Jean-Pierre Chevènement était l'invité du 19 heures sur Public Sénat, mercredi 4 Juillet. Il répondait aux questions de Michel Grossiord sur la situation au Mali et au Sahel quelques mois après l'intervention Serval.
Verbatim express :
Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat sur le projet de loi Enseignement supérieur et recherche, mercredi 19 juin 2013.
Monsieur le Président,
Madame le Ministre, Pour la première fois, un projet de loi vise à définir une stratégie d’ensemble à la fois pour l’enseignement supérieur et pour la recherche. Je tiens à saluer cette ambition qui répond au défi que nous jettent les pays avancés -Etats-Unis, Japon, Allemagne- mais aussi de plus en plus les pays émergents : Corée, Chine, Inde en particulier. Les vieux pays industrialisés n’ont plus le monopole de la science et de la technologie. C’est une situation radicalement nouvelle, à laquelle nous ne pouvons répondre que par un effort accru. Cet effort ne peut pas être qu’un effort budgétaire, même si nous apprécions la « sanctuarisation » de votre budget, en elle-même insuffisante d’ailleurs, si nous comparons notre effort de recherche à celui des pays les plus avancés, à commencer par celui de notre plus proche voisin. Cet effort accru doit être l’effort de tous et d’abord de nos chercheurs et de nos universitaires. Vous avez présenté, à juste titre, Madame le Ministre, ses insuffisances, qu’il s’agisse du taux d’échec trop élevé de nos étudiants en licence ou la trop faible valorisation de notre recherche. Il ne suffit pas d’inscrire dans la loi l’objectif du transfert des résultats de la recherche dans la production. La recherche technologique (10% seulement de notre dépense intérieure de recherche) et le transfert sont, vous l’avez dit devant l’Assemblée nationale, nos deux points faibles par rapport à nos concurrents qui par exemple consacrent plus de 20% de leur effort de recherche à la recherche technologique. Peut-on remédier à cette situation en se bornant à rendre un hommage -sans doute justifié- à notre recherche fondamentale et en proclamant la confiance du gouvernement à l’égard de la communauté universitaire et scientifique ? Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal algérien El Watan, jeudi 6 juin 2013.
El Watan : Vous êtes en Algérie dans le cadre du groupe de travail sur le Sahel du Sénat français. Quel est l’objet de votre visite ?
Jean-Pierre Chevènement : C’est une mission d’information et d’enquête du Sénat coprésidée par Gérard Larcher et moi-même sur le Sahel, au sujet des problèmes de sécurité et du développement, qui sont liés. Nous avons centré notre réflexion sur le Mali. Maintenant, nous essayons de l’élargir. C’est l’objet de la visite que nous effectuons à Alger avec les sénateurs. Nous avons été reçus par le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Lors de vos entretiens avec vos interlocuteurs algériens, avez-vous constaté une convergence de vues à propos de l’analyse de la crise du Sahel ? Je pense que nous avons des intérêts et des objectifs communs. Je pense que la France n’a pas l’intention de maintenir des forces au Mali. Nous allons réduire notre présence à environ 1000 militaires en appui de la force de l’ONU qui va progressivement s’installer à partir du mois du juillet. Une force de maintien de la paix composée de 12 600 Casques bleus. Naturellement, c’est aux Africains eux-mêmes de garantir la sécurité dans ces régions. Le pays le plus important est l’Algérie ; de loin, elle est le pays le plus puissant avec une armée plus forte de 300 000 hommes. Il y a d’autres zones qui posent problème, la Libye, le Niger et, plus largement, tous les pays de la zone qui est quand même très vaste. Nous œuvrons avec le souci d’associer autant qu’il est possible. Selon vous, l’Algérie joue-t-elle le rôle qu’on attendait d’elle ? L’Algérie a ses propres intérêts qui recouvrent largement ce que nous poursuivons. Nous cherchons à stabiliser cette région. C’est un intérêt commun. Les frontières sont ce qu’elles sont, l’Union africaine les reconnaît, comme l’ONU. Il faut faire prévaloir, notamment au Mali, des autorités légitimes. Des élections doivent avoir lieu à la fin du mois de juillet pour désigner un nouveau Président. Et nous souhaitions qu’elles aient lieu dans tout le Mali, au Nord comme au Sud. Il faut faire converger nos efforts pour que le processus de réconciliation aille à son terme. C’est vraiment l’intérêt du Mali et de tous les pays riverains, et celui de la France aussi. Carnet de Jean-Pierre Chevènement
C’est avec une profonde peine que j’apprends le décès de Pierre Mauroy qui restera dans l’Histoire comme le premier Premier Ministre d’un gouvernement de gauche au début du septennat de François Mitterrand de 1981 à 1984.
