Jean-Pierre Chevènement était l'invité du 22h de Public Sénat, mercredi 25 avril 2012. Il répondait aux questions de Sonia Mabrouk.


Verbatim express

  • Il est possible que Libération ne soit pas tout à fait impartial. Mais Le Figaro l'est-il? Quant à l'Humanité, c'est le journal du Parti communiste. Dans une période électorale il faut se méfier de tout ce qui peut paraître excessif. Ceci dit, l'appellation « vrai travail » n'était pas vraiment heureuse. M. Sarkozy donne l'impression de zigzaguer, son combat est désespéré.
  • La phrase de M.Sarkozy qu'on incrimine est : « Si Marine le Pen a le droit de présenter, c'est qu'elle est compatible avec la République ». Il y a là une confusion totale. En République, tout le monde peut effectivement se présenter. Mais de là à déduire que les valeurs défendues par Mme Le Pen sont des valeurs républicaines...
  • Mme Le Pen ne défend pas l'égalité qui est au cœur de la devise républicaine. Elle a le droit de se présenter mais les valeurs qu'elle porte ne sont pas républicaines.
  • François Hollande s'adresse à tous les Français, y compris ceux du Front National. Il ne les exclue pas mais ne s’adresse pas spécifiquement à eux. La candidat UMP, lui, emploie des mots qui ont pour but de provoquer des réactions épidermiques.
  • Il y a 2 prismes pour étudier le vote Front national : il y a celui du rejet de l'immigration mais il y a également le prisme social : chômage, délocalisations industrielles. Il y a beaucoup de gens qui votent FN pour manifester leur colère notamment contre l'absence de changement de politique.

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Dans un scrutin marqué par une forte participation, François Hollande arrive en tête. C’est la première fois depuis le début de la Vème république que le Président sortant se trouve distancé au premier tour.

La poussée de l’extrême droite exprime un besoin de protection mais aussi une exaspération vis-à-vis d’un Président de la République qui a désacralisé sa fonction et abaissé la France, aujourd’hui plongée dans la récession.

En prônant la révision du traité européen signé par M. Sarkozy et Mme Merkel le 2 mars dernier, François Hollande dessine une alternative à l’échelle de l’Europe.

Le 6 mai prochain, le choix sera simple :
- le redressement de l’Europe ou bien le déclin continué de la France ;
- la soumission aux marchés financiers ou la reprise du contrôle de la Finance ;
- la justice sociale ou l’aggravation des inégalités ;
- la reconstruction d’un Etat républicain impartial ou la poursuite de la dégradation des mœurs politiques.

Dans deux semaines, le rassemblement d’une forte majorité autour de François Hollande permettra d’entreprendre la refondation de la République à laquelle les Français aspirent.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 23 Avril 2012 à 01:25 | Permalien | Commentaires (4)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Les prévisions de croissance négatives du FMI dans la zone euro pour l’année 2012 (- 0,5 % sur le premier semestre, - 0,3 % sur l’ensemble de l’année), sont d’autant plus alarmants que la croissance mondiale est révisée à la hausse à + 3,5 %.

Il est urgent à la fois de revoir le traité européen signé le 2 mars dernier et la politique économique à court et moyen terme au sein de la zone euro : abaissement à 0,5 % du taux d’intérêt de la BCE, retour de l’euro à sa parité initiale avec le dollar (1,16), plan d’investissements financé par un emprunt européen, relance salariale dans les pays de l’Europe nordique.

L’Italie et l’Espagne, avec une croissance négative de – 1,9 % et – 1,8 % apparaissent comme deux maillons faibles de la zone euro d’autant plus exposés que leur taux d’emprunt à dix ans est remonté à environ 6 %.

Le mécanisme européen de solidarité est un pare-feu tout à fait insuffisant. Il faut d’urgence l’adosser à la Banque Centrale européenne si on veut éviter une nouvelle crise de l’euro.

Le fait que Nicolas Sarkozy lui-même ait proposé de revoir le rôle de la Banque centrale donne rétrospectivement raison à la proposition formulée par François Hollande, dans son discours du Bourget du 22 janvier dernier, de réviser le traité. Le changement de position de Nicolas Sarkozy ne fait que mieux ressortir la constance de François Hollande qui a su maintenir le cap qu’il s’était fixé. Pour la droite, les signes annonciateurs d’une débâcle sont dans l’air.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 18 Avril 2012 à 16:34 | Permalien | Commentaires (2)

Tribune de Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg et Guillaume Bachelay parue dans le quotidien Libération, mercredi 18 avril 2012.


Nous voulons une autre Europe, solidaire et volontaire
Nous représentons trois générations de militants et responsables de gauche. Trois générations aussi de républicains inquiets de l’Europe telle qu’elle va, ou plutôt telle qu’elle ne va pas.

En 2005, nous avons refusé le traité constitutionnel au nom d’une Europe plus offensive et moins naïve dans la mondialisation. Depuis, la réalité a hélas dépassé nos craintes. Elus de territoires industriels, nous vivons les effets de l'investissement timide, de la concurrence rigide, de la politique monétaire fautive, de la stratégie commerciale passive.

Pro-européens convaincus mais alter-européens résolus, nous voulons que l’Europe soit la puissance solidaire et volontaire qu'attendent les peuples. C’est pour que le changement en France rende possible le changement en Europe que nous nous engageons aux côtés de François Hollande.

