Projet d'intervention en séance du sénateur Chevènement lors du débat sur l'avenir des sous-traitants du secteur automobile, jeudi 26 mars 2009 (seul le prononcé fait foi).
(L'intervention de Jean-Pierre Chevènement commence à 73min et 25 secondes et finit à 81min et 30 secondes)
L’industrie automobile connait la plus grave crise de son Histoire. Le marché des voitures particulières en France a marqué une baisse de 13% en février avec notamment PSA, qui chute violemment, de 20%. Ma région, la Franche-Comté où bat le cœur industriel de Peugeot, à Sochaux mais aussi dans toute l’aire urbaine de Belfort-Montbéliard, est particulièrement touchée. Les contrats à durée déterminée ne sont plus renouvelés. Les intérimaires se retrouvent au chômage. L’usine de Sochaux a connu un chômage technique prolongé. Les équipementiers tournent au ralenti. Certains sont en liquidation judiciaire, comme Rencast à Delle, filiale du groupe de fonderie italien Zen, ou attendent une reprise problématique comme Sonas à Beaucourt, Wagon à Fontaine, Key-Plastic à Voujeaucourt. En résulte une immense inquiétude. La remontée du chômage témoigne de difficultés sociales grandissantes. Les Etats, contrairement à la Commission européenne, ont réagi en général avec vigueur mais sera ce suffisant ? Je pense d’abord au plan américain de relance du secteur automobile. En France, le 9 février, le Président de la République a annoncé l’octroi d’un prêt de 6 milliards d’euros à un taux de 6 % sur une durée de cinq ans aux deux constructeurs automobiles PSA Peugeot et Renault afin de leur permettre de financer des projets stratégiques en France et de soutenir à juste titre, à travers notamment les pôles de compétitivité, des programmes de véhicules propres. L’offre de véhicules doit anticiper sur la nécessité de voitures plus économiques et de moteurs électriques. En contrepartie de ces aides, qui, pour l’essentiel répondent à l’urgence, les constructeurs auraient dû prendre un engagement sur l’emploi et sur la pérennité des sites d’assemblage en France.
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Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 26 Mars 2009 à 11:12
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Projet d'intervention en séance du sénateur Chevènement lors du débat relatif à la déclaration du Gouvernement sur la politique étrangère de la France, mercredi 25 mars 2009 (seul le prononcé fait foi).
(L'intervention de Jean-Pierre Chevènement commence à 118min et 50 secondes et finit à 128min et 35 secondes)
Le Président de la République a justifié sa décision de réintégrer les structures militaires de l’OTAN par l’évolution du contexte stratégique depuis 1966. A l’époque, le général de Gaulle craignait que la doctrine américaine de la « riposte graduée » fît de la France un champ de bataille alors même que ses intérêts directs n’auraient pas été directement engagés. Mais il craignait aussi que nous ne fussions entraînés dans des guerres qui ne seraient pas les nôtres, ainsi la guerre du Vietnam qu’il fustigea à la même époque dans son discours de Phnom-Penh. Cette éventualité n’a rien perdu de son actualité. Le risque de nouvelles guerres s’est déjà concrétisé, notamment en Irak, et nul ne sait ce qu’il en sera demain, au Proche Orient, en Iran, au Pakistan, dans le Caucase ou en Asie de l’Est. Le Président de la République a évoqué, en reprenant les analyses du livre blanc sur la Défense, l’apparition de « nouvelles menaces » liées à la mondialisation, « facteur d’instabilité et incertitude stratégique ». Concept flou surtout qui ne décrit aucune logique claire mais énonce seulement la multiplicité des phénomènes contradictoires qui caractérisent la scène internationale contemporaine. Cette analyse néglige les Etats et l’évolution de la géographie de la puissance. La crise actuelle – crise financière et économique mais aussi enlisement militaire américain en Irak et en Afghanistan – manifeste que les Etats-Unis ne sont plus en mesure de dominer seuls le reste de la planète et peut-être même de le dominer du tout. La montée de pays milliardaires en hommes, comme la Chine et l’Inde, mais aussi le retour de la Russie et plus généralement d’anciennes nations ou le surgissement de puissances émergentes, structurera le paysage stratégique beaucoup plus que le concept-valise de « mondialisation ».
