Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk du Figaro, vendredi 1er avril 2016. Il répondait aux questions d'Yves Thréard.
Verbatim express :
Je ne comprends pas le recul de François Hollande sur la révision constitutionnelle. Une erreur de formulation sur la déchéance de nationalité en spécifiant que cela s’appliquait aux binationaux avait été corrigée. Par exemple Abdelslam n’est pas un binational, mais il aurait pu être déchu de sa nationalité. Personnellement, cela ne me gênait pas. Je ne comprends pas comment on s’est fait tout un monde de l’aptridie. Le statut d’apatride est très bien protégé, par conséquent cela ne posait aucun problème. Il fallait une réponse unie après l’agression terrifiante dont la France a été victime le 13 novembre. Il fallait une grande fermeté. La gauche libérale libertaire n’a eu de cesse que de décrédibiliser la proposition du président de la République et la droite n’a pas résisté à la tentation de mettre à profit son erreur initiale, de sorte que des forces d’émiettement, de désagrégation se sont conjuguées pour contraindre le président de la République à reculer. Personnellement, cela ne me gêne pas qu’une poignée de criminels puissent être déchus de la nationalité française. C’était une erreur de cibler les bi-nationaux.
le 1 Avril 2016 à 20:36
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Commentaires (3)
Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité politique de Laurence Ferrarri sur iTélé dans Tirs croisés, jeudi 31 mars 2016.
Verbatim sélectif :
Je me suis exprimé avec bcp de modération car on comprend que dans une économie ouverte, il faille se battre à armes égales. On nous vante le modèle allemand de flexi-sécurité mais en même temps, ce projet de loi n’est pas équilibré car si on regarde le modèle allemand, il y a aussi la cogestion, or il n’y a rien pour associer les salariés à la vie de l’entreprise. Or une bonne chose aurait été d’aller dans le sens d’une réforme du statut de l’entreprise pour que cela ne soit pas seulement la loi des actionnaires qui soit prise en compte mais aussi l’avis des salariés, l’avis du management. A partir de là, on aurait peut être pu négocier une certaine flexibilité, mais on a pris le problème par le mauvais bout. Je suis sensible à la difficulté dans laquelle se trouve le gouvernement et par conséquent je les comprends. La jeunesse ne voit pas très clairement s’ouvrir devant elle les portes de l’avenir, c’est le moins qu’on puisse dire ! Les politiques publiques ont un peu oublié la jeunesse, or c’était le programme du candidat Hollande… Le vrai problème, c’est le chômage de masse qu’on a laissé s’installer depuis longtemps. Je vous rappelle qu’en 1983 j’avais prédit ce qui se passe aujourd’hui, j’avais indiqué que le choix d’une monnaie forte aboutirait à la désindustrialisation du pays et à l’installation d’un chômage de masse. Malheureusement c’est ce qui s’est passé. Il faudrait revoir la monnaie unique, penser à quelque chose de plus souple, de plus flexible, une monnaie commune qui permettrait une croissance plus élevée et qui permettrait de résorber ce cancer du chômage. Une monnaie commune qui pourrait s’appeler l’euro mais qui permettrait la fluctuation de devises nationales utilisables en internes, l’euro restant la monnaie de transaction internationale. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Zemmour et Naulleau sur Paris Première, mercredi 30 mars 2016.
Verbatim sélectif :
C’est quoi le chevènementisme ? J’observe que beaucoup se réclament de moi. Je ne peux pas contrôler tout ce qui se dit. Des gens très divers, de l’extrême droite à l’extrême gauche, et même au centre…. Avez-vous des héritiers ? Il y a des gens qui se réclament de moi, on va voir ce qu’ils sont capables de faire. Pourriez-vous être un recours à gauche ? On ne dit jamais « jamais » en politique. Mais le combat politique est aussi le combat des idées, que je mène depuis très longtemps. Ce qui se passe n’est que la concrétisation de beaucoup de mes mises en garde. Cela fait de moi au moins un mentor, quelqu’un qui peut donner des conseils avisés. La France a besoin d’un nouveau logiciel pour se redresser. Je n’envisage pas d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017. J’ai un certain âge… Quand on sollicite un mandat pour cinq ans, il faut avoir une vue prospective ! Je regrette de ne pas en avoir fait une ambition quand j’étais plus jeune. Intervention de Jean-Pierre Chevènement lors de la rencontre de République Moderne "La République et la nation", tenue à l'Assemblée Nationale, le 30 mars 2016.