En 2007, le candidat sortant avait promis de se battre pour une Europe qui protège. Ont suivi cinq ans de renoncements face à l’ultra-libéralisme et à l’hyper-austérité sur le continent. L’agenda social et les enjeux commerciaux n’ont pas été inscrits à l’ordre du jour de la présidence française de l’UE en 2008, pas plus qu’ils n’ont été abordés au G20 que M. Sarkozy présida en 2011.

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Avril 2012 à 10:56 | Permalien | Commentaires (2)

Discours de Jean-Pierre Chevènement au meeting de Besançon de François Hollande, mardi 10 avril 2012


François Hollande, le discours d’un homme d’Etat républicain
Seul le prononcé fait foi

J’ai souvent accompagné François Mitterrand en Franche Comté avant 1981, à Besançon et à Belfort bien sûr.

Franche Comté, terre pugnace, terre de labeur, terre d’inventivité. De ces qualités, François Mitterrand ne manquait pas. Mais elles ne font pas non plus défaut à François Hollande, à qui il a fallu beaucoup de volonté, beaucoup d’acharnement et beaucoup d’art aussi – je puis en témoigner – pour être en capacité de devenir le deuxième François de la Vème République. A une condition, c’est que vous vous mobilisiez et que vous ne perdiez pas un jour dans les onze qui nous séparent du premier tour, le 22 avril, pour convaincre les indécis que tout se joue là, entre les forces de l’Argent et l’invention démocratique.

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Avril 2012 à 15:32 | Permalien | Commentaires (3)

Raymond Aubrac, depuis plus de trente ans, était devenu pour moi un ami. Je n’oublierai jamais la confidence qu’il m’a faite lors de l’un de nos derniers entretiens : « L’exigence des jeunes est le reflet exact du niveau d’ambition de la nation ».


Avec Raymond Aubrac, disparaît la dernière grande figure d’une Résistance héroïque, grâce à laquelle le fil de notre Histoire ne s’est pas rompu. Raymond Aubrac, Lucie sa femme, Serge Ravanel et quelques autres ont sauvé pour nous, derrière bien sûr la grande figure tutélaire du général de Gaulle et de ses compagnons de la France Libre, la fierté d’être Français. Ma première pensée va à ses enfants et petits-enfants.

Il me paraît juste de rappeler qu’à côté du patriotisme, l’engagement politique de Raymond Aubrac a été aussi pour quelque chose dans son choix de la Résistance.

Raymond Aubrac, depuis plus de trente ans, était devenu pour moi un ami. Je n’oublierai jamais la confidence qu’il m’a faite lors de l’un de nos derniers entretiens : « L’exigence des jeunes est le reflet exact du niveau d’ambition de la nation ».

Elle vaut rappel pour nous tous : soyons ambitieux pour la France : ce sera la meilleure manière de rendre durablement hommage à Raymond Aubrac.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 11 Avril 2012 à 14:18 | Permalien | Commentaires (0)

Dépêche AFP, mardi 10 avril 2012, 20h02.


Hollande a "une vraie vision d'homme d'Etat" (Chevènement, MRC)
Le président d'honneur du MRC Jean-Pierre Chevènement a salué mardi à Besançon en François Hollande un candidat ayant "une vraie vision d'homme d'Etat", soulignant son engagement à "réviser le traité mortifère" européen sur les disciplines budgétaires.

François Hollande peut être "le deuxième François de la Ve République", a déclaré le sénateur du Doubs lors d'un meeting de campagne parlant juste avant le candidat PS.

"Le traité Merkozy a une logique, c'est de mettre à terre les Etats", a dénoncé l'ancien ministre PS jugeant qu'avec lui "la puissance serait désormais privée et la puissance publique serait désarmée". "Ce médecin de Molière voudrait tuer le malade qu'il ne s'y prendrait pas autrement", a-t-il lancé.

"Les Français n'accepteront pas sans combattre ce destin en peau de chagrin (...) François Hollande s'est engagé à réviser ce traité mortifère, aidez-le et faites passer le message", a-t-il lancé, saluant "le discours de vérité" du candidat socialiste.

François Hollande a "une vraie vision d'homme d'Etat, celle d'une Europe des peuples". "Il a besoin de toutes les forces de la France" pour être élu, "il a en la capacité, l'intelligence, l'habileté, la volonté", a aussi déclaré l'ancien partisan du non à Maastricht, qui s'était retiré de la course à l'Elysée le 1er février pour rallier le 13 mars M. Hollande

Rédigé par Chevenement.fr le 10 Avril 2012 à 20:10 | Permalien | Commentaires (2)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



L’avancement de huit jours du versement des pensions de retraites annoncé par Nicolas Sarkozy, c’est un peu court comme programme présidentiel !

Pour l’essentiel, Nicolas Sarkozy, appuyé sur les marchés financiers, somme le citoyen d’accepter, le pistolet sur la tempe, d’être mis au pain sec pour les cinq prochaines années, sans le moindre relâchement, à peine de sombrer dans une situation à la grecque ou à l’espagnole.

Face au spectre de la faille agité par Nicolas Sarkozy, la gauche a trouvé une réponse : c’est la force tranquille et rassurante qu’incarne François Hollande.
Mots-clés : 2012 nicolas sarkozy

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 5 Avril 2012 à 20:24 | Permalien | Commentaires (0)
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