Dépêche AFP, dimanche 11 décembre 2011, 13h50.


Traité européen: Chevènement suggère "un référendum"
Jean-Pierre Chevènement, candidat à la présidentielle, a suggéré dimanche la tenue d'un référendum sur le projet de traité négocié jeudi à Bruxelles, afin que le peuple "décide si nous devons accepter d'abandonner la souveraineté budgétaire après la souveraineté monétaire".

"Il est évident que ce traité, d'abord ne répond pas à l'urgence, ensuite n'est pas conforme à la Constitution: il faudrait normalement organiser un référendum pour décider si nous devons accepter d'abandonner la souveraineté budgétaire après la souveraineté monétaire", a affirmé le président d'honneur du MRC, invité de 12-13 Dimanche sur France 3.

Selon lui, le président Nicolas Sarkozy "n'a pas obtenu de contreparties suffisantes aux concessions considérables qu'il a faites" à l'Allemagne sur la discipline budgétaire des Etats de l'Union.

L'ancien ministre a estimé que "François Hollande a bougé sur un point: il a, me semble-t-il, rejeté le traité européen qu'a mitonné M. Sarkozy. Ca, c'est positif, parce que je défends la souveraineté budgétaire et fiscale de la France, qui est la condition de son indépendance".

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Décembre 2011 à 14:00 | Permalien | Commentaires (1)

Dépêche AFP, dimanche 11 décembre 2011, 13h08.


Présidentielle: Chevènement craint que "les affaires" l'emportent sur "le fond"
Jean-Pierre Chevènement, candidat à l'élection présidentielle, a déclaré dimanche sur France 3 "craindre" que "les affaires ne finissent par polluer la campagne et empêcher qu'on parle du fond".

"Je crains que la campagne ne dégénère en feuilleton d'affaires et que ces +affaires+ (...) ne finissent par polluer la campagne et empêcher qu'on parle du fond, qui est la seule chose vraiment intéressante", a déclaré le président d'honneur du MRC, interrogé sur l'enquête préliminaire de la justice sur d'éventuelles malversations d'élus locaux socialistes du Pas-de-Calais au profit de leur parti.

Selon lui, cette affaire "profite évidemment à M. Sarkozy, peut-être à Mme Le Pen, mais pas au Parti socialiste, c'est évident".

Ancien dirigeant du PS jusqu'au début des années 1990, M. Chevènement a jugé qu'au PS, il y avait, de par l'organisation du parti où les élus jouent un grand rôle, "un risque de dérive clientéliste, je ne dis pas qu'il n'y a pas des militants honnêtes et dévoués, mais il y a un tropisme de clientélisme".
Mots-clés : 2012 françois hollande

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Décembre 2011 à 13:54 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Le projet de convention adopté aujourd’hui par vingt-trois pays européens porte atteinte à la souveraineté nationale. Il prévoit en effet le contrôle par la Cour de justice européenne, de la pseudo règle d’or prohibant les déficits budgétaires ainsi que l’intrusion de la Commission européenne dans la procédure budgétaire, sanctions à l’appui. Il porte ainsi une atteinte essentielle aux droits du Parlement et à la souveraineté budgétaire de la France. Il ouvre la voie à une Europe post-démocratique.

Ce projet nécessite donc une révision préalable de la Constitution. La moindre des choses voudrait qu’une telle révision s’opère par referendum.

Sur le fond, le projet de convention intergouvernementale ne répond pas à l’urgence, c'est-à-dire à la crise de la monnaie unique qui peut se précipiter dans les mois, voire dans les semaines à venir. Il ne ferait qu’ajouter la rigueur budgétaire à la rigueur monétaire s’il était appliqué : il est tout à fait consternant que l’adossement du FESF ou du futur mécanisme européen de stabilité (MES) à la Banque Centrale ait été écarté aussi bien que l’émission d’euro-obligations.

Ce projet de convention intergouvernementale signifie l’austérité à perpétuité. Il n’offre comme perspective à la zone euro qu’une « décennie perdue », pour reprendre l’expression de Mme Lagarde.

Ce sont les salariés qui feront les frais de « l’ajustement », c'est-à-dire de la régression.

