Jean-Pierre Chevènement était l'invité de François Durpaire dans l'émission "Avant j'aimais pas la politique" sur FDM TV.Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Preuves par 3 sur Public Sénat, mardi 5 avril 2016. Il répondait aux questions de Michel Grossiord et Michael Szames.Dépêche AFP, mardi 5 avril 2016, 21h.
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a estimé mardi que le scandale des "Panama papers" n'aurait pas pu éclater sans la collecte de "11 millions et demi de documents" par "des services spécialisés" qui ont selon lui en outre "choisi leurs cibles".
"Je suis un peu circonspect sur l'origine de ces fuites massives: 11 millions et demi de documents, ce n'est pas à la portée d'un vulgaire hacker, il faut que des services spécialisés se soient mis au travail", a déclaré M. Chevènement dans l'émission "Preuve par trois" AFP-Public-Sénat. "Il fallait des services spécialisés pour opérer la collecte de données qui pourraient remplir 700 fois la Bible", a insisté le président du club politique République moderne. Selon lui en outre, il y a eu dans ces révélations "une certaine sélection des cibles" car, a-t-il analysé "il faut des mots clés pour faire travailler les ordinateurs et pour procéder à un certain nombre de recoupements". "Ces cibles n'ont évidemment pas été choisies par hasard", a-t-il avancé, affirmant que la Maison Blanche avait ainsi désigné la banque Rossia comme "la tirelire de tous les oligarques russes, les principaux dirigeants de la Russie". Pour M. Chevènement en outre, "vous n'êtes pas lanceur d'alerte par hasard". "Il faut avoir accès à des données extrêmement vastes", a-t-il relevé, voyant "beaucoup d'approximations" dans les articles publiés par Le Monde, un des participants du Consortium international de journalistes d'investigation (ICIJ) qui a travaillé sur ces documents. "J'ajoute que ce sont des proches, ce ne sont pas les dirigeants qui sont nommément mis en cause, ce sont des proches", a encore déclaré l'ancien ministre. Entretien au Bien public, mardi 5 avril 2016, propos recueillis par Bertrand Lhote.
Vous êtes originaire de Belfort. Pensez-vous que la fusion entre la Bourgogne et la Franche-Comté était naturelle ?
Jean-Pierre Chevènement: Cette fusion était l’une des hypothèses envisageables. Mais elle n’était pas la seule. Nous aurions pu envisager une alliance de l’Alsace, de la Lorraine et de la Franche-Comté. Cela aurait mis Belfort dans une position plus centrale. Mais le gouvernement a décidé de fusionner la Bourgogne et la Franche-Comté. La crainte que j’exprime, c’est que la région dont j’ai été l’élu pendant plus de quarante ans se trouve quelque peu marginalisée. Donc j’attire l’attention des nouveaux responsables sur le fait qu’il y a dans le nord-est de la Franche-Comté un pôle démographique important, un pôle industriel et universitaire, avec plus de 7 000 étudiants. Et naturellement, l’équilibre de la région veut qu’on en tienne compte. Vous pensez donc que l’axe Belfort-Montbéliard est aujourd’hui en marge de cette nouvelle région ? Il se trouve qu’on parle beaucoup de la rivalité entre Dijon et Besançon, mais qu’on ne parle pas du tout de la partie la plus industrielle de la grande région. Même si je n’oublie pas Chalon, Le Creusot et Montceau-les-Mines. Mais je pense surtout que l’inconvénient de ces fusions, c’est d’avoir dispersés les administrations de l’Etat. Notamment les directions régionales qui sont aujourd’hui éclatées sur plusieurs sites. Je pense que le modèle français a une certaine cohérence et je regrette l’effet de la fusion sur cette structure de l’Etat. Après, l’équilibre doit être respecté entre toutes les parties de la nouvelle région. Pas uniquement entre Dijon et Besançon. Il y a une logique qui consiste à tenir compte du fait qu’il y a une capitale. Après, on peut quand même maintenir le rectorat à Besançon et la préfecture de région à Dijon. Mais il ne faut pas que l’Etat soit démantelé. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk du Figaro, vendredi 1er avril 2016. Il répondait aux questions d'Yves Thréard.
Verbatim express :
Je ne comprends pas le recul de François Hollande sur la révision constitutionnelle. Une erreur de formulation sur la déchéance de nationalité en spécifiant que cela s’appliquait aux binationaux avait été corrigée. Par exemple Abdelslam n’est pas un binational, mais il aurait pu être déchu de sa nationalité. Personnellement, cela ne me gênait pas. Je ne comprends pas comment on s’est fait tout un monde de l’aptridie. Le statut d’apatride est très bien protégé, par conséquent cela ne posait aucun problème. Il fallait une réponse unie après l’agression terrifiante dont la France a été victime le 13 novembre. Il fallait une grande fermeté. La gauche libérale libertaire n’a eu de cesse que de décrédibiliser la proposition du président de la République et la droite n’a pas résisté à la tentation de mettre à profit son erreur initiale, de sorte que des forces d’émiettement, de désagrégation se sont conjuguées pour contraindre le président de la République à reculer. Personnellement, cela ne me gêne pas qu’une poignée de criminels puissent être déchus de la nationalité française. C’était une erreur de cibler les bi-nationaux. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité politique de Laurence Ferrarri sur iTélé dans Tirs croisés, jeudi 31 mars 2016.
