Entretien de Jean-Pierre Chevènement à France-Soir, propos recueillis par Anita Hausser, vendredi 2 juillet 2010.
France-Soir. Le Mouvement républicain et citoyen (MRC), dont vous êtes le président d’honneur, annonce son intention de soutenir en 2012 un « candidat républicain ». Vous pourriez, dit-on, être ce candidat. C’est sérieux ?
Jean-Pierre Chevènement. Si j’envisage d’être candidat, c’est parce que les circonstances sont gravissimes et qu’il faut faire « bouger les lignes ». La France va mal. Elle s’est installée depuis trente ans dans un chômage de masse qui touche plus de 20 % des jeunes. Elle n’a jamais été aussi inégale. L’éthique républicaine est foulée aux pieds. Certes, je ne suis plus jeune, mais l’expérience est irremplaçable ! Pourtant, vous aviez envisagé, jusqu’à une période récente, de participer aux primaires du PS… Elles ont été vidées de leur substance par Martine Aubry et Dominique Strauss Kahn qui ont conclu le pacte de Marrakech, et qui se sont également entendus avec Ségolène Royal. Quelle confiance, au surplus, peut-on faire aux socialistes pour l’organisation de ces primaires ? Mais la question majeure est ailleurs : le PS est-il prêt à mener demain une politique de salut public ?
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Rédigé par Chevenement.fr le 2 Juillet 2010 à 08:49
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Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Marianne, propos recueillis par Gérald Andrieu, 1er juillet 2010.
Marianne : Le MRC dit vouloir un « candidat républicain » en 2012. Ce pourrait être vous. Comment ne pas imaginer que cette annonce est une manière de faire pression sur le PS ?
Jean-Pierre Chevènement : Il faut mesurer la situation gravissime dans laquelle nous sommes et qui vient confirmer nos prises de position passées. Nous avons combattu le Traité de Maastricht qui a mis la nation en congés. Il nous faut donc redynamiser le pays en lui donnant un projet. Tout cela est possible, mais pose la question de l’avenir de la monnaie unique dont l’erreur de conception est évidente. Pouvons-nous faire confiance à ceux qui nous ont entraîné dans cette impasse ? Le PS et la droite sont solidairement responsables du Traité de Maastricht et de la remise en cause du vote des Français en 2005 par le Traité de Lisbonne. Nous ne pouvons pas avoir confiance en nos élites, de droite comme de gauche, pour faire bouger les lignes et affronter une crise de l’euro qui a toutes les chances de rebondir cet été. Derrière la Grèce, se profilent le Portugal, l’Espagne… Les élites n’ont aucune idée de comment faire naître une Europe solide capable de faire bonne mesure face à la « Chinamérique ». À qui peut-on donc faire confiance ? À un candidat républicain. Le PS, lui, n’est pas conscient de l’extrême fragilité de l’euro et est incapable d’imaginer les solutions qu’il faut apporter à la crise. Jean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk Orange-Le Figaro mardi 29 juin 2010.Intervention du Sénateur Chevènement dans le débat en deuxième lecture sur le projet de loi portant réforme des collectivités territoriales, Sénat, lundi 28 juin 2010.
Messieurs les Ministres,
Vous prétendiez, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, vouloir instaurer, à travers le projet de loi portant réforme des collectivités territoriales, deux nouveaux couples : communes-intercommunalité d’une part, départements-région d’autre part. Le texte qui nous revient de l’Assemblée Nationale montre encore plus, qu’à la première lecture, combien cette présentation est illusoire. I – En réalité, le gouvernement veut d’abord appliquer la rigueur aux collectivités territoriales en en réduisant le nombre, au détriment principal des petites communes. 1. Je ne conteste pas le principe de l’achèvement de la carte de l’intercommunalité. a) J’observe simplement que la plupart des mesures adoptées visent à durcir son fonctionnement et à renforcer les pouvoirs du Préfet. Il répondait aux questions de Michel Grossiord sur la présidentielle de 2012.Dépêche AFP, dimanche 27 juin 2010, 13h15.
Le Mouvement républicain et citoyen (MRC), regrettant la tournure qu'ont prise les primaires, a décidé de soutenir un "candidat républicain" pour la présidentielle de 2012 qui pourrait bien être Jean-Pierre Chevènement, désormais président d'honneur du parti.
Lors du 5e congrès du MRC ce week-end à Paris, à l'Auditorium George V (VIIIe arr.), les quelque 200 délégués ont voté à la quasi-unanimité pour "se préparer à présenter un candidat républicain" à cette "élection primordiale, la mère des batailles", selon les mots de l'ancien ministre de la Défense et de l'Intérieur. "Nous avions répondu oui aux primaires de toute la gauche dès lors qu'un contenu politique précédait les primaires proprement dites", a expliqué à la tribune Jean-Luc Laurent élu, à 53 ans, nouveau président du MRC à 91,7%. Un "score pas tout à fait biélorusse", s'est amusé son prédécesseur, M. Chevènement, élu, lui, à 71 ans et à l'unanimité, président d'honneur. Discours de clôture de Jean-Pierre Chevènement au Congrès du Mouvement Républicain et Citoyen, Paris, dimanche 27 juin 2010.
Dans moins de deux ans d’ici, l’élection présidentielle qui est, dans le système politique français, l’élection primordiale, « la mère des batailles » en quelque sorte, nous donnera, si nous le voulons, l’occasion de peser pour redonner à notre pays, non pas un futur comme aujourd’hui, mais un avenir.
Le MRC est avant tout une ligne politique, indissociablement au service du monde du travail et au service de la France, continue dans la durée, à la fois cohérente et exigeante, ambitieuse enfin pour la République et pour la nation. Je vous parlerai de la crise qui est devant nous, des perspectives qu’elle offre à notre projet et enfin des moyens que nous avons de peser d’ici 2012 et après. I – La crise Elle est fondamentalement celle du capitalisme financier dont nous avons combattu la mise en place en France et en Europe, dès 1983. Elle est aussi la crise de la monnaie unique, celle de l’euro que nous avions prévue depuis la création de celui-ci en 1992 par le traité de Maastricht. Il n’y avait pas besoin d’être grand clerc pour deviner que l’abandon de la souveraineté monétaire à une Banque Centrale européenne indépendante, copiée sur le modèle allemand de la Bundesbank, conduirait à des tensions insupportables dans une Europe faite de nations diverses, aux structures économiques et aux cultures différentes, et aux politiques économiques souvent divergentes. A ce pari fou sur une convergence économique improbable des nations dans la zone euro, nous avons dès le départ manifesté une opposition solidement argumentée, non pas contre l’Europe mais pour une Europe des peuples avec leurs nations et non pas sans elles, voire contre elles. L’heure des comptes est arrivée. L’arrogance de nos élites bien-pensantes perd déjà de sa superbe. (La vidéo intégrale du discours)
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Le discours de Jean-Pierre Chevènement débute à 11h dimanche 27 juin (entrée libre). Jean-Pierre Chevènement dressera les perspectives de son action et de celles du MRC pour l'élection présidentielle de 2012. |
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