Entretien de Jean-Pierre Chevènement à BFM TV, dimanche 6 novembre 2011. Il répondait aux questions de Stéphanie de Muru et Rachid M’Barki.


Verbatim

  • A propos des commentaires d'Alain Juppé sur sa candidature : J'ai beaucoup de considération pour Alain Juppé mais il ferait mieux de s’intéresser au fond des choses plutôt que de prôner un fédéralisme illusoire comme je l'ai entendu faire. Car, aujourd'hui, le fédéralisme qu'on veut nous imposer est coercitif, c'est un espace disciplinaire. C'est ce que Nicolas Sarkozy appelle la « règle d'or », qu'il veut insérer dans la constitution. Moi j'appelle ça la règle d'airain. C'est le début de la fin de la souveraineté de la France.
  • Je vois la crise de la monnaie unique, que j'ai combattue il y 20 ans alors qu'elle était soutenue par la quasi totalité des leaders de gauche ou de droite et notamment par M. Sarkozy ou M. Hollande. Cette crise n'éclate pas par hasard. C'est le vice constitutif de la monnaie unique qui est la cause du drame à venir. On a juxtaposé 17 pays tellement différents.
  • Après la Grèce c'est au tour de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal et pourquoi pas, hélas, de la France.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 6 Novembre 2011 à 15:32 | Permalien | Commentaires (7)

Déclaration de Jean-Pierre Chevènement, 5 novembre 2011.
Une monnaie moins chère ; une Europe de la croissance plutôt que de la stagnation ; préserver notre souveraineté budgétaire et fiscale, sauvegarder notre indépendance en matière énergétique, de défense et de politique extérieure ; redresser l’Europe : construire une Europe européenne qui soit un pôle dans le monde multipolaire de demain.


1. Tout au long de cette année, j’ai beaucoup réfléchi et écouté. J’ai décidé d’être candidat à la présidence de la République en 2012, comme je l’avais annoncé, « pour faire bouger les lignes ». Pour mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qui sont devant elles.

2. Nous sommes en effet à la veille de très fortes secousses. Avec la crise de l’euro, l’Europe se trouve dans l’œil du cyclone.

3. Ceux qui nous dirigent ou qui aspirent à le faire, pas plus que nos gouvernants de 1940, ne se sont préparés à y faire face. Or, dans cette période de tempêtes, il faudra maintenir le cap des intérêts de la France et de la République, qu’ils ont souvent perdu de vue depuis longtemps (cf.8). C’est pourquoi je suis candidat, pour aider à trouver un chemin.

4. La crise de la monnaie unique a, en effet, sa cause dans la monnaie unique elle-même, que nos dirigeants ont soutenue tous ensemble, à Maastricht, il y a vingt ans. L’erreur du traité que j’ai combattu a consisté à vouloir transférer à un aréopage de banquiers irresponsables la souveraineté monétaire de dix-sept pays très différents par leurs structures économiques, leurs langues, leurs cultures et leurs options politiques. Or, au lieu de converger, leurs économies ont divergé. L’écart s’est creusé entre l’Allemagne industrielle et excédentaire au Nord et les pays du Sud de l’Europe déficitaires et en voie de désindustrialisation rapide. La monnaie unique était censée unir. Elle divise. Les politiques de rigueur conjuguées conduisent à une récession généralisée.

5. Le sommet de Bruxelles n’a rien réglé. Il n’a posé que des rustines. Les ressources disponibles du Fonds européen de solidarité financière sont insuffisantes : 250 milliards face aux 3 400 milliards de dettes des cinq pays « sous tension ». Cette insuffisance ouvre la voie à l’ingérence extérieure. Après la Grèce, qui renâcle devant sa mise en tutelle, c’est le tour de l’Italie d’être attaquée et mise sous le contrôle du FMI. La rigueur s’impose par diktat. Au sommet du G20, à Cannes, la crise de l’euro a occulté le reste : la réforme du système monétaire international n’a pas progressé.

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J'aimerais être sûr que les restrictions budgétaires ne mettent pas un jour en cause notre dissuasion nucléaire. C'en serait fait alors de l'indépendance stratégique de la France et au delà d'une Europe européenne dont j'ai toujours soutenu la perspective.


Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 6 Novembre 2011 à 14:05 | Permalien | Commentaires (2)

Jean-Pierre Chevènement a annoncé officiellement sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 lors du 20h de France 2, samedi 5 novembre 2011. Il répondait aux questions de Laurent Delahousse.


  • A propos de la crise : Je suis un de ceux, avec le regretté Philippe Seguin, qui ont combattu le traité de Maastricht, la monnaie unique. Le vice est dans la monnaie unique car elle a juxtaposé 17 pays très différents par leurs structures économiques, leur langue, leur culture, leurs options politiques. Les écarts se sont creusés : l'Allemagne excédentaire, industrielle au nord et les pays d'Europe du sud, déficitaires, en voie de désindustrialisation.
  • Il y a des courants républicains très différents qui, sans se dire ouvertement chevènementistes, défendent des idées proches de miennes et je salue le progrès des idées d'Arnaud Montebourg au sein du PS.
  • A propos de sa non-participation aux primaires socialistes : Je me serais mis à la merci du résultat donc d'une ligne politique qui n'est pas la mienne.
  • Je pense qu'il y a deux solutions à la crise actuelle : soit on renforce la Banque centrale européenne et alors on peut garder la monnaie unique, soit on ne peut pas car l'Allemagne s'y refuse et il faut envisager la mutation de la monnaie unique en une monnaie commune.
  • J'ai beaucoup réfléchi et j'ai décidé de me porter candidat pour faire bouger les lignes c'est à dire pour mettre la gauche et la France à la hauteur des défis. Nous sommes dans l’œil du cyclone.

