Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "Salut les Terriens" sur Canal + samedi 23 novembre 2013. Il répondait aux questions de Thierry Ardisson.


Verbatim express :

  • Si j'avais dû démissionner à chaque fois que j'étais en désaccord, j'aurais démissionné souvent !
  • La guerre de 1914 était en fait une guerre de trente ans, parce que les élites allemandes étaient les mêmes depuis le début du 2nd Reich, depuis Bismarck. L'alliance de l'aristocratie militaire et des propriétaires terriens de l'est, avec les industriels bourgeois de l'ouest, notamment de la Ruhr, a duré très longtemps.
  • Les responsables allemands n'ont pas accepté la défaite de 1918, ils considéraient qu'ils n'avaient pas été vaincus, en tout cas pas sur leur sol, et que l'armistice était le résultat d'un coup de poignard dans le dos. Tout ceci n'était pas exact d'ailleurs...
  • Nous devons la paix après 1945 à la bombe H. L'Europe est détruite, il y a deux superpuissances qui peuvent s'anéantir mutuellement, donc c'est la paix. On a donné à l'Europe des prestiges qu'au fond elle n'a pas vraiment.
  • Je ne suis pas contre l'Europe, c'est une bonne idée. Je suis contre la manière de la faire.
  • La transformation de l'euro monnaie unique en monnaie commune permettrait des ajustements monétaires, qui seraient infiniment moins douloureux que les déflations internes que l'on voit opérer en Grèce, en Espagne, et aussi, il faut le dire, en France, où nous avons comme perspective une stagnation économique à perte de vue.
  • François Hollande sait où il va, mais ne veut pas le dire. Il a quelques circonstances atténuantes qu'il faudrait lui donner. Le Hollande bashing, comme me le disait l'autre jour un chef d'entreprise, ça va finir par devenir ennuyeux, car cela nous décrédibilise complètement, nous la France, nous les entreprises françaises aussi.
  • Je ne pense pas que cela soit encore venu à l'esprit de Hollande de me nommer Premier ministre !

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de La Cité des Livres, à la Fondation Jean-Jaurès, mardi 12 novembre 2013. L'intégralité de sa conférence est disponible en vidéo ci-dessous.


Dépêche AFP, mercredi 20 novembre 2013, 14h24.


Réforme fiscale: Chevènement incite Ayrault à la "prudence"
Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre, a invité mercredi Jean-Marc Ayrault "à la prudence" sur la réforme fiscale, en prédisant qu'elle aboutirait à une augmentation des impôts "pour les classes moyennes".

"Nous avons presque deux ans de retard pour mener ce grand chantier promis par le président Hollande, qui se traduira, pour les classes moyennes, par une augmentation de la fiscalité, pour une raison très simple : la CSG (qui serait fusionnée avec l'impôt progressif sur le revenu, ndlr) n'est pas un impôt progressif", a déclaré le fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), qui s'exprimait devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP).

"Ce serait globalement à prélèvements constants... On peut espérer peut-être que les gens qui ne payent pas d'impôt n'en payent pas demain. Mais tout cela est très aléatoire, on voit bien que Bercy manie très mal la calculette", a ajouté Jean-Pierre Chevènement.

Aussi, a-t-il souligné, "j'incite plutôt à la prudence au point où nous en sommes actuellement, et, en tout cas, à l'étude sérieuse et approfondie de la manière dont cela va se décalquer sur la sociologie du pays".

Jean-Pierre Chevènement, qui vient d'écrire un livre "1914-2014 : l'Europe sortie de l'Histoire ?" (Fayard) et qui avait fait campagne contre la ratification du traité de Maastricht notamment, a plaidé de nouveau pour "la transformation de l'euro, monnaie unique, en une monnaie commune cohabitant avec des monnaies nationales reconstituées".

Selon lui, dans sa forme actuelle, "l'euro est une monnaie qui n'est pas viable et qui polarise la richesse d'un côté et la pauvreté de l'autre".

