Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de l'Intérieur sous Jacques Chirac


Jacques Chirac aimait les Français. Et ceux-ci, après lui avoir longtemps marchandé leur confiance, ont fini par l'aimer lui aussi, car ils avaient compris que c'était avant tout un homme profondément généreux.

De lui l'histoire retiendra surtout qu'il s'est refusé à ce que la France cautionne, en 2003, l'invasion et la destruction de l'Irak qui ont ouvert la voie à un nouvel essor de l’extrémisme islamiste et pour finir à Daesh.

Plus que le "choc des civilisations", il disait craindre le choc des incultures.

Avec le Musée des Arts Premiers à Paris, il a laissé à la France et au monde un vivant témoignage de son universalisme. Car Jacques Chirac était certes un patriote mais il était avant tout un homme profondément humain.
Mots-clés : jacques chirac

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Septembre 2019 à 12:52 | Permalien | Commentaires (1)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission Lenglet déchiffre sur LCI, dimanche 8 septembre 2019


"La réindustrialisation du pays est la condition de base du rétablissement de nos équilibres fondamentaux"
Revoir l'émission sur le site de LCI


Verbatim

  • François Lenglet : Jean-Pierre Chevènement, vous êtes un gouvernement à vous tout seul : cinq fois ministre, vous êtes républicain, de gauche, aux idées qui ont souvent paru iconoclastes mais qui semblent, avec le recul du temps, avoir été bien souvent visionnaires. Vous êtes aussi un intellectuel, vous avez écrit de nombreux ouvrages. Cette semaine, l'actualité, c'est cette incroyable affaire du Brexit qui a rendu ingouvernable la démocratie la plus ancienne de la planète. Boris Johnson s'est vu mis en échec par le Parlement qui refuse une sortie de l'UE sans accord et des élections anticipées. Pourquoi les Anglais veulent-ils sortir de l'UE ?

    Jean-Pierre Chevènement : Ils l'ont décidé par référendum : c'est la force de Boris Johnson. Mais il se heurte à un Parlement qui lui est hostile. Pourquoi veulent-ils quitter l'UE alors qu'ils ont demandé à y entrer après que de Gaulle a refusé ? D'un point de vue géopolitique, en entrant dans le marché commun, la Grande-Bretagne s'est donné des moyens d'influence. Si l'on prend par exemple l'Acte unique, ratifié en 1987, on sait que Thatcher y a joué un rôle très important. Jacques Delors le reconnaît lui-même, il a tenu compte des vents dominants. Aujourd'hui, les Britanniques se demandent qui décide dans cette machine opaque.

    Ils disent vouloir reprendre le contrôle de leur destin et c'est bien normal, c'est la définition de la démocratie. Cela fait 3 ans cependant que cette situation dure, je ne vois pas comment échapper à des élections anticipées à bref délai. Le peuple britannique est très attaché aux prérogatives de son Parlement mais il faut bien reconnaître que ce Parlement ne sait plus très bien ce qu'il veut ! La seule solution honnête aujourd'hui est une dissolution.

  • Pensez-vous que l'Europe a commis des fautes avec Londres dans la façon dont elle a négocié cette affaire ?

    L'Europe a été très surprise. Il faut dire que le Premier ministre britannique d'alors, Cameron, a été lui -même très surpris. Le problème est réellement l'opacité de l'Europe, des décisions qui sont prises sans que les Parlements en aient réellement connaissance et qui échappent totalement aux citoyens. Peut-être que cela devrait amener ceux qui se disent Européens à réfléchir à la manière de concilier l'Europe et la démocratie. Les Britanniques ont voté pour le Brexit pour plusieurs raisons : l'attachement à leur Parlement, mais aussi l'immigration, plutôt du côté de la Pologne.

Rédigé par Chevenement.fr le 10 Septembre 2019 à 09:57 | Permalien | Commentaires (5)

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement, parue dans l'hebdomadaire Marianne, le vendredi 6 septembre 2019.


