anticonstitutionnel, grave atteinte à la liberté de recherche des historiens mais d’abord à la liberté tout court, c’est-à-dire à la République elle-même ? Il n’est un mystère pour personne que les auteurs directs et indirects de ces lois mémorielles visent d’abord à capter les suffrages des minorités qui ont gardé dans leur mémoire la souffrance de leurs aïeux. Mais que restera-t-il alors de l’Histoire de France si elle se réduit peu à peu, par l’intervention d’un législateur incontinent, à n’être plus bientôt que la marquetterie de mémoires particulières ? Jusqu’où la décomposition de ce qui nous unissait : la France et la République n’ira-t-elle donc pas ? C’est sur leur cadavre que prospèrent les communautarismes aujourd’hui florissants. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de YouTube Elections 2012, en partenariat avec le CFJ, l'AFP et Twitter, mercredi 18 janvier 2012. Il répondait aux questions d'étudiants du CFJ.
Verbatim express
Entretien de Jean-Pierre Chevènement aux Dernières Nouvelles d'Alsace, 19 janvier 2012.
Dernières Nouvelles d'Alsace : Pourquoi Lohr ?
Jean-Pierre Chevènement: C’est une entreprise très représentative du savoir-faire industriel français, avec une avance technologique remarquable. Je connais les difficultés qu’elle rencontre, mais elles ne sont pas insolubles et il est de la responsabilité des banques et de l’État de fournir à Lohr les moyens de son développement. Au moment où beaucoup de candidats parlent de réindustrialiser la France, voilà un exemple concret de ce qui pourrait être fait s’il y avait un ministère de l’industrie dans ce pays… Lohr souffre aussi d’une monnaie trop forte, surévaluée. C’est une caractéristique de toutes les entreprises que je visite. Néanmoins, vous ne préconisez pas une sortie de l’euro... Je privilégie le maintien de la monnaie unique, même si elle procède d’une erreur au départ, d’un vice initial contre lequel on ne pourra rien faire. Il faut que la Banque centrale européenne intervienne à la hauteur voulue pour casser la spéculation contre des pays comme l’Italie. Les Allemands sont contre... Nous sommes face à une psychorigidité allemande qui vient de la confiscation de l’épargne allemande au moment de la création du deutschmark en 1948. La banque centrale allemande n’a qu’une seule mission, la lutte contre l’inflation. On a recopié les statuts de la Bundesbank pour la monnaie unique, dont on a fait une sorte de Mark bis.
Jean-Pierre Chevènement organisait lundi 16 janvier à la Maison de l’Amérique latine un débat avec des économistes sur le thème "Un plan B pour sortir de l'euro: comment s'y prendre?".
Étaient présents: -Jean-Luc Gréau, économiste, auteur de "La trahison des économistes" (Gallimard, 2008) -Jean-Paul Fitoussi, économiste, directeur de recherche OFCE -Philippe Murer, financier -Jean-Claude Werrebrouck, économiste, ancien professeur à l’Université de Lille 2 Revivez la conférence grâce au Live Tweet de Julien Landfried, porte-parole de Jean-Pierre Chevènement et responsable de la campagne en ligne: Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité des 4 Vérités sur France 2, lundi 16 janvier 2012. Il répondait aux questions de Gilles Bornstein.
Carnet de Jean-Pierre Chevènement
Si les taux d'intérêt auxquels la France emprunte doivent s'élever ne serait-ce que d'un point, la France ne pourra plus contribuer à un niveau significatif au Fonds européen de stabilité financière. Le maintien de la monnaie unique tendra donc inutilement les relations franco-allemandes.
Le passage de l'euro de monnaie unique à une monnaie commune devient un scénario de plus en plus réaliste. Ce sera l'objet d'un débat ouvert à la presse auquel j'ai convié des économistes (Jean-Paul Fitoussi, Jean-Luc Gréau, Philippe Murer et Jean-Claude Werrebrouck) ce lundi 16 janvier à 18h. |
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