Verbatim sélectif :
Je me suis exprimé avec bcp de modération car on comprend que dans une économie ouverte, il faille se battre à armes égales. On nous vante le modèle allemand de flexi-sécurité mais en même temps, ce projet de loi n’est pas équilibré car si on regarde le modèle allemand, il y a aussi la cogestion, or il n’y a rien pour associer les salariés à la vie de l’entreprise. Or une bonne chose aurait été d’aller dans le sens d’une réforme du statut de l’entreprise pour que cela ne soit pas seulement la loi des actionnaires qui soit prise en compte mais aussi l’avis des salariés, l’avis du management. A partir de là, on aurait peut être pu négocier une certaine flexibilité, mais on a pris le problème par le mauvais bout. Je suis sensible à la difficulté dans laquelle se trouve le gouvernement et par conséquent je les comprends. La jeunesse ne voit pas très clairement s’ouvrir devant elle les portes de l’avenir, c’est le moins qu’on puisse dire ! Les politiques publiques ont un peu oublié la jeunesse, or c’était le programme du candidat Hollande… Le vrai problème, c’est le chômage de masse qu’on a laissé s’installer depuis longtemps. Je vous rappelle qu’en 1983 j’avais prédit ce qui se passe aujourd’hui, j’avais indiqué que le choix d’une monnaie forte aboutirait à la désindustrialisation du pays et à l’installation d’un chômage de masse. Malheureusement c’est ce qui s’est passé. Il faudrait revoir la monnaie unique, penser à quelque chose de plus souple, de plus flexible, une monnaie commune qui permettrait une croissance plus élevée et qui permettrait de résorber ce cancer du chômage. Une monnaie commune qui pourrait s’appeler l’euro mais qui permettrait la fluctuation de devises nationales utilisables en internes, l’euro restant la monnaie de transaction internationale. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Zemmour et Naulleau sur Paris Première, mercredi 30 mars 2016.
Verbatim sélectif :
C’est quoi le chevènementisme ? J’observe que beaucoup se réclament de moi. Je ne peux pas contrôler tout ce qui se dit. Des gens très divers, de l’extrême droite à l’extrême gauche, et même au centre…. Avez-vous des héritiers ? Il y a des gens qui se réclament de moi, on va voir ce qu’ils sont capables de faire. Pourriez-vous être un recours à gauche ? On ne dit jamais « jamais » en politique. Mais le combat politique est aussi le combat des idées, que je mène depuis très longtemps. Ce qui se passe n’est que la concrétisation de beaucoup de mes mises en garde. Cela fait de moi au moins un mentor, quelqu’un qui peut donner des conseils avisés. La France a besoin d’un nouveau logiciel pour se redresser. Je n’envisage pas d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017. J’ai un certain âge… Quand on sollicite un mandat pour cinq ans, il faut avoir une vue prospective ! Je regrette de ne pas en avoir fait une ambition quand j’étais plus jeune. Intervention de Jean-Pierre Chevènement lors de la rencontre de République Moderne "La République et la nation", tenue à l'Assemblée Nationale, le 30 mars 2016.
Introduction
La République, la Nation, il faut toujours y revenir parce que c’est à la fois le nœud de la crise et que c’est dans le réagencement de ces concepts qu’on peut discerner un dépassement de cette crise. Dans la tradition républicaine, on n’oppose pas la Nation à la République. L’une est la matrice de l’autre. C’est la France qui a permis la République et parachevé la construction de son identité. Il n’y a pas lieu d’opposer une France particulariste et une République universaliste. La France se doit de respecter les principes que la Révolution française a posés : C’est ainsi qu’elle a surmonté ses crises : l’affaire Dreyfus à la fin du XIXe siècle et la guerre d’Algérie au milieu du XXe siècle. Elle a fait triompher le principe universel (la Justice, le Droit des peuples) sur le particularisme (l’infaillibilité de l’Etat-Major, l’existence de faux départements français outre Méditerranée). Et cela dans son intérêt même. Mais, en même temps, la République tire sa force de son enracinement dans la France. Sans elle, non seulement la République n’aurait pas été possible. Il fallait l’œuvre des rois pour que fût proclamée la souveraineté nationale et trois ans après, la République. Rousseau avait pensé le Contrat social, traduisible en toutes les langues, mais c’est en français que les Etats Généraux transformés en « Constituante » ont donné sa première Constitution à la France. Simultanément, c’est en se ressourçant dans l’héritage millénaire de la France, que la République tire sa force. Le patriotisme républicain, c’est le patriotisme français plus les principes posés par la Révolution. |
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