G7 d'Emmanuel Macron : Du grand jeu !
Au plan international le G7 de Biarritz, précédé de la visite de Vladimir Poutine à Brégançon, a permis à Emmanuel Macron de prendre une stature nouvelle. Au-delà de la floraison des initiatives, le président de la République a affirmé une grille de lecture du monde originale et qui répond à l’intérêt national. C’est clair et c’est nouveau.

Je résume : nous vivons la fin de l’hégémonie occidentale sur le monde. L’inspiration politique est clairement du côté des puissances dites « émergentes » : Chine, Russie, Inde. (À cette liste, j’ajouterai la Turquie et l’Iran).

Dans ce contexte, les vieilles nations européennes sont-elles condamnées à être « les alliées minoritaires » des États-Unis ou de la Chine ? Ou bien se ressourçant dans ce qu’elles ont apporté de meilleur, l’idéologie des Lumières, peuvent-elles encore peser et avoir leur part du jeu ?

C’est bien évidemment cet objectif qu’affirme le président de la République, et à juste raison, car le peuple français ne peut se définir que dans son « rapport au monde ». La France, nation suprêmement politique, a besoin d’un projet à l’échelle du monde, pour fonder une identité heureuse et qui lui corresponde.

Rédigé par Chevenement.fr le 8 Septembre 2019 à 15:09 | Permalien | Commentaires (2)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à RT France, dimanche 28 août 2019.


Entretien à RT France : "La France a repris l’initiative d’une politique européenne et mondiale incluant la Russie"
  • RT France : Rencontre avec Vladimir Poutine à Brégançon, médiation de la crise iranienne, le sommet du G7 à Biarritz : la rentrée d'Emmanuel Macron est marquée par une activité extraordinaire sur le plan international. Peut-on parler d'un retour de la France comme puissance diplomatique de premier plan ?

    Jean-Pierre Chevènement : La France est une grande nation politique depuis très longtemps. Elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU et même à la fois une politique européenne et une politique mondiale. Par conséquent, le président de la République, qui est un homme très actif et très entreprenant, a pris de nombreuses initiatives à l’occasion de la rentrée 2019. La première a été celle de l’invitation de Vladimir Poutine à Brégançon et tous les échos qui en sont revenus sont des échos favorables. Le contact entre les deux présidents est excellent et tout à fait confiant. Je pense que des rendez-vous importants ont été pris, comme celui de nos ministres de Affaires étrangères et de la Défense qui doivent se rencontrer dans une dizaine de jours, mais également la réunion en format « Normandie » des quatre présidents (Russie, Ukraine, France et Allemagne) pour parvenir à l’application des accords de Minsk. C’est cela qui débloquera la situation à tous égards, y compris le retour de la Russie au sein du G8 et bien sûr la levée des sanctions. Il faut que ces accords de Minsk puissent aboutir en reconnaissant à la fois aux populations russophones de l’est de l’Ukraine leur droit culturel, à savoir la possibilité de donner un enseignement en russe à leurs enfants, et puis d’autre part il faudra que l’Ukraine, au terme de ce processus, puisse récupérer sa frontière. Cela a toujours été l’intention de la Russie qui n’a jamais eu de visées annexionnistes sur le Donbass. Par conséquent c’est un résultat qui devrait être apporté à condition qu’il n’y ait pas d’obstacle de la part du nouveau président ukrainien.

    Les échos qui m’en reviennent sont relativement favorables. Nous pouvons être, comme l’a déclaré le président Poutine, «relativement optimistes». L’essentiel sera ensuite de rétablir la confiance sur des bases stables. La France est très présente sur de nombreux champs comme l’Iran. Le ministre iranien des Affaires étrangères est venu à Biarritz où il a pu rencontrer le président de la République. D’autre part le président Trump a évoqué la possibilité qu’un sommet entre l’Iran et l’Amérique puisse se tenir. Ce sont des nouvelles positives. La France a repris l’initiative d’une politique européenne et mondiale incluant la Russie qui est à nos yeux un grand pays d’Europe.

