Monsieur Sarkozy commet une grave faute en prônant « le ni-ni » au second tour des élections départementales entre les candidats du Front National et les candidats de gauche.

Je suis d’autant plus choqué que M. Sarkozy avait manifesté, il y a peu de semaines, l’intention de rebaptiser l’UMP de la seule épithète « Les Républicains », prétention en elle-même déjà très choquante.

Comment en effet un parti pourrait-il s’approprier, sans autre précision, la République qui, par définition, est la chose de tous ? Et comment M. Sarkozy peut-il renvoyer dos à dos l’extrême droite, de quelque façon qu’elle se maquille, et la gauche qui structure le paysage politique français depuis 1791, c’est-à-dire depuis plus de deux siècles ?

J’en appelle aux électrices et aux électeurs pour que dimanche 29 mars il fassent aller de pair la République et l’exigence qu’elle comporte.

Intervention de Jean-Pierre Chevènement à la conférence organisée par l'Association France - Grande-Bretagne, mardi 10 mars 2015.


I – Deux nations dont le sort a été longtemps étroitement mêlé.

1. On ne sait si la France a conquis l’Angleterre en 1066. Certains le croient : ce sont les Français. Pour les Anglais, ce sont les Normands mais ceux-ci s’étaient, après un siècle et demi, complètement francisés (Ces sauvageons avaient construit les abbayes de Jumièges, de St Wandrille et tissé la Tapisserie de Bayeux !

Les souverains britanniques sont restés longtemps rois de France mais ce sont les Plantagenet qui n’étaient pas normands mais d’Anjou. Grâce à Aliénor d’Aquitaine ils ont pu soutenir, jusqu’au XVe siècle, plus que l’idée : la réalité d’un Royaume unique, que le Channel traversait, comme la Seine traverse Paris.
L’attentat terroriste du musée du Bardo n’a qu’un objectif : casser le développement réussi de la démocratie tunisienne, et l’espoir que celle-ci représente pour le monde arabe tout entier.

La France doit prendre la tête d’un mouvement de solidarité de toutes les démocraties à l’égard de la Tunisie blessée.

Blessée mais toujours debout ! Tous les démocrates de par le monde se reconnaissent dans le combat du peuple tunisien pour pouvoir construire librement son avenir, à l’abri des chantages de la terreur.

Intervention de Jean-Pierre Chevènement au colloque "L'Après-janvier : plus que jamais la République laïque", organisé par le "Comité laïcité et République", samedi 14 mars 2015.


Les attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 à Paris comportent une leçon essentielle : ils illustrent a contrario la pertinence de l’idéal laïc pour nous aider à relever le défi.


I - La laïcité n’est pas tournée contre les religions.

Définition de la laïcité : c’est la croyance en la raison naturelle et en la capacité des citoyens (formés par l’Ecole de la République) à s’entendre sur une idée du bien commun  (« Res Publica »), dans un espace public soustrait à l’empire des dogmes.

La laïcité n’est pas tournée contre les religions ; il y a une déontologie de l’Ecole laïque qu’on trouve dans la lettre de Jules Ferry aux instituteurs. Ne pas confondre laïcité à l’Ecole et liberté d’expression dans l’espace public. La seule limite à cette liberté c’est le refus de l’appel à la haine. Mais un professeur de dessin, à l’Ecole publique, ne peut caricaturer Mahomet.

Manifestation du 11 janvier 2015 :

Ce que signifie « Je suis Charlie » : je n’admets pas qu’on porte atteinte à la liberté d’expression » et non « Je suis sur la ligne éditoriale de Charlie ». Encore moins « Je suis contre l’Islam ».

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Public Sénat, samedi 28 février 2014. Il répondait aux questions de Nora Hammadi et débattait avec Marie-Monique Robin, Pierre Conesa et François-Bernard Huyghe.


