Jean-Pierre Chevènement était l'invité des Voix de l'Info sur CNews, une émission animée par Sonia Mabrouk, jeudi 8 février 2018.


Verbatim

  • La méthode des nationalistes est la mise sous pression constante de toutes les autorités de la République. Ils ont l'art de se faire passer pour des victimes, et pratiquement font régner une atmosphère de chantage, chantage à la peur souvent, et de victimisation. Je me faisais un devoir républicain et un devoir moral d'être présent pour le 20ème anniversaire de cet odieux attentat (l'assassinat le 6 février 1998 du préfet Claude Erignac).
  • Les nationalistes savent depuis 40 ans créer une atmosphère de pression, grâce à laquelle ils ont fait reculer tous les gouvernements. Nous en sommes au 4ème statut d'autonomie. Celui qui vient d'intervenir au 1er janvier 2018 n'est même pas en application qu'ils en demandent un autre.
  • Il y a dans les médias des gens qui sont trop à l'écoute de ce que disent les nationalistes et qui n'écoutent pas la voix de la vérité. Emmanuel Macron l'a dit d'emblée : "Je suis venu retrouver le chemin de la franchise et rompre avec les faux-semblants". Je sais qu'il y a une idéologie pesante qui existe dans cette île et qui est relayée partout ou presque. Par conséquent, c'est très difficile pour ceux qui servent la République de lutter sereinement contre des gens qui ont commis, aux dires de Gilles Siméoni père, "plus de 10 000 attentats".
  • La co-officialité de la langue corse et du français compliquerait énormément la vie de tout le monde. Cela voudrait dire que tous les actes de la vie administrative et tous les actes civils, sous seing privé, devraient ou pourraient être rédigés aussi bien en corse qu'en français, donc on peut imaginer les conflits d'interprétation, contentieux... Ce serait le pataquès. Et ce serait un signal désastreux. L'édit de Villers-Cotterêts date de 1539, alors si on suivait la pression des indépendantistes corses, on reviendrait à avant 1539, et tout le reste est à l'avenant.
  • (sur le projet de "Police de Sécurité du Quotidien" présenté par le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb) L'intention est bonne. Il faut rapprocher la police et la population parce que la sécurité est le produit d'une coopération entre la police, différents milieux professionnels, directeurs d'établissements scolaires, collectivités locales... Une police plus présente sur le terrain, qui fasse de la prévention mais également de l'intervention et le cas échéant de la répression, demande quelques effectifs. C'est le problème de la police de proximité. Il va y avoir une 1ère expérimentation dès le mois de septembre dans une trentaine de quartiers. C'est une correction par rapport à la politique impulsée par Nicolas Sarkozy qui avait suspendu la police de proximité que j'avais mise en oeuvre, en limogeant en quelque sorte le Commissaire Havrin que j'avais nommé directeur de la Sécurité publique.
  • Emmanuel Macron a été élu Président de la République sur un programme qu'il a développé, il l'applique. Je pense que les Français ne peuvent pas l'oublier sauf à mettre en cause le principe de la démocratie. Emmanuel Macron essaie de trouver un équilibre, c'est son fameux "en même temps". Il a eu l'immense mérite d'en finir avec une 'partitocratie' qui pesait sur le pays depuis trop longtemps et qui avait entraîné la désaffection des Français par rapport aux partis politiques qui se succédaient, chassés par une sorte d'effet d'essuie-glaces. Emmanuel Macron essaie d'innover, d'inventer une politique qui marche. Je lui souhaite plein succès, parce que son succès sera aussi celui de la France.

Rédigé par Chevenement.fr le 9 Février 2018 à 10:38 | Permalien | Commentaires (1)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de RTL soir, 6 février 2018.


