70 ans après l’Appel du 18-Juin, quel est l’héritage du général de Gaulle ? La réponse de Jean-Pierre Chevènement, l’une des personnalités représentant le mieux le gaullisme selon un récent sondage.
Le Pays : Qu’est-ce que le gaullisme selon vous ?
Jean-Pierre Chevènement : Je connais le général de Gaulle. Je ne connais pas le gaullisme. Le général de Gaulle a assumé la France dans la période la plus tragique de notre histoire.
Après un désastre militaire sans précédent sanctionnant la faillite de toutes les élites d’avant guerre (État-major des armées, Haute Banque, Comité des Forges), sans parler évidemment des hommes politiques qui ont préparé non pas la guerre de 1939-1945 mais la précédente.
En fait, les élites françaises ne voulaient pas d’une guerre avec l’Allemagne de Hitler. Elles souhaitaient par anticommunisme que celui-ci attaque l’URSS. Politique myope ! D’où Munich, l’abandon de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, la drôle de guerre, et surtout l’esprit de capitulation présent dès les premiers jours de l’attaque allemande.
De Gaulle a pensé à l’avance la révolution stratégique des chars. Il a surtout eu d’emblée une vision mondiale du conflit.
Il a rendu un service éminent à la France en la maintenant dans le combat. Nous lui devons beaucoup.
Si l’on en croit un sondage Ifop, le gaullisme est pour une majorité de Français un courant d’idées périmé.
Le gaullisme est divers : il y a celui des Français libres, celui de la Libération, celui du RPF, celui de la Ve République à ses débuts. Il reste aujourd’hui un réflexe républicain qui allie étroitement le souci de la démocratie et celui de l’indépendance nationale. Ce réflexe n’a rien de périmé.
Si une majorité de Français considèrent que l’indépendance de la France et la démocratie sont périmées, je ne suis pas d’accord avec eux. Mais ce n’est pas ce que les Français pensent, ils l’ont montré le 29 mai 2005, en rejetant le projet de constitution européenne.
Toujours selon ce sondage, vous êtes l’un des hommes politiques actuels représentant le mieux les idées gaullistes. Devant Nicolas Sarkozy.
Il n’est pas douteux que j’incarne mieux que Nicolas Sarkozy et l’UMP le souci de l’indépendance nationale et de la démocratie, même si je ne me range pas parmi les « anti-sarkozystes primaires ». Bref je suis un républicain et j’admire le général de Gaulle qui, en juin 1940, a incarné la République, c’est-à-dire l’intérêt supérieur du pays.
Propos recueillis par Céline Mazeau
Le Pays : Qu’est-ce que le gaullisme selon vous ?
Jean-Pierre Chevènement : Je connais le général de Gaulle. Je ne connais pas le gaullisme. Le général de Gaulle a assumé la France dans la période la plus tragique de notre histoire.
Après un désastre militaire sans précédent sanctionnant la faillite de toutes les élites d’avant guerre (État-major des armées, Haute Banque, Comité des Forges), sans parler évidemment des hommes politiques qui ont préparé non pas la guerre de 1939-1945 mais la précédente.
En fait, les élites françaises ne voulaient pas d’une guerre avec l’Allemagne de Hitler. Elles souhaitaient par anticommunisme que celui-ci attaque l’URSS. Politique myope ! D’où Munich, l’abandon de la Tchécoslovaquie et de la Pologne, la drôle de guerre, et surtout l’esprit de capitulation présent dès les premiers jours de l’attaque allemande.
De Gaulle a pensé à l’avance la révolution stratégique des chars. Il a surtout eu d’emblée une vision mondiale du conflit.
Il a rendu un service éminent à la France en la maintenant dans le combat. Nous lui devons beaucoup.
Si l’on en croit un sondage Ifop, le gaullisme est pour une majorité de Français un courant d’idées périmé.
Le gaullisme est divers : il y a celui des Français libres, celui de la Libération, celui du RPF, celui de la Ve République à ses débuts. Il reste aujourd’hui un réflexe républicain qui allie étroitement le souci de la démocratie et celui de l’indépendance nationale. Ce réflexe n’a rien de périmé.
Si une majorité de Français considèrent que l’indépendance de la France et la démocratie sont périmées, je ne suis pas d’accord avec eux. Mais ce n’est pas ce que les Français pensent, ils l’ont montré le 29 mai 2005, en rejetant le projet de constitution européenne.
Toujours selon ce sondage, vous êtes l’un des hommes politiques actuels représentant le mieux les idées gaullistes. Devant Nicolas Sarkozy.
Il n’est pas douteux que j’incarne mieux que Nicolas Sarkozy et l’UMP le souci de l’indépendance nationale et de la démocratie, même si je ne me range pas parmi les « anti-sarkozystes primaires ». Bref je suis un républicain et j’admire le général de Gaulle qui, en juin 1940, a incarné la République, c’est-à-dire l’intérêt supérieur du pays.
Propos recueillis par Céline Mazeau