Dépêche AFP, lundi 11 juin 2012, 12h50.


Chevènement appelle au désistement "partout" pour le candidat de gauche le mieux placé
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a appelé lundi au désistement pour le candidat de gauche le mieux placé, "partout sans restriction", notamment pour Ségolène Royal, arrivée en tête en Charente-Maritime.

Dans un communiqué, le sénateur de Belfort estime que "la victoire de la majorité présidentielle n'est pas encore acquise. Il est nécessaire que les Français se mobilisent le 17 juin prochain pour donner à François Hollande la majorité dont il a besoin".

De plus, "la règle du désistement au profit du candidat de gauche le mieux placé doit s'appliquer partout sans restriction, y compris en Charente Maritime, au profit de Ségolène Royal", poursuit celui qui avait soutenu l'ex-candidate à l'Elysée en 2007.

Pour ce qui est du MRC, M. Chevènement "se réjouit de voir élus ou quasiment élus son président, Jean-Luc Laurent, dans le Val de Marne et son deuxième vice-président, Christian Hutin dans le Nord", le seul sortant.

"Cinq autres candidats sont en ballotage favorable : Marie-Françoise Bechtel, première vice-présidente, dans l'Aisne, Catherine Coutard dans la Drôme, Etienne Butzbach dans le Territoire de Belfort, Julien Landfried dans les Hauts-de-Seine et enfin Ladislas Polski dans le Var, à la faveur d'une triangulaire", précise-t-il.

Pour l'ex-ministre, "leur élection constituerait un précieux renfort à la cohérence et à la détermination de la majorité présidentielle"

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Juin 2012 à 14:03 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Quel est le statut, dans le paysage audiovisuel français, de Bernard-Henri Lévy, ce milliardaire pseudo-philosophe posté au carrefour de toutes les rédactions, auquel la parole est donnée dans le journal de 20h de France2, pour poser des questions au Président de la République comme s’il était le maître et le Président l’élève ?

On espérait que le service public échapperait à l’entreprise de noyautage de la presse entreprise de longue date par cet artiste de la manipulation. Las…

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 30 Mai 2012 à 16:08 | Permalien | Commentaires (10)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



L’effritement du cours de l’euro (7 centimes) sur le marché des changes donne lieu à une campagne d’alarmisme totalement déplacée, au motif que l’automobiliste, à la pompe, ferait les frais de l’affaiblissement de l’euro. Cette thèse reflète les intérêts des rentiers, des détenteurs d’actifs financiers et pas du tout ceux des couches populaires. Celles-ci ont besoin que l’activité économique se redresse. Alors les salariés auront de quoi payer l’essence à la pompe.

L’euro à 1,25 dollar reste très au-dessus de son point le plus bas (82 centimes de dollar atteint en l’an 2000) et même au-dessus de son cours de lancement au 1er janvier 1999 (1,16 dollar). Il y a une stricte corrélation entre la surévaluation de l’euro depuis dix ans et l’accélération de la désindustrialisation de la France, même s’il y a d’autres causes à l’affaiblissement de notre tissu industriel.

La "monnaie forte", idole de l’Establishment et de la bien-pensance depuis trois décennies, a écrasé notre compétitivité. Elle a abouti à la fonte de la part de l’industrie dans le produit national (de 27 à 12%), à la perte de plus de 2 millions d’emplois industriels, à l’accélération des délocalisations et à l’effondrement de notre balance commerciale. Il faudrait que l’euro tombe à une quasi parité avec le dollar pour qu’une brise de confiance se lève à nouveau sur le vieux continent.

Personne n’ose le dire, car l’idéologie dominante de la monnaie forte, est celle des classes dominantes.

En fait, un euro à 1 dollar vingt cinq est encore beaucoup trop cher. Je souhaite, pour le redressement productif du pays, que l’euro tombe à au moins un dollar et même moins. Ce serait la meilleure chose qui pourrait arriver à notre industrie et à notre commerce extérieur.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 25 Mai 2012 à 12:09 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à l'Express paru dans l'édition du 23 mai 2012.