J’ai connu Pierre Mauroy très jeune, quand il était dirigeant du Syndicat National des personnels de l’enseignement technique et qu’il était secrétaire général adjoint de la SFIO de 1964 à 1968. J’étais alors un des animateurs du CERES. C’est ensemble et derrière François Mitterrand que nous avons refondé le parti socialiste au Congrès d’Epinay en juin 1971 et qu’à travers l’union de la gauche, nous avons permis la première vraie alternance sous la Vème République en 1981. Nous n’étions pas toujours d’accord, notamment sur le contenu à donner à la construction européenne. Mais cela n’a jamais empêché ni l’amitié ni même l’affection. Parmi toutes les mesures emblématiques liées au nom de Pierre Mauroy, restent bien sûr les lois sur la décentralisation et la retraite à 60 ans. Pierre Mauroy était le meilleur Premier Ministre que François Mitterrand pouvait choisir en 1981. Il avait naturellement le contact avec les milieux populaires. Il incarnait bien la sensibilité des militants socialistes de cette époque. L’homme dégageait un charme puissant. Je me remémore avec émotion tant de moments uniques, sa voix persuasive, les arabesques qu’il dessinait dans l’espace avec ses longues mains fines pour apporter à ses arguments le sceau de l’évidence. Avec Pierre Mauroy, c’est tout un grand pan du vieux parti socialiste qui disparaît, un parti populaire et sentimental auquel on ne pouvait qu’être attaché. A sa femme et à sa fille, j’exprime mes sentiments de profonde sympathie et de vive émotion. Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat, lors du débat sur Livre blanc de la défense, mardi 28 mai 2013.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre Messieurs les ministres, Dans ces temps de grande disette budgétaire, nous apprécions que vous ayiez su obtenir du Président de la République le maintien à son niveau actuel de notre effort de défense, c'est-à-dire 31,4 milliards d’euros pour le budget de la Défense en 2014. Ce résultat est à porter à votre actif, M le Ministre de la Défense et du renfort que vous ont apporté tous ceux qui, au Sénat, avec le Président de la commission des affaires étrangères et des forces armées, ont aidé à éviter, au moins pour le moment, le déclassement stratégique qu’eût entrainé une baisse significative des crédits militaires. Le risque a été écarté aussi par l’éclatante démonstration d’efficacité qui a été faite par nos soldats, appelés à sauvegarder l’intégrité, la souveraineté et la liberté de la République du Mali. Le Président de la République a annoncé que nos forces armées disposeraient de 365 milliards d’euros sur la période 2014-2025, dont 179,2 pour celle couverte par la loi de programmation militaire de 2014 à 2020. Pour maintenir une France forte, le Président de la République a estimé ce chiffre réaliste. Il faudra faire avec. J’approuve par ailleurs le recentrage opéré par le Livre blanc 2013 sur l’Afrique, notamment sahélienne, de la définition de notre zone d’intérêts prioritaires. Je l’avais déjà réclamée, mais en vain, lors du débat du 15 juillet 2009 sur l’adoption de la loi de programmation militaire 2008-2013. Certaines orientations positives du Livre blanc de 2008 ont été confirmées comme l’accent mis sur la connaissance et l’anticipation. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "Politiques" sur France 24 en partenariat avec L’Express et RFI, mercredi 15 mai. Il répondait aux questions de Roselyne Febvre (France 24), Frédéric Rivière (RFI), et Christian Makarian (L'Express).
A propos des accusations de laxisme adressées à Manuel Valls concernant les débordements du Trocadéro :
Les actes du colloque du 11 février 2013 sont en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal Le Pays, samedi 4 mai 2013.
Le Pays : Quel bilan tirez-vous de cette année de présidence marquée par la crise et la montée du chômage ?
Jean-Pierre Chevènement : Je pense que le cap fixé par le rapport Gallois, à savoir la reconquête de la compétitivité de l’économie française, est le bon. Mais les moyens pris sont insuffisants pour regagner les 15 points de compétitivité perdus sur l’Allemagne depuis le début des années 2000. Nous payons chèrement le choix de la monnaie unique et la divergence des politiques salariales entre la France et l’Allemagne depuis 2003. Bien sûr, il est injuste d’imputer particulièrement à François Hollande la responsabilité d’une crise qui vient de très loin. De bonnes décisions ont été prises sur la Banque publique d’investissement, les emplois d’avenir, les contrats de génération, l’école avec la priorité affichée à l’école primaire. Mais tout ceci n’enraye pas l’érosion de notre base productive. Nous souffrons d’un euro surévalué, toutes les autres monnaies pratiquant des dévaluations compétitives. Faut-il attendre beaucoup plus longtemps pour reconnaître l’impasse de la monnaie unique ? Justement, vos positions sur l’Europe ne sont pas forcément celles du gouvernement… J’ai en effet voté contre le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) qui met l’Europe tout entière dans l’impasse. La récession économique qui en résulte entraîne des moins-values fiscales qui creusent les déficits et les dettes publiques. Soit il faut revoir fondamentalement les statuts de la Banque centrale européenne pour que celle-ci pratique comme toutes ses homologues une politique de création monétaire. Soit, si les Allemands s’y refusent, il faut négocier la transformation de l’euro, monnaie unique, en monnaie commune. Les monnaies nationales se retrouveraient à l’intérieur d’un SME bis (Serpent monétaire européen) selon des parités tenant compte des écarts de compétitivité. C’est la seule manière de faire si on veut que l’Europe renoue avec la croissance. |
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