Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'Edition du soir sur I-télé, lundi 22 octobre 2012. Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Léa Salamé.


Verbatim express

  • A propos des mesures annoncées par Jean-Marc Ayrault sur la Corse : Je suis convaincu par le discours de Jean-Marc Ayrault, d'abord parce que je pense que c'est un honnête homme. Il va à l'essentiel c'est à dire le maintien de l’État de droit en Corse dans tous les domaines et particulièrement là où on peut observer des déviances : le domaine économique et financier, les marchés publics, les autorisations d'urbanisme.
  • Sur tous ces sujets Jean-Marc Ayrault est ferme et surtout il ne fait pas d'annonce nouvelle concernant le statut institutionnel de la Corse. La Corse a besoin de stabilité, c'est un point essentiel. Un nouveau statut serait totalement inopportun.
  • La police n'est absolument pour rien dans la violence qui tient la Corse sous sa coupe, qui fait régner l’omerta par la peur.
  • Concernant ses propos sur « l'endoctrinement nationaliste nourri par les médias locaux » : Je n'ai fait que dire ce que chacun peut constater. Il y a d'ailleurs eu un rapport très intéressant, le rapport Mozziconacci, qui faisait une description détaillée de la prise en main par les réseaux indépendantistes de la communication.
  • Je dis qu'on a abandonné la jeunesse précarisée à cet endoctrinement de longue durée qui fait qu'aujourd'hui tuer n'est apparemment plus un problème pour certains adolescents.

Rédigé par Chevenement.fr le 22 Octobre 2012 à 21:34 | Permalien | Commentaires (1)

Dépêche AFP, jeudi 18 octobre 2012, 11h07.


Chevènement: en Corse "l'endoctrinement" nationaliste passe par les médias locaux
Le sénateur et ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a estimé jeudi sur Europe 1 que la jeunesse corse était "abandonnée à un endoctrinement" nationaliste nourri notamment par les antennes locales de France 3 et de Radio France.

"C'est une île à la dérive", dont "la jeunesse est abandonnée à un endoctrinement qui passe par tous les canaux de communication : France 3, Radio France Frequenza Mora, je ne parle pas du rectorat, de l'université...", a déclaré le président d'honneur du MRC.

"D'une manière générale, la jeunesse corse, d'ailleurs victime de précarité comme toute la jeunesse française, est abandonnée à une propagande qui n'a rien à voir avec les idées républicaines", a-t-il poursuivi.

Réitérant ses accusations de la veille à l'encontre de l'avocat Antoine Sollacaro, qu'il a accusé d'être un "militant nationaliste engagé", il a déclaré qu'avant son assassinat ce dernier "avait rendez-vous avec une documentariste de France 3", ajoutant : "et pour quiconque regarde comment sont faits les programmes, on voit bien de quel côté penche France 3".

"Les indépendantistes ont pignon sur rue" dans l'île, a insisté Jean-Pierre Chevènement, jugeant que "la politique de rétablissement de l'état de droit avec discernement" y était "bien entendu (...) toujours d'actualité".
Mots-clés : corse sécurité

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Octobre 2012 à 11:23 | Permalien | Commentaires (5)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Europe 1 matin, jeudi 18 octobre 2012. Il répondait aux questions de Bruce Toussaint.


  • Un meurtre est toujours déplorable. Je dirai simplement que Me Saccaro n'était pas simplement une figure emblématique du barreau d'Ajaccio. C'était également un militant nationaliste engagé dont j'ai le souvenir, en tant qu'ancien Ministre de l’Intérieur, qu'il était impliqué dans un certain nombre d'affaires.
  • Me Saccaro était également l'ami d'Alain Orsoni, un des patrons du nationalisme corse. Son fils, Guy Orsoni, est cité par Le Monde comme étant une des figures du grand banditisme.
  • Le nationalisme corse et le banditisme mafieux sont étroitement liés. Il faut lire le livre de François Santoni et Jean-Michel Rossi, Pour solde de tout compte. Comment expliquer que dans une île comme la Corse il y ait eu 99 homicides depuis 2008, dont 15 cette année ?
  • Nous sommes face à la zone la plus criminogène d'Europe. La faiblesse des pouvoirs successifs y a produit une phénomène étrange : l'hégémonie des idées indépendantistes. La jeunesse corse est abandonnée à un endoctrinement qui passe par tous les canaux de communication.
  • L’État ne se fait plus obéir. Ceux qui devraient le servir attendent le prochain revirement. Les indépendantistes ont pignon sur rue.
  • J'ai entendu Jean-Marc Ayrault tenir un discours de fermeté. Il faut évidemment donner des moyens supplémentaires à la police.
  • Nous sommes dans un Etat de droit : il faut que des enquêtes soient menées et par des gens qui n'ont pas à craindre pour leur vie ou celle de leur famille.
  • J'aimerais que lorsque il y a des journées nationalistes à Corte, on ne voie pas se presser les élus UMP et PS.

