Dépêche AFP, jeudi 13 février 2014, 19h16.


Chevènement: Pas de retour à la compétitivité sans réforme de l'euro
Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre, a estimé jeudi impossible une relance de la compétitivité de l'économie française sans baisse de l'euro, sans changement du système monétaire européen, et donc sans en parler avec l'Allemagne.

Même si "la direction" prise par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault "est la bonne", "je mets en garde sur la faiblesse des moyens que l'on peut dégager si vous ne changez pas la variable monétaire", a déclaré le fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) devant le club de la presse de Lille.

"Tant que l'euro est surévalué, je ne crois pas que la France puisse retrouver sa compétitivité par le biais d'économies budgétaires en échange d'un allègement de charges pour les entreprises. Il faut changer les règles monétaires", a insisté M. Chevènement. Il se référait aux hypothèses non confirmées qui circulent pour réduire de plusieurs dizaines de milliards d'euros les dépenses publiques, objectif du gouvernement, via des mesures comme un gel de l'avancement des fonctionnaires, un blocage des retraites et autres.

"Nous ne sommes pas en train de remonter la pente, nous la descendons", a affirmé le président d'honneur du MRC, à propos de la faiblesse persistante de l'économie française par rapport aux autres.

le 13 Février 2014 à 19:31 | Permalien | Commentaires (3)

Conclusion de Jean-Pierre Chevènement au colloque : "France-Chine : 50 ans, bilan et perspectives", le 27 janvier 2014 à Pékin


I Je remercie les organisateurs de cette manifestation hautement symbolique de la relation d’exception entre la Chine et la France. D’abord Monsieur Qu Xing, Président de l’Institut chinois des relations internationales et, bien sûr, Monsieur Jacques Godfrain, Président de la Fondation Charles de Gaulle et toute son équipe.

1- La déclaration du Général de Gaulle du 31 janvier 1964 qui suit le communiqué publié le 27 janvier envisageant le rétablissement de relations diplomatiques normales entre la Chine et la France révèle un visionnaire, capable d’embrasser l’Histoire longue et d’entrer dans la psychologie du peuple chinois après « un siècle d’humiliations et de démembrements » qui a conduit à la Révolution.

2- Charles de Gaulle manifeste d’emblée la très haute estime qu’il nourrit pour « un peuple fier résolu à s’élever dans tous les cas, à travers le courage et l’ingéniosité qu’il est capable de prodiguer ». Sa déclaration témoigne de l’empathie qu’il éprouve à l’égard de la Chine et particulièrement des affinités qu’il relève entre les deux nations « pour ce qui concerne les choses de l’esprit ». Elle souligne la sympathie et la considération réciproques que les deux nations se portent dans leurs profondeurs. D’où l’idée bien marquée par M Chen de favoriser les « passeurs » entre nos deux civilisations.

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Nice-Matin le 31 janvier 2014. Propos recueillis par Pierre Comet.


"Le pacte de responsabilité ne pèse pas grand chose par rapport à la surévaluation de l'euro"
Nice-Matin : À l'approche des élections, comment se porte le MRC dont vous avez quitté la présidence en 2010 ?
Jean-Pierre Chevènement : Pour les prochaines élections municipales, le MRC présente des listes dans une vingtaine de communes de plus de 10 000 habitants. Il est notamment présent à Kremlin-Bicêtre, La Trinité, Belfort, Coudekerque-Branche, Saint-Pol-sur-Mer… Le parti poursuit donc sa route. Il y a un avenir pour les idées qui sont justes. Personne ne peut en avoir le monopole. Je ne les revendique pas.

Qu'attendez-vous des prochaines élections européennes ?
Je suis un républicain et je suis attaché à la souveraineté nationale. J'aimerais donc que ces élections permettent de remettre enfin les choses à plat. Il faut penser en terme de salut public. La France a besoin de combler ses handicaps, de valoriser ses atouts et d'adapter les règles de la construction européenne. Qui sont des règles faussées. Actuellement, il n'y a plus de maîtrise de la politique de change. Il n'y a plus de politique commerciale. Pas de diplomatie. Rien en matière de défense. Nous sommes aussi en incapacité d'avoir une politique industrielle… Je ne propose pas que l'on claque la porte de l'Europe et de l'euro. Mais il est impératif de renégocier les termes de l'arrangement monétaire avec l'Allemagne. L'euro est surévalué. Je n'ai pas envie de voir la France afficher un jour le même taux de chômage que l'Espagne. C'est-à-dire 26 %.

Le souverainisme que vous défendez n'est-il pas mieux incarné par le FN, comme le prouve le ralliement de Florian Philippot et Paul-Marie Coûteaux ?
Tout d'abord Philippot et Coûteaux ne sont aucunement mes ouailles. Ensuite, on peut vouloir défendre la France forte sans être au Front national. Beaucoup de gens n'ont d'ailleurs pas du tout envie de se retrouver dans ce parti. Qu'on le veuille ou non, le FN est une sédimentation de Vichystes, de collabos, d'intégristes, de suppôts de l'OAS, d'anti-gaullistes. Il ne suffit pas de mettre une couche de peinture pour faire oublier tout ça. La France a besoin d'une République vigoureuse, forte et sûre de ses principes. Et ce n'est pas le Front national qui peut le permettre. S'il venait au pouvoir, ce serait une catastrophe pour l'image de notre pays.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "28 minutes" sur Arte. Il débattait avec Bernard Guetta sur le thème : "L'Europe comptera t-elle dans le monde de demain ?". L'émission est présentée par Elisabeth Quin.


