Certains commentateurs feraient bien de s’aviser que c’est toujours l’incapacité de la gauche et de la droite à offrir une alternative véritable à la poursuite de la « seule politique possible », qui prend aujourd’hui la forme du « pacte de compétitivité » imposé par Mme Merkel à l’Europe, qui nourrit la vague lepéniste. Ce qu’il faut faire comprendre aux électeurs c’est qu’en votant Le Pen ils votent pour une impasse.
Que faire donc ? Faire surgir une alternative, pendant qu’il en est encore temps. Comment ? c’est ce que nous allons essayer de faire dans les prochains mois.
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 16 Mars 2011 à 16:13
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Commentaires (25)
Au Japon, ce qui paraissait totalement improbable est devenu réalité. Les constructeurs de centrales nucléaires avaient pris en compte la sismicité de l’archipel : les centrales se sont automatiquement arrêtées au moment du tremblement de terre. Ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est la vague du tsunami – jusqu’à dix-sept mètres de hauteur – qui a noyé les installations dédiées au refroidissement et les groupes électrogènes de secours.
Avant d’ouvrir un débat dont très peu maîtrisent aujourd’hui les données sur la « sortie du nucléaire » et de céder à l’idéologie technophobe, saluons l’héroïsme des employés de Tepco qui dans les salles de contrôle prennent tous les risques pour le Japon afin de reprendre la maîtrise des réacteurs de Fukushima. Il y a une grandeur émouvante dans la façon dont le peuple japonais fait face.
L’évolution de la situation en Libye met en valeur l’improvisation "bernard henri-léviesque" à laquelle le Président de la République s’est laissé aller en reconnaissant non pas un Etat mais un gouvernement, chose radicalement nouvelle dans la tradition diplomatique française. Il eût été prudent de s’assurer que le « transfert de légitimité » ainsi opéré correspondait bien à une inversion du rapport de forces sur le terrain que seule pouvait garantir une intervention extérieure potentielle (zone d’exclusion aérienne) dont les conditions n’ont jamais été réunies.
Le Président de la République repoussait, à juste titre, l’idée d’une intervention de l’OTAN mais c’était au bénéfice d’une intervention franco-britannique : il était sans doute bien jeune au moment du « coup de Suez », mais il semble avoir oublié que celui-ci n’a pas laissé que de bons souvenirs dans la région… La communauté internationale ne peut agir qu’avec le soutien des pays arabes et notamment de l’Egypte pour contenir la violence exercée par le régime du Colonel Khadafi à l’égard de son peuple. On peut regretter l’irrésolution de la communauté internationale mais c’est toujours une erreur de mettre les orientations de notre diplomatie sous l’Empire de la Communication. Agenda et médiasPoursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 14 mars 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
Avec la participation de :
Dépêche AFP, mardi 8 mars 2011, 12h12.
Nouveau président de l'association France-Algérie, le sénateur Jean-Pierre Chevènement a affirmé mardi vouloir renforcer les liens entre les peuples français et algérien dans la perspective de la célébration en 2012 du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie.
"Le cinquantenaire de l'indépendance risque d'être pollué" par les contentieux du passé "et je veux qu'on garde les yeux rivés vers l'avenir", a déclaré l'ex-ministre socialiste à quelques journalistes. "L'objectif de l'association, créée en 1963 par le général de Gaulle, est de maintenir la fortification du lien franco-algérien", a-t-il ajouté. Sur les mouvements sociaux qui touchent aujourd'hui l'Algérie après avoir défait des pouvoirs en Tunisie ou en Egypte, Jean-Pierre Chevènement s'est montré prudent en faisant valoir que son association ne travaillait pas "au niveau étatique" mais au profit des peuples. Il a promis "une voix différente", en soulignant son attachement pour l'Algérie où il était sous-lieutenant dans la région d'Oran pendant la guerre. "Il y a énormément de choses à faire et il nous faut essayer d'avoir des approches communes". Outre l'économie, "terrain principal" de coopération pour lequel les entreprises françaises devraient être davantage mobilisées, "si on pouvait se raconter l'Histoire d'une manière accessible" entre Français et Algériens, les liens s'en trouveraient resserrés, a-t-il estimé. Ancien ministre socialiste de l'Industrie, de l'Intérieur et de la Défense, Jean-Pierre Chevènement a enfin indiqué prévoir un déplacement à Alger en mai et l'organisation d'un colloque en fin d'année à Paris. Il est aujourd'hui président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC). Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Nord Eclair, lundi 7 mars 2011.
