Jean-Pierre Chevènement était l'invité de #DirectPolitique, l'émission politique de Linternaute.com et de Ouest-France mardi 7 janvier. Il était interrogé par Fabien Dabert et Michel Urvoy.


Jean-Pierre Chevènement était invité du Talk Orange - Le Figaro, lundi 6 janvier 2014. Il répondait aux questions de Yves Thréard.


Verbatim express :

Trois questions où l'interviewé doit répondre par « oui » ou « non »
  • Manuel Valls a t-il raison de vouloir interdire les spectacles de Dieudonné ? Non
  • François Hollande a t-il raison de vouloir procéder par ordonnances ? Cela dépend des sujets.
  • Les vœux aux Français de François Hollande marquent-ils un tournant de sa politique économique ? Non
  • Il faut attendre de voir comment les orientations déjà affirmées mais très générales des vœux de François Hollande vont être concrétisées.
  • François Hollande a déjà donné des orientations : le Traité budgétaire européen inscrit les finances publiques sur une certaine trajectoire de réduction des déficits.
  • On a parlé de baisse des impôts à terme : ça c'est nouveau. Je demande à voir où et comment ça va se traduire, et comment cela sera compensé.
  • Je pense qu'il y a deux politiques qu'il faut sanctuariser : la défense et la politique familiale. La politique familiale est l'un des succès de la politique française depuis 1945.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Répliques, sur France Culture, samedi 4 janvier 2014. Il répondait aux questions de Alain Finkielkraut et débattait avec Sylvie Goulard.


"L'Europe à 28 est un magma d'impuissance conjuguée"
repliques.mp3 France Culture - Répliques  (48.39 Mo)

Verbatim express :

  • La raison du désamour à l'égard de l'Europe est simple. On a bâti un mythe salvateur. Ceux qui se souviennent des conditions dans lesquelles a été approuvé le traité de Maastricht savent qu'on a identifié l'Europe à ce que j'appelle les « 3P » : la prospérité, la puissance, la paix.
  • L’Europe devait regonfler la croissance, réduire le chômage. L'euro devait concurrencer le dollar, voire s'y substituer. Rien de tout cela n'est au rendez-vous. Et la paix en Europe, nous la devons pour l'essentiel à l'arme thermonucléaire.
  • Nous voyons un chômage de masse, une stagnation économique prolongée, une désindustrialisation continue, le déclin de l'Europe. Sa voix est inaudible dans les grandes affaires du monde.
  • La démocratie ne trouve pas non plus son compte dans l'édifice européen actuel, parce que la démocratie vit dans les nations. L'Europe qu'on nous a construit est une Europe technocratique. Ses institutions ne répondent devant aucun peuple. La Commission européenne est censée définir l'intérêt général (curieux intérêt général que celui qui ne résulte pas du débat démocratique). La Banque centrale est indépendante, n'a qu'un but: lutter contre une inflation qui a quasiment disparu. La Cour de justice européenne a une jurisprudence qui s'étale sans aucune digue pour la contrarier. Le Parlement européen n'est pas vraiment un parlement, c'est la juxtaposition de la représentation de 28 peuples.
  • On a discrédité les nations à partir de 1945 pour camoufler la manière dont on allait construire l'Europe.

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Mediapart, paru le 29 décembre 2013. Propos recueillis par Lénaig Bredoux et Stéphane Alliès le 17 octobre 2013.


"La gauche semble avoir oublié les leçons des années Jospin"
Mediapart : Dans votre livre, vous partez de la guerre de 14-18 pour alerter sur la possibilité d’une nouvelle catastrophe européenne – un intertitre pose même la question d’un « nouvel avant-14 ». Est-ce une façon de faire un parallèle avec une volonté de domination allemande sur l'Europe ?
Jean-Pierre Chevènement : Je compare deux mondialisations libérales. Ce qui me paraît original dans cet ouvrage, c’est la théorie de l’hegemon que j'y développe : un marché libéral ne se soutient pas sans une puissance hégémonique. Au XIXe siècle, c’est la Grande-Bretagne, avec une puissance montante jusqu’à 1914, qui est l’Allemagne. Depuis 1945, la mondialisation est sous l’égide des États-Unis.

La deuxième mondialisation va plus vite que la première, mais il y a la même modification dans la hiérarchie des puissances – avec les pays émergents. Bien que nous soyons dans des périodes différentes, il faut y être très attentif. La première a conduit à la Première Guerre mondiale, qui fut la boîte de Pandore d’où s’échappent tous les démons du « court XXe siècle », selon l’expression d’Eric Hobsbawn.

Car la guerre de 1914-1918 est en réalité une guerre de 30 ans, qui se termine en 1945. Non pas que je veuille assimiler la Deuxième et la Première guerre mondiale, mais on peut dire que, d’une certaine manière, la Deuxième a été une surenchère du pangermanisme sur la défaite de 1918. En 1914, c’est déjà l’Allemagne qui déclenche la guerre pour desserrer ce qu’elle perçoit comme un encerclement par la France et la Russie.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "Parcours européen" sur Fréquence protestante, samedi 21 décembre. Il répondait aux questions de Thomas Ferenczi.


