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Chevènement: "l'impasse de la monnaie unique éclate au grand jour"


Dépêche AFP, vendredi 26 mars, 15h23.


Chevènement: "l'impasse de la monnaie unique éclate au grand jour"
"L'impasse de la monnaie unique éclate au grand jour" après les déboires financiers de la Grèce a affirmé vendredi Jean-Pierre Chevènement, président du MRC, pour qui le sommet de Bruxelles "a accouché d'une fausse solidarité" entre les nations.

"L'impasse de la monnaie unique éclate au grand jour, non seulement la zone euro est une zone économique hétérogène, mais l'Europe, à la différence des Etats-Unis, est composée de nations enracinées dans l'Histoire, qu'il est absurde de vouloir nier", a déclaré M. Chevènement dans un communiqué.

Les dirigeants de l'Union européenne sont parvenus jeudi à Bruxelles un accord sur un plan d'aide à la Grèce financé par la zone euro et le FMI, un mécanisme inédit depuis le lancement de la monnaie commune il y a onze ans. Selon M. Chevènement, "le sommet européen de Bruxelles a accouché d'un monstre : une fausse solidarité adossée à l'intervention du FMI et à une communauté de sanctions".

"Il est temps de reprendre l'ouvrage sur des bases nouvelles et de repenser ce que peut être la solidarité entre les nations européennes", a-t-il ajouté.

L'ancien ministre a fait valoir qu'"il aurait fallu une monnaie commune réservée aux transactions internationales et non une monnaie unique trop rigide".


Rédigé par Chevenement.fr le Vendredi 26 Mars 2010 à 15:40 | Lu 4064 fois



1.Posté par Eric Garçon le 26/03/2010 18:08
Bonsoir,

Ok sur l'essentiel (Histoire, Euro)

Si l'on refait l'Histoire, et elle ne va pas se laisser faire comme ça, il aurait fallu, idéalement, bannir l'emprunt à intérêt, source de tout nos mots.....

Ce n'est pas pour rien que c'est interdit, et dans la Bible et dans le Coran....
Le taux d'intérêt, nous déconnecte du temps et donc de la réalité.... et nous fait jouer les apprentis sorciers...

Mais comme vous le savez désormais, DIEU, ne manquera pas d'honorer ses engagements. Confiance (=avec la foi).


"Heureusement, j'étais là". Charles de GAULLE.





2.Posté par SEDAT Reynaldo le 26/03/2010 21:22
Bsr Jean-Pierre Chevènement...!

Alors là,je suis heureux car je partage amplement vos déclarations à propos de l'impasse de la monnaie unique...!
Excellente soirée,@+,Reynaldo.

3.Posté par BA le 28/03/2010 22:10
Cet accord européen signé le 25 mars 2010 est encore pire que ce que je pensais.

En réalité, cet accord n’impose strictement RIEN.

En réalité, cet accord n’impose aucun prêt de qui que ce soit.

En réalité, cet accord n’impose à personne de prêter quoi que ce soit.

En réalité, cet accord ne vise qu’à temporiser, qu’à gagner du temps.

C’est une tentative mensongère de faire croire aux marchés internationaux qu’en cas de problème, les Etats européens voleront au secours de la Grèce en lui prêtant des milliards d’euros.

C’est une tentative désespérée pour cacher l’horrible vérité aux marchés internationaux : les Etats européens sont surendettés. Les Etats européens n’ont pas les moyens de sauver la Grèce. Ils ne PEUVENT pas sauver la Grèce.

(Je ne parle même pas de plusieurs Etats européens tels que l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Autriche, etc, qui, eux, ne VEULENT pas sauver la Grèce : plusieurs pays européens ne VEULENT pas sauver ceux qu’ils surnomment avec mépris « les cueilleurs d’olives »)

Lisez cet accord pipeau :

- observez notamment l’utilisation du conditionnel « seraient décidés »

- observez notamment cette expression hilarante « Nous nous attendons à ce que les États membres de la zone euro participent … »

« Ce mécanisme, complétant un financement du Fonds monétaire international, doit être considéré comme un dernier recours, ce qui signifie en particulier que le financement de marché est insuffisant. Les déboursements des prêts bilatéraux seraient décidés par les États membres de la zone euro à l’unanimité et soumis à de fortes conditionnalités, sur la base d’une évaluation menée par la Commission européenne et la BCE. Nous nous attendons à ce que les États membres de la zone euro participent au prorata de leur part au capital de la BCE. L’objectif de ce mécanisme ne sera pas de fournir un financement au taux moyen des emprunts des pays de la zone euro, mais comportera des incitations pour retourner vers des financements de marché le plus vite possible par une tarification adéquate du risque. Les taux d’intérêt seront non concessionnels, c’est-à-dire qu’ils ne contiendront aucun élément de subvention. »

http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/fr/ec/113564.pdf

Conclusion : le bluff continue.

Le mensonge continue.

