Dépêche AFP, 30 avril 2010, 19h24.
Le sénateur Jean-Pierre Chevènement a appelé vendredi l'Allemagne à "rompre avec sa politique de déflation salariale" et à jouer son "rôle de locomotive de l'Europe", estimant qu'il est principalement de sa responsabilité d'empêcher "l'éclatement" de la zone euro.
Il faut que "l'Allemagne rompe avec la politique de déflation salariale qu'elle mène depuis dix ans ans et choisisse de jouer son rôle de locomotive de la zone euro", a affirmé le président du Mouvement républicain et citoyen sur France info. Selon lui, "l'Allemagne n'a pas trouvé le bon équilibre entre le souci de la compétitivité sur les marchés mondiaux" et "son appartenance à l'Union européenne et à la zone euro". "L'Allemagne est devenue le numéro un européen et privilégie ses propres intérêts", a-t-il assuré. Tout en restant "critique" à l'égard de la monnaie unique, l'ancien ministre estime qu'il faut chercher "une issue par le haut" à la crise. "Sinon il y aura un processus d'éclatement de la zone euro, parce qu'on n'aura pas su trouver une dynamique d'ensemble, et là, c'est la responsabilité principale de l'Allemagne" qui "fait plus de la moitié de ses exportations vers l'Union européenne". "Il faut que l'Allemagne fasse bouger le curseur et que la France l'y aide", a estimé M. Chevènement, pour qui "il faut avoir une politique économique coordonnée pour l'ensemble de zone euro". "On ne peut pas laisser partir la Grèce" de la zone euro car "après, c'est le Portugal, c'est l'Espagne, c'est l'Italie. Et pourquoi pas la France ? Il ne resterait rien du tout", lance-t-il.
Rédigé par Chevenement.fr le 30 Avril 2010 à 19:46
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Commentaires (11)
Il répondait pendant 7 minutes aux questions de France Info sur la crise de la zone euro et sur l'actualité.
L'émission peut être écoutée en podcast ci-dessous ou sur le site de France Info.
France Info 30 avril 2010 (2.97 Mo)
Les actes du colloque du 14 décembre 2009 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans Libération, mercredi 14 avril 2010. Si l'Allemagne n'était pas prête à soutenir sa demande intérieure, ce serait l'assurance d'une catastrophe économique et sociale généralisée. Elle ne peut tourner le dos à l'Europe sous prétexte de compétitivité sur les marchés.
L’accord avec la Grèce auquel est parvenu le Conseil Européen des 25 et 26 mars est fragile. Les marchés financiers peuvent continuer à danser la sarabande. Le sauvetage d’un pays qui ne pourrait plus emprunter sur les marchés financiers n’est prévu qu’« en dernier recours » et à l’unanimité. La Grèce devra donc continuer d’acquitter des taux d’intérêt plus de deux fois supérieurs à ceux de l’Allemagne (6 % au lieu de 3 %). Combien de temps cela pourra-t-il durer ? Surtout l’intervention du FMI – au conseil duquel les Etats-Unis disposent d’une minorité de blocage – reste nécessaire, , à hauteur du tiers des prêts consentis. Et aussi l’accord de l’Allemagne. C’est un système à double clé !
Le résultat n’est pas brillant : chacun sent bien que derrière la Grèce, d’autres pays peuvent se sentir visés. C’est toute la zone euro qui est fragilisée. Madame Lagarde a justement souligné que la politique allemande basée depuis dix ans sur une déflation salariale compétitive et sur un excédent commercial qui se réalise pour plus de la moitié sur le reste de l’Europe, n’était plus soutenable. Certes les cigales méditerranéennes se plaignent que « la fourmi n’est pas prêteuse », comme si elles l’ignoraient quand elles ont accepté les rudes disciplines de Maastricht. Evidemment la zone euro n’est pas homogène : il y a les pays du Nord et les pays du Sud et ce n’est pas la même histoire économique. Ce n’est pas la même culture. Chaque pays a son propre modèle et l’Europe est faite de nations, irréductibles les unes aux autres où les divergences de politique économique redoublent plutôt qu’elles ne corrigent les différences de structures. L’article 125 du traité de Lisbonne interdit l’entraide mutuelle. Etrange conception de la solidarité dans une Europe qui selon la déclaration de Robert Schumann de 1950, devait réaliser « une union toujours plus étroite entre ses peuples ». Il répondait aux questions de Michel Grossiord sur la question de la prolifération nucléaire.Il est interrogé par Frédéric Rivière pendant 10 minutes sur la question de la prolifération nucléaire.
L'émission pouvait être écoutée sur le site de Radio France International en direct ou sur votre radio (89 FM à Paris).
ActualitésLes actes du colloque du 18 janvier 2010 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 12 avril 2010 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
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