Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Bien sûr, j’ai lu les commentaires à mon billet concernant la lecture que j’ai faite du livre de Lionel Jospin.


A Michel Joblot :
Nous avons en effet cherché à apporter à la gauche : « la République, la nation, le respect du travail et des travailleurs, la défense des valeurs de la famille, la prise en compte du droit à la sécurité, le rempart face aux offensives sans-papiéristes, le souci de l’unité nationale et de la justice sociale, la lucidité sur la question européenne et sur l’hégémonie américaine, les dangers de la mondialisation, le redressement nécessaire de l’Ecole de la République, la défense de la laïcité, le rôle de la France dans le monde. »

Beaucoup de socialistes, je le crois, l’ont compris même s’ils n’osent pas assez le dire. Aux élections régionales, le MRC ne peut contracter d’alliance qu’avec le PS. Les Verts ont rompu avec l’héritage des Lumières. Le Front de gauche est, hélas, une « queue de comète ». À Nicolas Sarkozy, je ne fais pas de procès en légitimité, mais je vois ce qui nous sépare de son projet libéral, européiste et « occidentaliste » (cf. le retour à l’OTAN et notre suivisme en Afghanistan).

Le ciel des idées brille au-dessus de nos têtes mais nous sommes sur la terre… Alors il faut choisir ou aller cultiver notre jardin.

A Gérard Couvert :
Un bref retour sur le passé :
Il est vrai qu’en février 2002, j’ai refusé d’infléchir mon discours sur l’immigration, en proposant un « moratoire », comme certains me l’ont alors suggéré. Je ne le regrette pas.

A Alain Feler :
La connaissance du passé éclaire l’avenir et nous aide à le construire.

A Bernard :
Il est évidemment difficile de construire un mouvement politique organisé dans le système bipolaire qui résulte des institutions. Mais il n’est pas inutile de combattre pour ses idées. Celles-ci, un jour, resurgiront, quand un espace s’ouvrira à la France.

Rédigé par Jean-Pierre Chevenement le 29 Janvier 2010 à 17:33 | Permalien | Commentaires (10)

Les actes du colloque du 23 novembre 2009 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : Où va l'Iran ?
  • L’Iran et l’arme nucléaire, par Martin Briens, sous-directeur du désarmement et de la non-prolifération nucléaire au ministère des Affaires étrangères et européennes

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Janvier 2010 à 18:39 | Permalien | Commentaires (0)

Réunion avec Jean-Pierre Chevènement mardi 9 février 2010 à 19h à la Mairie du XIe arrondissement, place Léon Blum, Métro Voltaire (ligne 9).


A l'attention des adhérents et sympathisants du Mouvement Républicain et Citoyen :

Réunion organisée à l'initiative de Georges Sarre, Conseiller de Paris, Ancien Ministre, avec :
Jean-Pierre Chevènement, Sénateur du territoire de Belfort, Ancien Ministre

sur le thème : «Peut-on sortir du piège dans lequel la Gauche a été enfermée ?»
Mots-clés : gauche

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Janvier 2010 à 17:06 | Permalien | Commentaires (6)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Certains m’interrogent sur le dernier livre de Lionel Jospin qui n’est pas avare de méchancetés à mon égard. Faut-il même y répondre ? J’ai hésité. Mais comme dit le proverbe « Qui ne dit mot, consent ».

Ce qui m’a le plus intéressé, à vrai dire, dans ce livre c’est l’histoire des choix tactiques et des conflits d’appareil qu’il éclaire d’une vive lumière, s’agissant de l’histoire interne du Parti socialiste sur la période 1988-92 notamment. Ce qui me frappe le plus c’est l’absence de réflexion stratégique sur trente ans d’histoire de la gauche.

Dans ce livre il n’est presque jamais question de la France. Elle disparaît. Elle est comme happée par « l’Europe » que l’ancien Premier ministre a acceptée comme le choix directeur qui commandait tous les autres, même s’il confesse, au passage, « l’insuffisance de ses contenus sociaux » et son « libéralisme excessif » (p. 178). Pour procéder à un véritable examen de conscience, Lionel Jospin aurait dû se poser quelques questions : quand a-t-il cherché à corriger ce libéralisme excessif ? En disant « non au non » au traité de Maastricht ? En signant le pacte dit « de croissance et de stabilité », en 1997 ? En organisant la libéralisation des services publics, lors des sommets de Lisbonne (2000) et de Barcelone (2002) ? Ou encore en cautionnant l’idée d’une Constitution européenne en 2000, pour laquelle il fera campagne en 2005 ?

Rédigé par Jean-Pierre Chevenement le 22 Janvier 2010 à 12:46 | Permalien | Commentaires (18)

Intervention de Jean-Pierre Chevènement, Sénateur du Territoire de Belfort, Motion de renvoi en commission (Projet de loi réforme des collectivités territoriales), Sénat, 20 janvier 2010.


Un projet de loi contraire aux principes républicains
Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mes chers collègues,

Cette réforme ne procède pas d’une pensée claire.

Son examen vient dans un ordre inverse à celui qu’eût inspiré la logique. Il eût fallu partir du rôle des collectivités territoriales et de leurs compétences, régler ensuite leur organisation, pourvoir enfin à leurs recettes. Or, c’est le contraire qui a été fait. Le problème des recettes a été traité mais pas réglé. Nous ne connaissons pas encore les compétences dans lesquelles seront enfermés les départements et les régions.

