Dépêche AFP, dimanche 13 janvier 2013, 19h20.


Jean-Pierre Chevènement pour "une refondation démocratique" du Mali
Jean-Pierre Chevènement (MRC) estime qu'au-delà de l'intervention militaire française, la "refondation démocratique du Mali" passe par "une négociation entre toutes les parties maliennes rejetant le terrorisme".

"Un coup d'arrêt devait être donné à la décomposition de l'Etat malien dont la survie était menacée par la progression des colonnes islamistes vers Bamako", écrit dimanche le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), dans un communiqué.

Selon lui, "le seul objectif politique raisonnable de la France ne doit cependant pas être perdu de vue : c'est la refondation démocratique du Mali dont l'intégrité territoriale et la souveraineté doivent être préservées et les institutions rétablies dans leur légitimité".

"Cette refondation démocratique ne peut être acquise par le seul effet d'une intervention militaire. Elle suppose une négociation entre toutes les parties maliennes rejetant le terrorisme", poursuit l'ancien ministre de la Défense.

A cet égard, il faut selon lui, "dissocier la population du Nord-Mali des groupes terroristes, et pour cela redéfinir les conditions du vivre-ensemble entre le Sud-Mali, principalement bambara, et les Touaregs et autres populations du nord". "Toute négociation devra impliquer les pays du champ, principalement l'Algérie dont le rôle est indispensable à la stabilité et à la paix dans la région", conclut-il.

Rédigé par Chevenement.fr le 13 Janvier 2013 à 19:29 | Permalien | Commentaires (3)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à RFI, mercredi 19 décembre 2012.


"Il y a beaucoup à faire entre la France et l’Algérie"
RFI : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy… Il y a déjà eu plusieurs visites de chefs d’Etat français en Algérie, avec de grandes déclarations d’amitié. Et pourtant, ça n’a rien changé. Est-ce que la visite de François Hollande ne risque pas, elle aussi, de faire pschitt ?
Jean-Pierre Chevènement : Moi, je ne raisonnerais pas comme ça. Il y a, entre la France et l’Algérie, des liens profonds. Evidemment, je pense qu’il y a eu beaucoup de souffrance, et en même temps, je pense que nous devons, ensemble, regarder vers l’avenir. Il y a beaucoup à faire entre la France et l’Algérie !

Oui, mais les retombées des visites des prédécesseurs de François Hollande n’ont pas été très bonnes.
Oui, mais vous voyez les choses de manière trop négative ! J’ai moi-même été associé à plusieurs épisodes de la relation franco-algérienne depuis cinquante ans. Et par exemple, la libéralisation des visas en 1999, qui a donné lieu à cet échange de visites entre le président Bouteflika et le président Chirac.

L’Algérie est un pays avec lequel nous avons des relations économiques déjà très développées. Nous avons un excédent important sur l’Algérie ! Pourtant, nous importons d’Algérie une partie importante de notre pétrole et de notre gaz surtout.

Et par ailleurs, il y a des relations humaines exceptionnelles ! Dès lors qu’on situe notre relation à égalité, je pense que notre relation est naturelle entre Français et Algériens. Et je peux vous dire que sur le terrain, le français est encore couramment pratiqué ! C’est le deuxième pays francophone du monde après la France ! Dans l’enseignement supérieur, on parle français ! Il y a plus de 600 accords entre les universités algériennes et les universités françaises !

Rédigé par Chevenement.fr le 20 Décembre 2012 à 00:15 | Permalien | Commentaires (3)

Discours de Jean-Pierre Chevènement lors du Congrès de Paris du Mouvement Républicain et Citoyen, dimanche 16 décembre 2012.


Chers camarades,

Le MRC est plus qu’un parti politique. C’est d’abord un courant d’idées ancré dans 40 ans d’histoire politique française depuis le Congrès d’Epinay en 1971. C’est un superbe logiciel, rarement pris en défaut. Bref, c’est une boussole, indispensable à la gauche et à la France car il n’y a pas de cap pour qui ne connaît pas le port.