Nord Eclair: Quel est le message principal que vous souhaitez adresser aux étudiants de l'Edhec ?
Jean-Pierre Chevènement: J'ai répondu à leur invitation pour présenter mon livre, La France est-elle finie ? (Fayard). Cet ouvrage est une réflexion sur quarante années de vie politique française ainsi qu'une plongée rétrospective dans le XXe siècle français, qui fut catastrophique et précipita notre pays dans une crise nationale de longue durée. Mais à travers une relecture de cette période, je souhaite avant tout « armer » nos concitoyens pour le XXIe siècle, afin de leur rendre la confiance sans laquelle aucune nation ne peut construire son avenir. Vous vous montrez, comme toujours, très critique sur la politique européenne... L'Union européenne s'est construite à partir d'un concept de marché et en acceptant, dans les années 1980 la dérégulation néo-libérale. Mon livre est une réflexion sur la manière de redresser l'Europe aujourd'hui, notamment en s'affranchissant de la dictature des marchés financiers, ou en modifiant les règles de fonctionnement de l'euro, ou encore en trouvant un moyen de s'en sortir à moindre frais en cas d'effondrement de la zone euro, que l'on ne peut pas exclure. L'Europe, pour devenir acteur de son propre destin, doit pouvoir résister à la domination conjointe des États-Unis et de la Chine. L'euro aujourd'hui est une variable d'ajustement entre le dollar et le yuan chinois. Carnet de Jean-Pierre Chevènement
Malakine, sur son blog, m’invite à aller plus loin que mon livre : « La France est-elle finie ? » pour répondre à ses interrogations, ce que je vais essayer de faire. Elles sont pertinentes, tellement même qu’il m’arrive de me les formuler à moi-même.
Je souhaite auparavant dissiper quelques malentendus. J’ai beaucoup d’admiration pour les intuitions et les analyses souvent pénétrantes et toujours stimulantes d’Emmanuel Todd. Il me semble cependant que l’exigence républicaine telle que je l’ai définie permet de dépasser l’opposition entre la « culture individualiste » et la « culture souche ». Je ne méconnais pas le temps long de l’Histoire qui ferait rouler chaque peuple indéfiniment dans son ornière. J’ai constaté depuis longtemps qu’il fallait un projet pour rassembler les Français. Je n’ironise pas, comme le croit Malakine, sur l’universalisme. Je crois avoir écrit que la République était universelle, à condition d’être pensée dans au moins trois dimensions : « l’intérêt national à long terme ne peut s’opposer à l’intérêt européen et celui-ci ne peut se définir dans l’oubli des intérêts généraux de l’Humanité » (p. 295). Je réserve donc ma douce ironie à l’illusion répandue chez les Français que leur culture est celle de l’Univers, ce qui les rend insensibles à l’existence d’autres cultures. Je ne crois donc pas professer « une conception holiste de la nation ». Les « valeurs de transmission » sont, pour l’essentiel, des valeurs d’éducation : les vrais républicains révèrent l’Ecole. La République est d’abord « enseignante ». S’identifiant à la fois à un projet et à la France, la République « modèle Valmy », est plus forte que tous les « holismes ». Voilà, je l’espère, dissipés quelques malentendus. Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat sur le projet de loi : « Contrôle des importations et des exportations des matériels de guerre et marchés de défense et de sécurité », mardi 1er mars 2011.
Monsieur le Ministre,
Le Pentagone vient de souffler à EADS le contrat géant – 35 milliards de dollars – des 179 avions ravitailleurs de l’armée de l’air américaine, au bénéfice de Boeing. Le résultat était si peu attendu que le représentant démocrate de l’Etat de Washington où se trouvent, précisément à Seattle, les usines de Boeing, M. Jay Inslee, avait déjà dénoncé – par erreur – une décision néfaste et appelé à la remettre en cause ! Faut-il s’en étonner ? Pour un marché de défense de cette importance, le réflexe protectionniste a joué au plus haut niveau. Comme l’a fait justement remarquer le Président de notre Commission, M. Josselin de Rohan, le jeu n’est pas égal entre les deux rives de l’Atlantique : « Il n’y a pas d’équivalent en Europe du « Buy american Act ». La disproportion des moyens consacrés à la recherche constitue un handicap majeur … Les règles américaines sont telles qu’il faut, pour vendre un avion aux Etats-Unis, non seulement déployer sa production sur place mais disposer aussi sur le sol américain de filiales totalement contrôlées par des ressortissants américains – c’est la règle des ‘proxy boards’ ». |
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