Bientôt, l’heure de vérité arrivera et posera la seule question qui vaille :

« Qui va payer pour sauver la Grèce ? Et avec quel argent ? »

En 2014, la dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB. La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB. La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB. La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB. La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB. La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB (calculs du FMI).

http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf

4.Posté par Hadrien le 04/04/2010 03:04


L’ ETERNEL REFRAIN DE JEAN PEYRELEVADE: LA DETTE !

Le commentateur krimo nous rappelait dans http://peyrelevade.blog.lemonde.fr/2010/02/26/actualite-7/#comments la propagande effrénée de notre cher banquier tout au long de ses billets: - Demain la rigueur ! - Le pêché originel - L’illusion collectiviste - Au secours l’industrie! - La rigueur est incontournable…

La logique est toujours la même: prendre argument de la dette pour interdire le déficit public. Et c’est ainsi tout le secteur public et les prestations sociales qui trinqueront… réservant aux grands patrons et aux banquiers de généreuses marges et de mirifiques bonus! Car la dette publique et la compétitivité sont les pierres angulaires de cet édifice argumentaire patiemment construit par notre banquier, invitant le bas peuple à se sérrer la ceinture pendant qu’il évolue sur les pistes de ski comme il nous l’a fait joyeusement savoir au retour de ses vacances d’hiver…(nous sommes contents pour lui!).

On a déjà indiqué sur son blog ce qu’il fallait penser (et ce que Maurice Allais pensait) en matière de compétitivité dans le contexte actuel de l’Europe et de la Mondialisation telles que mises en place par son vénéré collègue et banquier Pascal Lamy, d’abord à la tête du commerce international au sein de la Commission Européenne, puis à la tête de l’OMC plus récemment.

Concernant la dette, je n’ai encore que partiellement rapporté ce que révèle au grand jour le petit livre d’André-Jacques Holbecq “Argent, dettes et banques” qui vient de sortir.

Reprenons donc les choses dans l’ordre, en commençant par une source impromptue, prise sur le blog de Paul Jorion: Manuel de préparation aux concours de la Banque de France

Début de citation

MONNAIES, CRÉDIT ET VALEURS MOBILIÈRES (Centre intersyndical de préparation aux concours de la Banque de France)

B) Le rôle des banques dans la création monétaire

1 ) Le mécanisme de la création monétaire Les crédits font les dépôts :

Les banques créent de la monnaie en tant que dispensatrices du crédit. Ce processus de création monétaire est lié à la nature essentiellement scripturale de la monnaie. Celle-ci est le résultat d’un jeu d’écritures comptables inhérent à l’opération de crédit. Soit une banque escomptant un effet. Quand elle crédite du produit de l’opération le compte de son client, elle augmente par là même le montant des comptes courants créditeurs, figurant à son passif, autrement dit encore les dépôts reçus de ses clients.

Fin de citation

Toute opération de crédit se fonde ainsi sur une création instantanée de monnaie contrairement à ce que croient Paul Jorion et ses fidèles disciples sur son site, qui ont pris cela pour une erreur…, c’est à dire un compte crédité d’un dépôt comme tout autre dépôt de client. Cette création monétaire ne disparait progressivement qu’avec la dette ainsi contractée par l’emprunteur, par une destruction monétaire équivalente lors des remboursements. Le service ainsi rendu par la banque à l’emprunteur s’assortit d’une rémunération par des intérêts, qui constituent les seuls montants rémanants finaux (au bénéfice de la banque, bien entendu).

D’où les banques tiennent-elles ce pouvoir? De L’Etat et de sa Banque centrale dont elles ont l’agrément. Jusqu’en Janvier 1973, l’Etat français, souverain, n’avait que faire des fourches caudines des banques commerciales et se finançait à sa convenance auprés de la Banque de France. Passons sur les aspects connexes (réserve fractionnaire, démultiplication monétaire) pour en venir à notre propos déjà évoqué dans Hadrien sur le Blog de Jean Peyrelevade, et explicité par André-Jacques Holbecq, de la façon suivante:

Début des citations

” Le grand emprunt, ce n’est pas celui de Juppé-Rocard de 35 Milliards d’Euros, mais bien celui en cours, celui que nous avons accumulé depuis 1973.

Depuis 1973 Président : Georges Pompidou, ancien banquier fondé de pouvoir de la banque Rotschild, l’article 25 de la loi du 3 Janvier précise :

- Le tresor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la banque de France. Ce qui signifie que notre pays s’est interdit de permettre à la Banque de France de financer le trésor public, c’est à dire de créer la monnaie dont il a besoin pour son propre développement (écoles, routes, ponts, ports, aéroports, hopitaux, bibliothèques, etc.).

Et le traité de Maastricht a entériné pour l’Europe cet état de fait par l’article 123 du traité de Lisbonne, en application depuis peu, qui précise:

- Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux Banques centrales des Etats membres, ci-aprés dénommées banques centrales nationales, d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des Etats membres; l’acquisition directe, auprés d’eux, par la Banque centrale européenne ou les Banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.

