Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 4 avril 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica: Radiographie des entreprises françaises
Avec la participation de :
  • Laurent Faibis, président du groupe Xerfi
  • Michel Volle, économiste, auteur de "Prédation et prédateurs" (Economica, 2008) et de "E-conomie" (Economica, 2000)
  • Jean-Luc Gréau, économiste, auteur de "La trahison des économistes" (Gallimard, 2008), membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica
  • Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

Rédigé par Chevenement.fr le 30 Mars 2011 à 13:11 | Permalien | Commentaires (4)

Original en français de la tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans The Guardian, 26 mars 2011.


La France et la Grande-Bretagne, un pôle pour faire exister l’Europe dans le monde multipolaire
Deux grands choix qui ont modelé la politique étrangère française depuis soixante ans ont écarté la France et la Grande-Bretagne l’une de l’autre : celui de la construction européenne, selon la conception de Jean Monnet au lendemain de la seconde guerre mondiale, et celui de l’indépendance nationale voulue par le Général de Gaulle après son retour au pouvoir en 1958. Ces deux choix étaient d’ailleurs contradictoires : le premier, celui d’une Europe intégrée, n’est compréhensible que parce que la France, ayant failli périr deux fois dans la première partie du XXème siècle (en 1914-1918 et en juin 1940), en était arrivée à douter si profondément d’elle-même qu’elle a voulu faire de l’Europe un substitut à la nation (1). Or la Grande-Bretagne ne pouvait accepter de s’effacer ainsi dans une « Europe supranationale ».

Ce n’était d’ailleurs pas non plus la conception du Général de Gaulle qui ne croyait pas à la supranationalité, mais voulait bien faire « l’Europe des nations ». Au-delà, il définissait son objectif comme étant l’émergence d’une « Europe européenne », actrice de son propre destin. C’est là que le bât blessait avec la Grande-Bretagne attachée à sa « relation spéciale » avec les Etats-Unis d’Amérique.

Les cartes sont en train d’être rebattues : La crise de la monnaie unique aujourd’hui, reflète l’impasse de l’Europe supranationale. L’Allemagne se disait fédéraliste à l’époque où elle était divisée. Le projet français de noyer la réunification allemande dans une Europe fédérale (c’était l’objet du traité de Maastricht), a aujourd’hui fait long feu. Cela était prévisible depuis longtemps.
Curieusement, c’est le moment historique qu’a choisi le Président Sarkozy pour faire réintégrer la France à l’organisation militaire de l’OTAN, au prétexte bizarre de faciliter l’émergence d’une « défense européenne ».

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 28 Mars 2011 à 10:19 | Permalien | Commentaires (3)

Dépêche AFP, 26 mars 2011, 20h53.


Chevènement appelle la gauche à s'unir contre la "politique antisociale" de Bruxelles
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, a appelé samedi les partis de gauche à "s'unir" pour refuser le "carcan réactionnaire" du pacte "de super-rigueur" et "la politique antisociale et anti-européenne" décidée par le Conseil européen de Bruxelles.

L'ancien ministre évoque dans un communiqué "le pacte léonin de super-rigueur concocté par Madame Merkel avec la complicité de M. Sarkozy, pacte qui vient d’être adopté à Bruxelles par le Conseil européen".

Selon lui, "désormais, les budgets seront soumis à la Commission de Bruxelles avant de l’être aux Parlements nationaux ; l’interdiction des déficits sera constitutionalisée. Le report de l’âge de la retraite deviendra automatique".

M. Chevènement appelle au nom du Mouvement Républicain et Citoyen "les partis de gauche en France à s’unir pour refuser ce carcan réactionnaire".
Mots-clés : allemagne bce euro europe

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Mars 2011 à 21:18 | Permalien | Commentaires (0)

Communiqué de presse de Jean-Pierre Chevènement, samedi 26 mars 2011.


Les difficultés financières du Portugal et l’appel au peuple fait par son Premier Ministre Jose Socrates, montrent que les gouvernements nationaux refusent de plus en plus de passer sous les fourches caudines du FMI et d’institutions européennes privées de toute légitimité démocratique pour leur imposer des politiques de « super-austérité à l’échelle continentale.

Les pays dits « périphériques » ne veulent pas d’une « l’aide européenne » contraignante qui entraînerait d’ailleurs un surcroît d’endettement pour les pays prêteurs et donc pour leurs contribuables comme l’Allemagne et la France.

Le refus portugais occulte le pacte léonin de super-rigueur concocté par Madame Merkel avec la complicité de M. Sarkozy, pacte qui vient d’être adopté à Bruxelles par le Conseil européen : désormais, les budgets seront soumis à la Commission de Bruxelles avant de l’être aux Parlements nationaux ; l’interdiction des déficits sera constitutionalisée. Le report de l’âge de la retraite deviendra automatique.

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Mars 2011 à 19:36 | Permalien | Commentaires (3)

Tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans le quotidien britannique "The Guardian", 26 mars 2011. The euro is doomed. But together, France and Britain can save the European project.


France and Britain – a new special relationship
In the past 60 years, two major choices have shaped French foreign policy while pulling France and the UK apart: the European project begun after the second world war and built in accordance with Jean Monnet's conception,; and national independence, as sought by Charles de Gaulle after his return to power in 1958. These two paths were contradictory, the first only comprehensible because France, having twice nearly perished during the first part of the 20th century, had such profound doubts about itself that it chose to make Europe a substitute for the nation. The UK, however, could not come to terms with having to fade within a "supranational" Europe.

