L’idée de Mme Merkel de considérer les affaires européennes comme des affaires de "politique intérieure" est l’illustration même d’une dérive européiste grosse de dangers.
Cette idée est une nouvelle formulation du "droit d’ingérence". Comme chacun sait, on n’a jamais vu les faibles s’ingérer dans les affaires des forts. A l’inverse, on voit Mme Merkel, et à ses côtés M. Sarkozy, bien mal inspiré, tancer la Grèce de très haut pour n’appliquer pas assez vite les recettes déflationnistes conçues par le nouvel "hégemon" (puisqu’on s’exprime ainsi désormais).
Mme Merkel s’est aussi immiscée de manière malencontreuse dans la campagne présidentielle française en appuyant M. Sarkozy. L’un et l’autre veulent faire avaler la prétendue "règle d’or" au peuple français, à deux mois de l’élection présidentielle.
Cette potion est absurde : Joseph Stiglitz et Paul Krugmann, deux prix Nobel d’Economie, sans parler de beaucoup de nos économistes parmi les plus chevronnés (Jean-Paul Fitoussi et j’en passe…) ont démontré que la mise en œuvre simultanée de plans de déflation dans toute l’Europe conduirait à une récession générale. Ce point essentiel ne peut-il être débattu ? La zone euro est et reste fragile. Ce n’est pas parce que les banques, inondées de liquidités à trois ans, à un taux de 1%, ont momentanément souscrit des bons d’Etat à 5,8% en Italie que la crise des dettes souveraines est derrière nous. La récession en marche fera sauter les fragiles barrières imaginées par "Merkozy" : croit-on ainsi que le MES (mécanisme européen de stabilité), au capital de 80 milliards d’euros, pourra recueillir par voix d’émissions sur les marchés financiers, les 500 milliards d’euros prévus qui seraient de toutes façons insuffisants pour faire face à un défaut espagnol ou italien ?
Cette idée est une nouvelle formulation du "droit d’ingérence". Comme chacun sait, on n’a jamais vu les faibles s’ingérer dans les affaires des forts. A l’inverse, on voit Mme Merkel, et à ses côtés M. Sarkozy, bien mal inspiré, tancer la Grèce de très haut pour n’appliquer pas assez vite les recettes déflationnistes conçues par le nouvel "hégemon" (puisqu’on s’exprime ainsi désormais).
Mme Merkel s’est aussi immiscée de manière malencontreuse dans la campagne présidentielle française en appuyant M. Sarkozy. L’un et l’autre veulent faire avaler la prétendue "règle d’or" au peuple français, à deux mois de l’élection présidentielle.
Cette potion est absurde : Joseph Stiglitz et Paul Krugmann, deux prix Nobel d’Economie, sans parler de beaucoup de nos économistes parmi les plus chevronnés (Jean-Paul Fitoussi et j’en passe…) ont démontré que la mise en œuvre simultanée de plans de déflation dans toute l’Europe conduirait à une récession générale. Ce point essentiel ne peut-il être débattu ? La zone euro est et reste fragile. Ce n’est pas parce que les banques, inondées de liquidités à trois ans, à un taux de 1%, ont momentanément souscrit des bons d’Etat à 5,8% en Italie que la crise des dettes souveraines est derrière nous. La récession en marche fera sauter les fragiles barrières imaginées par "Merkozy" : croit-on ainsi que le MES (mécanisme européen de stabilité), au capital de 80 milliards d’euros, pourra recueillir par voix d’émissions sur les marchés financiers, les 500 milliards d’euros prévus qui seraient de toutes façons insuffisants pour faire face à un défaut espagnol ou italien ?
