Question d’actualité de Jean-Pierre Chevènement à Monsieur le Ministre de l’Economie et des Finances concernant Chypre, Sénat, jeudi 28 mars 2013.
Monsieur le Ministre,
M. Dijsselbloem, Président de l’Eurogroupe, a proposé, le 16 mars dernier, de faire payer tous les déposants des banques chypriotes. Cette proposition, adoptée à l’unanimité par les différents pays membres de la zone euro, a dû être retirée parce qu’elle portait atteinte à la garantie des dépôts inférieurs à 100 000 euros. Une seconde décision a dû être prise exemptant les comptes inférieurs à 100 000 euros, mais non moins arbitraire pour le reste, imposant par exemple à Chypre une profonde restructuration bancaire et en particulier la fermeture de la deuxième banque du pays, la banque Laïki. Des pertes égales à 30% ont été imposées aux autres déposants. M. Dijsselbloem a déclaré au Monde, je cite : « Ceux qui ont pris des risques doivent en assumer la responsabilité. Les déposants, les actionnaires et les créanciers obligataires des banques doivent être associés à leur restructuration ». Ce message a un sens : les pays les plus riches de la zone euro veulent limiter la contribution du Mécanisme européen de stabilité. On nous dit que Chypre n’est pas « un cas d’école ». Mais ce qui a été fait pour Chypre ne pourra-t-il pas inspirer le traitement appliqué à d’autres pays qui, à travers leur dumping fiscal, jouent le rôle de paradis fiscal au sein de la zone euro ? Le risque de fuite des capitaux n’a-t-il pas été sous-estimé ? Première question donc, Monsieur le Ministre : Jusqu’où l’Eurogroupe peut-il imposer à un pays le changement de son modèle économique ? Les actes du colloque du 21 janvier 2013 sont en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Question crible de Jean-Pierre Chevènement sur l'Europe de la défense, Sénat, jeudi 21 mars 2013.
M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Chevènement.
M. Jean-Pierre Chevènement. Monsieur le ministre, nous connaissons votre attachement à la défense, non seulement à l'outil militaire, mais aussi à la condition des hommes. Vous avez su montrer votre proximité avec nos soldats en vous préoccupant directement des questions les plus matérielles. Je pense au retard de paiement des soldes ou encore à vos visites sur le terrain, notamment dans l'Adrar des Ifhogas. Nombreux, sur ces travées, sont ceux qui connaissent la situation budgétaire très préoccupante de la défense face à l'ampleur des coupes envisagées par le ministère du budget. Quasi unanimement, le Sénat vous soutient, estimant qu'il n'est pas possible de relâcher l'effort de défense au point de le faire descendre en dessous de 1,5 % du PIB, soit environ 31 milliards d'euros par an, sans compromettre définitivement l'indépendance et la qualité de notre outil de défense. Nos soldats, avec peu, font merveille au Mali. Je salue leur professionnalisme, leur courage, leur esprit de sacrifice. En raison de leur action, ils ont évité que le Mali ne devienne un sanctuaire d'Aqmi. L'intervention décidée par le Président de la République, François Hollande, correspond à l'intérêt non seulement de la France, mais aussi de l'Europe. Or celle-ci n'apporte qu'un soutien modeste à l'armée française engagée sur le terrain, de même qu'à la mission de formation EUTM, dont 40% à 50% des missions et des charges sont supportés par la France. Jean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk Orange Le Figaro, lundi 18 mars 2013. Il répondait aux questions d'Yves Thréard.
Verbatim express:
Dépêche AFP, jeudi 14 mars 2013, 09h56.
Jean-Pierre Chevènement (MRC) a demandé jeudi la prise en compte de l'"effort particulier" de la France en matière de défense dans l'échéancier de réduction du déficit public.