Quelle capacité avons-nous d’influer dans la vie politique française ?

D’abord parler le langage de la vérité qui, par principe, est celui de l’intérêt général. Combattre la facilité, celle du mensonge triomphant qu’ânonnent ceux qui se soumettent par principe aux puissants. Être libres, être citoyens, être Français, c’est-à-dire hommes et femmes de caractère, francs comme l’est le nom de notre pays. Nous devons retrouver la « grande vue », la vue générale, qui nous permettra de sortir la France de l’ornière.

Depuis la fin du communisme et le choix fait par la Chine du marché mondial, la France et l’Europe ont perdu la rente de situation sur laquelle elles avaient vécu depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. À la faveur de la globalisation libérale, de nouvelles puissances ont émergé, quelquefois milliardaires en hommes, qui maîtrisent la technologie, développent une croissance rapide et montrent une ambition conquérante.

Dépêche AFP, vendredi 14 décembre 2012, 13h27


Vote des étrangers, "une question marginale" pour Jean-Pierre Chevènement (MRC)
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), juge dans une interview au journal Le Monde daté de samedi que le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales est "une question marginale".

"Arrêtons d'enflammer la France avec des questions marginales", déclare le sénateur du Territoire de Belfort pour qui "la direction du PS sait que le droit de vote des étrangers aux élections locales ne se fera pas".

"La bonne solution, c'est la naturalisation en vue de l'intégration. Il faut faciliter les conditions d'accès à la nationalité française. C'est ce qu'a entrepris Manuel Valls", ajoute M. Chevènement.

"Ces réformes dites sociétales sont trop souvent le cache-misère d'une insuffisante prise en compte des questions économiques et sociales", juge Jean-Pierre Chevènement qui demande à François Hollande de se "mobiliser sur l'essentiel et ne pas s'égarer sur les chemins de traverse".

Rédigé par Chevenement.fr le 14 Décembre 2012 à 13:35 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Monde, vendredi 14 décembre 2012.


"Arrêtons d'enflammer la France avec des idées marginales"
Le Monde : Pensez-vous que le gouvernement s’est "couché" devant Mittal à propos de Florange ?
Jean-Pierre Chevènement : Il y avait trois solutions possibles. La première, c’était la nationalisation partielle, celle du seul site de Florange. Cela posait des problèmes d’approvisionnement et de débouchés, en fait maîtrisés par Mittal. La deuxième, c’était la nationalisation intégrale d’ArcelorMittal qui avait un sens car la sidérurgie est une industrie de haute technologie dont la France ne peut se désintéresser. Mais le risque aurait été moins financier que politique : la France doit continuer à pouvoir emprunter à des taux très bas. Le Premier Ministre a choisi une la troisième solution, celle d’un accord avec Mittal pour préserver l’emploi. C’est une solution à minima, je le concède, mais elle préserve l’avenir.

Arnaud Montebourg a-t-il eu raison de parler de nationalisation ?
Oui, il était dans son rôle. Il a agi avec panache. C’est son style. Ce qu’il a dit a contribué à amener Mittal à assouplir sa position.

Vous ne lui conseillez donc pas d’appliquer la « jurisprudence » Chevènement de 1983, à votre départ du gouvenrement : "Un ministre, ça ferme sa gueule. Et si ça veut l’ouvrir, ça démissionne"?
J’aurais eu mille raisons de démissionner quand j’ai été ministre. Je ne l’ai fait qu’à trois reprises, et chaque fois parce qu’ un intérêt essentiel était en jeu. Là, c’est différent : il y a un désaccord sur un dossier. Un arbitrage été rendu. Tant que l’essentiel n’est pas en jeu, un ministre doit privilégier l’image de cohérence du gouvernement auquel il appartient.