Verbatim express :
Partie 1

  • Il faut distinguer deux périodes concernant la torture. Il y a la période de la guerre d'Algérie, où des officiers qui avaient perdu la guerre en Indochine, s'étaient jurés de ne pas la perdre en Algérie, et étaient prêts à utiliser tous les moyens. Ces colonels avaient théorisé une guerre contre-insurrectionnelle, et ce sont eux qui étaient derrière le putsch des généraux du 22 avril 1961. Mais il me semble qu'on ne peut pas imputer aux gouvernements français toutes ces dérives.
  • La deuxième période, c'est celle qui suit les Attentats du 11 septembre, où les Américains s'avisent qu'il y a une pratique française pendant la Guerre d'Algérie, dont ils pourraient s'inspirer. Je dis cela pour que l'on ne considère pas qu'il y ait un continuum. Je rappelle quand même que le général de Gaulle a dû faire face aux complots de ses officiers en 1961.
  • Le Patrioct Act a été voté dans le mois qui a suivi les Attentats. Ensuite, c'est une affaire d'application. Je pense que la France ne savait pas grand chose. Je rappelle que nous avions désapprouvés l'invasion de l'Irak.
  • La question de la torture est tranchée historiquement, et a tous points de vue. Elle a fait la preuve de son inefficacité.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France 5, samedi 28 février 2015. Il répondait aux questions de Franz-Olivier Giesbert et des chroniqueurs de l'émission "Les Grandes Questions".


Verbatim :

  • La République est un combat. On peut décrire le monde tel qu'il est, c'est à dire chaotique : crise économique, terrorisme, montée du Front National... Mais les valeurs républicaines sont d'abord des exigences. Ce que nous voyons doit nous conduire à offrir, notamment aux jeunes générations, des repères solides, clairs, de façon à pouvoir affronter victorieusement les différents problèmes.
  • Les repères de la République sont plus solides qu'on ne le croît. Prenons la liberté d'expression : qui pensait que le peuple français se mobiliserait comme il l'a fait, le 11 janvier ? Cela montre que les valeurs républicaines sont profondément ancrées dans le peuple français.
  • La laïcité est un concept tout à fait d'avant-garde. Elle n'est pas affirmée avec assez de clarté. C'est l'espace commun dans lequel tous les hommes, indépendamment des révélations auxquelles ils croient, peuvent débattre à la lumière de la raison naturelle.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Europe 1, jeudi 12 février 2015. Il répondait aux questions de Patrick Roger, Catherine Nay, Olivier Duhamel et Serge July.


Verbatim

Partie 1

  • L'accord de Minsk 2 est une victoire du bon sens. C'est aussi une victoire de François Hollande, qui avait entrepris de longue date une sorte de médiation dans cette affaire.
  • Je m'étais rendu en Russie, au début du mois de mai 2014, pour rencontrer Vladimir Poutine, à la demande de François Hollande, avec une lettre de sa part que j'ai transmise à Vladimir Poutine. Nous avons eu un long entretien, en tête à tête, pour essayer de débroussailler cette question difficile, qu'on aurait pu éviter.
  • La crise ukrainienne est très largement née d'un mal-entendu. Dans le cadre du Partenariat oriental, l'UE a négocié avec l'Ukraine un accord d'association, c'est à dire de libre-échange, en « oubliant » qu'il y avait déjà un libre-échange entre la Russie et l'Ukraine, que ces deux économies étaient très intriquées, et que tout cela allait poser beaucoup de problèmes compte tenu de la situation financière difficile de l'Ukraine. Poutine m'a dit qu'il était allé en janvier 2014 à Bruxelles, pour demander à voir M. Barrosso, et puis d'autres, et on lui a répondu : « Mais cette affaire ne vous regarde pas ». Et je vais vous rapporter quelque chose qui vous surprendra, ce qu'on lui a répondu, c'est : « Allez vous faire foutre ! ». « L'Ukraine est un pays souverain, vous n'avez absolument rien à voir dans la négociation d'un accord d'association entre l'UE et l'Ukraine ».
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