Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Radio Classique, jeudi 22 janvier 2015. Il répondait aux questions de Patrick Poivre d'Arvor.
Pour accéder à l'interview de Jean-Pierre Chevènement, cliquez-ici
Verbatim express : A propos des valeurs républicaines enseignées à l'école
le 23 Janvier 2015 à 15:32
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Tribune de Jean-Pierre Chevènement, parue dans Marianne le 22 janvier 2015.
Le peuple français s’est mis debout, le 11 janvier 2015, pour dire son attachement à la République. D’abord à un mode de vie fondé sur la liberté et particulièrement celle de s’exprimer, bref à une civilisation. Il a refusé le chantage à la peur que prétend exercer sur lui un terrorisme d’un autre âge. Mais ce sursaut républicain devra s’inscrire dans la longue durée. En effet, nous n’éradiquerons pas facilement ce terrorisme là, qui se développe à l’intersection des plaies de notre société et des conflits qui frappent le monde musulman (1200 millions d’hommes et de femmes). Il faudra des années, voire des décennies, pour y parvenir.
La raison en est simple : Pour venir à bout du terrorisme, il faut le couper de sa base potentielle. Aucune action policière, si efficace qu’ait été celle qui a été conduite et si nécessaire soit-elle dans les temps à venir, ne peut se substituer à cet axe stratégique fondamental. Les pays européens ont connu des mouvements terroristes dans les années 1970-1980 (Fraction armée rouge, Brigades rouges, Action directe). Ces mouvements ont échoué parce que les masses ouvrières dont ils se réclamaient ne se reconnaissaient nullement dans leurs méthodes et dans leurs objectifs. Les actes du colloque du 23 septembre 2014 sont maintenant en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
ActualitésDépêche AFP, 17 juillet 2015, 17h20.
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a jugé samedi sur Europe 1 que "Charlie Hebdo a le droit de faire ce qu'il veut" mais qu'à l'école "un professeur de dessin n'aurait pas le droit de faire la caricature de Mahomet".
L'ancien ministre de l'Intérieur et de la Défense, a estimé par ailleurs qu'il "n'y a pas besoin d'un Patriot act" en France sur le modèle de la législation adoptée aux Etats Unis après le 11 septembre 2001 "car nous devons nous défendre par les moyens du droit". "Nous avons des procédures tout à fait adaptées et peut-être peut-on faciliter les interceptions de sécurité pour tout ce qui relève du terrorisme", a-t-il ajouté, en citant aussi la nécessité d'un fichier des personnes voyageant par avion. "La police de proximité que j'avais créée et que Monsieur Sarkozy a laissé dépérir nous manque beaucoup parce qu'il faut connaître le terrain", a-t-il aussi regretté. Le fondateur du Mouvement républicain et citoyen et ancien ministre de l'Education s'est livré à un vibrant plaidoyer de la laïcité, qui "n'est pas tournée contre les religions". "Charlie Hebdo a le droit de faire ce qu'il veut, c'est la liberté d'expression, mais dans l'école un professeur de dessin n'aurait pas le droit de faire la caricature de Mahomet". Il a cité à l'appui une lettre de Jules Ferry aux enseignants : "vous devez toujours vous interroger sur le fait que ce que vous allez dire ne doit pas blesser non seulement la conscience de l'enfant, mais aussi la conscience de ses parents". Jean-Pierre Chevènement a été reçu samedi matin par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui a reçu après lui successivement trois autres de ses prédécesseurs place Beauvau, Claude Guéant, Jean-Louis Debré et Dominique de Villepin. Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Europe 1 samedi 17 janvier 2015. Il répondait aux questions de David Abiker.
Europe 1 - C'est arrivé cette semaine (10.34 Mo)
Intervention de Jean-Pierre Chevènement prononcée aux Invalides, jeudi 8 janvier 2015.
Madame Chambeiron, que je salue et à travers vous, le fils, le petit-fils et toute la famille de Robert,
Monsieur le Sénateur, Secrétaire général du PCF, Madame et Messieurs les parlementaires, Mesdames, Messieurs, chers amis, Robert Chambeiron était un clair repère et il le reste pour les temps difficiles que nous vivons. On sait qui est Robert Chambeiron, quelles fonctions il a exercées au sein du Conseil National de la Résistance et le rôle qu’il y a joué aux côtés de Jean Moulin dont il était l’un des proches depuis 1936. En effet, ils travaillaient ensemble au sein du cabinet de Pierre Cot, alors Secrétaire d’Etat à l’Air. Celui-ci avait vu dans la guerre d’Espagne le vrai début du Second conflit mondial. C’est dire que Robert Chambeiron était préparé à résister. On sait aujourd’hui l’appui décisif que Jean Moulin, à travers le CNR et les organisations qu’il représentait - mouvements de résistance, partis politiques et syndicats - a apporté, à ce moment crucial, au général de Gaulle. C’était en 1943, quand les Etats-Unis balançaient entre De Gaulle, c’est-à-dire la rupture franche opérée avec le gouvernement Pétain dès sa constitution, et Giraud qui représentait, en Afrique du Nord, après la mort de Darlan, une sorte de « Vichy sans Pétain ». Jean Moulin avait compris que De Gaulle avait eu raison de rompre avec un gouvernement qui demandait l’armistice et capitulait, alors même qu’il venait à peine d’être constitué, véritable coup d’Etat, créant ainsi une rupture de légitimité, car celle-ci va avec la défense des intérêts supérieurs de la patrie. Et De Gaulle avait su voir, comme en témoignent ses déclarations des 18 et surtout 22 juin 1940, que l’honneur et l’intérêt même de la France lui commandaient de continuer le combat du côté de la Liberté. Jean-Pierre Chevènement était l'un des invités du 22h de Public Sénat, jeudi 8 janvier 2015. Il répondait aux questions de Sonia Mabrouk.
L’attaque meurtrière contre Charlie Hebdo est une déclaration de guerre à la démocratie républicaine et aux libertés qui la fondent.
J’exprime ma profonde compassion aux familles des victimes de cet attentat ignoble. Connaissant très bien, personnellement, Cabu et Wolinski et leur profond humanisme, j’éprouve un sentiment particulier de révolte. Je m’incline aussi, comme ancien ministre de l’Intérieur, devant les deux policiers touchés dans leur mission de sécurité. L’islamisme radical armé ne nous laisse pas le choix du terrain sur lequel le combattre. Il ne doit, bien entendu, pas être confondu avec l’Islam dont l’immense majorité des fidèles réprouve aussi cette violence barbare. Cet attentat est aussi un mauvais coup porté à la citoyenneté et à la coexistence des religions dans notre République. Car elle fera le jeu de tous les extrémismes. L’heure est au sang-froid et à l’union nationale contre le terrorisme, sans distinction de race et de religion. |
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