Rédigé par Chevenement.fr le 6 Novembre 2011 à 00:44 | Permalien | Commentaires (17)

Agenda et médias



Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien / Aujourd'hui en France, dimanche 6 novembre 2011.


"Je suis un candidat patriote"
Jean-Pierre Chevènement a officialisé ce samedi soir au journal télévisé de France 2 sa candidature à l'élection présidentielle de 2012. Dans une interview au «Parisien» - «Aujourd'hui en France», l'ancien ministre, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), dessine les axes de sa future campagne.

Le Parisien: Vous êtes donc candidat ?
Jean-Pierre Chevènement
: Oui. J’ai beaucoup réfléchi, écouté. Et je suis candidat à l’élection présidentielle pour faire bouger les lignes. Ma candidature se veut pédagogique à l’égard des citoyens mais aussi des autres candidats. Ceux qui nous dirigent ne sont malheureusement pas préparés à faire face aux secousses très fortes qui sont devant nous.

La crise que traverse le pays a-t-elle été l’élément déclencheur ?
Assurément car cette crise est sous- analysée. Voilà vingt ans, j’ai pris position contre le traité de Maastricht que tous ceux qui nous dirigent ont soutenu. Le vice est dans la conception de la monnaie unique : on ne peut pas transférer la souveraineté monétaire de 17 pays très différents par leurs structures économiques, leurs langues et leurs options politiques à un aréopage de banquiers centraux, irresponsables et obnubilés par l’inflation. Après hier, le défaut partiel de la Grèce, aujourd’hui l’Italie, demain l’Espagne, ce qui nous menace, c’est une récession généralisée ! Nicolas Sarkozy ne nous offre qu’une austérité à perte de vue : son horizon est le maintien du triple A . La souveraineté populaire a été transférée aux agences de notation ! Quant à François Hollande, il promet de réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2013 sans remettre en cause la logique actuelle de la monnaie unique. Pour sortir de l’impasse, la solution consiste à donner à la Banque centrale européenne les mêmes prérogatives que la Banque centrale américaine afin qu’en rachetant les titres de dette des Etats, elle puisse casser la spéculation et doper la croissance.

Etes-vous le candidat de la fin de l’euro ?
L’abandon de la monnaie unique au profit d’une monnaie commune n’est pas un tabou pour moi, si l’Allemagne persiste dans son refus d’étendre les missions de la Banque centrale. La monnaie unique, qui méconnaît les réalités nationales, a creusé un gouffre entre une Allemagne industrielle et excédentaire et les économies du sud de l’Europe, déficitaires et en voie de désindustrialisation. Si la Grèce et surtout l’Italie devaient un jour faire défaut, ce serait le début d’un processus de dissociation de la monnaie unique. Il faudrait alors préparer le passage le plus harmonieux possible de la monnaie unique à une monnaie commune. Celle-ci utilisable dans les échanges extérieurs coexisterait avec des monnaies nationales réservées aux transactions intérieures.

Le site de campagne de Jean-Pierre Chevènement est accessible à l'adresse suivante : www.chevenement2012.fr.


Chevenement2012.fr: la campagne en ligne est lancée
Le site de campagne de Jean-Pierre Chevènement est accessible à l'adresse suivante : www.chevenement2012.fr.

Vous pouvez faire connaître le site autour de vous en utilisant les boutons de partage sur les réseaux sociaux.

Enfin, vous pouvez afficher votre soutien à la candidature de Jean-Pierre Chevènement sur votre profil Facebook ou Twitter en ajoutant le badge accessible ici.
Mots-clés : 2012 netcampagne

Rédigé par Chevenement.fr le 5 Novembre 2011 à 20:37 | Permalien | Commentaires (4)

Jean-Pierre Chevènement est l'invité du 20h de France 2, présenté par Laurent Delahousse, samedi 5 novembre.


Jean-Pierre Chevènement au journal de 20h de France 2 samedi 5 novembre
L'entretien sera podcasté sur le blog.
Mots-clés : 2012 france2

Rédigé par Chevenement.fr le 4 Novembre 2011 à 11:40 | Permalien | Commentaires (6)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Est républicain, vendredi 4 novembre 2011.


"Il faut consulter les peuples"
L'Est républicain: La Grèce est-elle la plaie de l’Europe ?
Jean-Pierre Chevènement: L’arbre grec ne doit pas cacher la forêt de l’euro. Il y aura d’autres maillons faibles après elle. Le cas de la Grèce illustre surtout la difficulté d’appliquer des politiques d’austérité à des peuples qui n’acceptent pas sans rechigner d’être mis sous tutelle au nom d’un fédéralisme disciplinaire.

Vouloir le consulter par référendum, même si cela ne se fait pas, était-il une bonne solution ?
Sur des sujets aussi essentiels, il n’est pas concevable de ne pas consulter les peuples et d’agir dans leur dos. Sauf, comme le dit Hubert Vedrine, à admettre que nous sommes dans une Europe « post-démocratique ».

Cette consultation peut se faire par référendum, mais aussi passer par un vote du Parlement. Il arrive que le vote d’un Parlement annule le résultat d’un référendum…
Oui et c’est scandaleux ! Ce n’est pas comme ça qu’on fait avancer l’Europe. Le traité de Lisbonne était inadéquat, il n’a donc pu en rien éviter la crise.

Rédigé par Chevenement.fr le 4 Novembre 2011 à 11:37 | Permalien | Commentaires (2)
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