Je sens depuis une dizaine de jours l’électorat populaire qui bouge en faveur de Ségolène Royal.
Les réticences qui se manifestaient, moins sur sa personne d’ailleurs que sur le fond de ses propositions et sur les marges de manœuvre disponibles, tombent au fur et à mesure que l’évidence apparaît : Ségolène Royal est le seul vote utile pour le changement.
Cela est particulièrement vrai pour le redressement de la construction européenne. Le discours de Villepinte est assez clair sur ce sujet pour nourrir l’argumentation (réforme des statuts de la Banque Centrale et du pacte de stabilité budgétaire – gouvernement économique de la zone euro – harmonisation fiscale et sociale progressive à l’intérieur de l’Union – prise en compte des aspects sociaux et environnementaux dans les règles du commerce international définies à l’OMC – politique industrielle européenne, etc.). On me fera valoir que l’électorat « bobo » pourrait en partie voter Bayrou mais je doute fort que l’appel de Michel Rocard à une alliance de premier tour avec lui vaille « permission de voter » en sa faveur. Tout cela fait très « politicien » et rime fort peu avec la « posture anti-système » revendiqué par le candidat UDF. Ainsi, comme l’avait d’ailleurs bien vu Ségolène Royal, ce sont les couches populaires qui feront la décision. Ce ne sera pas un vote de classe mais ça y ressemblera. Au soir du premier tour François Bayrou devra se déterminer entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, vers qui lorgnent les députés UDF. Une posture honorable pour François Bayrou serait alors qu’après avoir défini sa position personnelle, il laisse le choix à ses électeurs de se déterminer librement.
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Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 19 Avril 2007 à 13:07
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Jean-Pierre Chevènement est l'invité de BFM Radio jeudi 19 avril à 12h30 pour 20 minutes.
L'émission est podcastée ci-dessous et peut être écoutée sur BFM Radio.
Communiqué de Jean-Pierre Chevènement, mercredi 18 avril 2007.
Ainsi Michel Rocard est tombé du côté où il penchait depuis si longtemps. Réduit à jouer les mouches du coche au sein du Parti socialiste, il se retourne contre lui à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle. François Bayrou a omis de dire quel plat de lentilles figurait au menu du dîner qu’il a offert, hier soir, à Michel Rocard. Tout cela fait bien ringard et François Bayrou en paiera l’addition.
Heureusement, Michel Rocard, que certains médias continuent à faire vivre très au-dessus de ses moyens, ne dispose plus que d’un pistolet à bouchon. Ce qu’il croyait être un SCUD ne peut, en fait, blesser personne. Cette manœuvre, plus inepte encore que dépourvue de loyauté, n’empêchera pas l’immense majorité des électrices et électeurs de gauche et de progrès de voter dimanche Ségolène Royal, seule capable de rassembler sur une perspective de changement véritable. Visite des salariés d'Alstom, meeting commun avec Jean-Pierre Chevènement, paroles de Belfortaines et Belfortains : une vidéo de 8 minutes (Ségolène Royal : «La France des ingénieurs et techniciens...», reportage Fatcat Films).Tous les détails sur l'affiche ci-dessous.Catherine Coutard est candidate aux élections législatives dans la 4ème circonscription de la Drôme.
Lieu de la réunion publique : Salle des Cordeliers.
Henri Bertholet, maire de Romans, et suppléant de Catherine Coutard sera également présent. Visiter le blog de soutien à Catherine Coutard Voir l'album photos de la réunion. Jean-Pierre Chevènement sera sur le marché Davout (Paris 20ème, métro Porte de Montreuil) le mardi 17 avril à 11h15.
Jean-Pierre Chevènement aux côtés de George Pau-Langevin (au centre), candidate aux législatives dans la 21ème circonscription de Paris, et de Jean-Yves Autexier (à gauche).
Voir le billet sur le blog de la candidate. Michel Rocard est fidèle à lui-même en réclamant une alliance, dès avant le premier tour, entre sociaux-démocrates et démocrates-sociaux.
Il entonnait déjà des odes au marché dans les années soixante-dix, alors que les conditions de la mondialisation libérale se mettaient en place. Il fut le chantre du social-libéralisme, avant que celui-ci ne creuse un abîme entre la gauche et les couches populaires.
Toujours à contretemps, Michel Rocard confond l’élection présidentielle avec une discussion programmatique, telle qu’il s’en noue quelquefois entre les deux tours d’une élection municipale. L’erreur de Michel Rocard s’énonce simplement : sur le fond, il ne voit plus de différence substantielle entre François Bayrou et lui-même. Et cela est vrai : sur l’Europe pour ne prendre qu’un seul exemple. Il oublie qu’il y a peut-être dix à douze millions d’électeurs qui, eux, font la différence et ne voteraient pas Bayrou dans l’hypothèse surréaliste qui sous-tend son appel. Celui-ci pourrait passer pour perfide, s’il n’était d’abord inepte. Seule Ségolène Royal a inscrit son programme dans le dépassement du clivage entre le « oui » et le « non », pour une Europe économiquement, monétairement et socialement redressée. C’est cette petite différence qui échappe à Michel Rocard. C’est elle qui fera la décision. |
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