This view was shared by De Gaulle: the general did not believe in supranationality, but he did want to build a "Europe of nations". Beyond this, he defined his objective as the emergence of a "European Europe" – agent of its own destiny. This was a bitter pill to swallow for the UK, which was attached to its special relationship with the US.

Today, the crisis of the euro reflects the impasse reached by supranational Europe. The French project of burying German reunification within a federal Europe – the idea behind the Maastricht treaty – ended long ago. And curiously, it is this moment which President Sarkozy has chosen for France to rejoin Nato, under the bizarre pretext of facilitating the emergence of "European defence".

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 26 Mars 2011 à 08:55 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement répondait lundi 21 mars 2011 aux questions de Laurent Bouvet, pour la Fondation Jean Jaurès.


Tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans Marianne et Marianne2.fr, vendredi 25 mars 2011.


Contre Marine Le Pen, la République, la vraie !
La France n’a jamais, dans son histoire, donné de majorité à l’extrême droite. Les républicains ont triomphé des antidreyfusards au début du siècle dernier. De même le régime de Vichy, à la fois produit de la capitulation de juin 1940 et ombre portée du nazisme sur la France, a été balayé quatre ans plus tard par de Gaulle et la Résistance. Cette « loi historique » pourrait-elle être mise en défaut par un Front national « relooké » par Marine Le Pen ?

Le Front national s’est installé dans le paysage politique depuis 1983-1984, au lendemain de l’ouverture à gauche de la fameuse « parenthèse libérale » et au fur et à mesure que s’installait, à la faveur de ce retournement politique et sur la base de l’acte unique, un modèle de développement économique – dérégulation, monnaie forte, financiarisation, désindustrialisation de l’économie, chômage de masse – générateur d’une « fracture sociale » toujours plus profonde. L’extrême droite discréditée depuis la Seconde Guerre mondiale a pu ainsi ethniciser de concert avec la gauche « différentialiste » la question sociale. Elle n’a cependant jamais constitué jusqu’ici une véritable menace. La voie ouverte par Le Pen le 21 avril 2002, avec près de 17 % des suffrages exprimés, est apparue quinze jours plus tard pour ce qu’elle était : une totale impasse politique (18 % des voix).

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 25 Mars 2011 à 11:19 | Permalien | Commentaires (18)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Opinion, propos recueillis par Christian Authier, 25 mars 2011


Entretien à L'Opinion : "Il faut parier sur l'homme"
Dans un essai riche et pénétrant, La France est-elle finie ?, Jean-Pierre Chevènement scrute le passé, le présent et l’avenir de notre pays tout en s’interrogeant sur les forces à l’œuvre dans la construction européenne et dans la mondialisation. Entretien.

L'Opinion : De Gaulle disait que la France n’existe que si elle est grande, François Mitterrand pensait qu’elle ne pouvait plus que «passer entre les gouttes». De quelle vision vous sentez-vous le plus proche ?
Jean-Pierre Chevènement:
La première. Je pense que le général de Gaulle avait raison, mais la France réelle a toujours su naviguer entre ces deux conceptions.

Vous évoquez dans La France est-elle finie ? un climat de repentance et de mauvaise conscience qui considère l’Histoire de France comme une série de fautes ou de crimes. Comment rompre avec ce climat sans verser dans un nationalisme étroit ?
Ce fut le génie du général de Gaulle de rétablir la France dans ses prérogatives de grande puissance au lendemain de la deuxième guerre mondiale en suscitant la Résistance et en associant l’armée française, autant qu’on le pouvait, au combat victorieux de 1944-45. C’est à mon sens en renouant le fil de notre Histoire à l’idéal de progrès que nous aiderons la France à ne pas être défigurée – ce qui ne manquerait pas d’arriver si le Front national entrait un jour dans un gouvernement. Par ailleurs, il faut redonner une signification de progrès à la construction européenne. Le soi-disant pacte “de compétitivité“ imposé par Madame Merkel conduirait au contraire à une récession européenne et à une profonde régression sociale : recul automatique de l’âge de la retraite, constitutionnalisation de l’interdiction des déficits, réduction de la part des salaires dans le revenu national...

Vous prônez un «accord de peuple à peuple entre la France et l’Allemagne».
Le peuple allemand lui aussi aspire à voir se desserrer le carcan de la rigueur salariale. Les syndicats allemands, le SPD qui a signé avec Martine Aubry un texte que je qualifierais de «potable», le parti La Gauche (Die Linke) offrent le visage d’un pays qui ne semble pas condamné pour l’éternité à une politique conservatrice libérale.

Vous relatez précisément dans votre livre le ralliement de la gauche française, en particulier socialiste, au néo-libéralisme. On a pourtant le sentiment que cette conversion demeure dans les discours ou les programmes électoraux du PS du domaine du refoulé.
En effet, le Parti socialiste n’a pas voulu assumer des choix qui le mettaient en porte-à-faux avec les couches populaires. Donc, il navigue dans un double discours et le problème pour lui est de dénouer les bandelettes dans lesquelles il s’est laissé emprisonner par la confusion du ralliement au néo-libéralisme avec l’idée de la construction européenne. Il est grave que le logiciel néo-libéral ait été la base sur laquelle l’Europe s’est édifiée depuis les traités du Luxembourg (dit Acte Unique 1985) et de Maastricht (1992).
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