"Il ne faut rien cacher au peuple"
L'Express: Est-il raisonnable d'engager des dépenses supplémentaires au vu de la situation des finances publiques?
Jean-Pierre Chevènement: François Hollande a pris un engagement : en cinq ans, réduire à zéro le déficit public. Dans le collectif budgétaire de l'été, il engagera des dépenses, fortes symboliquement, telles que le relèvement de l’allocation de rentrée scolaire ou la mise à la retraite des personnes qui auront cotisé quarante et une années à l'âge de soixante ans. Tout cela étant compensé à l’euro près.

Faut-il bloquer le prix de l'essence?
Oui si les prix remontaient. Ce n’est pas la tendance.

Un audit est commandé: est-ce le prélude à l'abandon de certaines promesses?

La situation du pays est d'une telle gravité qu'il ne faut rien cacher au peuple. Le président Hollande, comme Mendès-France autrefois, saura dire pourquoi on ne peut pas tout faire tout de suite.

Faut-il demander des économies aux collectivités locales?

Il y a encore des doubles emplois entre administrations, mais cela ne représente pas une immense perspective d'économies.

La presse étrangère analyse la victoire de Hollande comme un vote des Français contre l'austérité. Qu'en pensez-vous?
C'est une appréciation trop rapide. La politique arrêtée par François Hollande est rigoureuse, mais elle tend à restaurer la croissance.

Comment réindustrialiser la France?
Il faut d’abord stopper la désindustrialisation, qui se poursuit depuis le milieu des années 70: nous avions alors près de six millions de travailleurs dans l'industrie, il en reste un peu plus de trois. La fin de la surévaluation de l'euro est une condition du redressement économique. L’effritement de l’euro est de ce point de vue une bonne chose. Mais nous sommes encore loin du point bas de l’euro 82 centimes de dollar en 2000 et même de son cours de lancement : 1,16 dollars.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité politique de Julien Arnaud sur LCI, mardi 22 mai 2012.


  • A propos de la suppression des tribunaux correctionnels pour mineurs : cela mérite un débat parlementaire. Faut-il les supprimer ? C'est probable. Les tribunaux pour enfants ont tout de même des moyens répressifs. Il faut bien vérifier qu'ils sont insuffisants pour aller vers des tribunaux correctionnels.
  • Le ministre de l’Intérieur a forcément des exigences qui entrent en contradiction avec celles du Ministre de la Justice. C'est à ce moment là au Premier Ministre ou au Président de la République d'arbitrer.
  • L'euro est une affaire mal conçue, je l'avais dit dès le départ. On a abandonné la souveraineté monétaire à une banque centrale copiée sur le modèle de la Bundesbank allemande qui n'a qu'une seule mission : assurer la stabilité monétaire.
  • Il vaut mieux ne pas sortir la Grèce, conserver l'unité de la zone euro et en revoir les règles pour permettre à des pays en difficultés de ne pas emprunter à des taux mirobolants.
  • Il faut qu'on adosse le MES sur la Banque centrale européenne. Ce serait aligner la BCE sur les statuts de toutes les autres banques centrales.
  • A propos de la renégociation du traité budgétaire : il faut tout mettre sur la table, comme l'a dit François Hollande, et discuter. Le rôle de la Banque centrale européenne, par exemple, doit figurer dans les discussions. Quant aux eurobonds, de quoi parle-t-on exactement?
  • L'avenir du gouvernement de la gauche se jouera sur la renégociation du traité, aujourd'hui purement disciplinaire et punitif. Il faut y ajouter des moteurs de croissance.

Dépêche AFP, mardi 22 mai 2012, 10h59.


Chevènement: "l'avenir du gouvernement se jouera" sur la renégociation du traité européen
L'avenir du gouvernement "se jouera" sur la renégociation du traité de discipline budgétaire européen dans le sens de la croissance, a estimé mardi sur LCI le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Pierre Chevènement.

"L'avenir du gouvernement de la gauche se jouera sur la renégociation du traité aujourd'hui purement disciplinaire et purement punitif" qui a été signé par Nicolas Sarkozy, a dit l'ancien ministre.

