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Communiqué de Jean-Pierre Chevènement : «Michel Rocard est tombé du côté où il penchait depuis si longtemps»


Communiqué de Jean-Pierre Chevènement, mercredi 18 avril 2007.


Ainsi Michel Rocard est tombé du côté où il penchait depuis si longtemps. Réduit à jouer les mouches du coche au sein du Parti socialiste, il se retourne contre lui à trois jours du premier tour de l’élection présidentielle. François Bayrou a omis de dire quel plat de lentilles figurait au menu du dîner qu’il a offert, hier soir, à Michel Rocard. Tout cela fait bien ringard et François Bayrou en paiera l’addition.

Heureusement, Michel Rocard, que certains médias continuent à faire vivre très au-dessus de ses moyens, ne dispose plus que d’un pistolet à bouchon. Ce qu’il croyait être un SCUD ne peut, en fait, blesser personne.

Cette manœuvre, plus inepte encore que dépourvue de loyauté, n’empêchera pas l’immense majorité des électrices et électeurs de gauche et de progrès de voter dimanche Ségolène Royal, seule capable de rassembler sur une perspective de changement véritable.


Rédigé par redaction Chevenement.fr le Mercredi 18 Avril 2007 à 15:20 | Lu 9608 fois



1.Posté par edmund le 18/04/2007 18:31
remarque, que le premier april est déjà passé. Si seulment ségo n'a pas à payer l'addition!!!

2.Posté par Philippe BAUMEL le 18/04/2007 19:40
TRISTE TANDEM
Pauvre Michel Rocard ! Il y a quelque chose d'un peu pathétique dans la démarche de Michel Rocard. A l'instar de certaines stars vieillissantes du show-biz, Michel Rocard soigne ses angoisses existentielles en ponctuant la vie de son parti de sorties abracadabrantes sur la nécessité de la « scission » ou du ralliement à Bayrou. C'est sympathique mais symptomatique aussi ! Michel Rocard fait penser, avec son compère Kouchner, aux deux héros du film Tandem, incarnés par Jean Rochefort et Gérard Jugnot. Plus personne n'écoute Michel Rocard mais, chut ! , il ne faut surtout pas lui dire !
L'histoire de Rocard, c'est l'histoire des échecs d'une certaine gauche qui s'est fourvoyée dans le libéralisme en pensant y trouver la rédemption des dérives totalitaires d'une partie du mouvement ouvrier. Du Rocard gauchiste au Rocard centriste, on retrouve cette haine bien compréhensible du stalinisme. Certes. Rocard pense en fait que les dérives du mouvement ouvrier sont induites par Marx et, d'une certaine manière également, par la Révolution Française. Pour l'ancien animateur du PSU, la rédemption ne peut donc venir que d'une alliance avec les centristes : une réédition de la troisième force ! Balivernes ! Si l'on peut faire crédit à Michel Rocard d'une certaine sincérité et si on peut lui reconnaitre une constance dans ses haines, il convient de s'interroger sur la pertinence stratégique du choix rocardien et sur l'honorabilité du choix tactique qui l'a poussé à attendre cette ultime semaine de campagne pour lever en l'air la crosse quand ses camarades montaient au feu…
Plus simple est le cas Kouchner, qui est très opportunément venu à la rescousse de l'ancien Danube de la Pensée de Conflant-Sainte-Honorine. L'ex-French Doctor voulait affronter Villepin au second tour de l'élection présidentielle… pour des raisons « esthétiques » avait-il fait valoir. Le souci esthétique de Bernard Kouchner n'a d'égal que la dimension éminemment éthique que prend sa collaboration occasionnelle à la revue « Le Meilleur des Mondes », où l'on retrouve d'anciens gauchistes convertis au bushisme. Kouchner refuse de « rejeter en bloc le libéralisme », élégante euphémisation de son adhésion totale aux dogmes néolibéraux. Kouchner se voyait aller pendre son linge à Bagdad ou à la tête de la Banque Mondiale, à défaut il se serait bien vu Ministre d'un « gouvernement d'union nationale » sous la Présidence de Nicolas Sarkozy. Caramba ! Encore raté !
La vérité qui dérange c'est que le peuple de gauche s'est réveillé et que le processus enclenché par Ségolène Royal est totalement étranger aux lubies centristes de Rocard et au tropisme néoconservateur de Kouchner. Il ouvre la voie à une dynamique nouvelle. Les classes populaires mobilisées, on peut sérieusement envisager de battre Nicolas Sarkozy.
N'en déplaise à Michel Rocard, Bernard Kouchner, Claude Allègre ou même Dany-le-Vert, le rôle du Parti Socialiste c'est d'œuvrer à la victoire du socialisme !
Dimanche, nous écrirons une nouvelle page de l'histoire du socialisme… eux, n'auront plus d'encre dans leur stylo !