Qu’appelez-vous l’essentiel ?
La décision qu’a prise le gouvernement après la remise du rapport Gallois -traiter à bras le corps le problème de la compétitivité de l’économie française.

Intervention de Jean-Pierre Chevènement devant l'Académie des Sciences Morales et Politiques, lundi 3 décembre 2012.


Les changements politiques dans le monde arabe
Les « révolutions arabes » ont surpris. Elles ont été saluées, dès le départ, avec d’autant plus de ferveur par l’opinion publique occidentale que celle-ci ne les avait pas vu venir.

L’enthousiasme qu’elles ont, d’emblée, suscité plonge ses racines dans une certaine mauvaise conscience, celle d’une trop longue tolérance à l’égard de régimes autoritaires et corrompus, vus comme un moindre mal pour des peuples considérés comme trop arriérés pour accéder à la démocratie. Or, brusquement, ces sociétés se réveillaient. Leur développement entrait en contradiction avec des régimes qui accaparaient le pouvoir depuis trop longtemps et dont la légitimité s’était érodée au fil du temps. Une vision quelque peu euphorisante s’est alors développée, celle d’un « printemps arabe » surgi au cœur de l’hiver 2011. A travers lui, les peuples arabes allaient rejoindre un mouvement universel vers la démocratie qu’avaient parcouru avant eux d’autres peuples, ceux d’Amérique latine, d’Europe du Sud puis de l’Est, après la chute du Mur de Berlin, voire d’Afrique.

Vision idéalisante, à coup sûr, car beaucoup de ces peuples avaient déjà connu la démocratie. Pour l’essentiel, les « révolutions arabes » entendent non pas « restaurer », mais « instaurer » la démocratie, avec, en Tunisie, un mot d’ordre qui vaut marque de fabrique : « Dégage ! ».


Rédigé par Chevenement.fr le 5 Décembre 2012 à 19:01 | Permalien | Commentaires (5)
Jean-Pierre Chevènement a été désigné, dans le cadre de la diplomatie économique mise en œuvre par le gouvernement, comme représentant spécial de la France pour la Russie.

Dans sa lettre de mission, le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, lui demande d’œuvrer pour une mobilisation des acteurs français publics et privés en faveur des relations politiques, économiques, commerciales, scientifiques et culturelles entre la France et la Russie.

Monsieur Chevènement rencontrera demain à Matignon, aux côtés du Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, le Premier Ministre russe, Dimitri Medvedev. Il se rendra à Moscou de 4 au 8 décembre.

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Novembre 2012 à 17:13 | Permalien | Commentaires (6)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité du 22h de Public Sénat, mercredi 14 novembre 2012. Il répondait aux questions de Sonia Maabrouk.


Verbatim express

  • A propos de l'assassinat de Jacques Nacer, président de la CCI de Corse-du-Sud : Cet assassinat, qui s'ajoute à tant d'autres, est le résultat de la démission de tous les gouvernements depuis très longtemps. Il fallait maintenir un cap clair qui était l’État de droit. Il n'y avait pas d'autre réponse au déchaînement de cette violence imbécile qui prend en otage tout l'île.
  • Il y a une porosité entre l'indépendantisme et le grand banditisme que d'autres que moi ont dénoncé il y a longtemps, en particulier deux indépendantistes en 2000 : Santoni et Rossi. Ils l'ont d'ailleurs payé de leur vie.
  • J'attends du gouvernement qu'il soit ferme et qu'il ne ressuscite pas une nouvelle mouture du statut de la Corse. Si on veut rouvrir le débat institutionnel, ce sera à nouveau un signe de faiblesse.
  • Il faut que les consignes soient fermes, tant pour la police que la justice, et que l'on mette en place des gens qui aient quelque chose dans le "buffet".
  • Je dis tout haut ce que tout le monde devrait penser si on apprenait aux gens à penser. Mais pour leur apprendre à penser, il faut leur dire la vérité.
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