Dernières Nouvelles d'Alsace : Pourquoi Lohr ?
Jean-Pierre Chevènement: C’est une entreprise très représentative du savoir-faire industriel français, avec une avance technologique remarquable. Je connais les difficultés qu’elle rencontre, mais elles ne sont pas insolubles et il est de la responsabilité des banques et de l’État de fournir à Lohr les moyens de son développement. Au moment où beaucoup de candidats parlent de réindustrialiser la France, voilà un exemple concret de ce qui pourrait être fait s’il y avait un ministère de l’industrie dans ce pays… Lohr souffre aussi d’une monnaie trop forte, surévaluée. C’est une caractéristique de toutes les entreprises que je visite.
Néanmoins, vous ne préconisez pas une sortie de l’euro...
Je privilégie le maintien de la monnaie unique, même si elle procède d’une erreur au départ, d’un vice initial contre lequel on ne pourra rien faire. Il faut que la Banque centrale européenne intervienne à la hauteur voulue pour casser la spéculation contre des pays comme l’Italie.
Les Allemands sont contre...
Nous sommes face à une psychorigidité allemande qui vient de la confiscation de l’épargne allemande au moment de la création du deutschmark en 1948. La banque centrale allemande n’a qu’une seule mission, la lutte contre l’inflation. On a recopié les statuts de la Bundesbank pour la monnaie unique, dont on a fait une sorte de Mark bis.
Jean-Pierre Chevènement: C’est une entreprise très représentative du savoir-faire industriel français, avec une avance technologique remarquable. Je connais les difficultés qu’elle rencontre, mais elles ne sont pas insolubles et il est de la responsabilité des banques et de l’État de fournir à Lohr les moyens de son développement. Au moment où beaucoup de candidats parlent de réindustrialiser la France, voilà un exemple concret de ce qui pourrait être fait s’il y avait un ministère de l’industrie dans ce pays… Lohr souffre aussi d’une monnaie trop forte, surévaluée. C’est une caractéristique de toutes les entreprises que je visite.
Néanmoins, vous ne préconisez pas une sortie de l’euro...
Je privilégie le maintien de la monnaie unique, même si elle procède d’une erreur au départ, d’un vice initial contre lequel on ne pourra rien faire. Il faut que la Banque centrale européenne intervienne à la hauteur voulue pour casser la spéculation contre des pays comme l’Italie.
Les Allemands sont contre...
Nous sommes face à une psychorigidité allemande qui vient de la confiscation de l’épargne allemande au moment de la création du deutschmark en 1948. La banque centrale allemande n’a qu’une seule mission, la lutte contre l’inflation. On a recopié les statuts de la Bundesbank pour la monnaie unique, dont on a fait une sorte de Mark bis.
Dans votre Plan B, vous proposez de passer de la monnaie unique à une monnaie commune.
On créerait des euromarks, des eurofrancs, des eurolires dans une grille de parité qui serait négociée périodiquement. J’ai essayé de penser un système qui restaurerait une certaine flexibilité mais qui maintiendrait un toit commun européen au-dessus des monnaies nationales.
En annonçant votre candidature, vous disiez que vous voulez faire bouger les lignes. Ont-elles déjà bougé ?
Faire bouger les lignes voulait dire exercer une pédagogie. Ont-elles bougé ? Sur l’accord PS-Verts, François Hollande a pris des distances. Sur le siège de la France au Conseil de sécurité, il a tenu des propos qui me rassurent. Sur l’Europe, il n’a pas suffisamment bougé. Il faut organiser la croissance au niveau de l’Europe, avec une monnaie moins chère, un plan d’investissement européen et une relance salariale dont l’Allemagne devrait donner l’exemple.
Maintiendrez-vous votre candidature jusqu’au bout ?
Je me donne une certaine souplesse d’appréciation. Le moment venu, je ne veux pas exclure de faire mouvement (arrière). Mais ce n’est pas actuellement mon état d’esprit.
Les sondages sont plutôt favorables à Mélenchon, pas à vous...
Ma candidature est une candidature pédagogique. Je n’ai pas fait de démagogie. On ne peut pas me le reprocher. Il faut mettre un peu de fond dans le débat, sinon le naufrage de la monnaie unique va télescoper la campagne sans même qu’on ait évoqué les moyens de s’en sortir à moindre frais. J’ai une certaine légitimité à critiquer la monnaie unique parce que je n’étais pas pour au départ.
Source : Dernières Nouvelles d'Alsace
On créerait des euromarks, des eurofrancs, des eurolires dans une grille de parité qui serait négociée périodiquement. J’ai essayé de penser un système qui restaurerait une certaine flexibilité mais qui maintiendrait un toit commun européen au-dessus des monnaies nationales.
En annonçant votre candidature, vous disiez que vous voulez faire bouger les lignes. Ont-elles déjà bougé ?
Faire bouger les lignes voulait dire exercer une pédagogie. Ont-elles bougé ? Sur l’accord PS-Verts, François Hollande a pris des distances. Sur le siège de la France au Conseil de sécurité, il a tenu des propos qui me rassurent. Sur l’Europe, il n’a pas suffisamment bougé. Il faut organiser la croissance au niveau de l’Europe, avec une monnaie moins chère, un plan d’investissement européen et une relance salariale dont l’Allemagne devrait donner l’exemple.
Maintiendrez-vous votre candidature jusqu’au bout ?
Je me donne une certaine souplesse d’appréciation. Le moment venu, je ne veux pas exclure de faire mouvement (arrière). Mais ce n’est pas actuellement mon état d’esprit.
Les sondages sont plutôt favorables à Mélenchon, pas à vous...
Ma candidature est une candidature pédagogique. Je n’ai pas fait de démagogie. On ne peut pas me le reprocher. Il faut mettre un peu de fond dans le débat, sinon le naufrage de la monnaie unique va télescoper la campagne sans même qu’on ait évoqué les moyens de s’en sortir à moindre frais. J’ai une certaine légitimité à critiquer la monnaie unique parce que je n’étais pas pour au départ.
Source : Dernières Nouvelles d'Alsace