J’invite les laudateurs de cet accord à ne pas sombrer dans l’anglophobie, comme ils ont commencé à le faire. Cela nous ramènerait à une triste période…
Mots-clés : bce euro europe

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 9 Décembre 2011 à 18:40 | Permalien | Commentaires (6)

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement parue sur Rue89, jeudi 8 décembre 2011.
Dans toute l’Europe, les défaites voire les déroutes de la gauche se révèlent liées à un décrochage d’avec les couches populaires. C'est ce scénario qu'il faut éviter en 2012 en France.


Pour gagner en 2012, la gauche doit retrouver le sens du peuple
En mai dernier, la Fondation Terra Nova proposait sans fard dans une note (1) désormais célèbre une clarification de la stratégie électorale du Parti socialiste. Celle-ci reposait sur une redéfinition de la coalition sociale que devait constituer la gauche pour l’emporter au second tour de l’élection présidentielle. Il faudrait en partie faire une croix sur les catégories populaires, rétives à l’imaginaire heureux de la mondialisation et soucieuse de protections, et s’appuyer sur de nouvelles catégories démographiques : les jeunes, les « minorités », et les « gagnants » de la mondialisation. Bien que cette note ait alors suscité une levée de boucliers, elle avait le mérite d’exposer publiquement les soubassements idéologiques d’une certaine gauche sociale-libérale.

Un essai (2) bref vient rappeler au candidat du Parti socialiste que 2012 ne se gagnera pas sans le peuple. Plusieurs contributions, dans un ensemble dense, méritent en particulier qu’on s’y arrête.

D’abord, ainsi que le rappelle avec clarté Rémi Lefebvre, « le poids des catégories populaires n’a guère diminué depuis trente ans (60% de la population si on agrège ouvriers et employés) ». La France compte encore en effet 8 millions d’employés et 6 millions d’ouvriers. Si certains patrons rêvaient d’« entreprises sans usines » au début de la décennie 2000, contribuant ainsi à la démobilisation industrielle, il vaudrait mieux se garder chez certains « penseurs » de rêver d’une France sans ouvriers. Le « politiquement pensable à gauche » devrait être capable de construire une victoire électorale à partir de cette réalité sociologique.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 8 Décembre 2011 à 15:23 | Permalien | Commentaires (1)

Tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans le quotidien belge Le Soir, jeudi 8 décembre 2011.


La monnaie unique a été une erreur, mais il n’est jamais trop tard pour rectifier une erreur
La crise de l’euro était prévisible. Les vices inhérents à la conception d’une monnaie unique déconnectée des économies et des peuples ne pouvaient conduire à une prospérité commune.

Il était absurde de vouloir imposer à 17 pays très différents par leurs structures économiques et politiques, et par leurs cultures, un mark-bis. La monnaie unique a creusé les écarts de compétitivité en Europe, entre un Nord industriel (essentiellement l’Allemagne) à la balance commerciale fortement excédentaire (entre 150 et 200 milliards d’euros par an) et un Sud déficitaire en voie de désindustrialisation. L’euro est une monnaie surévaluée de 25%, qui écrase la compétitivité de la plupart des pays membres de la zone. La monnaie unique devait réunir les peuples, elle les divise.

Faute d’anticipation, faute d’ambition pour l’avenir, c’est aujourd’hui la débâcle qui menace la zone euro tout entière.

Le Fonds de stabilisation créé pour éteindre l’incendie n’a plus de réserves disponibles qu’à hauteur de 250 milliards d’euros face à des montagnes de dettes : ainsi l’Italie doit lever, à elle seule, près de 300 milliards en 2012. Le Fonds n’a pu bénéficier de l’effet de levier du « véhicule spécial » que les grands Etats émergents ont refusé d’alimenter au sommet du G20 à Cannes. Une cinquantaine de banques sont aujourd’hui en situation de préfaillite. Les taux d’emprunt à dix ans ne cessent de s’élever (près de 7% en Italie, 6% en Espagne, 5% en Belgique). La zone euro manque des instruments monétaires et financiers pour faire face à la crise. Les Etats comme la Banque Centrale interviennent trop peu et trop tard.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 8 Décembre 2011 à 09:40 | Permalien | Commentaires (0)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Dauphiné Libéré paru mercredi 7 décembre 2011


"Je suis candidat  pour faire bouger les lignes"
Dauphiné Libéré: Vous serez aujourd’hui à Grenoble pour une visite ciblée “recherche” dans le cadre de votre campagne présidentielle. Quel message comptez-vous délivrer aux chercheurs ?
Jean-Pierre Chevènement: Nous avons besoin aujourd’hui de relancer une grande politique de la recherche qui, même si elle n’a jamais été délaissée, n’a pas reçu les moyens nécessaires en crédits et en hommes pour se développer.

