Agenda et médiasEntretien de Jean-Pierre Chevènement dans Nice Matin, vendredi 8 novembre 2013. Propos recueillis par André Fournon.
Pourquoi ce livre à la veille des commémorations du centenaire de l’éclatement de la Première guerre mondiale ?
Je me méfie des commémorations. Celles auxquelles nous allons devoir participer seront avant tout marquées par le sentiment de deuil, ce qui est normal, de l’absurdité, ce qui n’est pas évident, et de la repentance, ce qui est idiot. Pourquoi devrions-nous nous repentir ? Nous avons été agressés en 1914, nous nous sommes défendus. Les Poilus sont les héritiers des soldats de l’an II. Votre approche va surprendre. Personne n’imaginait, au moment de la déclaration de guerre, qu’elle allait durer aussi longtemps et revêtir des formes aussi atroces. Elle a ouvert le siècle des totalitarismes, du communisme, du fascisme et plus encore du nazisme. Ce qui est peu compris, c’est que la Première guerre mondiale est le début d’une guerre de trente ans. L’armistice de 1918 n’aurait donc pas marqué la fin de la guerre ? Les milieux dirigeants allemands qui vont dominer l’Allemagne jusqu’à Hitler et même au-delà, n’acceptent pas la défaite en 1918. Pour eux, l’armistice est une trêve. La crise économique des années 1930 va gonfler par millions le nombre de chômeurs et ébranler les fondements mêmes de la société allemande qui va se jeter dans les bras d’Hitler.
le 9 Novembre 2013 à 08:47
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Commentaires (1)
Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "l'Opinion" mercredi 6 novembre 2013. Il répondait aux questions de Nicolas Beytout.
Verbatim express :
Jean-Pierre Chevènement était "l'Invité" de TV5 Monde mercredi 6 novembre 2013. Il répondait aux questions de Patrick Simonin.
Verbatim express :
Jean-Pierre Chevènement était l'invité de BFM Business mardi 5 novembre 2013. Il répondait aux questions d'Hedwige Chevrillon.
Verbatim Express :
Ecotaxe et crise de la Bretagne
La Cité des livres se poursuit le 12 novembre en accueillant, à 18h30 au siège de la Fondation Jean-Jaurès, Jean-Pierre Chevènement pour une rencontre-débat autour de "1914-2014: L'Europe sortie de l'histoire?" (Fayard, 2013). Venez nombreux !
Présentation du débat par la Fondation Jean Jaurès :
L'Europe est-elle sortie de l'Histoire ? Dans son dernier ouvrage, Jean-Pierre Chevènement répond par l'affirmative. Pour démontrer ses propos, il rapproche deux mondialisations : la première, avant 1914, sous égide britannique, et la seconde, depuis 1945, sous égide américaine - chacune posant la question de l’hégémonie. Outre ces deux conflits mondiaux, l'auteur explique surtout le déclin de l’Europe par la diabolisation de ces nations nécessaire à des institutions européennes qui ont permis leur progressive mise en tutelle par de nouveaux « hegemon ». Afin de ne pas être marginalisée dans la nouvelle bipolarité du monde qui s’esquisse entre la Chine et l’Amérique, l’Europe a besoin de redevenir actrice de son destin à travers le projet gaullien d’une « Europe européenne », où la France et l’Allemagne pourront œuvrer de concert à construire l’avenir d’un ensemble allant de la Méditerranée à la Russie. Actuellement président de la Fondation Res Publica et sénateur du Territoire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement est ancien élève de l’ENA et Ministre d’Etat. Il est l’auteur, entre autres, de "La France est-elle finie?" (Fayard, 2011) et de "1914-2014: l'Europe sortie de l'histoire?" (Fayard, 2013). Informations pratiques : Mardi 12 novembre à 18h30 Inscription indispensable : citedeslivres@jean-jaures.org La rencontre se tient au siège de la Fondation Jean-Jaurès, 12 Cité Malesherbes, dans le 9ème arrondissement de Paris (métro Pigalle). L'entrée de la voie privée se fait au niveau du n°59 de la rue des Martyrs. ----- Découvrez le nouveau livre de Jean-Pierre Chevènement 1914-2014 : l'Europe sortie de l'histoire? (éditions Fayard) Agenda et médiasEntretien de Jean-Pierre Chevènement au quotidien L'Opinion, propos recueillis par Béatrice Houchard, lundi 4 novembre 2013.
