Contribution de Jean-Pierre Chevènement à la conférence organisée par l’Institut Montaigne, jeudi 20 septembre 2007
L’Etat en France « ne reconnaît aucun culte » aux termes de la loi de décembre 1905 portant séparation des Eglises et de l’Etat. Mais il les connaît et entretient avec eux un dialogue régulier. Or, ce dialogue, en France, ne pouvait exister jusqu’à une date récente avec les autorités religieuses musulmanes puisque, à la différence des autres religions, l’Islam en France ne disposait d’aucune institution représentative (Assemblée des Evêques de France, Fédération protestante, Consistoire central israélite).
Ce fait était choquant. Le Président de la République, pour la cérémonie des vœux des autorités religieuses ne recevait pas de représentant de l’Islam de France mais seulement Monseigneur Lustiger, le pasteur de Clermont et le Grand Rabbin Sitruk. D’autant plus choquant que le fait musulman existe puissamment en France, encore que la pratique effective ne concerne, selon plusieurs enquêtes, qu’environ 10 % des Français et étrangers régulièrement établis, de « tradition musulmane », et environ 30 % respectant les interdits alimentaires et le Ramadan. Le principe de laïcité interdit un recensement sur des bases ethniques ou confessionnelles. Nous en sommes réduits aux approximations : quatre à cinq millions de résidents en France, selon toute vraisemblance, dont une moitié sensiblement est de nationalité française.
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 21 Septembre 2007 à 11:34
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Audition du mercredi 19 septembre 2007. La commission est présidée par Edouard Balladur. La vidéo et le texte de l'intervention figurent ci-dessous.Dans le cadre des travaux du comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions de la Ve République, Jean-Pierre Chevènement sera entendu lors de la deuxième série d’auditions de personnalités extérieures, le mercredi 19 septembre 2007 à 15h30.
Cette audition a été diffusée sur LCP-AN jeudi 20 septembre à 9h30.
Les travaux du comité sont consultables sur le site du Comité constitutionnel. Communiqué de presse de Jean-Pierre Chevènement, lundi 17 septembre 2007.
« Se préparer à faire la guerre » à l’Iran comme vient de le dire Bernard Kouchner témoigne d’une désinvolture dangereuse. La France pourrait-elle sans renier les acquis de son indépendance s’aligner sur les vues des faucons de Washington ? A-t-on mesuré les conséquences d’un tel revirement de notre politique étrangère, alors qu’après l’invasion américaine en Irak, tout le Moyen-Orient s’enfonce dans une crise profonde ?
Le langage archaïque de la canonnière est inapproprié face à l’Iran. Il est contraire à nos intérêts les plus élémentaires. Inviter nos entreprises à ne pas investir en Iran c’est évidemment laisser libre cours à leurs concurrentes. L’Iran comme la Russie disposent des immenses réserves gazières sans lesquelles l’avenir énergétique de l’Europe est compromis. Le ministre des affaires étrangères dispose-t-il d’une stratégie approvisionnement de rechange ou rêve-t-il de réduire l’Iran, comme George Bush rêvait d’anéantir l’Irak, afin de disposer de ses ressources en hydrocarbures ? La France n’a rien à gagner à épouser docilement les vues les plus agressives de la politique étrangère américaine. Nos intérêts sont différents. Bernard Kouchner ne l’avait pas vu lors de la guerre d’Irak qu’il approuva. Il ne doit pas recommencer la même erreur avec l’Iran. Le débat aura lieu entre 18h30 et 20h à l'adresse suivante : 25 avenue Matignon, 75008 Paris.
Invités :
Communiqué de presse de Jean-Pierre Chevènement, mercredi 12 septembre 2007.
Il est dérisoire de prétendre, comme vient de le faire M. Morin, ministre de la défense, que la France gagnerait en influence en revenant dans la structure militaire intégrée de l’Alliance. Elle y serait conduite, au contraire, à suivre des décisions prises par Washington. Nos armées, sous commandement du Supreme Allied Commander in Europe, nommé par le Président des Etats-Unis, seraient impliquées dans des opérations décidées par d’autres.
Non seulement la défense de la France ne reposerait plus sur ses propres forces, mais nous nous trouverions impliqués dans des conflits dont d’autres décideraient à notre place. Nous serions contraints d’endosser des stratégies d’affrontement avec la Russie, l’Asie et le monde arabe, en complète contradiction avec les intérêts de la France et de l’Europe. Ce serait un retour de quarante années en arrière que signifierait la réintégration complète de la France dans l’O.T.A.N. L’indépendance de la diplomatie et de la défense de notre pays repose en effet depuis 1966, sur cette décision capitale du général de Gaulle. Une telle réintégration serait une faute contre la liberté de la France et contre l’indépendance d’une Europe européenne. Agenda et médiasLa Fondation Res Publica reprend son cycle de colloques lundi 10 septembre 2007 à 18h à la Maison de la Chimie (28 rue Saint Dominique - 75007 Paris) avec un colloque qui va revenir sur les enseignements des dernières grandes élections en France (« attentes » à travers les enquêtes d'opinion ; stratégies de marketing électoral ; étude des campagnes présidentielles de 1995, 2002, 2007). En voici le programme ci-dessous.
Les invités :
Avec près de 300 participants, l'université d'été du MRC a été un moment très studieux et convivial. La preuve en photos.
Jean-Pierre Chevènement, Vincent Peillon, Georges Sarre et Christian Hutin
Toutes les photos de l'unversité d'été sont présentes dans la galerie dédiée.
L'intervention de Georges Sarre est disponible sur le site du MRC. |
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