Jean-Pierre Chevènement répondait aux questions de Pierre-Edouard Deldique dans l'émission "Idées" sur RFI, dimanche 27 février 2011.
L'émission est podcastée en deux parties ci-dessous, pour une durée totale de 45 minutes, et porte essentiellement sur les thèses développées dans "La France est-elle finie?", le dernier livre de Jean-Pierre Chevènement.
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Rédigé par Chevenement.fr le 27 Février 2011 à 19:02
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Entretien de Jean-Pierre Chevènement, Nice Matin, 25 février 2011.
En réserve de la République, mais certainement pas sur la touche. Avec des convictions toujours aussi ancrées, Jean-Pierre Chevènement sème en ce moment les petits cailloux qui lui permettront « le moment venu » de s’aventurer sur le chemin tortueux qui mène à l’Élysée. Ses cailloux à lui, ce sont ses idées, égrénées au fil des 310 pages de son nouveau livre au titre évocateur, La France est-elle finie ?. Souveraineté, République, Nation : des valeurs majuscules que Chevènement défend inlassablement, rencontre après rencontre, dédicace après dédicace comme hier après-midi à Nice. Malade d’« une France qui ne s’aime plus », pourfendeur d’une « gauche française ralliée au néolibéralisme », le sénateur du Territoire de Belfort n’exclut pas d’incarner lui-même la « candidature alternative » qu’il appelle de ses vœux. Un brin superstitieux (« en 2001, je m’étais déclaré un 4 septembre, le jour de la proclamation de la IIIe République »), il se décidera avant la fin de l’année. « Il faut qu’un espace s’ouvre », confie avec un ton professoral celui qui rappelle avoir réuni sur son nom « un million et demi de Français au premier tour de la présidentielle de 2002 ». Déçu de ne pas bénéficier d’une exposition médiatique plus forte, enrageant de « ne même plus figurer dans les sondages où apparaissent des gens que je ne connais même pas », Chevènement croit autant en ses idées qu’à son destin. Mais où diable se situe-t-il sur l’échiquier politique ? « Au dessus ». Tout est dit, sans modestie de façade. Pour lui, c’est sûr, « l’avenir est ouvert ». Et puis, glisse-t-il au détour d’une question, « j’ai atteint l’âge où on peut devenir président de la République… »
Denis Carreaux, rédacteur en chef. ------ « La dérégulation de l'économie a provoqué la désindustrialisation de la France » Nice-Matin: La France serait-elle en meilleure santé si la gauche vous avez écouté en ne prenant pas le tournant de la rigueur en 1983 et en refusant le traité de Maastricht ? Jean-Pierre Chevènement: La crise de la France est ancienne, elle date de l’après Première guerre mondiale. Mais, dans les années 80-90, la gauche, en choisissant de passer un compromis avec le néolibéralisme triomphant, a accepté la dérégulation et la libéralisation des mouvements de capitaux qui expliquent largement les délocalisations de ces dernières années. Elle a mis le doigt dans un engrenage qu’on pouvait éviter à l’époque : la France pesait encore assez lourd en Europe pour imposer un système d’économie mixte. La crise du capitalisme financier vous donne, en quelque sorte, raison 25 ans plus tard… C’est la dictature de l’actionnariat qui l’a emporté, une dérégulation de l’économie qui a provoqué la désindustrialisation de la France. Quand j’étais ministre de l’Industrie, celle-ci pesait 30 % de la valeur ajoutée contre 13 % aujourd’hui. Comment un pays dont la base productive se rétrécit à ce point peut préserver ses retraites ou son assurance-maladie ? Une critique de l'essai d'Alain Minc (Un petit coin de paradis, Grasset, 160p.), Jean-Pierre Chevènement, Le Point, 24 février 2011
Que nous dit Alain Minc dans « un petit coin de paradis » ? Dans cet essai brillant et incisif, il nous décrit une Europe idyllique, paradis des libertés, ayant réussi à inscrire la religion dans la seule sphère privée et à faire naître un « espace démocratique commun », plus juste et finalement plus riche socialement que les Etats-Unis eux-mêmes, véritable modèle de vertu prosélyte, qu’il s’agisse d’environnement, d’aide publique au développement ou de gouvernance collective. La clarté d’esprit et le talent d’exposition d’Alain Minc ne sont plus à vanter. Il y a du Voltaire dans cet homme-là ! Mais, patatras ! L’environnement mondial est féroce. C’est l’objet des trois derniers chapitres -les plus percutants d’ailleurs- de ce petit livre : nous sommes et nous serons de plus en plus seuls, dans ce monde de brutes que nous préparent les grands pays « émergents ». Comment l’agneau européen, qui ne peut, sauf à se renier, devenir loup, pourra t-il préserver son précieux modèle, dont il n’y a aucune chance qu’il puisse faire école ?