Les faits - Jean-Pierre Chevènement n’a rien perdu de son enthousiasme, de sa combativité, de sa capacité d’indignation. Dans son dernier livre, 1914-2014, l’Europe sortie de l’Histoire? (éditions Fayard), il fait se croiser son analyse d’historien et sa vision d’homme politique pour décrire une Europe qui a entamé son déclin en 1914, et que les actuelles institutions condamnent, et les nations avec elles, à un risque post-démocratique. Loin de se contenter de préconiser l’euro comme monnaie commune et non plus comme monnaie unique, l’ancien ministre livre un regard toujours original sur une France dans la tourmente. Et appelle les Européens à ne pas disparaître, éclipsés par le nouveau “G2” sino-américain.
L'Opinion: Pourquoi êtes-vous si inquiet à l’approche de la commémoration de 1914 ? Jean-Pierre Chevènement: L'anniversaire de 1914 a de fortes chances d’être célébré comme étant synonyme d’absurdité et comme symbole du discrédit et de la faillite des nations européennes. On va présenter les combattants de la première guerre mondiale essentiellement comme des victimes pour mieux magnifier une construction européenne mal pensée qui aujourd’hui prend l’eau. On va dire que Verdun a été l’antichambre d’Auschwitz, alors que c’est parce qu’il n’y a pas eu un Verdun des démocraties avant 1940 que, selon moi, Auschwitz a pu se produire. Parce qu’il y a eu, en fait, non deux guerres mondiales mais une guerre de trente ans ? Il faut situer la guerre de 14-18 dans l’histoire longue : la première guerre mondiale n’est que le début d’une guerre de trente ans, qui se clôt en 1945. Elle est déclenchée par l’hubris des dirigeants du second Reich influencés par le discours pangermaniste, qui décident d’une guerre préventive pour desserrer ce qu’ils croient être un encerclement par la France et la Russie. Ils se jettent tête baissée dans une guerre destinée à mettre la France hors jeu. Mais en prenant le risque d’une guerre européenne en violant la neutralité belge, ils vont récolter une guerre mondiale. Les actes du colloque du 16 septembre 2013 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Entretien de Jean-Pierre Chevènement dans "Paris Match" le 31 octobre 2013. Propos recueillis par Elisabeth Chavelet.
Paris Match. Quel sens donnez-vous à la commémoration de la guerre de 1914 l’an prochain ?
Jean-Pierre Chevènement. Contrairement à beaucoup, je ne la conjugue pas avec des mots comme “absurdité”, “repentance”, etc. Je n’associe pas Verdun et Auschwitz. Les combattants de Verdun étaient des héros et non pas des victimes. C’est peut-être parce qu’il n’y a pas eu de “Verdun des démocraties” en 1940 qu’un Auschwitz a pu se produire. La France et l’Allemagne peuvent-elles travailler main dans la main quand l’écart des performances économiques ne cesse de se creuser ? Non. C’est pourquoi la France doit se réindustrialiser. Mais nos deux pays sont complémentaires. Car la France a des atouts politiques propres comme la francophonie, la dissuasion et une diplomatie mondiale avec un siège permanent au Conseil de sécurité de l’Onu. Etes-vous pour la survie de l’euro ? Je suis pour que l’euro se transforme en une monnaie commune. La monnaie unique comporte en effet un vice originel, celui de juxtaposer des économies par trop inégales. Regardez la Grande-Bretagne : elle se porte bien mieux parce qu’elle a conservé la livre. Il serait temps pour les autres Européens de revenir sur cette erreur initiale car ils en crèvent. Particulièrement la France. Du fait de la stagnation économique, les impôts, même augmentés, ne rentrent pas assez pour combler le déficit. Je propose qu’à l’avenir l’euro chapeaute les monnaies nationales reliées à nouveau par des parités négociées. Etes-vous pour nommer un Allemand à la tête de la Commission européenne ? L’actuel président José Manuel Barroso a déjà le doigt sur la couture du pantalon pour obéir à Mme Merkel. Nommer à sa place un Allemand, Martin Schulz, fort sympathique au demeurant, ne serait pas heureux du point de vue du symbole. |
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