Rédigé par Chevenement.fr le 2 Septembre 2019 à 15:55 | Permalien | Commentaires (4)

Les actes du colloque du 6 mai 2019 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "L'euro vingt ans après, bilan et perspectives"
  • Introduction, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • Histoire de la monnaie unique, par Jean-Michel Naulot, membre du collège de l’Autorité des Marchés financiers de 2003 à 2013, auteur de Eviter l'effondrement (Seuil ; 2017), membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica
  • L’euro, bilan et perspectives, par Patrick Artus, directeur de la Recherche et des Etudes chez Natixis, auteur de Euro, par ici la sortie ? avec Marie-Paule Virard (Fayard, 2017)
  • Les démons se sont-ils assagis depuis 2012 ? Que faire ?, par Jean Pisani-Ferry, professeur associé à Sciences Po, Senior Professor à la Hertie School of Governance de Berlin, Commissaire général de France Stratégie de 2013 à 2017, auteur de Le réveil des démons (Fayard, 2011)
  • Où va l'euro ?, par Christian Noyer, gouverneur honoraire de la Banque de France

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Juillet 2019 à 15:43 | Permalien | Commentaires (8)

Les actes du colloque du 16 avril 2019 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "La souveraineté européenne, qu'est-ce à dire ?"
  • Introduction, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • Peut-on construire une Europe indépendante et puissante ?, par Christian Saint-Etienne, économiste, président de l'Institut France Stratégie, titulaire de la chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers, auteur de "Osons l'Europe des nations !" (Editions de l'Observatoire, 2018)

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Juillet 2019 à 16:08 | Permalien | Commentaires (2)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage à Pierre Péan, journaliste d’investigation et essayiste, par Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre


Avec Pierre Péan nous perdons l’un des grands éclaireurs de notre temps. Il était l'un des plus remarquables journaliste d’investigation et un essayiste d’un immense talent dont chaque ouvrage, fruit de ses recherches exigeantes, était attendu avec impatience. Chacune de ses œuvres a marqué un moment de la conscience de la vie politique française suscitant des débats passionnés. C’était un homme de gauche assurément mais avant tout, pour lui, il y avait l’exigence de la vérité.

Noires fureurs, blancs menteurs a éclairé d’une vive lueur le drame du Rwanda, ébranlant les vérités toutes faites.
Une jeunesse française, qu’il a complétée et partiellement corrigée par un second ouvrage, reste une pièce majeure pour comprendre le parcours de François Mitterrand.
La face cachée du Monde, véritable bible co-écrite avec le regretté Philippe Cohen, autre plume rebelle à toutes les formes de la bien-pensance, n’a pas peu contribué à remodeler le visage de la presse française.

Partout Pierre Péan a jeté un regard décapant sur les forteresses de l’ordre établi, jetant bas les nouveaux conformismes, il a été sur ce point de vue un grand républicain. Nous devons beaucoup à l’acuité de son esprit et à la puissance de son travail. Nous devons beaucoup à son courage, il a été une conscience civique qui a balisé notre route. À titre personnel, je perds un ami très cher qui me manquera toujours.

J’adresse à sa femme Odile, à son fils Grégory, à sa fille Raphaëlle, à ses six petits enfants et à tous ses amis, l’expression de mon grand chagrin et de ma profonde sympathie. Il manquera à tous, il manquera à la République.
Mots-clés : pierre péan

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Juillet 2019 à 11:04 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage au Président tunisien Béji Caïd Essebsi, par Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre


Le Président Béji Caïd Essebsi que j’avais rencontré le 22 février dernier restera comme la figure tutélaire de la jeune démocratie tunisienne refondée en 2014.

Il a été le trait d’union entre la Tunisie indépendante de Bourguiba et le Printemps arabe réussi de la Tunisie.

Je m’incline devant sa disparition et exprime ma peine et ma profonde sympathie à son fils et à sa famille, ainsi qu’à Monsieur le Premier ministre, Youssef Chahed et à l’ensemble du peuple tunisien.

Je forme des vœux ardents pour que les prochaines élections permettent de consolider les acquis démocratiques de la Tunisie afin que celle-ci reste le phare de la démocratie dans le monde arabe.

Rédigé par Chevenement.fr le 25 Juillet 2019 à 16:27 | Permalien | Commentaires (0)
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