Introduction
La République, la Nation, il faut toujours y revenir parce que c’est à la fois le nœud de la crise et que c’est dans le réagencement de ces concepts qu’on peut discerner un dépassement de cette crise. Dans la tradition républicaine, on n’oppose pas la Nation à la République. L’une est la matrice de l’autre. C’est la France qui a permis la République et parachevé la construction de son identité. Il n’y a pas lieu d’opposer une France particulariste et une République universaliste. La France se doit de respecter les principes que la Révolution française a posés : C’est ainsi qu’elle a surmonté ses crises : l’affaire Dreyfus à la fin du XIXe siècle et la guerre d’Algérie au milieu du XXe siècle. Elle a fait triompher le principe universel (la Justice, le Droit des peuples) sur le particularisme (l’infaillibilité de l’Etat-Major, l’existence de faux départements français outre Méditerranée). Et cela dans son intérêt même. Mais, en même temps, la République tire sa force de son enracinement dans la France. Sans elle, non seulement la République n’aurait pas été possible. Il fallait l’œuvre des rois pour que fût proclamée la souveraineté nationale et trois ans après, la République. Rousseau avait pensé le Contrat social, traduisible en toutes les langues, mais c’est en français que les Etats Généraux transformés en « Constituante » ont donné sa première Constitution à la France. Simultanément, c’est en se ressourçant dans l’héritage millénaire de la France, que la République tire sa force. Le patriotisme républicain, c’est le patriotisme français plus les principes posés par la Révolution. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission Politique sur France 24. Il répondait avec Alexandre Adler aux questions de Roselyne Febvre et de Jean-Marie Colombani.Allocution d’ouverture de Jean-Pierre Chevènement au colloque de l'IRIS, Algérie Quelles transitions ?, Paris, le mardi 15 mars 2016.
Je suis très honoré que l’IRIS m’ait demandé de prononcer l’allocution d’ouverture de ce colloque. Je le suis comme Président, depuis cinq ans, de l’Association France Algérie (AFA) créée en 1963 à l’instigation du Général de Gaulle pour fortifier les liens entre les sociétés française et algérienne. Ayant organisé plusieurs colloques sur L’Algérie et la France au XXIe siècle (17/12/2011) et sur les relations économiques et le développement industriel de l’Algérie, l’AFA a ainsi préparé la visite de François Hollande à Alger en décembre 2012.
Nul n’ignore que l’Algérie est confrontée à une baisse de 70 % de ses revenus pétroliers depuis deux ans, comme l’a déclaré le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l’occasion du 45ème anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, en février dernier. Or, les hydrocarbures représentent 97 % des exportations algériennes et une part très importante de ses recettes fiscales. La situation économique et sociale de l’Algérie constitue la première partie de votre colloque. ActualitésLes actes du colloque du 1er février 2016 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Jean-Pierre Chevènement était l'invité du matin de RFI, vendredi 11 mars 2016. Il répondait aux questions de Frédéric Rivière.
Verbatim express
La crise migratoire est un problème devant lequel les Européens sont très embarrassés. Les accords de Schengen n’étaient pas faits pour des circonstances exceptionnelles, je dirais même qu’il y avait dès le départ, en 1985, quelque audace à reculer notre frontière au Pirée et même aux îles grecques. On savait bien qu’un pays périphérique comme la Grèce n’était pas outillé pour réaliser un contrôle efficace aux frontières. Je vous rappelle que le budget de Frontex c’est 80 millions d’euros, c’est absolument dérisoire, c’est moins que le budget accordé à nos propres services en France. La Grèce n’est pas équipée pour effectuer des contrôles. Le nombre de visas enregistrés est probablement le tiers des gens qui passent. En tout cas il n’y a pas de coopération efficace entre le système Frontex et d’autre part Europol et les polices nationales. On voit que les prises d’empreintes par le sytème Rodac ne sont pas utilisées par la police, donc c’est un système très peu satisfaisant. Les choses se sont beaucoup aggravées à l’été 2015. Il y avait un courant de réfugiés, ce qu’on peut comprendre étant donné la guerre qui sévit en Syrie et en Irak, c’est normal. Mais les déclarations de Mme Merkel à la fin du mois d’août 2015 ont transformé une bourrasque en tempête, c’est ce qu’on appelle un « appel d’air ». Mme Merkel a manifestement commis une erreur puisqu’elle a unilatéralement annoncé que l’Allemagne allait accueillir plus de 1 million de réfugiés en faisant fi du principe de Dublin, qui fait que c’est dans le pays d’enregistrement que l’asile doit être accordé. C’est donc tout le système européen qui a été déséquilibré. On s’aperçoit que ce n’est pas sans conséquences et même sans conséquences fâcheuses : nous sommes à la veille d’élections allemandes dans les Landers du Sud Ouest et de la Saxe donc Mme Merkel naturellement fait aujourd’hui le contraire de ce qu’elle avait annoncé puisqu’elle vient de conclure directement avec le premier ministre turc un accord de réadmission de tous les réfugiés arrivés en Grèce avec en contrepartie l’accueil d’un nombre de réfugiés syriens équivalent. Nous avons été placés devant le fait accompli. |
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