Quant au “crédit d’impôt recherche”, que j’avais créé en 1983 lorsque j’étais ministre de la Recherche, je ne le remets pas en question, mais je serai plus attentif à son efficacité et à la manière dont les grandes entreprises l’utilisent effectivement à des fins de recherche.

Grenoble est un haut-lieu des nanotechnologies. Quel est votre avis sur ce sujet, parfois polémique ?
Jamais je ne remettrai en cause le principe de liberté de la recherche qui est primordial. Et honnêtement, je ne pense pas qu’il faille renoncer aux recherches sur les nanotechnologies. Si elles sont bien encadrées, elles peuvent mener à des avancées considérables, dans tous les domaines, notamment la santé. La peur ne doit pas triompher de la raison.

Vous avez aussi une position bien nette sur le nucléaire.
Remettre en cause cette filière serait une grave erreur pour la France. Il faut au contraire développer les recherches sur les réacteurs de 4 e génération, qui fabriqueront leur propre combustible. Le prix du kWh nucléaire restera considérablement plus bas que celui des énergies renouvelables, qui sont de surcroît des énergies intermittentes.

Rédigé par Chevenement.fr le 7 Décembre 2011 à 12:46 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité du matin sur France Info, mardi 6 décembre 2011. Il répondait aux questions de Raphaëlle Duchemin.


Verbatim express

  • Je pense que les notations des agences ont quelque chose d'ubuesque. Ces agences demandent à la fois la réduction des déficits et son contraire : la croissance
  • Il y a quelque chose de très politique, en fait, dans leur appréciation. Les agences sont la partie émergée d'un système qui oppose les marchés financiers et les peuples et dont l'enjeu est la démocratie.
  • Avec le système globalisé on a supprimé toute entrave aux mouvements de capitaux. Je pense qu'il faut, aujourd'hui, remettre un peu de viscosité dans le système et faire que les peuples retrouvent leur souveraineté
  • A propos du traité européen annoncé par N. Sarkozy et A. Merkel : Ce traité repose sur un mauvais diagnostic de la crise de l'euro. Celle-ci ne vient pas seulement des déficits budgétaires. Elle vient surtout des différences de compétitivité qui se sont creusées depuis 13 ans. On voit, par exemple, que l'Allemagne a gagné 15 points de compétitivité sur la France, grâce à une politique de déflation salariale
  • Ce traité est à contre-sens. Il prévoit une Europe de plus en plus disciplinaire.

Rédigé par Chevenement.fr le 6 Décembre 2011 à 13:15 | Permalien | Commentaires (0)
Le contenu du nouveau traité européen annoncé par Mme Merkel et M. Sarkozy est très grave : c’est l’acte de naissance d’une Europe régressive et disciplinaire. L’adoption d’une règle d’or constitutionnalisée, en fait règle d’airain, proscrivant tout déficit budgétaire sous le contrôle de la Cour de Justice européenne, c’est la garantie de politiques restrictives et récessionnistes prolongées dans toute l’Europe. C’est « la décennie perdue » évoquée par Mme Lagarde à l’horizon 2020.

Des sanctions automatiques, à travers cette innovation juridique que serait l’institution d’une règle de majorité minorée, c’est la mise à l’amende des pays les plus en difficulté. C’est l’Europe disciplinaire. Rien en contrepartie sur le rôle de la Banque Centrale européenne. M. Draghi est seul maître à bord : les peuples n’ont le droit que de se taire.

Sur le fond, M. Sarkozy et Mme Merkel se trompent : la crise de la monnaie unique ne vient pas du laxisme budgétaire des gouvernements mais de sa conception même : elle a juxtaposé des pays trop différents par leurs structures économiques, leurs cultures et leurs options politiques.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 5 Décembre 2011 à 18:59 | Permalien | Commentaires (3)
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