"La Grande-Bretagne défend ses intérêts et je constate que la France ne le fait pas"
Jean-Pierre Chevenement faisait partie des invités du 19h sur Public Sénat avec Sebastien Huyghe (UMP) et Bernard Cazeneuve (PS). Ils répondaient aux questions de Michel Grossiord.
- Concernant la situation d'Areva : les perspectives à moyen et long terme restent bonnes. Si l'on prend le cas de l'EPR, il y a des perspectives à l'exportation qui sont très intéressantes.
- Le noyau de l'idéologie des Verts est d'être anti-nucléaire. C'est une technophobie, une idéologie anti-science que l'on retrouve d'ailleurs dans d'autres domaines.
- A propos de l'accord PS-EELV: Je pense que François Hollande a pris des distances légitimes avec cet accord que je considère comme irresponsable.
- Le pacte budgétaire européen est un mauvais compromis, passé aux conditions de Mme Merkel. Force est de constater que c'est un plan d’austérité à perte de vue. C'est la prohibition constitutionnelle du déficit.
- On ajoute à cela le désendettement de chaque pays à hauteur de 60% du PIB. Or la France est endettée à hauteur de 87% du PIB. Cela signifie que pendant 20 ans, il faudra réduire notre déficit d'encore 1,5 point de PIB par an. C'est suicidaire.
- J'ajoute que cet accord porte atteinte à la souveraineté nationale, contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy, avec notamment l'intervention de la Cour de Justice de l'Union Européenne pour vérifier si la règle d'or a été introduite dans la Constitution. Cela veut dire qu'il n'y a plus d'alternative possible.
- Cet accord doit être revu, renégocié. Je demande un référendum pour que nos partenaires, dont l'Allemagne, sachent que les Français seront amenés à se prononcer.
- J’écoute M. Huyghe qui nous parle de gouvernance européenne : c'est très joli mais c'est une gouvernance réduite à l'aspect budgétaire. Or, chacun sait qu'une des causes des déséquilibres de la zone euro c'est la politique salariale menée en Allemagne depuis l'an 2000. Tout cela a entraîné une perte de compétitivité pour tous les partenaires de l'Allemagne.
- La Grande-Bretagne défend ses intérêts et je constate que la France ne le fait pas.
- Il faut revenir à la souveraineté. C'est une conquête de la Révolution. La souveraineté et la démocratie sont les deux faces d'une même médaille. C'est le Général de Gaulle qui le disait.
- Il n'y a pas de germanophobie à reconnaître que nous avons quelques fois avec l'Allemagne des intérêts divergents. Nous devons pouvoir en parler calmement sans que cela tourne au drame.
Rédigé par Chevenement.fr le Mardi 13 Décembre 2011 à 11:47 | Lu 2653 fois