M. Jean-Pierre Chevènement : L’Ecole ne joue plus depuis longtemps déjà son rôle de promotion sociale. Pourtant, depuis les ZEP, les dispositifs correcteurs ont été multipliés soit au sein de l’Education Nationale soit dans le cadre de la politique de la ville. Certains de ces dispositifs se sont révélés heureux. D’autres sont redondants voire franchement discutables. Globalement, il n’ont pas enrayé le déclin de l’Ecole comme outil de promotion sociale.
En effet, ces dispositifs manquent l’essentiel : l’amélioration des apprentissages fondamentaux à l’Ecole primaire - lecture – écriture – calcul. Ceux-ci, depuis longtemps, ne sont plus assurés correctement. Et ces insuffisances qui frappent d’abord les enfants les moins favorisés, se répercutent ensuite en inégalités croissantes à tous les niveaux de l’enseignement.
Cette véritable destruction des fondements de l’Ecole républicaine vient de loin : elle procède du triomphe des pédagogies dites « nouvelles » depuis la fin des années soixante. Ces pédagogies nouvelles, dites encore « constructivistes » parce que l’élève est censé construire lui-même son savoir, tel un petit Champollion devant les tablettes hiéroglyphiques, ont fait la preuve de leur inefficacité : la méthode globale par exemple n’a jamais remplacé pour l’apprentissage de la lecture la méthode syllabique qui doit rester un élément essentiel de cet apprentissage.
En effet, ces dispositifs manquent l’essentiel : l’amélioration des apprentissages fondamentaux à l’Ecole primaire - lecture – écriture – calcul. Ceux-ci, depuis longtemps, ne sont plus assurés correctement. Et ces insuffisances qui frappent d’abord les enfants les moins favorisés, se répercutent ensuite en inégalités croissantes à tous les niveaux de l’enseignement.
Cette véritable destruction des fondements de l’Ecole républicaine vient de loin : elle procède du triomphe des pédagogies dites « nouvelles » depuis la fin des années soixante. Ces pédagogies nouvelles, dites encore « constructivistes » parce que l’élève est censé construire lui-même son savoir, tel un petit Champollion devant les tablettes hiéroglyphiques, ont fait la preuve de leur inefficacité : la méthode globale par exemple n’a jamais remplacé pour l’apprentissage de la lecture la méthode syllabique qui doit rester un élément essentiel de cet apprentissage.
La privilégiature peut se désintéresser de l’Ecole parce qu’elle trouve pour ses enfants des recours en dehors de celle-ci.
Toute l’expérience historique montre que les enfants des couches populaires ont d’abord besoin d’une école structurée et d’un bon enseignement des matières fondamentales.
Quelles directives fermes allez-vous donner en ce sens ? Un exemple : Votre prédécesseur avait laissé s’instaurer à l’Ecole élémentaire la semaine de quatre jours, pour ne pas dire la semaine des quatre jeudis. Or, votre circulaire de rentrée visant à « encourager le retour à la semaine de neuf demi-journées chaque fois qu’elle rencontre l’adhésion », s’énonce elle-même comme un renoncement.
On n’a jamais vu, Monsieur le Ministre, que les élèves puissent apprendre mieux en travaillant moins !
M. Luc Chatel, ministre : Je partage en grande partie vos propos. Le Gouvernement a réformé l'école primaire afin de la recentrer sur les fondamentaux : nouveaux programmes et aide personnalisée de deux heures pour les élèves qui rencontrent des difficultés.
Hier, j'ai annoncé un plan de prévention contre l'illettrisme où je replace la maternelle au coeur du dispositif avec le retour à certains fondamentaux comme le vocabulaire. A l'entrée du cours préparatoire, il y a aujourd'hui des différences majeures entres les élèves : certains, venant de milieux défavorisés, ne connaissent que 150 mots alors que d'autres en maîtrisent 700 ! Or, il est très difficile de combler cet écart par la suite. L'apprentissage du par coeur est aussi essentiel. J'ai également décidé que les élèves devraient travailler sur les grands textes de la littérature. Ainsi, l'école de la République redeviendra celle que nous avons connue. Avec les internats d'excellence, on en revient aussi aux fondamentaux en permettant aux élèves méritants d'accéder au meilleur et à l'ascension sociale grâce à leur travail.
M. Jean-Pierre Chevènement : Je n’ai pris qu’un exemple - le retour à la semaine de neuf demi-journées y compris le mercredi matin -, mais il en dit long !
