Agenda et médiasLe Parisien, vendredi 28 mars 2008.
Le Parisien : Etes-vous favorable au renforcement des troupes françaises engagées en Afghanistan ? Jean-Pierre Chevènement. Non. Je suis d'ailleurs surpris car l'annonce du chef de l'Etat est contradictoire avec les déclarations du candidat Sarkozy durant la campagne présidentielle. Le 26 avril 2007, il affirmait sur France 2 : « La présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne me semble pas décisive. » J'ajoute que cette annonce a été faite devant le Parlement britannique, les parlementaires français étant pour le moment frustrés d'un débat tout à fait légitime.
Craignez-vous un enlisement du conflit ? Il est malheureusement avéré. L'invasion de l'Irak, dégénérant en conflit de civilisations, a pollué l'intervention en Afghanistan. Il n'y a aucune solution politique et militaire en vue. L'engagement de la France sur un théâtre d'opérations aussi lointain, alors que le cadre général de la mission, ses objectifs, son calendrier ne sont pas bien fixés, est dangereux. Quatorze soldats français sont déjà morts : on peut doubler les effectifs et doubler le nombre de victimes. Sans compter les risques pour nos intérêts de sécurité en France même. « La défaite est interdite, même si la victoire est difficile », estime Nicolas Sarkozy... Face au terrorisme international, bien sûr. Mais là, nous sommes face à un problème politique. Les Etats-Unis ont longtemps soutenu les talibans à des fins essentiellement pétrolières. Il serait prudent d'attendre que le prochain président américain définisse sa politique pour engager de nouveaux soldats français.
Rédigé par Chevenement.fr le 28 Mars 2008 à 09:56
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Dépêche AFP, vendredi 28 mars 2008, 04h41.
L'ancien ministre socialiste de la Défense Jean-Pierre Chevènement réclame un débat suivi d'un vote au Parlement avant l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan, dans un entretien au Parisien publié vendredi.
"Je demande un débat en séance plénière. Et je souhaite qu'un vote intervienne à son issue", décalre-t-il. "Certes, le président de la République est le chef des armées, il peut prendre beaucoup d'initiatives, mais in fine il doit en référer au Parlement", explique-t-il. "Un vote est donc souhaitable", conclut-il. Au cas où le le gouvernement refuserait un vote, "l'autre solution est que l'opposition dépose une motion de censure", avance-t-il. Selon lui, "l'engagement de la France sur un théâtre d'opérations aussi lointain, alors que le cadre général de la mission, ses objectifs, son calendrier ne sont pas bien fixés, est dangereux (...) il serait prudent d'attendre que le prochain président américain définisse sa politique pour engager de nouveaux soldats français". Agenda et médiasIl posera une question à Jap De Hoop Scheffer, secrétaire général de l'OTAN.
L'émission est visionnable sur le site de France24 et les questions des internautes sont disponibles sur Dailymotion.
La question de Jean-Pierre Chevènement est disponible dans la vidéo ci-dessous (18ème minute).
Le colloque s'est tenu lundi 17 mars devant un auditoire de 90 personnes à la Maison de la Chimie.
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