En clair, les Etats sont obligés de se financer sur les marchés financiers, en augmentant perpétuellement leur dette à cause d’intérêts…qui ne sont que les conséquences de choix politiques.

Ainsi, la France s”est obligée d’emprunter sur les marchés monétaires en émettant des obligations auprés des plus riches, des rentiers, et des investisseurs institutionnels (assurances, banques, etc.) tous privatisés depuis Balladur en 93, jusqu’à Strauss-Kahn/Jospin…

Au fil des années, cet argent distribué aux plus riches plombe les finances publiques et il faut couvrir par l’emprunt le déficit toujours justement proche du montant des intérêts.

Et, au total, c’est plus de 1300 milliards d’euros d’intérêts que nous avons payé entre 1980 et 2008 !… Nous avons payé, en 2008, plus de 55 milliards aux préteurs, pour les seuls intérêts et pour une seule année, ce que l’on appelle la charge de la dette publique. Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent de mille Airbus A320… ou un salaire net de 18000 euros annuel (salaire médian en France) pour plus de trois millions de personnes de quoi éradiquer le chomâge…! Mais vous pouvez vous demander comment nous arrivons à ces chiffres faramineux? Vous trouverez sur l’adresse ci-aprés le pas à pas du calcul qui nous permet d’affirmer que, si nous n’avions pas eu d’intérêts à payer, nous n’aurions pas de dette: http://monnaie.wikispaces.com/Arnaque

Le recours à l’emprunt par l’Etat, qui pouvait se concevoir lorsque la monnaie était représentative d’une certaine quantité de métal (or ou argent) qui à un moment pouvait manquer dans les caisses, n’a maintenant plus aucune justificationdepuis que la monnaie est totalement dématérialisée. Il reste seulement important qu’elle ait, comme toute monnaie, une contre-partie en biens réels ou en créances recouvrables, c’est à dire des actifs sains. ”

” Maurice Allais, Prix Nobel d’Economie 1988 propose, lui: - Toute création monétaire doit relever de l’Etat et de l’Etat seul. Toute création monétaire autre que de la monnaie de base par la Banque centrale doit être rendue impossible de manière que disparaissent les faux droits résultant actuellement de la création monétaire. ”

Fin des citations

Je ne voudrais pas terminer sans citer quelques passages introductifs du livre de Raoul Marc Jennar “Europe, la trahison des élites” (Fayard, 2004) particulièrement prémonitoire de la conjoncture actuelle et de ses acteurs:

Citation

” L’idée selon laquelle les personnes ont non seulement des droits individuels (liberté d’opinion, d’expression, d’association, de presse, de culte…) mais également des droits collectifs (droits à la santé, à l’éducation et à la culture, au travail, au logement, à la sécurité sociale…) est née en Europe. Le modèle européen est devenu ainsi, surtout aprés la seconde guerre mondiale, l’expression la plus forte d’une conception de l’Etat en tant que garant d’une démocratie qui tend vers une égalité effective des chances pour tous.

Cette volonté de dépasser les aspects formels de la démocratie et de lui donner un contenu s’est traduite par l’élaboration de politiques encadrées, garanties, voire gérées par les pouvoirs publics: salaire minimum garanti, durée déterminée du travail hebdomadaire maximum, allocations de chomâge, allocations familiales, caisses d’assurance maladie-invalidité, caisses de pension, minimum garanti d’existence, etc. Ces politiques ont consacré l’existence d’organisations syndicales et de mutualités; elles ont incité à une concertation régulière entre ceux qu’on appelle les partenaires sociaux; elles ont amené les pouvoirs publics, à différents niveaux, à créer et administrer des organismes appelés services publics…

Du banquier Jean Monnet au banquier Pascal Lamy, ce qui a été fait n’a jamais été à l’aune de ce qui était dit. Aussi, l’histoire de la construction européenne apparaît-elle comme celle d’une formidable mystification… Nul ne peut croire que le choix d’une construction européenne à partir du commercial, de l’économique et du financier au détriment du social, de l’environnement et du politique fut le fruit du hasard. Ce choix était le fait de décideurs et d’experts marqués par des liens étroits avec les milieux économiques et financiers dont ils étaient le plus souvent issus… Ces banquiers, ces industriels et ces aristocrates qu’on retrouve aux postes clés de la construction européenne ont ainsi trouvé le moyen, par le haut, si l’on peut dire, en se dissimulant derrière l’idée européenne et la méthode Monnet, de revenir par étapes successives sur tout ce qu’ils avaient dû concéder…"

Fin de citation

La lecture des lignes ci-dessus, ainsi que des nombreux commentaires qui précèdent, devrait suffire, espérons-le, pour que le citoyen se pose les questions qui s’imposent sur l’oligarchie qui prétend continuer de nous gouverner tant au plan économique et financier qu’au plan politique.

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