Les déclarations de Monsieur Cameron et du Département d’Etat américain concernant les Mistrals français constituent une ingérence grossière et inacceptable dans les affaires de la France. Que valent les accords de Lancaster House dès lors qu’un partenaire s’autorise de telles pratiques ?
La résiliation du contrat concernant la vente de deux coques non armées à la Russie porterait un grave coup à la signature internationale de la France. C’est peut-être là le but recherché : mettre nos industries de défense en difficulté sur les marchés très concurrentiels à l’exportation. La priorité est encore une fois d’y voir clair dans l’origine du crash et surtout d’amener l’Ukraine à la table des négociations pour faire place à ses citoyens de l’est russophone.
le 23 Juillet 2014 à 11:54
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Commentaires (5)
L’affaire du crash de l’avion malaisien en Ukraine doit être examinée sérieusement. Aucune décision ne peut être prise avant le décryptage des boites noires et la production d’éléments complémentaires.
Aujourd’hui l’hypothèse la plus probable est celle d’une erreur, bien qu’on ne puisse exclure celle d’une provocation. L’urgence c’est le cessez-le-feu à partir duquel pourront s’engager les négociations réclamées le 10 mai 2014 par Angela Merkel et François Hollande visant à une solution politique telle qu’une régionalisation de l’Ukraine. ActualitésLes actes du colloque du 31 mars 2014 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Entretien de Jean-Pierre Chevènement à l'hebdomadaire Le Point, le 26 juin 2014. Propos recueillis par Yves Cornu.
Le Point : Les Etats-Unis ont quitté l'Irak, ils vont se retirer d'Afghanistan, s'impliquent moins au Proche-Orient ; est-ce un repli lié à la présidence Obama ou une tendance plus lourde ?
Jean-Pierre Chevènement : Barack Obama me semble avoir une bonne capacité de distanciation. Si George Bush n'avait pas fait la bêtise d'intervenir en Irak, Obama n'aurait pas eu à s'en retirer. Cette aventure a pollué une autre intervention, légitime celle-là, contre le régime des talibans, en Afghanistan. Et dans l'affaire syrienne, je crois qu'il lui a fallu beaucoup de courage pour résister aux médias et à l'establishment militaire qui le pressaient d'intervenir dans ce qui se révèle être, de plus en plus, une guerre de religion. L'erreur commise en Irak est irréparable. On peut penser beaucoup de mal de la dictature laïque de Saddam Hussein, mais nous avions sur lui une magistrature d'influence. Il eût été moins coûteux d'exercer une forte pression que de dissoudre l'armée irakienne et de livrer le pays au chaos, au prix de centaines de milliers de morts avec, au final, un régime qui se situe clairement aujourd'hui dans l'orbite de l'Iran. Comment sortir de cette logique ? Que l'Irak ait une majorité chiite, c'est incontestable. Mais les Américains auraient pu essayer de créer un système plus équilibré, dans lequel les sunnites auraient eu leur mot à dire, bénéficier d'une autonomie substantielle, comme les Kurdes, sans pour autant détruire l'Etat irakien. Sur ces questions, la vogue est aux nations ethniques. La conception française de la nation politique, fondée sur la citoyenneté, était cependant très supérieure. Les accords Sykes-Picot ont créé des Etats autour de vieilles capitales arabes, Damas, Bagdad, tout en tenant compte d'une certaine diversité ethnique et religieuse. Mais il y a parfois une incapacité de l'Occident à manier des concepts qu'il a pourtant lui-même forgés, et les Américains donnent plus volontiers dans le communautarisme. Carnet de Jean-Pierre Chevènement
Messieurs Jean-Pierre Chevènement et Gilbert Barbier, tous deux sénateurs du groupe RDSE, respectivement du Territoire de Belfort et du Jura, ont l’intention de déposer un amendement au projet de loi de réforme territoriale portant fusion des régions.
L’exposé des motifs est le suivant : La fusion de la région de Franche Comté avec l’Alsace et la Lorraine mettra en valeur l’axe Rhin-Rhône plutôt que la liaison avec Paris. La fusion de la Franche Comté et de la Bourgogne a l’inconvénient de fusionner deux régions très étendues (près du dixième de la France) peu peuplées et relativement pauvres. Cette réunion mettrait la nouvelle région en bas du classement juste avant la Corse. Les deux chefs-lieux de région, de surcroît, ne sont pas des métropoles. Pour une région qui de Sens à Belfort s’étire sur près de 500 Km, aucune de ces deux villes ne pourrait s’imposer comme une véritable capitale. La Franche Comté est séparée de la Bourgogne depuis le XIe siècle. Besançon a été longtemps ville impériale. Dole a été la capitale de la Comté à l’époque espagnole. Montbéliard était Würtemberg et Belfort en Alsace jusqu’en 1871. La réunion de l’Alsace, de la Lorraine et de la Franche Comté constituera une région puissante, frontalière de l’Allemagne et de la Suisse. Il serait plus naturel de fusionner la Bourgogne soit avec la région de Champagne-Ardenne, reconstituant ainsi l’axe Sud-Nord du Grand Duché d’Occident, soit pour des raisons économiques avec la Région Rhône-Alpes. Dans ce cas l’Auvergne deviendrait un môle de regroupement pour le Limousin et une partie de la région Centre. Jean-Pierre Chevènement est l'auteur de "L'avenir de la mondialisation", publié mardi 24 juin 2014 par l'Institut Diderot. Le texte est disponible en libre accès ci-dessous."L'avenir de la mondialisation by Jean-Pierre Chevènement PS : ce texte est basé sur une conférence prononcée par Jean-Pierre Chevènement le 3 décembre 2013, à l'invitation de l'Institut Diderot. L'enregistrement vidéo de cette conférence est en ligne en cliquant sur ce lien. Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat, dans le cadre du débat préparatoire au Conseil européen des 26 et 27 juin 2014, le 23 juin 2014.
Le Conseil européen des 26 et 27 juin va se voir soumettre, en vertu du traité dit TSCG et dans le cadre procédural du « semestre européen », une série de recommandations par pays, visant à guider les Etats membres dans leurs politiques budgétaires et de réformes dites « structurelles ».
J’ai lu soigneusement ces recommandations pour la France mais aussi pour l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne. C’est un programme d’assainissement à perte de vue, engagé simultanément dans tous les pays européens : Il s’agit en effet de ramener le déficit budgétaire « structurel » - objectif de moyen terme, à 0,5 % du PIB mais aussi le niveau d’endettement à 60 % du PIB. Dans ce cadre contraint, l’Allemagne ne peut absolument pas jouer son rôle de locomotive de la croissance européenne. Si, en effet, les recommandations qui lui sont faites mentionnent « l’amélioration des conditions propices à une hausse de la demande interne », la portée de cette recommandation est immédiatement circonscrite – je cite – « à la réduction des taux élevés d’imposition et de cotisation de Sécurité Sociale en particulier pour les bas salaires ». Cette suggestion est franchement dérisoire, quand on lit dans le paragraphe précédent que l’Allemagne doit préserver une position budgétaire saine de façon à ce que le taux d’endettement de l’Etat, actuellement de 85%, reste sur une trajectoire descendante durable » ! Ce n’est pas avec ce genre de recommandation qu’on fera repartir la croissance européenne ! Les actes du colloque du 17 février 2014 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
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