Russie, Ukraine : "Il faut se méfier des idées toutes faites"
16h15_parcours_europeen_tf___21_12_13_mp2.mp3 Fréquence protestante - Parcours européen  (10.25 Mo)

Verbatim express :

Critique des résultats de 70 années de construction européenne
  • On a parlé à propos des deux guerres mondiales d'une guerre de trente ans (1914-1945). Cela fait donc 70 ans que ces guerres mondiales, qui ont largement détruit l'Europe, se sont terminées. 70 années de construction européenne, mais sur la base de principes qu'il faudrait peut-être mettre en doute.
  • On a prétendu construire l'Europe sur le marché. Et c'est devenu la concurrence pure et parfaite, administrée par la Commission européenne. On a prétendu construire l'Europe à l'ombre de la tutelle américaine, c'est l'OTAN. Enfin, on a construit l'Europe à partir d'une certaine marginalisation des nations, c'est la méthode Monnet.
  • Les Parlements nationaux ont le sentiment qu'il ne leur revient plus que d'appliquer les directives de la Commission. Cette Europe est en définitive extrêmement technocratique, et peu démocratique.
  • Les promesses initiales de l'Europe, répétées par exemple à l'occasion du référendum sur le traité de Maastricht, ne se sont pas réalisées. La prospérité ? Nous avons un taux de chômage supérieur à 12%. L'Europe puissance ? En réalité, l'euro qui devait quasiment détrôner le dollar perd du terrain dans les réserves des banques centrales à l'échelle mondiale. Et on voit bien que la puissance de l'Europe est factice, qu'elle n'a pas vraiment son mot à dire, par exemple au Proche-Orient.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "Pluriel" sur Radio Orient, vendredi 20 décembre 2013. Il répondait aux questions de Loïc Barrière.


"Tous les peuples ont le droit de maîtriser leur destin"
pluriel_jean_pierre_chevenement_20122013.mp3 Radio Orient - Pluriel  (41.27 Mo)

Verbatim express :

Leçons du XXe siècle
  • Le déclin de l'Europe n'est pas seulement le fait des deux guerres mondiales : c'est également la conséquence de la méthode employée pour construire l'Europe, la méthode Monnet, qui marginalise les nations.
  • Pour discréditer les nations, on prétend qu'elles sont à l'origine de la Première Guerre mondiale. Je combats cette thèse : je pense que les peuples étaient pacifiques, ne voulaient pas la guerre, que celle-ci résulte, au niveau de ses causes profondes, dans la première mondialisation libérale, et au niveau de son déclenchement immédiat, par les erreurs des élites du deuxième Reich allemand.
  • En comparant les deux mondialisations, je montre qu'elles aboutissent, l'une et l'autre, à une modification très importante de la hiérarchie des puissances. La première voit la montée de l'Allemagne impériale, la seconde, celle de la Chine, dont le PNB a décuplé en l'espace de vingt ans, à tel point qu'il va rattraper celui des États-Unis dans quelques années.
  • Il faut avoir une vue de ce que sera le XXIe siècle, et éviter autant que possible de reproduire les erreurs dans la deuxième mondialisation qui ont été commises dans la première.
  • Les peuples ne sont pas responsables des erreurs commises par leurs dirigeants.

    La situation géopolitique au Moyen-Orient
  • Je pense qu'il faut toujours bien examiner la réalité des faits allégués pour faire la guerre, qui peuvent être de simples prétextes, comme c'était le cas des armes de destruction massive en Irak, en 2003.
  • Il faut toujours regarder aussi s'il y a une proportion entre la cause alléguée et la guerre qui va être faite, ou s'il n'y a pas au contraire une disproportion manifeste, un refus d'emblée de la diplomatie, qui fait qu'on va ouvrir les portes de la guerre, et en même temps une boîte de Pandore dont on ne rattrapera pas les monstres qui s'en sont échappés.
  • La guerre d'Irak a ouvert la voie à l'Iran et à Al-Qaïda dans la région. Ce n'était peut-être pas l'objectif qui était recherché !

Jean-Pierre Chevènement était auditionné par la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale, mercredi 18 décembre 2013, en tant que représentant spécial pour la diplomatie économique avec la Russie. La vidéo de son intervention, et ses réponses aux questions posées par les députés, est disponible ci-dessous.



le 23 Décembre 2013 à 07:13 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'Institut Diderot mardi 3 décembre 2013, lors d'une conférence intitulée "L'avenir de la mondialisation". Il est revenu sur son livre "1914-2014 : l'Europe sortie de l'histoire ?" puis a répondu aux questions de la salle.


Première partie ci-dessus de la conférence donnée par Jean-Pierre Chevènement à l'Institut Diderot.
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