Les problèmes structurels (hétérogénéité de la zone euro, écarts de compétitivité insupportables) n’ont pas été résolus. Les écarts de compétitivité se reflètent dans les excédents et les déficits de balances courants des pays membres de la zone euro. Pierre Lellouche citait hier au Sénat le montant de l’excédent automobile allemand en 2011 : 100 milliards d’euros à comparer au déficit français : 5 milliards d’euros. Il y a encore cinq ou six ans, l’automobile était dans la balance du commerce extérieur français un poste excédentaire (environ 10 milliards d’euros en 2005). Ainsi l’automobile représente aujourd’hui près de la moitié de l’écart qui sépare l’excédent global allemand (150 milliards) et le déficit français (70 milliards) : 105 milliards sur 220 milliards.
Comment allons-nous remonter cet écart ? A partir de quelles marges financières aujourd’hui écrasées de nos entreprises, de quelles aides publiques aujourd’hui taries, de quelle médecine de cheval, sinon celle d’une austérité à perpétuité inscrite dans le traité européen qui doit être signé le 1er mars prochain ?
Il est d’autant plus choquant qu’un journal comme Le Monde (certes depuis longtemps au cœur du "cercle de la raison" cher à Alain Minc) puisse appeler dans l’éditorial de première page de son édition du 10 février 2012 à "ne pas toucher au pacte budgétaire".
"Il ne faut pas rouvrir la négociation sur ce traité" intime Le Monde à François Hollande, à grand renfort d’arguments particulièrement spécieux.
Nos bien-pensants vont encore une fois invoquer "la parole de la France" (pour mieux enterrer celle-ci). Deux rappels historiques :
- Le Général de Gaulle n’a-t-il pas subordonné l’entrée en vigueur du traité du Marché Commun, signé en 1957, à l’adoption d’une politique agricole commune (1962) et à la reconnaissance d’un droit de véto (crise de la "chaise vide" en 1965) ?
- Deuxième exemple : le Général de Gaulle s’est-il senti "lié par la parole de la France" quand il a décidé en 1966 le retrait de notre pays des Etats-majors intégrés de l’OTAN (mis en place au début des années cinquante) après la ratification du traité de l’Atlantique Nord ?
On assiste là à un dévoiement par l’Establishment de la politique extérieure de la France. Celle-ci deviendrait ouvertement un carcan destiné à étouffer la voix du peuple français. C’est "le débat interdit". Et après cela, Le Monde viendra dénoncer la montée des "populismes"!
Comment allons-nous remonter cet écart ? A partir de quelles marges financières aujourd’hui écrasées de nos entreprises, de quelles aides publiques aujourd’hui taries, de quelle médecine de cheval, sinon celle d’une austérité à perpétuité inscrite dans le traité européen qui doit être signé le 1er mars prochain ?
Il est d’autant plus choquant qu’un journal comme Le Monde (certes depuis longtemps au cœur du "cercle de la raison" cher à Alain Minc) puisse appeler dans l’éditorial de première page de son édition du 10 février 2012 à "ne pas toucher au pacte budgétaire".
"Il ne faut pas rouvrir la négociation sur ce traité" intime Le Monde à François Hollande, à grand renfort d’arguments particulièrement spécieux.
Nos bien-pensants vont encore une fois invoquer "la parole de la France" (pour mieux enterrer celle-ci). Deux rappels historiques :
- Le Général de Gaulle n’a-t-il pas subordonné l’entrée en vigueur du traité du Marché Commun, signé en 1957, à l’adoption d’une politique agricole commune (1962) et à la reconnaissance d’un droit de véto (crise de la "chaise vide" en 1965) ?
- Deuxième exemple : le Général de Gaulle s’est-il senti "lié par la parole de la France" quand il a décidé en 1966 le retrait de notre pays des Etats-majors intégrés de l’OTAN (mis en place au début des années cinquante) après la ratification du traité de l’Atlantique Nord ?
On assiste là à un dévoiement par l’Establishment de la politique extérieure de la France. Celle-ci deviendrait ouvertement un carcan destiné à étouffer la voix du peuple français. C’est "le débat interdit". Et après cela, Le Monde viendra dénoncer la montée des "populismes"!