Le soutien apporté par avance à M. Barroso, non seulement par les libéraux du PPE (parti politique européen), mais aussi par des gouvernements socialistes comme ceux de MM. Gordon Brown et Zapatero, démontre, même pour ceux qui ont des yeux pour ne pas voir, le simulacre complet que constituent les élections européennes du 7 juin prochain.
On s’étonne que 43 % des électeurs français, en 2004, aient encore jugé utile de se déplacer à l’occasion d’un scrutin qui offre moins que jamais la possibilité de redresser le cours de la construction européenne. Carnet de Jean-Pierre ChevènementJe maintiens, en dehors de toute volonté polémique, et contrairement à ce qu’affirme L’Humanité (*), que les organisations regroupées au sein du « Front de gauche » n’ont pas voulu d’un accord acceptable par le Mouvement Républicain et Citoyen.
Après quatre semaines de discussions épuisantes sur trois textes successifs qui ont été soumis par Francis Parny et que Sami Naïr et moi-même avons cherché à amender, la discussion a achoppé sur quatre points dont l’un est évidemment essentiel : la souveraineté nationale parce qu’elle donne un point d’appui pour redresser la construction européenne.
Les autres points (1. refus d’employer le mot « croissance » même assorti des épithètes « social et écologique » ; 2. refus d’accepter l’expression « l’exigence républicaine » ; et enfin 3. exigence d’une régularisation de tous les sans papiers, en dehors de tout critère d’intégration et même « dans le cadre d’une stratégie de codéveloppement »), ont révélé que nos interlocuteurs n’avaient pas la volonté d’aboutir. Nous étions prêts à renoncer à l’expression « souveraineté nationale » à condition que fût pris en compte l’amendement suivant : « On ne construira pas l’Europe sans et à plus forte raison contre les nations qui sont le cadre privilégié [ou premier] de l’expression démocratique et de la solidarité ». Cette demande a été rejetée. Nos interlocuteurs ont allégué une « souveraineté européenne » qui n’existe pas, ou évoqué une « assemblée constituante européenne » dont la réunion n’est pas à l’ordre du jour. La composition des listes n’a été abordée qu’à la fin. Nous demandions quinze candidats titulaires sur soixante-neuf. Nos partenaires de négociation nous ont offert neuf candidats titulaires et suppléants sur un total de cent trente huit (69+69). Il n’est pas besoin d’en rajouter. Un ralliement piteux n’eût été conforme ni à notre identité ni à notre dignité. Le but poursuivi par nos interlocuteurs était de « plumer la volaille républicaine » et non de se donner les moyens de redresser la construction européenne en s’appuyant sur la volonté des peuples, à commencer par le nôtre. Je le regrette profondément. D’autres échéances se présenteront. (*) cf. l'article de l'édition du 24 mars 2009.
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élections européennes
Le musée d'Art et d'Histoire de Belfort présente jusqu'à la fin du mois de mai les principaux cadeaux qu'a reçus Jean-Pierre Chevènement entre 1988 et 1991, lorsqu'il était ministre de la Défense.
France 3 a déjà consacré un reportage vidéo à l'exposition.
Programme des animations : -Visites commentées* de l’exposition (uniquement sur inscription) Tous les vendredis de 16 h à 17 h (sous réserve d'un minimum de 5 personnes) Renseignements et inscriptions : 03 84 54 25 51 -Conférence : « Le cadeau protocolaire à travers les collections du musée du Septennat de Château-Chinon » par François Martin, Conservateur départemental des Musées de la Nièvre et directeur du musée du Septennat à Château-Chinon. Mardi 21 Avril 2009 à 18h - Lieu : Musée d’histoire / Citadelle - Entrée libre -Public scolaire : Visites commentées et Circuits pédagogiques* (pour les écoles, collèges, lycées et universités) -Ouvert tous les jours sauf le mardi Du 20 au 31 mars de 10h à 12h et de 14h à 17h Du 1er avril au 31 mai 2009 de 10h à 12h et de 14h à 18h *Renseignements et inscriptions Tél. 03 84 54 26 42 /jmarche@mairie-belfort.fr Le catalogue de l'exposition est disponible ci-dessous au format PDF. ActualitésRésolution adoptée par le Conseil National du Mouvement Républicain et Citoyen, dimanche 22 mars 2009.