L’avis des chronobiologistes, celui de l’Académie de Médecine, celui de la FCPE rejointe par d’autres fédérations de parents d’élèves, est formel. La semaine de neuf demi-journées respecte même les rythmes de l’enfant. Elle donne par définition plus de temps pour l’acquisition des apprentissages fondamentaux.
Votre circulaire, Monsieur le Ministre, ne veut rien dire.
Car ou bien il y a adhésion des Conseils d’Ecole à la semaine de neuf demi-journées et vos encouragements ne sont pas nécessaires.
Ou bien il n’y a pas d’adhésion des Conseils d’Ecole et vous prenez acte du fait accompli.
Commandez, Monsieur le Ministres, donnez des directives ! Faites revivre l’idée de Paul Langevin : « la promotion de tous et la sélection des meilleurs ». L’intérêt de l’enfant doit passer avant les corporatismes et toutes les modes du pédagogisme.
Encouragez, dans tous les Conseils d’Ecoles, y compris ceux qui ont choisi la semaine de quatre jours, ceux qui, avant tout soucieux des intérêts de l’enfant, ne demanderaient qu’à vous obéir, pour revenir à la semaine de neuf demi-journées !
Toute l’expérience historique montre que les enfants des couches populaires ont d’abord besoin d’une école structurée et d’un bon enseignement des matières fondamentales.
Quelles directives fermes allez-vous donner en ce sens ? Un exemple : Votre prédécesseur avait laissé s’instaurer à l’Ecole élémentaire la semaine de quatre jours, pour ne pas dire la semaine des quatre jeudis. Or, votre circulaire de rentrée visant à « encourager le retour à la semaine de neuf demi-journées chaque fois qu’elle rencontre l’adhésion », s’énonce elle-même comme un renoncement.
On n’a jamais vu, Monsieur le Ministre, que les élèves puissent apprendre mieux en travaillant moins !
M. Luc Chatel, ministre : Je partage en grande partie vos propos. Le Gouvernement a réformé l'école primaire afin de la recentrer sur les fondamentaux : nouveaux programmes et aide personnalisée de deux heures pour les élèves qui rencontrent des difficultés.
Hier, j'ai annoncé un plan de prévention contre l'illettrisme où je replace la maternelle au coeur du dispositif avec le retour à certains fondamentaux comme le vocabulaire. A l'entrée du cours préparatoire, il y a aujourd'hui des différences majeures entres les élèves : certains, venant de milieux défavorisés, ne connaissent que 150 mots alors que d'autres en maîtrisent 700 ! Or, il est très difficile de combler cet écart par la suite. L'apprentissage du par coeur est aussi essentiel. J'ai également décidé que les élèves devraient travailler sur les grands textes de la littérature. Ainsi, l'école de la République redeviendra celle que nous avons connue. Avec les internats d'excellence, on en revient aussi aux fondamentaux en permettant aux élèves méritants d'accéder au meilleur et à l'ascension sociale grâce à leur travail.
M. Jean-Pierre Chevènement : Je n’ai pris qu’un exemple - le retour à la semaine de neuf demi-journées y compris le mercredi matin -, mais il en dit long !
L’avis des chronobiologistes, celui de l’Académie de Médecine, celui de la FCPE rejointe par d’autres fédérations de parents d’élèves, est formel. La semaine de neuf demi-journées respecte même les rythmes de l’enfant. Elle donne par définition plus de temps pour l’acquisition des apprentissages fondamentaux.
Votre circulaire, Monsieur le Ministre, ne veut rien dire.
Car ou bien il y a adhésion des Conseils d’Ecole à la semaine de neuf demi-journées et vos encouragements ne sont pas nécessaires.
Ou bien il n’y a pas d’adhésion des Conseils d’Ecole et vous prenez acte du fait accompli.
Commandez, Monsieur le Ministres, donnez des directives ! Faites revivre l’idée de Paul Langevin : « la promotion de tous et la sélection des meilleurs ». L’intérêt de l’enfant doit passer avant les corporatismes et toutes les modes du pédagogisme.
Encouragez, dans tous les Conseils d’Ecoles, y compris ceux qui ont choisi la semaine de quatre jours, ceux qui, avant tout soucieux des intérêts de l’enfant, ne demanderaient qu’à vous obéir, pour revenir à la semaine de neuf demi-journées !