Selon lui, "il faut peut-être en revoir le calendrier, en changer un peu les perspectives et puis y ajouter ces moteurs de croissance".
"Il faut tout mettre sur la table et discuter. Le rôle de la Banque centrale (européenne) doit par exemple figurer au menu des discussions", a estimé M. Chevènement.

L'ancien ministre s'est prononcé d'autre part, en réponse à une question, en faveur du maintien de la Grèce dans la zone euro, à la création de laquelle il fut pourtant fermement opposé.

"Il vaut mieux ne pas sortir la Grèce, conserver l'unité de la zone euro et revoir les règles de la zone euro pour permettre en effet à des pays en difficulté de ne pas emprunter à des taux mirobolants", a-t-il souligné.

"Ce n'est pas tenable", a-t-il en effet estimé, prenant les exemples de l'Espagne et de l'Italie.

Jean-Pierre Chevènement a d'autre part laissé entrevoir sa déception qu'aucun membre de son parti n'ait été retenu pour figurer dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. "Vexé? Non. Mais je l'ai regretté", a-t-il confié.
Mots-clés : bce euro europe grèce mrc

Rédigé par Chevenement.fr le 22 Mai 2012 à 11:07 | Permalien | Commentaires (1)

Jean-Pierre Chevènement était invité, lundi 21 mai 2012, de "Ça vous regarde" sur LCP aux côtés de Françoise Hostalier, députée UMP du Nord, Romain Rosso, grand reporter à L’Express et François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique. Ils répondaient aux questions d’Arnaud Ardoin sur l'OTAN et l'Afghanistan.


  • J'étais contre la première guerre d'Irak mais même en Afghanistan, je n’étais pas partisan de l'engagement de troupes au sol, même si je sais reconnaître le sentiment de légitime défense des États-Unis.
  • François Hollande s'en est très bien tiré. Il a concilié à la fois le respect de la décision de retrait des troupes françaises d'Afghanistan et les meilleures relations avec notre ami américain. Stratégiquement, c'est du grand art.
  • Barack Obama a annoncé de manière unilatérale la retrait d'Afghanistan en 2014 sans consulter ses alliés. D'autres, comme les Canadiens, ont retiré leurs troupes en 2010-2011. Nous sommes fondés à retirer nos troupes combattantes fin 2012.
  • Quand une stratégie, la « contre-insurrection », a échoué, il vaut mieux en tirer les conséquences.
  • La décision de François Hollande est justifiable. Elle se passe en bonne harmonie avec nos alliés. Il demeurera naturellement un dessein général qui est d'aider la construction d'un État Afghan.
  • Les raisons de notre présence en Afghanistan n'ont jamais été claires car au départ, c'était une réaction légitime des États-Unis qui ont jeté à bas le pouvoir des talibans et Ben Laden. On a ensuite laissé les seigneurs de la guerre reprendre le pouvoir et l'intervention américaine en Irak a pollué le dossier Afghan.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité du 22h de Public Sénat, lundi 14 mai 2012. Il répondait aux questions de Sonia Maabrouk.


  • J'ai fait savoir dès le 13 mars, le jour où j'ai annoncé mon soutien à François Hollande, que pour ce qui me concerne je ne visais aucune responsabilité
  • Je n'ai jamais été polarisé par une responsabilité ministérielle.
  • La tâche de François Hollande est celle d'un Président de la République. Il doit choisir les profils qui correspondent le mieux aux tâches qui sont celles de l’État. Par conséquent, ce sont des choix extrêmement importants. Il ne peut pas y avoir d'affect.
  • François Hollande a dit qu'il valait mieux que le Président de la République se sente proche de son Premier Ministre. Ça n'a pas toujours été l'avis de François Mitterrand.
  • S'agissant de Jean-Marc Ayrault, c'est un homme de gauche authentique. Je le connais depuis longtemps. Il a su montrer toutes ses qualités comme président du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale pendant plus de 10 ans.
  • Je n'ai pas d'avis à donner. François Hollande en reçoit beaucoup. Il fait sa synthèse, comme il sait si bien le faire, mais le fait tout seul.
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