Intervention du sénateur Jean-Pierre Chevènement lors du débat préparatoire au Conseil européen des 28 et 29 octobre 2010, Sénat, le 26 octobre 2010.


Je bornerai mon intervention à deux points essentiels qui seront examinés au Conseil européen : d’abord la politique économique de l’Union européenne et ensuite la préparation du G20 qui se tiendra à Séoul, les 11 et 12 novembre 2010, s’agissant des problèmes monétaires internationaux. Sur ces deux points, aucune embellie n’est véritablement en vue : d’un côté, le renforcement de la rigueur réclamée par la Commission européenne soutenue par l’Allemagne, de l’autre, la poursuite de la glissade du dollar sous l’impulsion de la FED faisant marcher la planche à billets et, en conséquence, le renchérissement de l’euro, étouffant notre économie. L’Europe est menacée par un retour de la récession. Les plans d’austérité retireront un point à la croissance dans la zone euro, en 2011, et l’appréciation du dollar coûtera entre un demi et trois quarts de point de plus.

Ce serait se tromper lourdement de ne pas faire le lien entre ces perspectives peu réjouissantes et le mécontentement social qui s’exprime dans le pays et qui dépasse le problème des retraites : chacun voit bien qu’il ne suffit pas de reculer l’âge de la retraite ou d’allonger les annuités de cotisations pour procurer du travail à ceux qui n’en ont pas, jeunes, moins jeunes, et seniors à plus forte raison.

La langueur de l’économie surdétermine le reste. La zone euro est la lanterne rouge de la croissance à l’échelle mondiale. Et le choix de la monnaie unique fait, il y a plus de deux décennies, a mis la France sur une mauvaise route : l’euro, dans la guerre des monnaies, apparaît comme une simple variable d’ajustement entre le dollar et le yuan. À l’échelle européenne, la monnaie unique creuse les différences entre les économies industrielles à haute intensité technologique comme l’Allemagne et celles qui, comme la nôtre, sont plus sensibles à la concurrence par les prix.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 26 Octobre 2010 à 18:31 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage de Jean-Pierre Chevènement à la mémoire de Maurice Allais.


Maurice Allais nous a quittés dans sa centième année. Il a montré de manière irréfutable les conséquences néfastes d’un libéralisme biaisé. Nous lui sommes grandement redevables d’avoir éclairé nos jugements.

La crise du capitalisme financier, qu’il avait prévue, lui a donné raison. Sa pensée éclairera celles et ceux qui voudront reconstruire un ordre économique mondial juste et raisonnable. Maurice Allais nous a aidés de ses conseils. Il restera comme une lumière de l’intelligence et une haute figure morale, sacrifiant les honneurs et les éloges flatteurs à la vérité telle qu’il l’avait découverte. C’était un grand homme.

Mots-clés : maurice allais

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 14 Octobre 2010 à 12:20 | Permalien | Commentaires (1)

Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 18 octobre 2010 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica: Les choix de l'Allemagne
Avec la participation de :
  • Reinhard Schäfers, Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne en France
  • Patrick Artus, Economiste, professeur à l’Ecole polytechnique, directeur de la Recherche et des Etudes de Natixis
  • Michel Korinman, Professeur à l’Université de Paris IV
  • Hans Stark, Chercheur à l’IFRI, secrétaire général du Comité d’étude des relations franco-allemandes
    et
  • Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

    Inscrivez-vous à l'adresse électronique info@fondation-res-publica.org (Merci de préciser vos nom et coordonnées complètes). Pour consulter les travaux de la Fondation Res Publica, fondation reconnue d'utilité publique par décret du 30 décembre 2005, une seule adresse : www.fondation-res-publica.org.

Rédigé par Chevenement.fr le 13 Octobre 2010 à 12:36 | Permalien | Commentaires (0)

Il répondait aux questions d'Emmanuel Kessler (Public Sénat) et Aude Moracchini (LCP-An).



Rédigé par Chevenement.fr le 11 Octobre 2010 à 19:36 | Permalien | Commentaires (3)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



par Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense, Saint-Louis des Invalides, 5 octobre 2010


Je veux rendre au général Pierre-Marie Gallois qui nous a quitté le 23 août 2010, l’hommage dû à ce grand patriote, stratège éminent auquel la France doit, pour une grande part, d’avoir pu se doter des moyens d’une défense indépendante. Ce fut pour lui une grande épreuve que la vie presque centenaire du général Gallois ait coïncidé avec la crise nationale de longue durée dans laquelle la France est entrée depuis les années 1930.

