Entretien de Jean-Pierre Chevènement pour Courrier Cadres, mardi 31 janvier 2012.
Courrier Cadres: Quel est votre constat sur l’état actuel de l’économie ?
Jean-Pierre Chevènement: Il est déplorable : la France a vu sa base industrielle se rétrécir, passant de 30 % à 13 % de notre valeur ajoutée depuis 30 ans. Les délocalisations vers les pays à bas coût salarial - y compris européens -, la primauté donnée à la rente financière, le manque de patriotisme de nos grands groupes industriels qui n’investissent pas en France, tout cela y concourt. La France demeure dans le groupe de tête si on prend en compte le PIB par habitant mais cela ne saurait dissimuler les faiblesses de notre économie : notre pays consomme majoritairement des produits qu’il ne fabrique pas et ce que nous produisons pour l’exportation est pénalisé par le taux trop élevé de l’euro et par la détérioration de notre compétitivité par rapport à l’Allemagne depuis une dizaine d’années qui entraînent un lourd déficit de notre balance commerciale. L’avenir est encore assombri par les orientations de politique économique retenues au niveau européen : la voie de l’austérité inscrite dans le projet de traité européen ne peut qu’enfoncer l’Europe dans une récession de longue durée et contribuer encore plus à réduire notre consommation et nos capacités productives. La dette ne pourra être épongée tant que nous ne renouerons pas avec la croissance. Nous n’en prenons pas le chemin. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de l’émission "Une heure avec" sur LCI, lundi 30 janvier 2012. Il répondait aux questions de Michel Field.
Verbatim express
Tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans le Huffington Post, lundi 30 janvier 2012.
Il est sans doute impossible de faire admettre leur erreur aux élites qui ont fait de l'euro leur projet politique commun et leur fétiche. Mal pensée, la monnaie unique européenne a été dès l'origine un mark-bis faisant fi de la diversité des nations qui allaient la composer et particulièrement de l'hétérogénéité de leurs économies.
Treize ans après son introduction, où sont passées les promesses de ceux qui l'avaient portée sur les fonds baptismaux ? Car si la France vient de perdre son triple A, c'est en réalité toute la zone euro qui, année après année, se trouve déclassée dans la mondialisation. Seule zone au monde marquée par une stagnation économique de longue durée, elle donne en outre l'étrange spectacle d'une construction à la dérive. Ses élites célèbrent le "printemps arabe" avant d'organiser le remplacement plus ou moins subreptice de gouvernements démocratiquement élus par des technocrates européens imprégnés de néolibéralisme dogmatique. L'Europe "post-démocratique" pointée par Hubert Védrine devient l'ultime projet de ces élites pour ne pas avoir à reconnaître leurs erreurs. Ce qui mine pourtant la zone euro, ce n'est pas son niveau d'endettement public, comparable à celui des Etats-Unis et inférieur à celui du Japon. Ce sont les écarts de compétitivité entre les pays européens, qui se traduisent par l'accumulation d'excédents commerciaux en Allemagne et aux Pays-Bas et de déficits partout ailleurs. En 2011, le déficit commercial de la France aura atteint plus de 70 milliards d'euros. Sur cette somme, notre déficit est de 25 milliards avec l'Allemagne, soit six fois plus qu'en 1982 ! Comment parler d'égal à égal sur la base d'un tel déséquilibre ? L'euro a agi pendant la décennie 2000 comme un accélérateur des divergences économiques, creusant l'écart entre un centre industriel compétitif et une périphérie sous-industrialisée et déficitaire, dopée au crédit et aux subventions. Ce sont les déséquilibres internes de l'euro qui portaient en eux l'inéluctabilité de la dérive budgétaire. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de Zemmour & Naulleau sur Paris Première, vendredi 27 janvier 2012.
Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'Invité du midi de France Bleu, vendredi 27 janvier 2012. Il repondait aux questions de Denis Faroud et Mathilde Montagnon.
France Bleu - invité du midi (17.13 Mo)
Verbatim express
Dépêche AFP, mercredi 25 janvier 2011, 11h48.
La campagne présidentielle va être "très brutale" et "courte", a estimé mercredi Jean-Pierre Chevènement, le président d'honneur du MRC et candidat à la présidentielle, ajoutant ne pas croire "du tout" aux propos de Nicolas Sarkozy envisageant une défaite.
"La campagne sera très brutale, très violente, courte mais violente", a affirmé Jean-Pierre Chevènement sur Canal +. "Je ne crois pas à ces déclarations de Nicolas Sarkozy", a-t-il ajouté au sujet des confidences du président selon lesquelles il arrêterait la politique en cas d'échec à la présidentielle. "Le type qui s'avoue vaincu avant le match, je ne le crois pas... Cela ne lui ressemble pas du tout. Il faut bien le dire, c'est un homme combatif", a poursuivi l'ancien ministre (ex-PS), selon lequel "tout est possible" dans cette campagne présidentielle. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité politique de la Matinale de Canal+, mercredi 25 janvier 2012. Il répondait aux questions de Caroline Roux et de Maïtena Biraben.
Dépêche AFP, dimanche 22 janvier 2011, 19h13.
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC et candidat à la présidentielle, a trouvé dimanche que François Hollande avait prononcé "un discours de gauche, authentique et sincère", mais s'est demandé s'il avait "vraiment anticipé l'ampleur des résistances qu'il va rencontrer".
"François Hollande a prononcé au Bourget un discours de gauche, authentique et sincère. Il a revendiqué sa cohérence et livré son secret: il aime les gens. Cela peut contribuer à redonner au pays la confiance qui lui manque aujourd'hui", a relevé M. Chevènement dans un communiqué. Mais pour lui, si le candidat socialiste est "apparu comme un homme conscient de la difficulté de sa tâche et de l'étroitesse de ses marges", il a noté que sur l'Europe, il n'avait "pas évoqué la crise de la monnaie unique". "Je crains qu'il ne surestime la possibilité d'obtenir d'Angela Merkel, sur la simple base de son élection, la révision autre que cosmétique du futur traité européen. J'ai gardé le souvenir du Pacte de stabilité négocié par Jacques Chirac et avalisé en juin 1997 par Lionel Jospin", a poursuivi M. Chevènement. |
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