Cette contradiction nous fait voir le grand désarroi idéologique des européistes, soixante cinq ans après que Jean Monnet a inspiré l’idée que l’Europe naîtrait du marché. Alain Minc reconnait bien volontiers que l’Europe d’aujourd’hui ne se définit plus par aucun dessein cohérent. Elle est « un animal sartrien sont l’existence précède l’essence ». Même l’expression de Jacques Delors de « Fédération d’Etats Nations » lui parait « impropre » pour la décrire. Elle est devenue une machinerie si complexe, depuis la chute du mur de Berlin, avec l’élargissement à l’Est et la création de l’euro qu’elle ne peut plus être comprise qu’« en phase ave la cybernétique », une « incroyable horlogerie » sans « Grand Horloger », capable de trouver en elle-même, selon l’auteur, sa propre régulation. Et de donner quelques exemples de crises surmontées : l’échec du projet de Constitution européenne en 2005, la crise financière de 2008, celle de l’euro en 2010. L’Europe trouverait ainsi dans chaque crise le moyen de progresser toujours plus. Puissance du mythe !
J'apprends avec horreur le résultat d'une initiative médiatique qui ferait des habitants du Territoire de Belfort des "Terrifortains". C'est terrible !
C'est réduire notre château à un fortin ! Je propose, pour ma part, que nous nous appelions "les Terribles", tout simplement.
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Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat lors du débat relatif à la coordination des politiques économiques au sein de l'Union européenne, jeudi 17 février 2011.
Dans un rapport commun de MM. Collin et Bourdin sur la coordination des politiques économiques en Europe publié en 2007-2008, l’accent était mis sur les graves risques de déséquilibres qu’entrainait la différenciation des régimes de croissance économique au sein de la zone euro, notamment entre la France et l’Allemagne, s’agissant de la consommation des ménages. Ce rapport sonnait justement l’alarme : deux ans après, la crise de l’euro sanctionnait le creusement des divergences de politique économique au sein de la zone euro.
MM. Collin et Bourdin préconisaient de remédier à ces divergences par une correction du partage de la valeur ajoutée en faveur des salaires, grands perdants de l’évolution enregistrée de 1975 à 2006 : 12,1 points de PIB au moins ! En prend-on le chemin aujourd’hui ? C’est l’inverse que, sous prétexte de remédier à la crise de l’euro, Mme Merkel et M. Sarkozy, nous proposent. L’orientation qui se dégage à l’approche du sommet de la zone euro, le 11 mars prochain, suivi d’un sommet à 27, à la fin du mois, consiste à assortir la pérennisation du mécanisme de stabilisation financière de l’euro d’un « pacte de compétitivité », élaboré par le gouvernement de Mme Merkel, enrôlant à sa suite M. Sarkozy et le gouvernement français pour imposer aux autres gouvernements européens une politique profondément réactionnaire et d’ailleurs à terme vouée à l’échec. Les actes du colloque du 13 décembre 2010 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
"C'est toujours un moment de grande émotion que de voir un peuple prendre en mains directement son destin. Et quel peuple ! Le peuple égyptien millénaire, cœur vivant du monde arabe tout entier.
"Relève ton front, mon frère !". L'appel de Nasser au peuple égyptien il y a un demi siècle, retentit dans la révolution égyptienne aujourd'hui. Comment la France, héritière des idéaux de la Révolution de 1789, ne sympathiserait-elle pas de tout cœur avec cet élan ? Les Français forment le vœu ardent que le peuple égyptien trouve son chemin vers la démocratie. Celle-ci est un régime de responsabilité. Pour ma part, j'ai grande confiance dans les réserves de générosité et d'humanisme qui sont dans le cœur du peuple égyptien, ami du peuple français. Celui-ci saura, j'en suis sûr, ne pas lui ménager son soutien dans la voie qu'il a choisie. Carnet de Jean-Pierre Chevènement
Hier soir, le Président de la République était :
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