Public Sénat : L'assassinat d' Antoine Sollacaro a provoqué une onde de choc mais ce n’était pas seulement un avocat…
Jean-Pierre Chevènement: On doit toujours s’émouvoir de l’assassinat d’un homme. Cela va de soi. Mais Maître Antoine Sollacaro, n‘était pas seulement une figure du barreau. C’était une figure de l’indépendantisme. Un militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas manquer à ma déontologie d’ancien ministre de l’Intérieur.
Quand j’ai entendu dire que c’est la justice qui était en cause à travers lui. J’ai pensé que c’était une vision pour le moins incomplète. Je crois que les liens entre le banditisme et le nationalisme corse sont établis depuis longtemps. Il y a là une dérive mafieuse bien connue. On ne peut pas lutter contre ce phénomène si on ne porte par le fer dans la plaie. La plaie qu’elle est-t-elle ? Elle est qu’à droite comme à gauche les indépendantistes corses bénéficient de complicités. Et par conséquent le problème depuis plus de 30 ans, depuis même 40 ans, paraît insoluble parce que la volonté politique, à tous les niveaux, manque.
J’ajoute que si l’Etat reprend le dossier institutionnel, s’il rouvre la question des institutions de la Corse, comme le président de la collectivité territoriale de Corse Paul Giacobbi le lui demande, on ira contre la volonté des Corses, affirmée par le référendum de 2003, qui avait rejeté l’hypothèse d’un statut qui rapprocherait la Corse d’un territoire d’Outre-Mer. Je crois que les Corses ont exprimé leur volonté contre tous les partis de droite, de gauche et contre le FLNC, contre les indépendantistes. La fermeté de l’Etat doit se manifester sur la question corse puisqu’elle est emblématique de la volonté de l’Etat dans tous les domaines. (…)
Jean-Pierre Chevènement: On doit toujours s’émouvoir de l’assassinat d’un homme. Cela va de soi. Mais Maître Antoine Sollacaro, n‘était pas seulement une figure du barreau. C’était une figure de l’indépendantisme. Un militant nationaliste engagé, y compris dans des actions clandestines. Je ne veux pas en dire plus pour ne pas manquer à ma déontologie d’ancien ministre de l’Intérieur.
Quand j’ai entendu dire que c’est la justice qui était en cause à travers lui. J’ai pensé que c’était une vision pour le moins incomplète. Je crois que les liens entre le banditisme et le nationalisme corse sont établis depuis longtemps. Il y a là une dérive mafieuse bien connue. On ne peut pas lutter contre ce phénomène si on ne porte par le fer dans la plaie. La plaie qu’elle est-t-elle ? Elle est qu’à droite comme à gauche les indépendantistes corses bénéficient de complicités. Et par conséquent le problème depuis plus de 30 ans, depuis même 40 ans, paraît insoluble parce que la volonté politique, à tous les niveaux, manque.
J’ajoute que si l’Etat reprend le dossier institutionnel, s’il rouvre la question des institutions de la Corse, comme le président de la collectivité territoriale de Corse Paul Giacobbi le lui demande, on ira contre la volonté des Corses, affirmée par le référendum de 2003, qui avait rejeté l’hypothèse d’un statut qui rapprocherait la Corse d’un territoire d’Outre-Mer. Je crois que les Corses ont exprimé leur volonté contre tous les partis de droite, de gauche et contre le FLNC, contre les indépendantistes. La fermeté de l’Etat doit se manifester sur la question corse puisqu’elle est emblématique de la volonté de l’Etat dans tous les domaines. (…)
Est-il possible que l’Etat intervienne davantage ?
Cela suppose déjà que les complicités dont bénéficient les indépendantistes corses cessent dans tous les milieux, y compris politiques, qu’il n’y ait plus de complaisances. Si cette attitude avait été tenue, il y a très longtemps qu’on ne parlerait plus de ce problème.
Vous parlez de complaisance de l’Etat ?
Mais Je pense qu’ils ont toujours trouvé des soutiens, y compris dans un journal comme Le Monde, et particulièrement au temps où M. Colombani en était le directeur, qui a toujours soutenu les thèses indépendantistes.
S’attaquer au problème corse, c’est donc arrêter toute complaisance ?
C’est affirmer que la Corse est dans la République et qu’elle doit y rester et c’est cesser de manifester une complaisance avec ceux qui veulent l’en faire sortir.
Manuel Valls dit qu’il va se rendre sur l’île et s’attaquer à la mafia corse. Ce sont des termes quand même assez forts…
Il a raison. Je lui souhaite beaucoup de succès. Cela suppose que l’Etat soit ferme à tous les niveaux et que l’opposition ne donne pas du grain à moudre à tous ceux qui veulent déstabiliser l’actuel gouvernement et que ce dernier soit ferme et ne réouvre pas le dossier institutionnel.
Quand on parle de moyens pour lutter contre la mafia corse, que faut-il faire ?
Ce qui compte c’est la volonté politique au sommet. A partir de là, tout le reste s’en suit.
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Source : Public Sénat