Jean-Pierre Chevènement est l'invité de Richard Labévière samedi 10 février à 12h10 dans son émission Géopolitique.
Invités :
Jean-Pierre Chevènement était hier l'invité de l'émission «Face aux chrétiens». Il répondait aux questions d'Aymeric Pourbaix (Radio-Notre-Dame), Remi Nelson (RCF) et Mathieu Castagnet (La Croix).
Etes-vous inquiet du début de campagne de votre candidate ?
Jean-Pierre Chevènement : On pouvait dire cela il y a quelques jours, mais depuis le meeting de Paris, mardi soir, le courant s'est renversé. Ségolène Royal a trouvé son ton, campé une France très différente de Nicolas Sarkozy. Je crois que dimanche, lorsqu'elle va préciser ses orientations, on va prendre conscience que, contrairement à tout ce qui a été dit, martelé par une certaine presse, Ségolène Royal a des idées claires sur la situation économique, le chômage, les inégalités, la précarité, le désastre environnemental, la sécurité, l'intégration, le pari sur l'intelligence qu'il faut faire faire dans l'éducation ou la recherche. Le thème de l'argent qui corrompt et du complot des médias, employé par Ségolène Royal, ne vous a pas paru un peu daté ? Peu de gens contesteront que les grands intérêts financiers, marchands de canons et marchand de béton, ont pris le pas sur les médias indépendants. Aujourd'hui, les puissances d'argent sont plus puissantes dans la sphère des médias qu'elles ne l'ont jamais été. Avec les médias de masse, la politique c'est la Star Academy. Regardez Nicolas Sarkozy devant 100 Français, il avait une solution à tous leurs problèmes particuliers. C'était Monsieur je sais tout… et pour cause puisqu'il connaissait les questions à l'avance. Mais les réponses étaient individualisées et ça, c'est le sommet de la dépolitisation, la super-assistante sociale au niveau élyséen. C'est le contraire de la politique qui consiste à résoudre les problèmes ensemble. Il n'y avait que des individus et plus de citoyens. Depuis quelques semaines, une querelle des anciens et des modernes divise le monde des musées.
Pour ma part, je ne m’indigne pas que nos grands musées veuillent partager avec les publics de Shanghai, Atlanta, Abou Dhabi, Sao Paolo l’accès au patrimoine artistique inaliénable dont ils ont la garde. Ils contribuent ainsi au rayonnement de la culture française dans le monde, et des valeurs dont elle est porteuse. Cette façon de diffuser l’esprit des Lumières, lequel est à l’origine de l’invention des musées, relève d’un bon usage de la mondialisation.
Je ne suis pas choqué non plus qu’en retour nos musées tirent de cette coopération internationale des recettes supplémentaires qui serviront à restaurer leurs collections ou à mieux accueillir leur public. Plutôt que d’entrer dans une vaine polémique, je préfère m’interroger sur la façon dont en France même se partage l’accès au patrimoine, aux valeurs, aux émotions artistiques qui fondent une communauté de culture. Nos musées reçoivent de plus en plus de visiteurs, mais cette hausse, dont on doit se réjouir, est surtout due à la fréquentation touristique internationale, et bien peu à une fréquentation de proximité qui traduirait un élargissement sociologique de leur public.
Dans son blog du 5 février, l’un de ceux qui, dès potron-minet, mettent en scène notre vie politique, M. Jean-Michel Aphatie, déplore que dans mon interview au Parisien de la veille, j’aie qualifié M. Sarkozy de « candidat du grand capital financier mondialisé, derrière la tête duquel on aperçoit toutes les têtes du CAC 40 ».
« Ce top 40, écrit-il, est stigmatisé comme la quintessence du capitalisme que nous n’aimons pas, que nous n’aimerons jamais … Que reproche-t-on exactement [à ces entreprises] ? D’exister tout simplement ? » Non, cher Jean-Michel Aphatie, je ne leur reproche pas d’exister. Je me borne à décrire la logique qui les meut. Nos grandes entreprises dont le capital est de plus en plus détenu par des fonds spéculatifs sont contraints, par la dictature de l’actionnariat qui les régit, à négliger le long terme, les investissements, la recherche, la formation et la promotion de leurs salariés. Les exigences de rentabilité exorbitantes de leurs actionnaires les conduisent à privilégier le court terme, les fusions acquisitions qui font monter la cote, ou à délocaliser leurs activités dans les pays à très bas salaires et sans protection sociale, au détriment de la stabilité et du progrès social dans les pays d’origine. Voyez le dernier fait d’armes de M. Tchuruk, ce prophète de « l’entreprise sans usines » : la fusion d’Alcatel-Lucent, à peine réalisée, débouche sur la suppression de 12.000 à 13.000 emplois ! Ce n’est pas à M. Jean-Michel Aphatie que je ferai le procès d’ignorer ce qu’est la théorie reine de l’acquisition de la valeur pour l’actionnaire et à quoi conduit son application. Tout cela a été fort bien développé par André Orléan et Jean-Luc Gréau, notamment par ce dernier dans un ouvrage profond intitulé L’avenir du capitalisme (chez Gallimard). Jean-Pierre Chevènement est l'invité de l'émission Face aux chrétiens sur Radio Notre-Dame à 17h jeudi 8 février.
Ecouter l'émission ci-dessous (53 minutes).
Jean-Pierre Chevènement est l'invité de Ruth Elkrief et d'Edwige Chevrillon sur BFM Radio et BFM TV jeudi 8 février entre 12h30 et 13h.«Le point presse du 7 février était aujourd’hui animé par Jean-Pierre Chevènement. Soutien précieux de la candidate, l’ancien ministre de l’Intérieur est revenu sur la “politique spectacle” de Nicolas Sarkozy, qu’il présente comme un “brocanteur de l’Histoire”. » (source : Hebdo des socialistes)La Fondation Res Publica, fondation reconnue d'utilité publique dont Jean-Pierre Chevènement est le président, organise ce colloque lundi 12 février à 18h à la Maison de la Chimie. Participants : Gilbert Casasus, professeur associé à l'IEP de Paris, Jean-Luc Gréau, économiste, Edouard Husson, maitre de conférences à Paris 4, Stephan Martens, professeur à Bordeaux 3 - Montaigne, Wolfram Vogel chercheur à l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg, Petra Wilke, chercheur à la Friedrich Ebert Stiftung, et Jean-Pierre Chevènement.
Après quinze mois de grande coalition, quels sont les choix de l'Allemagne ?
Comment sont fondées ses performances dans le commerce mondial, et sont elles pérennes ? Ont-elles un coût social ? Comment conçoit-elle les rapports entre l'insertion dans le marché mondial et l'engagement européen ? Voit-elle son destin comme celui d'une Allemagne mondialisée ou d'une Allemagne européenne ? Ces questions décisives pour la relation franco-allemande seront évoquées par des économistes, universitaires et chercheurs lors de ce 23ème colloque de la Fondation Res Publica. Voir la description complète du colloque et les modalités d'inscription sur le site de la Fondation |
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