Sur Radio Classique et Public Sénat, le président d'honneur du Mouvement Républicain et Citoyen a réclamé un "certain assouplissement" du plafond de déficit de 3% du PIB décrété par l'UE. Il faut notamment, selon lui, "tenir compte de l'effort particulier de Défense que fait la France : 1,5% et même plus de son PIB" contre une "moyenne européenne de 1 point". "La différence devrait venir en soustraction de ce pourcentage un peu symbolique de 3% fixé par le traité de Maastricht il y a vingt ans", a poursuivi l'ancien ministre de l'Intérieur et de la Défense, rappelant son opposition à ce traité. Pour M. Chevènement, qui dit "soutenir le gouvernement les yeux ouverts", "les autres Européens ne font rien dans un cas qui concerne directement la défense de l'Europe", le Mali. Or on ne pouvait laisser cet Etat, "qui est au cœur de l'Afrique avec sept voisins, devenir un sanctuaire jihadiste. Ca, ce n'était pas possible". "Donc la France a réagi, les autres non", a regretté le sénateur MRC. Jean-Pierre Chevènement était l'invité politique de Radio Classique et Public Sénat, jeudi 14 mars 2013 à 8h15. Il répondait aux questions de Guillaume Durand et Gilles Leclerc.
Nota Bene: la dernière question de Guillaume Durand a été coupée en direct (sic)
Verbatim Express :
Communiqué de Jean-Pierre Chevènement concernant l’avenir de la filière vinylique française.
Après l’acier et l’aluminium, la France est sur le point de perdre sa filière vinylique (PVC..).
Au début de l’année 2012 (cf. en pied de note), j’avais alerté le ministre alors en charge de l’industrie, Eric Besson, sur le danger que constituait le projet du groupe Arkema consistant à céder, pour zéro euro, la branche produits vinyliques au groupe américain Klesch basé à Genève. L’objectif était alors de séparer de la chimie de spécialités très rentable, les activités cycliques moins rentables des produits vinyliques (en amont, chlore, soude, PVC, et en aval profilés - tubes, fenêtres, etc.). J’avais pointé le fait que M. Gary Klesch, repreneur d’entreprises américain, était davantage orienté vers la rentabilisation des entreprises à travers des réductions d’effectifs et des restructurations, plutôt qu’un véritable développeur. Aujourd’hui force est de constater que mes craintes et celles de l’Intersyndicale étaient fondées. La poursuite en justice du groupe Arkema par Gary Klesh et son exigence d’obtenir 310 millions d'euros de dommages et intérêts, et surtout sa demande au tribunal arbitral de l'annulation de la cession, risque de porter un coup fatal à la filière vinylique française. Une cessation de paiement mettrait en péril le groupe, qui emploie 10 000 personnes en comptant les fournisseurs et sous-traitants. Il s’agit là d’un nouveau coup porté à l’industrie de notre pays. Je ne doute pas que le gouvernement et le ministre du Redressement productif, Monsieur Montebourg saura intervenir très rapidement afin de trouver un terrain d’entente entre les groupes Klesch et Arkema et, en cas d’échec, tout mettre en œuvre afin de sauver cette filière en mobilisant le Comité interministériel de restructuration industrielle. L’intervention - directe ou indirecte- de l’Etat au capital d’une nouvelle entité pourrait fournir une garantie quant à la pérennité de cette branche de la chimie nécessaire à nos industries et que sa localisation près de Marseille tourne actuellement vers l’exportation.
J'ai appris avec émotion la mort de Hugo Chavez.
Je l'ai rencontré il y a dix ans et nous avions immédiatement sympathisé. C'était un homme généreux, animé d'une foi sincère en l'humanité et d'un ardent désir de justice sociale. Il restera dans l'histoire comme celui qui aura su intégrer dans la démocratie vénézuélienne les populations indiennes jusqu'alors tenues en marge. Pendant quinze ans, il aura tenu en respect ses adversaires en s'appuyant sur le seul suffrage universel. Puisse le peuple vénézuélien maintenir son héritage !
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