La gauche, toute la gauche, a aujourd’hui la responsabilité historique d’apporter une réponse à la crise sans précédent qui frappe et frappera demain encore plus fort, crise historique du capitalisme, résultant elle-même d’une déréglementation généralisée engagée sous l’impulsion des Etats-Unis et dont l’Europe libérale a été depuis vingt-cinq ans le relais.
Le Mouvement Républicain et Citoyen a recherché loyalement un accord avec l’ensemble des forces de gauche pour redresser la construction européenne sur une base de projets, répondant aux besoins et aux aspirations des peuples à partir des nations, cadres premiers de la démocratie, d’une puissance publique réhabilitée, adossée à une citoyenneté relevée, dans la perspective d’un monde multipolaire régi par le Droit. Le Parti socialiste s’est montré d’abord préoccupé de surmonter ses propres divisions intérieures. Quant aux organisations politiques regroupées au sein du « Front de gauche », elles n’ont pas voulu d’un accord acceptable par le Mouvement Républicain et Citoyen. Le Conseil National réuni le 22 mars au Kremlin Bicêtre a constaté que les négociations engagées avec ces organisations achoppent sur une divergence de fond quant à la manière de redresser la construction européenne. Agenda et médiasPoursuite du cycle de colloques de la Fondation Res Publica lundi 30 mars 2009 à 18h à l’Assemblée Nationale (126 rue de l’Université, 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
Avec la participation de :
Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénar pendant le débat sur la réforme des collectivités territoriales, mercredi 18 mars 2009.
La République avait fondé son organisation territoriale sur les départements et sur les communes. Le rapport au Président de la République du Comité Balladur privilégie clairement, je le cite, « la bipolarisation des institutions locales au profit de la région et de l’intercommunalité ». Cette rupture avec le modèle républicain correspond au projet d’une « Europe des régions », plus ou moins inspiré du modèle des Länder allemands.
I – Commençons par les communes Dans la forme, la compétence générale de nos 36.600 communes sera certes préservée mais, pour les investissements les plus significatifs, elles ne pourront guère l’exercer : en effet, les régions et les départements cantonnés dans des compétences spéciales, définies par la loi, pourront plus difficilement les aider. 1. Le système des financements croisés a été désigné par le Président de la République et par le Comité Balladur comme « le pelé, le galeux d’où vient tout le mal ». Je voudrais dénoncer cette idée reçue. D’abord les financements croisés ont été voulus par l’Etat à travers les contrats de plan. On ne peut vouloir une chose et son contraire. L’Etat continue d’ailleurs à solliciter les différents niveaux des collectivités pour le financement des lignes TGV nouvelles. Sans financements croisés, il n’y aurait pas eu de plan « Universités 2000 » et de modernisation de nos locaux universitaires. Et je connais beaucoup de projets de gymnases et de salles polyvalentes dans nos communes qui n’auraient pu aboutir sans les « financements croisés ». L’abolition de la compétence générale des régions et des départements bridera inévitablement l’élan de la décentralisation. Tel est d’ailleurs bien l’objectif affirmé par le Président de la République, le 5 mars dernier, je le cite : « faire des économies sur les dépenses ». Mais est-il bien raisonnable, au moment où on parle de « relance », de vouloir casser l’investissement des collectivités locales qui représente les trois-quarts de l’investissement public ? Cette réforme de notre organisation territoriale dont l’esprit contrarie celui de la décentralisation est inopportune en période de crise. (l'intégralité de l'intervention de Jean-Pierre Chevènement en vidéo) |
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