    Source: Europe1.fr

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Octobre 2012 à 10:16 | Permalien | Commentaires (6)

Dépêche AFP, mercredi 17 octobre 2012, 19h21.


Sollacaro, un "militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines", dit Chevènement
L'ancien ministre de l'intérieur Jean-Pierre Chevènement a accusé mercredi l'avocat Antoine Sollacaro, assassiné la veille à Ajaccio, d'avoir été un "militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines".

"Me Antoine Sollacaro n‘était pas seulement une figure du barreau. C'était une figure de l'indépendantisme. Un militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines", a déclaré le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) à Public Sénat.
"Je ne veux pas en dire plus pour ne pas manquer à ma déontologie d'ancien ministre de l'Intérieur", a-t-il ajouté.

"Je crois que les liens entre le banditisme et le nationalisme corse sont établis depuis longtemps", a poursuivi l'ancien ministre, jugeant qu'"il y a là une dérive mafieuse bien connue".

Pour que l'Etat intervienne davantage en France, il faudrait "déjà que les complicités dont bénéficient les indépendantistes corses cessent dans tous les milieux, y compris politiques, qu'il n'y ait plus de complaisances. Si cette attitude avait été tenue, il y a très longtemps qu'on ne parlerait plus de ce problème", a dit M. Chevènement.
Mots-clés : corse sécurité

Rédigé par Chevenement.fr le 17 Octobre 2012 à 19:32 | Permalien | Commentaires (0)

Interview de Jean-Pierre Chevènement par Public Sénat concernant l'assassinat de Me Antoine Sollacaro, mercredi 17 octobre 2012.


Public Sénat : L'assassinat d' Antoine Sollacaro a provoqué une onde de choc mais ce n’était pas seulement un avocat…
Jean-Pierre Chevènement: On doit toujours s’émouvoir de l’assassinat d’un homme. Cela va de soi. Mais Maître Antoine Sollacaro, n‘était pas seulement une figure du barreau. C’était une figure de l’indépendantisme. Un militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas manquer à ma déontologie d’ancien ministre de l’Intérieur.

Quand j’ai entendu dire que c’est la justice qui était en cause à travers lui. J’ai pensé que c’était une vision pour le moins incomplète. Je crois que les liens entre le banditisme et le nationalisme corse sont établis depuis longtemps. Il y a là une dérive mafieuse bien connue. On ne peut pas lutter contre ce phénomène si on ne porte par le fer dans la plaie. La plaie qu’elle est-t-elle ? Elle est qu’à droite comme à gauche les indépendantistes corses bénéficient de complicités. Et par conséquent le problème depuis plus de 30 ans, depuis même 40 ans, paraît insoluble parce que la volonté politique, à tous les niveaux, manque.

J’ajoute que si l’Etat reprend le dossier institutionnel, s’il rouvre la question des institutions de la Corse, comme le président de la collectivité territoriale de Corse Paul Giacobbi le lui demande, on ira contre la volonté des Corses, affirmée par le référendum de 2003, qui avait rejeté l’hypothèse d’un statut qui rapprocherait la Corse d’un territoire d’Outre-Mer. Je crois que les Corses ont exprimé leur volonté contre tous les partis de droite, de gauche et contre le FLNC, contre les indépendantistes. La fermeté de l’Etat doit se manifester sur la question corse puisqu’elle est emblématique de la volonté de l’Etat dans tous les domaines. (…)
Mots-clés : corse sécurité

Rédigé par Chevenement.fr le 17 Octobre 2012 à 18:23 | Permalien | Commentaires (0)
Claude Cheysson avait déjà derrière lui une très brillante carrière diplomatique et administrative (Organisation commune des régions sahariennes, ambassadeur en Indonésie, commissaire européen) quand François Mitterrand lui confia, en mai 1981, la responsabilité du ministère des Relations extérieures, appellation tombée en désuétude depuis la Révolution.

Il voulait inventer une politique originale, tournée prioritairement vers le Sud, vers les grands pays émergents, et notamment trois pays clés : l’Algérie, l’Inde, le Mexique. Cette vision stratégique était prémonitoire. Claude Cheysson s’est acquitté de sa tâche avec le brio et l’énergie que chacun lui connaissait. Son départ du quai d’Orsay a coïncidé avec un recentrage euro atlantique qui rompait fort avec le discours de Cancun.

Je vois avec tristesse s’éteindre une des grandes figures politiques qui ont fait l’élan de 1981.