3.Posté par Elie Arié le 18/04/2007 23:44
Passons sur les cas Kouchner et Allègre, deux types bien mais malheureusement pour eux égarés en politique; il y aurait tout une étude à mener sur l'attraction dévastatrice qu'exerce la politique sur des esprits brillants dans leurs domaines, sur la façon dont "Jupiter rend aveugles ceux qu'il veut perdre", sur les insatisfactions des vies professionnelles réussies qui vont chercher en politique ce qui leur a manqué, sur le narcissisme de certains esprits qu'on croyait immunisés contre l'attrait des facilités que la politique offre malheureusement trop souvent.

Le cas Rocard est plus complexe; esprit brillant, atypique par une fragilité et un sentimentalisme qui (je l'avoue) m'ont séduits depuis le PSU jusqu'à Maastricht car trop rares dans le monde impitoyable de la politique, il pose une question encore plus grave: l'intelligence (indiscutable, dans ce cas particulier) n'est-elle donc d'aucun secours pour aider à se forger des convictions et des valeurs solides? En définitive,n et contrairement au cliché si répandu: de Mitterrand et de Rocard,, n'est-ce pas le second, en fin de comptes, qui se sera montré le plus cynique?

Car l'itinéraire on ne peut plus différent de ces trois hommes (Rocard, Kouchner, Allègre), tous trois d'exception, amène à une conclusion très pessimiste: l'intelligence et la générosité des débuts ne suffisent pas à compenser le narcissisme, et ne constituent en rien une garantie contre la perte de toute conviction, conviction sans laquelle la politique n'existe pas.


4.Posté par rajeev le 19/04/2007 00:18
D'accord avec J.P Chevènement et Philippe Baumel.
Bernard Kouchner agit comme le libéral-social qu'il a toujours été. Opportuniste, il pense aussi se placer au sein d'un futur gouvernement.
Michel Rocard est assez pathétique car, en effet, il ne représente plus grand chose. Je doute donc qu'il influence ceux qui hésitent encore àVoter Ségolène Royal.
Mais le plus gênant réside dans la volonté de nuire à Ségolène Royal. En exhaltant la nation républicaine, en exprimant sa volonté de prendre en compte le vote du 29 mai 2005, en liant les droits et devoirs dans le cadre d'une citoyenneté bien comprise, en réaffirmant le rôle de l'État, en parlant des salaires, Ségolène Royal a dérangé la bien pensance sociale libérale. L'ordre juste substitué à la l'ordre social libéral, voilà ce qui dérange et déclenche ces manoeuvres qui se veulent nuisibles !

5.Posté par Xavier DUMOULIN le 19/04/2007 00:51
Les obscurs desseins de monsieur Rocard : perseverare diabolicum


Nous ne sommes pas superstitieux et ce vendredi 13 ne marquera pas l'histoire d'une tâche indélébile. La déclaration de Michel Rocard ne me surprend pas. Elle est dans la lignée du combat de cette deuxième gauche contre laquelle nous avons toujours ferraillé. Ma mémoire de militant est pleine de ces luttes contre "la gauche américaine". Je me souviens du congrès de Nantes en 1977 et du discours de Michel Rocard sur les deux cultures. Je défendais alors la motion du CERES qui eut un certain écho dans ma section. Et puis vint le congrès de Metz. Alors responsable des étudiants socialistes de Bordeaux, j'ai en mémoire ces débats de fond dans une nouvelle configuration, celle de l'alliance entre le CERES et les mitterrandistes. Pour Rocard, il s'agissait encore de vilipender les jacobinistes et l'Etat contre la société civile, parée de toutes les vertus. La victoire de la stratégie d'union de la gauche en 1981 devait nous donner raison. Et nous pourrions aussi évoquer le rôle de Rocard dans les choix monétaires d'arrimage du franc au SME et ceux de la rigueur qui en découlaient. C'était en 1983. Nous avions eu des débats houleux dans ma fédération socialiste de l'Ain qui devait accueillir cette année là le congrès national; celui de Bourg en Bresse. Ces questions secouaient bien sûr tout le Parti et notamment le secteur entreprise au sein duquel je militais. Michel Rocard, premier ministre de l'époque, fut aussi un ardent préparateur et défenseur de la signature du traité de Maastricht - qui supposait plus tard l'adoption du pacte de stabilité - contre lequel nous fûmes nombreux à nous élever avant de quitter le P.S, qu'il dirigeait alors, pour fonder le Mouvement des Citoyens. Décidément, cet homme intelligent et influent, a toujours été du côté de la gauche qui renonce après son départ du PSU en 1974.