L’objectif premier, comme le Président de la République l’a d’ailleurs clairement déclaré, est d’associer les collectivités territoriales à la rigueur budgétaire. Les financements croisés seront interdits, sauf exceptions dont l’article 35 de ce projet de loi renvoie à un an la définition.

L’élection des conseillers territoriaux qui devraient remplacer les conseillers généraux et les conseillers régionaux aura lieu selon un mode de scrutin que nous ne connaissons pas. Elle fera régresser la parité et fera du problème des cumuls un véritable casse-tête. Ce projet porte la marque d’une excessive précipitation : « Qui trop embrasse, mal étreint ».

Le Sénat n’entend pas se laisser encore une fois mettre devant le fait accompli et se voir réduire au rôle d’une simple chambre d’enregistrement.

Communiqué de presse de Jean-Pierre Chevènement, mardi 19 janvier 2010.


Une fois de plus, la Commission européenne, gardienne du Traité de Lisbonne, condamne le gouvernement français qui souhaite empêcher Renault de délocaliser la production de sa Clio en Turquie.

Le Président de la République, qui a déclaré « ne pas vouloir mettre tant d'argent pour soutenir nos constructeurs pour que la totalité des usines s'en aillent à l'extérieur », est lui-même rappelé à l’ordre en vertu d’un Traité dont il a été l’initiateur.

Au nom d’un tel Traité chassé par la porte lors du référendum de 2005, mais revenu par la fenêtre de Lisbonne, les contribuables français en sont réduits à financer des aides accordées à des constructeurs automobiles se livrant à des délocalisations de grande envergure.

Les intérêts du monde du travail, les intérêts de la France sont ainsi sacrifiés sur l’autel de l’Europe libérale. Ceux qui ont perpétré cette mauvaise action font mine de s’alarmer de ses conséquences. Ils seraient mieux inspirés de travailler sérieusement à la réorientation de cette politique absurde de la seule concurrence, qui n’est pas à la hauteur des défis de la crise mondiale.

Rédigé par Jean-Pierre Chevenement le 19 Janvier 2010 à 20:29 | Permalien | Commentaires (3)

Un texte de Jean-Pierre Chevènement paru dans "Politique Etrangère", la revue de l'Institut Français de Relations Internationales (Ifri), "L'Alliance atlantique 1949-2009", n.4/2009.


Le « retour » de la France dans l'OTAN : une décision inopportune
Il est vrai que, comme le font remarquer ses partisans, la décision prise par le Président de la République de faire rejoindre à la France la structure militaire intégrée de l’OTAN entérine certaines évolutions déjà anciennes, dont on pouvait à l’époque discuter l’opportunité mais qui sont, en quelque sorte, rentrées dans les mœurs.

La France a ainsi contribué à pérenniser l’OTAN, après la fin de la guerre froide, en acceptant qu’elle intervienne, en 1994-1995 en Bosnie-Herzégovine, puis en 1999, cette fois sans mandat de l’ONU, au Kosovo et plus généralement en Yougoslavie. Dès décembre 1995, la France a regagné le Comité militaire de l’OTAN. Nous avons accepté le « hors zone ». L’Alliance atlantique, à laquelle nous n’avions jamais cessé de participer, était au départ une alliance défensive, cantonnée à la zone euro atlantique. Elle est devenue, au fil des ans, et particulièrement depuis 1999 (Kosovo) et 2001 (Afghanistan), une alliance globale, engagée dans des opérations de stabilisation et de rétablissement de la paix. C’est un changement de nature. On nous présente l’OTAN comme un « bras armé de l’ONU ». Cela n’a pas toujours été le cas. Pendant la guerre du Kosovo et pour bombarder les villes yougoslaves, l’OTAN a agi en substitution de l’ONU et sans mandat du Conseil de Sécurité. Espérons que ce fâcheux précédent ne se reproduira pas. Constatons toutefois qu’il a ouvert la voie, quatre ans plus tard, à l’invasion de l’Irak par une « coalition de volontaires » regroupés autour des Etats-Unis et pour la plupart membres de l’OTAN, anciens ou nouveaux. La France, sur sa ligne d’opposition à l’invasion de l’Irak, était alors loin d’être majoritaire au sein de l’organisation que dominent les Etats-Unis aussi bien d’ailleurs qu’au sein de l’Union européenne.

Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 18 janvier 2010 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica : La France et l'Europe dans les tenailles du G2 ?
Avec la participation de :
  • André Kaspi, Professeur émérite à l’Université de Paris-I
  • Jean-Luc Domenach, Directeur de recherche à Sciences-Po
  • Jacques Mistral, Professeur des Universités, directeur des études économiques à l’IFRI
  • Antoine Brunet, Président d’AB Marchés, ancien chef stratégiste à HSBC France
  • Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica

    Inscrivez-vous à l'adresse électronique res-publica@wanadoo.fr (Merci de préciser vos nom et coordonnées complètes). Pour consulter les travaux de la Fondation Res Publica, fondation reconnue d'utilité publique par décret du 30 décembre 2005, une seule adresse : www.fondation-res-publica.org.

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Janvier 2010 à 10:49 | Permalien | Commentaires (3)
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