Ma fidèle pensée va à sa femme et à ses proches.
Mots-clés : 1981

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 16 Octobre 2012 à 13:31 | Permalien | Commentaires (0)

Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat sur le Traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance, jeudi 11 octobre 2012.


Faire bouger les lignes
Monsieur le ministre,

Dans deux discours brillants, vous nous avez invités hier à « dépasser le traité », à le « contextualiser » pour en faire, je vous cite, « l’instrument d’une autre politique », nous faisant entrevoir des perspectives enchanteuses, voire enchanteresses. Vous avez réussi à dissimuler que le Sénat, s’il vote ce traité, entérinera une dépossession sans précédent du Parlement de ses prérogatives budgétaires.

Peu d’orateurs semblent l’avoir mesuré. Si ce n’est pas un suicide du Parlement, cela y ressemble beaucoup, dans une sorte d’indifférence molle que j’ai quelques scrupules à troubler. Mais il faut lire le traité. Si je puis évoquer un souvenir : ce n’est qu’après avoir lu le traité de Maastricht que je me suis résolu, en 1992, à voter contre.

Le traité, je le résume, pose, dans son article 3, le principe selon lequel la situation budgétaire des administrations publiques doit être en équilibre ou en excédent. C’est la Commission européenne qui, de Bruxelles, propose le calendrier imposant à chaque pays une convergence rapide vers l’objectif à moyen terme, l’OMT, qui ne saurait excéder un « déficit structurel » durci à 0,5 % du PIB. Un OMT dont vous entendrez reparler.

Ce n’est pas seulement un traité disciplinaire. C’est un traité correctionnel.

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au site Atlantico paru lundi 24 septembre 2012.


Pourquoi je dis "non" au traité budgétaire européen
Atlantico : Examiné mercredi en Conseil des ministres, le projet de loi autorisant la ratification du traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) au sein de l'Union européenne arrivera au Parlement le 2 octobre. Vous avez annoncé que vous ne voterez pas ce texte. Quelles sont vos raisons ?
Jean-Pierre Chevènement : J'ai eu l'occasion de dire ce que je pensais de ce traité à la tribune du Sénat, juste après sa signature par Monsieur Sarkozy et Madame Merkel le 2 mars 2012. Je m'efforce de donner une certaine constance à mes positions. Je rappelle que je fais partie des rares députés socialistes qui ont voté contre le traité de Maastricht en 1992. Partisan d'une Europe construite dans le prolongement des nations, j'ai toujours maintenu ma ligne de pensée qu'il s'agisse de la constitution européenne ou du traité de Lisbonne auxquels je me suis opposé. Ma position et celle du Mouvement républicain et citoyen (MRC) n'ont jamais varié. J'ai développé nos idées durant la campagne pédagogique que j'ai menée de novembre 2011 à février 2012. J'ai retiré ma candidature à l'élection présidentielle le 1er février 2012, et le 13 mars, j'ai apporté mon soutien à François Hollande. Mais notre soutien ne comporte nulle servilité : nous conservons intacte notre liberté de jugement et d'expression. Sinon d'ailleurs, que vaudrait ce soutien? J'ai ici le texte de l'accord qui est intervenu le 9 mars 2012 entre le MRC et le PS s'agissant du traité européen (TSCG) :

"Les deux partis conviennent que le traité européen tel qu'il a été convenu par le sommet du 30 janvier 2012 et signé le 2 mars dernier est inacceptable. La vision purement budgétaire et disciplinaire qui est celle du traité déboucherait sur une austérité et une récession généralisée. Le traité doit être renégocié afin d'introduire dans l'architecture de la zone euro des moteurs de croissance aujourd'hui défaillants : rôle clé de la BCE dans le rachat des dettes publiques et dans le soutien à la croissance, emprunt européen permettant de financer un grand plan d’investissement, relance salariale dans les pays auxquels leur compétitivité le permet, politique de change assurant un euro compétitif."


Où en sommes-nous aujourd'hui ? Le "pacte de croissance" prévoit le redéploiement de 55 milliards de crédits FEDER (Fonds européen de développement régional) qui existaient déjà. Il prévoit une augmentation du capital de la banque européenne d'investissement. Augmentation du capital qui est censée pouvoir financer 60 milliards d'investissements sur un laps de temps à définir. Enfin, il prévoit ce qu'on appelle les "project bonds", mais pour un montant extrêmement modeste : quatre ou cinq milliards d'euros. Aucune de ces mesures n'est à même de contrebalancer l'effet déflationniste du traité et d'inverser la marche à la récession aujourd'hui engagée.
1 ... « 99 100 101 102 103 104 105 » ... 269


Derniers tweets

Abonnez-vous à la newsletter








Mots-clés des 30 derniers jours