Corse : Emmanuel Macron "a tenu un discours d'une grande force"
7792154157_l_invite_de_rtl_soir_du_06_02_2018.mp3 RTL Soir 06022018  (5.89 Mo)

Verbatim

  • Le discours du Président de la République (en Corse lors de la journée de commémoration de l'assassinat du Préfet Claude Erignac le 6 février 1998) me paraît fort mais normal. J'ai été très sensible à l'intervention de Madale Erignac, particulièrement émouvante.
  • La Corse fait partie de la République. L'Etat y est chez lui. On ne peut pas oublier l'assassinat du Préfet Erignac, le seul assassinat perpétré en temps de paix contre un préfet. Nous devons commémorer "républicainement" son souvenir.
  • La collectivité unique avait été rejetée par un référendum en 2003. Un gouvernement a jugé bon, par une loi de 2015 et par une ordonnance de novembre 2016, de faire une collectivité unique, c'est-à-dire de supprimer les deux départements en les fusionnant avec la collectivité de Corse. Puisque les nationalistes ont obtenu une majorité, profitant au passage de la vague "dégagiste", ils doivent procéder à cette fusion, et mobiliser les moyens de la collectivité pour résoudre les problèmes qui se posent, d'abord le chômage - 13% de la population active - et le taux de pauvreté qui est sensiblement plus élevé en Corse par rapport au continent.
  • Les nationalistes ont toujours été dans la surenchère. Leur technique c'est la pression maximum pour faire reculer l'Etat. Et depuis 40 ans on peut dire qu'ils y sont parvenus. Examinons leurs revendications : l'amnistie, le Président de la République y a répondu, il n'en est pas question ; la co-officialité du corse et du français, cela veut dire que tous les actes administratifs et privés devront ou pourront être rédigés soit en français soit en corse, imaginez la complexité qui va résulter de tous les contentieux qui ne manqueront pas de surgir. Beaucoup de revendications sont absolument inacceptables. La statut de résident qui ouvrirait la voix à la définition d'un "peuple premier" comme on dit en Nouvelle-Calédonie. Il y a actuellement des problèmes en Corse, mais il faut que les gens qui sont aux affaires prennent les moyens de les résoudre.
  • "Plus d'autonomie", c'est une logomachie. Ils ont déjà l'autonomie dans presque tous les domaines. La réalité c'est que nous avons une faction indépendantiste qui est prête à utiliser tous les moyens. La Corse est dans la République, on est prêts à discuter sérieusement des problèmes sérieux, mais pas se laisser entraîner dans une glissade qui conduirait à la rupture de l'unité nationale.

    Source : RTL
Mots-clés : corse

Rédigé par Chevenement.fr le 7 Février 2018 à 15:14 | Permalien | Commentaires (2)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "Sénat 360" sur Public Sénat, lundi 5 février 2018.


Verbatim

  • La Fondation de l'islam de France est une réponse parmi beaucoup d'autres au défi que nous jette l'islam radical. C'est une réponse par la culture, par l'éducation, et par des actions sociales. Nous ne sommes pas une fondation religieuse, mais une fondation laïque dont l'objet est de répondre au défi que représente l'idéologie salafiste.
  • La Fondation de l'islam de France agit par exemple dans trois domaines : la formation profane des imams ; le soutien à l'islamologie ; et des actions dans les domaines culturel et social. Notre but à moyen terme est de faire en sorte qu'il y ait dans notre pays un islam cultivé.
  • Il y a actuellement 18 diplômes universitaires "Laïcité Société Religion" (environ 500 étudiants), nous donnons des bourses pour prendre en charge les frais de formation. Nous avons aussi des formations qui visent à améliorer la maîtrise du français, car il est important que les imams, autant que possible, parlent français.
  • Nous lançons un campus numérique qui vise à faire comprendre que la civilisation européenne et la civilisation musulmane se sont développées non pas seulement de manière conflictuelle, mais aussi par des échanges réciproques féconds.
  • Si on veut favoriser une formation à Bac +5 des imams, il faut aussi les rémunérer et ils ne le sont pas correctement aujourd'hui, sauf une toute petite partie d'entre eux. Une redevance sur le marché du halal - qui représente 5 à 6 milliards d'euros - pourrait permettre de mieux financer la rémunération et la formation des imams. C'est un enjeu tout à fait important.
  • La Fondation de l'islam de France rentre dans le cadre de la loi de 1905. Elle a déjà tenu son conseil d'administration, et son conseil d'orientation (36 personnes) s'est réuni à 4 reprises. Nous travaillons, la Fondation de l'islam de France est sur les rails.
  • Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de toucher à la loi de 1905 : il y a actuellement une faculté de théologie catholique, une autre protestante à l'université de Strasbourg, pourquoi n'y aurait-il pas une faculté de théologie musulmane ?
  • La laïcité permet à chaque religion de s'exprimer. Il y a un espace commun, celui de la citoyenneté, où chacun est invité à s'exprimer de manière argumentée et pas à la lumière de la révélation qui lui est propre. On confond trop souvent la laïcité avec l'athéisme ou avec l'agnosticisme, c'est une erreur fondamentale. La laïcité n'est pas contre les religions, elle permet la coexistence civilisée de toutes les religions. Il faut expliquer la laïcité qui est mal comprise. La loi de 1905 par exemple n'emploie pas le mot "laïc". Vous retrouvez le mot dans les lois scolaires de Ferry et de Goblet plus précisément en 1886. C'est par l'Ecole que la laïcité rentre dans notre vocabulaire juridique.
Mots-clés : islam laïcité

