A propos des accusations de laxisme adressées à Manuel Valls concernant les débordements du Trocadéro :
- C'est ridicule. Manuel Valls n'est ni un naïf, ni un angélique
- Ce n'est pas parce qu'on est dans l'opposition qu'on peut dire n'importe quelle bêtise. Elle devrait essayer de hausser sa mire.
- Ces violences au cœur de Paris sont tout à fait détestables
- J'entends tout ce qui se dit sur le PSG. Le club ferait bien de mettre un peu d'ordre parmi ses supporters.
- Deuxième chose : il y a le problème des « sauvageons » dont j'avais parlé. C'est un problème d'éducation.
- Je ne veux pas m'immiscer dans les rapports entre M.Valls et Mme Taubira. C'est toujours difficile entre Ministres de l’Intérieur et de la Justice mais ils essaient de bien s'entendre. Cela ne fonctionne pas aussi mal que l'on aurait pu le craindre.
- Un certain nombre d'individus ont été interpellées. Ils peuvent être déférés en comparution immédiate. J'espère que la justice fera quelques exemples.
- « Sauvageons » c'est encore assez gentil car étymologiquement, c'est un arbre non greffé. Ce sont donc des enfants qui n'ont pas été éduqués et dont l'école n'a pas su s'occuper. Il y a une certaine démission de l'autorité.
- Il y a des limites que l'on n'ose plus tracer sous prétexte que distinguer ce serait discriminer.
Concernant Bercy et ses 7 ministères
- Honnêtement, je ne pense pas que ce soit le nombre de ministres qui pose problème.
- Cependant, on n'entend pas la même chose dans la bouche de M. Montebourg et dans celle de M. Moscovici.
- Je trouve que ce qu'Arnaud Montebourg dit sur le « Made in France » et sur le nucléaire est juste.
- Sur l'affaire de Florange, il était pour une nationalisation partielle. Cette position était un peu critiquable : il aurait fallu soit une nationalisation de toute la sidérurgie, soit une solution comme celle retenue par Jean-Marc Ayrault.
- Un choix économique important a été fait avec le rapport Gallois : celui de la reconquête de la compétitivité de l'économie française. Sur ce choix, François Hollande demande à être jugé au bout de 5 ans. Le cap est fixé dans la bonne direction mais les moyens pris jusqu'à présent ne sont pas suffisants
A propos de la récession en Europe
- C'est évidemment un problème très largement européen. En Italie, en Espagne, au Portugal la récession est plus profonde encore.
- Nous sommes aujourd'hui dessaisis de tous nos moyens : nous ne pouvons plus protéger notre économie, nous n'avons plus de souveraineté monétaire.
- De toutes les monnaies mondiales, l'euro est la plus surévaluée.
- La monnaie unique est une erreur : on a mis ensemble des pays très hétérogènes par leurs structures économiques, leur niveau de vie, leurs orientations politiques.
- Il y a, en gros, deux pays excédentaires dans la zone euro : Pays-Bas et Allemagne.
- On a toujours sous-estimé le poids des facteurs monétaires A partir du moment où a été fait le choix d'une monnaie forte, la desindustrialisation s'est poursuivie.
- On ne voit pas trop comment peut être inversée la courbe du chômage sauf s'il y a une redéfinition de la politique monétaire à l'échelle européenne et qu'on essaye de faire de l'Europe une zone de croissance.
- Le TSCG, que je n'ai pas voté, nous met dans un système où nous avons de fait perdu notre souveraineté budgétaire.
- Un économiste allemand a dit qu'il y avait 2 manières pour les pays déficitaires de sortir de cette situation : soit une dévaluation interne, donc salariale, soit une dévaluation classique. La première est beaucoup plus douloureuse.
- Le choix d'une monnaie commune aurait été infiniment plus judicieux que la monnaie unique.
- Si nous faisons face à un choc extérieur grave, il faudra prendre des mesures courageuses pour reconquérir notre compétitivité. C'est à ce moment là que François Hollande sera jugé.
- Il faut avoir une vision large de l'Europe que nous devons construire entre les Etats-Unis et la Chine, la bipolarité du XXIe siècle. Nous ne pouvons pas être coincés entre les pinces de cette mâchoire.
- Avec la méthode communautaire, la Commission a le monopole de la proposition. C'est n'est plus possible à 27. Cette méthode n'a pas d'avenir
- La seule méthode qui s'impose car elle est réaliste est celle de la décision au niveau du Conseil européen.
- Avec une récession, il y a des moins-values sociales qui se traduisent par des déficits publics qui se traduisent par un endettement croissant. Par conséquent on peut faire des politiques d'austérité de plus en plus intenables.
- Il faut une remise en cause profonde et comprendre les erreurs qui ont été commises : l'acte unique est la dérégulation à l'échelle européenne avec la Commission qui dit ce qu'il faut faire du point de vue de la concurrence, la monnaie unique est une hérésie et l'intégration ne conduit pas très loin car un pays comme l'Allemagne refusera toujours d'effectuer des transferts de 2% de PIB.
- François Hollande comprend qu'il est embarqué dans une situation très difficile
- Nous avons laissé notre pays se désindustrialiser, et il se désindustrialise encore. Il est important de remuscler notre tissu productif.
- Il faut une grande vue d'homme d’État pour sortir de la France de la nasse où l'ont mené des choix politiques malheureux.
- La thèse du patronat est qu'il faut raboter les avantages sociaux qui sont le résultat d'un bon siècle de lutte.
- La Commission demande de très fortes baisses de dépenses de l'Etat. Sur quoi vont-elles être actées ? Les allocations familiales ? La santé ? La retraite ?
- Il y a des reformes fines à faire dans tous les domaines. Il y beaucoup à faire en matière d'aide à l’emploi, de formation professionnelle
Sur le Mali
- Brillante opération militaire qui part d'une décision rapide et justifiée du Président de la République. La situation politique est plus compliquée.
- Le fait que la France soit membre du Conseil de sécurité de l'ONU a facilité la mise sur pied d'une solution qui peut stabiliser le Mali : ce qu'on appelle la Minusma.
Sur la Syrie
- Je suis de ceux qui ont suggéré à François Hollande et Laurent Fabius de s'appuyer plutôt sur les intermédiaires
- Concernant la Russie, il faut arriver à une solution avec elle.