Jean-Pierre Chevènement est l'invité de Christophe Barbier sur LCI à 8h10 lundi 27 novembre.
Rédigé par Chevenement2007 le 27 Novembre 2006 à 06:00
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Chevènement : « Ma famille politique, c'est la gauche dans toute sa diversité », Entretien au journal « Le Pays », samedi 25 novembre 2006.
Texte de l'entretien :
Jean-Pierre Chevènement s’est lancé dans la course présidentielle le 6 novembre dernier. Il est l’invité de notre page politique pour l’interview du mois et s’explique sur sa démarche. Le Pays : Ségolène Royal a laissé la porte entrouverte pour d’éventuelles négociations entre le MRC et le PS. Quelle est votre position ? Jean-Pierre Chevènement : Vous imaginez bien que je ne me suis porté candidat qu’après mûre réflexion. Le débat entre le MRC et le PS est ancien et s’enracine dans l’histoire. Nous étions en désaccord sur la guerre du Golfe et sur le traité de Maastricht quand j’ai décidé avec d’autres camarades de créer le Mouvement des citoyens en 1992-1993. Sur ces deux sujets le temps nous a donné raison : chacun voit bien que l’écrasement de l’Irak a ouvert un boulevard à l’intégrisme. Sur l’Europe le peuple français est revenu sur le oui donné du bout des lèvres en 1992 lors du référendum sur Maastricht. Mais le débat entre le PS et le MRC ne s’est jamais interrompu. J’ai toujours espéré infléchir l’orientation du PS. Avec des résultats inégaux. Je n’ai pas réussi sur le dossier de la Corse, la délinquance, les services publics et la politique industrielle. Mais je sais que ma famille politique c’est la gauche au sens large et dans toute sa diversité. « Le système » voilà l’ennemi ! » Ainsi s’exprimait jadis le Général de Gaulle. Mais qu’est-ce donc que « le système » ? Le « régime des partis » répondait-il.
Y sommes-nous revenus ? Deux partis qui ne faisaient pas le quart des votes exprimés, il y a cinq ans, confisquent la quasi-totalité des temps d’antenne et des financements publics. Vertu du scrutin majoritaire, quand ces partis, sur l’Europe et ce qui en découle, défendaient le même programme, le même projet de constitution, les mêmes directives sur la libéralisation des services publics (dans l’énergie par exemple) ou des services (MM. Barnier et Lamy ont approuvé ensemble la directive Bolkestein) !
Mais n’est-ce pas l’apparence ? Derrière cette confiscation de l’expression démocratique, il y a une formidable machine à évider les têtes : discours formatés, lignes éditoriales superposées, sondages manipulés et manipulateurs, vigiles bien pensants acharnés à raboter tout ce qui dépasse, à étouffer le débat de fond, à diaboliser ceux qui résistent. Qu’est-ce que le système ? C’est tout simplement l’ordre établi. Ce système ne me poussait pas à annoncer ma candidature avant le 6 novembre. Mais dès le 7 au matin, il se mobilisait pour obtenir – que dis-je ? – pour me faire annoncer moi-même mon retrait. Les chiens de garde s’useront avant moi. Robert Chambeiron est une figure marquante de la Résistance française.
Jean Moulin, qui l’avait connu en 1937 au cabinet du Ministre de l’Air de l’époque l’appela auprès de lui en novembre 1940 dans le groupe de ses collaborateurs les plus intimes.
Robert Chambeiron y fut notamment chargé de la préparation et de l’organisation de la réunion du 27 mai 1943 à Paris où fut créé sous la présidence de Jean Moulin le Conseil National de la Résistance (CNR) qui apporta au général de Gaulle l’adhésion de la Résistance unanime, favorisant ainsi la légitimité du chef de la France Libre que lui contestaient jusqu’alors les Américains et écartant par là même le plan américain de création d’une force alliée chargée d’administrer la France au fur et à mesure de la libération de son territoire. Jusqu’à la Libération, Robert Chambeiron assuma la responsabilité de secrétaire général adjoint du CNR dont il est aujourd’hui le seul survivant. Après la Libération, il participa aux côtés d’autres personnalités issues de la Résistance à la création de l'Union Progressiste dont il fut le secrétaire général. Il fut membre de la délégation syndicale internationale invitée à l’occasion de la création de l’ONU à San Francisco. Il fut ensuite plusieurs fois élu à l’Assemblée nationale et au Parlement européen.
Lionel Jospin avait inventé la candidature à l’élection présidentielle par fax. Il vient d’innover avec le soutien par blog à Ségolène Royal. Le minimalisme triomphe dans la politique comme dans l’art.
L’assassinat de Pierre Gemayel fait craindre un nouvel embrasement au Liban. J’avais été le seul au mois de juillet à mettre en garde contre l’envoi de casques bleus français dans ce chaudron de violences où nous ne contrôlons rien du tout. Nous sommes à la merci des affrontements intercommunautaires plus ou moins télécommandés, des décisions du Hezbollah, du Hamas, de Téhéran et de Jérusalem. Otages d’un conflit dont nous ne maîtrisons aucun des paramètres, à la merci des mouvements contradictoires de l’opinion publique en France et des arrière-pensées américaines. « Gouverner c’est prévoir » disait Pierre Mendès-France. Aujourd’hui, c’est suivre le mouvement. Plus que jamais s’impose la nécessité de prendre du recul pour refonder une politique française au Moyen-Orient digne de ce nom. Lundi soir, Sami Naïr, ancien député européen, et moi-même avons organisé un colloque sur cet Orient compliqué, matrice de toutes les crises à venir, avec les Ambassadeurs François Nicoullaud et Alain Dejammet, M. Nassif Hitti, Ambassadeur de la Ligue Arabe et, en conclusion, Hubert Védrine dont l’exposé, tendu vers l’avenir, a percé l’obscurité d’un rayon de lumière. Jean-Pierre Chevènement est l'invité d'Olivier Mazerolle sur BFM TV à 20h35 mercredi 22 novembre pour 20 minutes d'entretien.Jean-Pierre Chevènement est l'invité de Marc-Olivier Fogiel sur M6 dans son émission «T'empêches tout le monde de dormir» à 22h50 mardi 21 novembre.
J’ai été fasciné et gêné à la fois par la lecture des Bienveillantes de Jonathan Littel. Ce roman touche en effet à l’énigme même du XXe siècle : comment le génocide des Juifs a-t-il pu être pensé et surtout exécuté dans un pays hautement civilisé comme l’Allemagne ? Les historiens s’y sont cassés les dents. Il y a, on le sait, deux thèses : les «intentionnalistes» et les «fonctionnalistes», ceux qui croient que la Shoah procède d’un dessein réfléchi et ceux qui pensent qu’elle s’est imposée comme un moment de radicalisation extrême dans le mouvement même de la guerre.
Le livre de Littel ne prétend pas éclaircir cette question, bien qu’il repose sur une documentation impressionnante (et peut-être pour cela même). Ce n’est pas cela qui m’a gêné mais la philosophie « révisionniste » implicite de l’ouvrage, c’est-à-dire le signe d’équation posé entre le nazisme et le communisme. Ce signe d’égalité apparaît dans la confrontation du narrateur, l’officier SS Max Aüe et le commissaire bolchevick fait prisonnier à Stalingrad : « Finalement, fait-il dire à celui-ci, nos systèmes ne sont pas si différents, dans le principe du moins … Quelle différence entre un national-socialisme et le socialisme dans un seul pays ? » (1) |
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