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Xerfi Canal lundi 18 novembre 2013. Il répondait aux questions de Jean-Michel Quatrepoint.


Verbatim express :

  • On ne peut pas dire que la cause de la Première Guerre mondiale, c'est seulement la première mondialisation. C'est une analyse trop rapide.
  • Les deux mondialisations libérales, celle de la seconde moitié du XIXe siècle, et celle de la seconde moitié du XXe siècle, requièrent l'une et l'autre un patron. Dans le premier cas, ce fut l'Empire britannique, dans le second, ce sont les États-Unis.
  • Avec chaque mondialisation libérale, on observe une modification de la hiérarchie des puissances. La montée en puissance de l'Allemagne impériale avant 1914 inquiète l'Empire britannique, ce qui provoque le rapprochement avec la France. De la même manière, il faut noter aujourd'hui la réémergence de la Chine.
  • Avant 1914, il y avait déjà eu un décrochage industriel de la France par rapport à l'Allemagne.
  • Dans le pangermanisme, il y a deux rêves qui coexistent : un empire colonial en Afrique ; une Allemagne agrandie à l'est au détriment des Slaves, permettant l'érection d'un grand empire colonial allemand en Europe même.
  • La Première Guerre mondiale n'est pas un accident qu'un coup de volant aurait permis d'éviter. Les élites allemandes (à distinguer du peuple allemand, qui ne voulait pas la guerre) décident de déclencher une guerre préventive en Europe, pour desserrer ce qui était perçu comme un étau franco-russe à l'ouest et à l'est de l'Allemagne. En envahissant la Belgique, pour essayer de mettre hors-jeu rapidement la France, l'Allemagne entraîne l'intervention de la Grande-Bretagne, qui garantissait la neutralité du pays.
  • L'Allemagne aurait pu gagner la paix sans faire la guerre, par la seule puissance montante de son économie et son industrie d'alors.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Radio Télévision Suisse, mardi 12 novembre 2013. Il répondait aux questions de Simon Matthey-Doret.


"François Hollande doit aller très loin dans la voie d'un véritable changement de politique"
le_journal_du_matin_20131112_standard_l_invite_du_journal_787049f1_0054_4a3b_a22e_a97908a4961e_128k.mp3 Radio Télévision Suisse - L'invité  (21.05 Mo)

L'entretien est podcasté sur le blog ci-dessus.

Verbatim express :

A propos du 11 novembre
  • Les personnes qui ont hué le Président de la République le 11 novembre ont démontré leur incivisme. Le 11 novembre est un moment de recueillement. Il n'y a pas de place pour les hués.
  • La Première Guerre mondiale a été le début d'une guerre de trente ans, qui ne s'est véritablement achevée qu'en 1945.

    Critique des institutions européennes
  • La nation est le cadre de la démocratie. Elle est par conséquent le ressort du politique. Et je constate que si l'Europe a beaucoup déclinée au cours du siècle passé, ce n'est pas seulement du fait des deux guerres mondiales, mais aussi d'un mécanisme de décision totalement aboulique.
  • Les institutions européennes nous privent de toute politique cohérente en matière commerciale, industrielle, monétaire. Nous avons une monnaie tout à fait surévaluée. Le citoyen se trouve dépourvu de toute prise sur les décisions que prennent la Commission européenne, la Banque centrale, etc. Nous sommes en pilotage automatique.
  • Les marges de manœuvre des gouvernements se sont tellement réduites qu'ils ne peuvent plus rien faire, sinon peut-être faire la guerre.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Tirs Croisés sur i>Télé lundi 11 novembre 2013. Il répondait aux questions de Laurence Ferrari, Audrey Pulvar et Jean-Claude Dassier.