Le général Pierre-Marie Gallois a vingt-neuf ans quand le foudroie, à Alger, le désastre de juin 1940. Pour le jeune officier de l’armée de l’Air, moderniste et déjà imbu des idées sur le bombardement stratégique du général italien Douhet, le patriotisme va désormais s’énoncer simplement : « Plus jamais ça ! Plus jamais juin 1940 ! »

Exécrant les responsables de la capitulation, il rejoint, en 1943, les Forces Aériennes de la France Libre puis le Bomber Command britannique au sein du groupe « Guyenne ». Engagé sur le front de l’Orne en juillet 1944, il effectuera 27 missions de bombardement lourd sur l’Allemagne et cinq missions de ravitaillement en essence d’Arnhem en Hollande.

De ces missions dangereuses, plus de la moitié des équipages engagés ne revinrent pas, soit le taux de pertes le plus élevé de l’aviation française pendant toute la durée de la guerre. Le général Gallois est cité à l’ordre de l’armée aérienne en 1945 ; il reçoit la Croix de guerre et est fait chevalier de la Légion d’Honneur.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense le 5 Octobre 2010 à 13:30 | Permalien | Commentaires (1)

Intervention du sénateur Jean-Pierre Chevènement lors du débat sur le projet de loi sur la régulation bancaire et financière, Sénat, jeudi 30 septembre 2010.


Régulation bancaire et financière : la montagne a accouché d’une souris
I – Rappelons-nous c’était il y a deux ans tout juste : le 15 septembre 2008, la crise des subprimes entrainait la faillite d’une banque qui comptait à Wall Street, au nombre des plus grandes : Salomon Brothers. Le capitalisme financier, dans son entier, en était ébranlé. Il se révélait comme un système d’avidité, prisonnier du court terme. Les dogmes sur lesquels le néolibéralisme avait prospéré - efficience des marchés, capacité à s’autoréguler - apparaissaient soudain comme des mythes. Or, ce sont ces mythes qui avaient conduit à une déréglementation généralisée dans le monde anglo-saxon depuis l’élection de Mme Thatcher et M. Reagan et en Europe même, avec l’Acte unique de 1987 et ses 300 directives d’application. La crise de 2008-2009 fut le temps des grandes proclamations : il était temps, nous dit le Président de la République, le 28 septembre 2008 à Toulon, de moraliser le capitalisme financier, d’en finir avec la spéculation, les bonus, les paradis fiscaux, etc. On entendit même M. Sarkozy dire qu’il voulait tordre le cou au capitalisme financier pour sauver le capitalisme, celui des entrepreneurs, acteurs de l’économie réelle. Il oubliait simplement de pointer la responsabilité des politiques qui avaient rendu possible ce système d’avidité, en déréglementant à tout va l’économie, et particulièrement la sphère financière.

On loua la réactivité du Président de la République qui, après le discours de Toulon, s’envola pour Washington afin de convaincre le Président Bush de créer et de réunir un G20. Des plans de refinancement de l’économie puis, face à la récession, des plans de relance massifs ont été mis en œuvre. Le contribuable, appelé à la rescousse, n’a pas rechigné. C’était le grand retour des Etats. Le Parlement a approuvé. Et c’est un fait que la liquidité bancaire a pu être préservée et la récession surmontée. Ce coup d’arrêt a un prix : une dette publique impressionnante s’est substituée à la dette privée. La Commission européenne a dû s’asseoir sur tous les dogmes libéraux proclamés par les traités européens. Elle a aussi approuvé, comme le rappelle notre rapporteur, M. Marini, des régimes d’aide au secteur financier à hauteur de 4 131 milliards d’euros. Adieu Maastricht ! A l’heure du sauve-qui-peut, l’urgence commandait. Rappelez-vous : c’était l’année dernière.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 30 Septembre 2010 à 19:03 | Permalien | Commentaires (2)

Les actes du séminaire du 14 juin 2010 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du séminaire de la Fondation Res Publica : La conférence d'examen du TNP : bilan et perspectives. Désarmement, non prolifération et sécurité de la France
Avec :
  • Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, vice-président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat et président de la Fondation Res Publica
  • Josselin de Rohan, président de la Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat
  • Michel Miraillet, directeur chargé des affaires stratégiques au ministère de la Défense
  • Martin Briens, sous-directeur du Désarmement et de la non-prolifération nucléaires, direction des Affaires stratégiques du ministère des Affaires étrangères

    Entourés :
  • du Général Benoît Puga, chef d’état-major particulier du Président de la République,
  • de Bernard Sitt, fondateur et directeur du CESIM (Centre d’études de sécurité internationale et de maîtrise des armements), ancien directeur chargé des affaires de sécurité internationale au Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA),

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Septembre 2010 à 20:12 | Permalien | Commentaires (0)

Intervention de Jean-Pierre Chevènement (introduction au débat avec François Hollande) lors de l'université d’été du MRC, Valence, le 5 septembre 2010. Le discours est découpé en trois séquences vidéos ci-dessous.


Première partie (ci-dessus)
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