Rédigé par Chevenement.fr le 6 Février 2018 à 12:27 | Permalien | Commentaires (13)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Monde, propos recueillis par Gaïdz Minassian et Frédéric Lemaître, 5 février 2018.


"La victoire des nationalistes couronne quatre décennies de reculades de la droite et de la gauche"
Le Monde : Qu’attendez-vous de la visite sur l’île d’Emmanuel Macron, les 6 et 7 février ?
Jean-Pierre Chevènement : La visite en Corse du président de la République répond d’abord, me semble-t-il, au souci justifié de rendre hommage à la mémoire du préfet Erignac, lâchement assassiné par un commando nationaliste dans la nuit du 6 février 1998. Assassinat dont nul n’a perdu le souvenir, perpétré contre un homme qui refusait toute protection, alors qu’il symbolisait l’Etat dans l’île. A l’époque, une majorité de Corses avaient désapprouvé ce crime.

Aujourd’hui, les nationalistes appellent à manifester dans la rue à l’occasion de la venue du président de la République en Corse. Cet appel, particulièrement déplacé eu égard aux circonstances, est révélateur d’une méthode qui, depuis le début, c’est-à-dire depuis la fin des années 1970, n’a pas changé : exercer la pression maximale sur les autorités de la République pour les amener à reculer.

Que vous inspire la victoire des nationalistes en décembre 2017 et comment jugez-vous leur attitude depuis lors ?
La victoire des nationalistes en décembre 2017 couronne quatre décennies de reculades de la droite et de la gauche, des élus locaux (tels José Rossi et Paul Giacobbi, qui n’ont jamais hésité à s’allier aux nationalistes pour se faire élire), mais aussi des gouvernements. Ainsi, le statut de collectivité unique, faisant disparaître les deux départements, véritable statut de territoire d’outre-mer bis, a-t-il été rejeté par les électeurs corses consultés par référendum en juillet 2003. Douze ans après, le gouvernement l’a imposé par la loi NOTRe (2015) et par ordonnance (novembre 2016). Qu’en déduire donc sinon l’efficacité, dans la durée, de la méthode de la « mise sous pression » permanente des pouvoirs publics concédant un nouveau statut avant même que le précédent ait pu s’appliquer. Les nationalistes masquent ainsi par une surenchère permanente leur incapacité à gérer.
Mots-clés : corse

Rédigé par Chevenement.fr le 5 Février 2018 à 10:10 | Permalien | Commentaires (3)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien, propos recueillis par Myriam Encaoua et Henri Vernet, 31 janvier 2018.


"Ne peut-on pas donner un coup de pouce à l'islam ?"
Le Parisien : Quel est le bilan de la Fondation pour l’Islam de France que vous présidez, à l’heure où Emmanuel Macron rouvre le chantier de l’organisation de l’Islam ?
Jean-Pierre Chevènement : Le président de la République souhaite accélérer l’organisation de l’Islam de France. Ce chantier, je l’ai ouvert il y a 20 ans lorsque j’étais ministre de l’Intérieur. Il est, en effet, temps d’accélérer. Nous souhaitons y contribuer, à notre place, au sein de la Fondation de l’Islam de France. Notre but est de combattre l’idéologie salafiste, terreau du terrorisme islamiste, en ouvrant des chemins d’élévation intellectuelle, morale, spirituelle et en contribuant notamment à une meilleure connaissance de l’Islam et de ce que sont aujourd’hui les musulmans de France. La Fondation s’adresse à tous les Français. Elle n’est pas une autorité religieuse. L’instance représentative du culte, que j’ai contribué à mettre en place de 1997 à 2000, c’est le Conseil français du culte musulman.