Verbatim express :

  • Je crois que d'abord, il faut condamner ces manifestations totalement inadmissibles, un jour de 11 novembre.
  • Il y a, il faut le dire, une certaine désaffection du pays par rapport au gouvernement et au Président de la République. Mais l'origine de cette situation vient de très loin. Ce sont des choix politiques fondamentaux : l'abandon de nos marges de manœuvres en matière commerciale, en matière de politique industrielle, de politique monétaire.
  • Nous avons une monnaie surévaluée. Cela pénalise notre compétitivité. Je ne vois pas comment on peut remonter notre handicap de compétitivité, qui s'est creusé depuis une dizaine d'années, sans toucher à l'euro.
  • On voit aujourd’hui le résultat de choix faits il y a très longtemps, et dont François Hollande est loin d'être le seul responsable.
  • Je ne veux pas participer au « Hollande bashing », ne serait-ce que par un réflexe naturel qui me conduit à ne pas accabler celui sur lequel tout le monde tape à longueur de journée.

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Novembre 2013 à 22:09 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de LCI et Radio Classique lundi 11 novembre 2013. Il répondait aux questions de Guillaume Durand.


Verbatim express :

Sur le sens de la commémoration du 11 novembre
  • Les femmes ont joué un rôle important pendant la guerre de 14.
  • Les 1,4 million de Poilus tués ne l'auront pas été en vain si la France continue.
  • Il y a deux interprétations de cet immense événement : ou bien cela clôt l'histoire de France (un pays si affaibli par la 1ère GM qu'il s'effondre en 1940, ce qui clôt notre histoire), ou bien au contraire c'est une guerre de trente ans, qui commence en 1914 et se termine en 1945. La France subit l'essentiel du choc en 1914-18 et la résistance des Poilus est ce qui permet à la France de retrouver son statut à la fin de la 2ème GM. La France ne pouvait pas faire deux fois Verdun.
  • Je pense qu'il faut avoir beaucoup de gratitude pour les soldats de la Grande guerre : ils ont permis que la France puisse continuer. Mais les dés roulent toujours : est-ce que dans l'Europe ou dans la mondialisation il y a encore une place pour la France ?

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "On n'est pas couché" sur France 2 samedi 9 novembre 2013. Il répondait aux questions de Laurent Ruquier, Natacha Polony et Aymeric Caron.


Verbatim express :

En réponse aux questions de Laurent Ruquier sur l'hypothèse de nommer Jean-Pierre Chevènement à Matignon
  • La situation va en s'aggravant depuis longtemps. Le précipice s'est rapproché. Il est possible que ceux qui font la même politique depuis des années s'avisent qu'ils pourraient en changer.
  • Il faut que cette idée fasse du chemin dans la tête de François Hollande, et pour le moment, je pense qu'il n'en est pas encore tout à fait là !
  • Je ne revendique rien. C'est un métier difficile. Et j'ai beaucoup de sympathie pour Jean-Marc Ayrault. C'est un homme courageux, qui dans les étroites limites qui lui sont laissées, fait ce qu'il peut.
  • Je pense qu'il faudrait faire un gouvernement qui donne le sentiment qu'on puisse changer de cap. Aujourd'hui ce n'est pas du tout le cas.
  • C'est un gouvernement assez monocolore, assez social-libéral. Avec peut-être une exception, Arnaud Montebourg. Il est l'exception qui confirme la règle.
  • Je me laisse une grande marge de choix, de façon à impressionner assez ceux avec lesquels il faudra négocier, pour sortir du piège dans lequel nous nous sommes mis il y a déjà très longtemps. Traité de Maastricht, monnaie unique : voyez le résultat !
  • Manuel Valls est un bon ministre de l'Intérieur. C'est une fonction délicate à exercer, surtout quand on appartient à un gouvernement de gauche. Je parle d'expérience !
  • Arnaud Montebourg fait du bon travail. Le « fabriqué en France », si vous permettez que je ne dise pas « made in France », c'est un bon thème. Quand j'étais ministre de l'Industrie, au début des années 1980, il y avait presque six millions de travailleurs dans l'industrie. Aujourd'hui, il en reste 3 millions. Je ne dis pas qu'il n'y avait pas des efforts de productivité à faire, mais quand même : ça interroge !
  • Comment redresser la situation ? J'ai quelques idées.
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