Aujourd'hui de quoi s'agit-il ? La stratégie de rassemblement des forces de gauche au service d'une politique audacieuse visant la réorientation de l'Europe et la conduite d'une nouvelle politique économique et sociale en France, n'a pas la faveur de Michel Rocard, Constant dans son refus d'une politique vraiment alternative à celle des libéraux; il peut en toute bonne conscience déclarer aujourd'hui : "Socialiste et européen depuis toujours, j'affirme que sur les urgences d'aujourd'hui rien d'essentiel ne sépare plus en France les sociaux-démocrates et les démocrates-sociaux, c'est-à-dire les socialistes et les centristes. Sur l'emploi, sur le logement, sur la dette, sur l'éducation, sur l'Europe, nos priorités sont largement les leurs. Sur la société, sur la démocratie, sur les femmes, sur l'intégration, sur la nation, nous partageons les mêmes valeurs." Monsieur Rocard a le droit de penser cela. Mais il ne pense plus en homme de gauche quand il veut entraîner dans ses turpitudes les sociaux libéraux. La réponse de notre candidate est sans appel et c'est dans la clarté qu'elle aborde aujourd'hui cette dernière ligne droite avant le premier tour. Une fois encore Michel Rocard a succombé à la tentation de renoncer à l'essentiel. Une fois encore, à la base, nous sommes appelés à combattre énergiquement ses funestes desseins de toute la force de nos convictions.


6.Posté par Fathi B'. le 19/04/2007 18:15
Rocard

Au fond, pourquoi s'offusquer que Rocard choissise le Centre ? Sont-ils à gauche ?
C'est son droit de soutenir qui il veut. Lui ou Kouchner jouent sur le même registre. Celui de l'ambiguïté et du trouble. Mais pourquoi restent-t-ils adhérents du PS et pourquoi prétendent-il se situer à gauche. Du PSU au PS, en fait, Rocard vote surtout pour Rocard, un projet non abouti de "Sarkozy de gauche", tréès centré" sur sa personne et son message quasi-messianique. Il n'a heureusement pas eu les moyens de se faire valoir par une communication intelligente. La base socialiste a toujours balayé d'une main ses thèses et Mitterrand a eu raison de l'enfermer dans un "cordon sanitaire".
Ses idées confuses, "intellectualillusionnistes" parisiennes, sa diction... rien ne le préparait à séduire l'électeur tout court rebuté par ce "donneur de leçon".
Sa "sortie", en fait son coup de pied de l'âne à Ségo, a au moins un mérite, celui d'interpeller les socialistes, en France comme aussi en Europe (le PSE de la compromission libérale) . La mouvance social-démocrate a toujours été et reste en marge de la gauche, à la lisière du marais centriste ou libéralo-humaniste. Le coup de poignard de Rocard à la veille du 1er tour devrait faire sonner l'heure de la rupture avec une gauche caviar où "gauche américaine". L'heure est venue de la décomplexer face à la fausse modernité, pleine de strass et paillettes d'une droite dont le seul moteur est le profit lequel ne doit pas être l'unique déterminant de l'activité des acteurs économiques, publics ou privés. Il faut pousser la gauche à reprendre voix au chapitre sur les thèmes hérités de son histoire: solidarités, services publics, lutte contre les exclusions et sortir de sa regrettable pratique de "raccomodage" des programmes de la droite, juste pour leur donner un "visage humain"
La gauche est la gauche et la droite est la droite. l'une table sur "l'efficacité économique" parfois au mépris de l'individu et de son épanouissement personnel, L'autre, sur les solidarités, les enjeux collectifs non sans errements parfois. Pour l'une comme pour l'autre l'ingrédient de base manque parfois: la démocratie, la participation citoyenne. Mais pourquoi s'obstiner à paraître l'arbitre d'une vaine quête, douteuse, du "ni gauche ni droite".
Rocard n'a qu'à adhérer à un parti du centre. Mais s'obstiner à maintenir la confusion c'est laisser le champ libre aux extrêmes et contribuer à désamorcer le débat politique et démobiliser le citoyen.

7.Posté par MERCIER Jean-louis le 20/04/2007 11:11
Je suis content ce matin, ma fille, toute jeune... qui voulait voter pour Besancenot... après avoir lu "le Monde", m'a dit cette fois c'est sûr je vais voter pour Ségolène Royal !!! et ce n'est pas pour te faire plaisir... c'est pour voter "utile" , pour la France.

Elle (ma fille...) n'est pas aussi entêtée que ce que je pouvais le crainre...

Bravo, les jeunes ! Ségolène s'occupera bien de vous... oh ! oui, c'est sûr !....




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