Rédigé par Chevenement.fr le 1 Février 2018 à 14:59 | Permalien | Commentaires (4)

Les actes du colloque du 21 novembre 2017 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Max Gallo, la fierté d'être français"
  • Accueil de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • Max Gallo, un amoureux de la France, par Gilles Kepel, professeur à Sciences Po Paris, spécialiste du monde arabe et de l’islam, auteur de "Terreur dans l’hexagone : Genèse du djihad français" (Folio, février 2017)
  • Il y a un mystère Max Gallo, par Régis Debray, Philosophe, fondateur et directeur de la revue Médium, auteur de "Civilisation. Comment nous sommes devenus américains" (Gallimard, mai 2017)
  • Max, par Philippe Meyer, journaliste, producteur de l’émission radiophonique du Nouvel esprit public
  • Fier d'être français !, par Stéphane Rozès, Président de la société de conseils CAP et enseignant à Sciences-Po et HEC, ancien directeur général de l’institut de sondage CSA
Mots-clés : france max gallo

Rédigé par Chevenement.fr le 22 Janvier 2018 à 10:58 | Permalien | Commentaires (1)

Les actes du colloque du 18 septembre 2017 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "L'avenir des relations germano-américaines"
  • Accueil de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • Introduction, par Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica, auteur de « Le choc des empires, États-Unis, Chine, Allemagne : Qui dominera l'économie-monde ? », (Gallimard/Le Débat, 2014)

Rédigé par Chevenement.fr le 13 Janvier 2018 à 20:23 | Permalien | Commentaires (0)

Message de Jean-Pierre Chevènement au colloque de l’Institut Pierre Mauroy, "Pierre Mauroy ou la passion du Parti Socialiste", le 7 décembre 2017.


Pierre Mauroy ou la passion du Parti Socialiste
I. Comment j’ai rencontré Pierre Mauroy, sept ans avant le congrès d’Epinay.

J’ai adhéré au Parti Socialiste qui s’appelait alors la SFIO, en décembre 1964, à la 14ème section de Paris.
Si quelqu’un me l’eût prédit, dans les années de la guerre d’Algérie, «guerre imbécile et sans issue», comme l’avait qualifiée Guy Mollet lui-même, en 1955, pendant la campagne du Front Républicain, cette prédiction m’aurait laissé abasourdi. Que dis-je ? Je lui aurais ri au nez !

Je revois, en effet, mes parents, alors instituteurs à Besançon et qui votaient socialiste, pester contre Guy Mollet, au soir du 6 février 1956, où, Président du Conseil en visite à Alger, il avait reculé devant quelques jets de tomates, pour démettre le général Catroux et appeler Robert Lacoste à la tête du gouvernement général. Je me revois surtout crapahutant dans les djebels, en 1961-62, pour conduire cette guerre, en effet imbécile, à sa seule issue logique : l’indépendance de l’Algérie, à laquelle ensuite, quand les SAS auxquelles j’appartenais furent dissoutes, je m’efforçai de contribuer de mon mieux, pour qu’elle se fît, selon le mot du Général de Gaulle, avec la France plutôt que contre elle.

N’empêche, la période avait été éprouvante pour ceux qui l’avaient traversée et il était difficile de ne pas en vouloir à Guy Mollet d’avoir aggravé les choses en envoyant le contingent en Algérie, en 1956. Par méconnaissance des réalités, celles de l’Algérie, et celles surtout de son temps, il avait sûrement prolongé la guerre de quelques années.

Quand je revins d’Algérie, en 1963, la SFIO paraissait un bateau à la dérive. Le Général de Gaulle avait imposé, en septembre 1962, l’élection du Président de la République au suffrage universel. Les élections législatives lui avaient donné une majorité à l’Assemblée nationale. La SFIO, discréditée par les guerres coloniales, apparaissait comme un vestige du passé.

Cependant un vent de contestation sociale soufflait sur le pays, avec la grève des mineurs de 1963 notamment. L’ «après de Gaulle» était déjà dans les esprits. Et il nous apparut à quelques camarades et à moi-même qu’en faisant l’union de la gauche avec le Parti Communiste, la «Vieille Maison», comme l’appelait Léon Blum, pouvait retrouver son lustre d’antan. Mais à cette condition là seulement.

Rédigé par Chevenement.fr le 9 Janvier 2018 à 13:31 | Permalien | Commentaires (1)
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