Verbatim express :

  • Si l'Europe veut compter dans le monde du XXIe siècle, qui sera dominé par la Chine et les États-Unis, il faut naturellement qu'elle resserre ses liens, mais qu'elle le fasse en partant de la démocratie, qui vit dans les nations. Par conséquent ce devrait être une Europe à géométrie variable.
  • Cette Europe doit impliquer la France, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Espagne, la Pologne, la Russie, qui sont les grands pays qui peuvent permettre à l'Europe d'exister par rapport à la Chine et aux États-Unis.
  • Sur l'Ukraine, on fait miroiter que l'Europe va déverser sur eux des fonds structurels, et que les accords d'association de Vilnius vont se transformer en intégration : c'est une erreur.
  • La responsabilité des dirigeants ukrainiens est évidemment engagée, mais je pense que l'Europe devrait être créatrice de paix et ne doit pas ranimer des remugles de Guerre Froide.
  • C'est une erreur pour l'Europe de vouloir choisir entre l'Ukraine et la Russie. Nous n'avons pas à choisir : nous devons au contraire mener un dialogue qui associe les uns et les autres.

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au quotidien Sud Ouest, lundi 27 janvier 2014.


"Il faut partir de l’idée claire et réaliste que la démocratie vit par les nations"
Sud Ouest: Un fil relie l’Europe de 1914 et celle où nous vivons. Comment l’entendez-vous ?
Jean-Pierre Chevènement:
Il y a un lien entre l’état de l’Europe, avec son déclin démographique, politique, économique, militaire, et la " guerre de trente ans " qui éclate en 1914 et finit en 1945. Mais je vois aussi dans le magma d’impuissances conjuguées qu’est l’Union européenne actuelle le fruit de la façon dont on a fait l’Europe sans les nations, voire contre elles, selon la "méthode Monnet". Alors que les nations émergentes sont portées par un esprit conquérant et confiant, les nations européennes croulent sous le remords de crimes qu’elles n’ont pas commis.

Est-ce la malédiction de 1914-1918 ?
Les nations ne sont pas responsables. Les causes de la guerre sont à chercher dans la première mondialisation libérale, opposant l’Empire britannique à l’essor de l’Allemagne impériale. J’incrimine les dirigeants allemands de l’époque, qui déclenchèrent une guerre préventive dont ils n’avaient nul besoin. En revanche, j’exonère le peuple allemand de la responsabilité morale du conflit : on lui fit croire qu’il était menacé. Les Français, eux, furent agressés et montrèrent une exceptionnelle capacité de résistance, y compris après la défaite de 1940, ce qui valut au pays de revenir au premier rang. 14-18 est le début de la tragédie européenne qui se poursuit en 39-45, mais ne sombrons pas dans une repentance qui n’a pas lieu d’être : la dévalorisation des nations a servi de prétexte à une Europe qui, en se bâtissant hors d’elles, n’est pas démocratique.

Rédigé par Chevenement.fr le 27 Janvier 2014 à 07:52 | Permalien | Commentaires (2)

Les actes du colloque du 2 décembre 2013 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Refaire l'Europe ? Aperçu rétrospectif et esquisse d'une politique"
  • Présentation de Alain Dejammet, Président du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica
  • Exposé de M. Pierre de Boissieu de Pierre de Boissieu, ancien directeur des Affaires économiques et financières du MAE au moment de Maastricht, ancien représentant de la France auprès de l’UE de 1993 à 1999, secrétaire général Conseil de l’UE de 1999 à 2011
  • Débat : intervention de M. Gabriel Robin, Intervention de M. Gabriel Robin, ambassadeur de France, ancien directeur des Affaires politiques au MAE, ancien ambassadeur auprès de l’OTAN, au colloque : "Refaire l'Europe ? Aperçu rétrospectif et esquisse d'une politique" du 2 décembre 2013.

le 26 Janvier 2014 à 15:54 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de la Fondation Pour l'Innovation Politique (Fondapol) mardi 14 janvier 2014, pour un débat sur le thème : "Où en est l'Europe ?". Le débat était animé par Dominique Reynié.


Verbatim express :

Quelques distinctions introductives au débat
  • Le mot « libéral » ne me fait pas peur politiquement parlant bien sûr, ni même économiquement. Simplement, je ne crois pas à la théorie de l'efficience des marchés.
  • Je ne suis pas non plus contre l'idée européenne, mais contre l'idéologique européiste, que je distingue de l'idée européenne.
  • Chacun comprend que les nations européennes ont une certaine solidarité de destin, qu'elles doivent resserrer leur cohésion. Le débat qui se pose, c'est de savoir comment cela doit se faire, avec quelles modalités, et comment celles qui ont prévalues ont été choisies.

Question d’actualité de Jean-Pierre Chevènement à Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances concernant le Pacte de responsabilité et l'avenir du financement des Caisses d'allocations familiales, Sénat, jeudi 23 janvier 2014.


Lors de sa dernière conférence de presse qui, à n’en pas douter, marquera son quinquennat, le Président de la République a décidé, pour renforcer la compétitivité des entreprises françaises, de supprimer d’ici 2017, les cotisations familiales qui pèsent sur les salaires à hauteur de 30 milliards d’euros. Cette mesure est conforme aux préconisations du rapport Gallois, faute qu’il soit possible dans le système de la monnaie unique d’effecteur la dévaluation qui permettrait de rendre compétitive notre économie. Le rapport Gallois prévoyait cependant de compenser par un relèvement de la CSG la perte des recettes des caisses d’allocations familiales. C’est une toute autre voie qu’a dessiné le Président de la République en proposant un effort d’économie équivalent et même supérieur sur la dépense publique à hauteur d'au moins 50 milliards d'euros, d’ici 2017.
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