Premier épisode de l'émission "A Voix nue" avec Jean-Pierre Chevènement, une série d’entretiens produite par Gérard Courtois et réalisée par Marie Plaçais. Diffusée du lundi 23 au vendredi 27 mars sur France Culture de 20h à 20h30 et publiée en intégralité sur franceculture.fr.


Série d'entretiens sur France Culture (audio et transcription) : 1/ "Belfort-Paris, en passant par l’Algérie"
Présentation de l'épisode par France Culture : "Jean-Pierre Chevènement évoque son enfance pendant la guerre, sa famille d’instituteurs, ses études brillantes qui le conduisent à Sciences-Po et à l’Ena, puis le choc de la guerre l’Algérie qui marque son passage à l’âge adulte."

Rédigé par Chevenement.fr le 9 Avril 2020 à 14:57 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Figaro, propos recueillis par Alexandre Devecchio, jeudi 9 avril 2020.


Entretien au Figaro : "Il faut un gouvernement de salut public"
  • Le Figaro : Cela fait près d’un mois que la France est confinée et on ne voit pas l’issue de la crise. Que faire ?

    Jean-Pierre Chevènement : L’épidémie de coronavirus nous rappelle que l’histoire est tragique. Ce n’est pas « un ultimatum de la nature » comme l’a dit Nicolas Hulot. Ce n’est en rien la conséquence du réchauffement climatique. Cette pandémie est un aspect - pas des plus plaisants - d’une mondialisation laissée à elle-même. Imprévisible par sa soudaineté, sa brutalité, le caractère quasi universel de son expansion, cette pandémie révèle notre incapacité à faire face en l’absence de vaccin. J’ajoute qu’elle met en lumière les dépendances que la France, parmi d’autres, a laissé se créer en transférant à l’autre bout du monde la moitié de son industrie, notamment pharmaceutique et médicale.

    La seule stratégie que j’aperçois, c’est la multiplication des tests, le traçage, le confinement des malades et des personnes à risque en attendant d’ici un an ou deux la production d’un vaccin. Une deuxième crise va s’imposer : c’est la semi-paralysie de notre économie. Plus que tout c’est un état d’esprit qu’il faut changer. J’entends encore s’élever la voix des thuriféraires d’un approvisionnement à bas coût. C’est la voie de la facilité. Les exigences de la sécurité imposent un discours plus rude, c’est le retour du long terme, de la nation, de l’État républicain. L’insouciance a fait son temps. Pour réduire notre dépendance, il faut produire national. Après la bataille de la Marne, il y a eu la guerre des tranchées et cette pandémie peut durer longtemps. Planifier n’est pas un gros mot. L’heure est à l’unité nationale. Je n’entends obtenir l’abjuration publique de personne, mais une salutaire prise de conscience dans nos élites. Il nous faut un gouvernement de salut public. Toutes les forces vives doivent se sentir associées. L’heure n’est pas aux procès, ni aux polémiques politiciennes. Il y a deux scénarios possibles : 1914 ou 1939-1940. Pour ma part, je choisis l’union sacrée. C’est au président de la République qu’incombe le devoir de mettre le pays à la hauteur des défis.

Les actes du colloque du 4 mars 2020 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Islamisme (islam politique) et démocratie dans le monde musulman : quelle(s) grille(s) de lecture ?"
  • Introduction, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • L’angle de la Realpolitik ?, par Gabriel Martinez-Gros, historien, professeur émérite d’histoire de l’Islam médiéval, ancien co-directeur de l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman, auteur de L’Islam, l’islamisme et l’Occident - Genèse d’un affrontement (avec Lucette Valensi, Seuil, 2013), et de L’Empire islamique, VIIème-XIème siècles (Passés composés, 2019)

Rédigé par Chevenement.fr le 8 Avril 2020 à 13:53 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à El Confidencial, propos recueillis par Hernan Garces, Pere Rusinol, lundi 6 avril 2020.


Entretien à El Confidencial : "Il faut mettre sur pied des mécanismes de solidarité financière qui donnent à l'Europe un contenu politique."
  • El Confidencial : Dans votre récente interview à L’Express vous indiquiez à propos de la gestion de la crise du Covid-19 que certaines élites politiques « ne sont pas naturellement amenées à penser autrement. Ils ont été éduqués dans ce système. Ils croient être à l'avant-garde mais, bien souvent, ils retardent d'une guerre. Et l'on est en train de le voir. » Pouvez-vous développer cette idée ?

    Jean-Pierre Chevènement : Cette pandémie révèle les dépendances et les fragilités que nous avons laissé s'accumuler au fil de trois décennies de mondialisation. Naturellement, ces dépendances et ces fragilités résultent de la mise en œuvre d’une philosophie économique, celle de Friedrich Hayek et Milton Friedman, qui considéraient qu’il fallait laisser chaque acteur individuel optimiser ses calculs économiques et qu'il en résulterait la plus grande croissance possible au niveau global. Cette vision économiciste aujourd’hui montre ses limites. L'aspect stratégique a été totalement négligé et le souci de sécurité légitime qui fonde le pacte entre l’État et les citoyens a été méconnu. Dans le domaine de la santé, c'est l'évidence, mais aussi dans le domaine de l'énergie, l'agriculture et la défense. Ce n'est pas impunément qu'on laisse la moitié de l'industrie se délocaliser à l'autre bout du monde.

Rédigé par Chevenement.fr le 6 Avril 2020 à 14:48 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Express, propos recueillis par Anne Rosencher, vendredi 27 mars 2020.


Entretien à L'Express : "Nous avons cessé de penser le monde en termes stratégiques"
  • Anne Rosencher : Selon vous, quelle est la principale leçon politique que l'on peut d'ores et déjà tirer de l'épreuve que nous vivons ?

    Jean-Pierre Chevènement : La crise du coronavirus éclaire d'un jour brutal les dépendances que nous avons laissé se créer depuis quatre décennies de ce qu'on appelle la mondialisation. Voyez-vous, on ne délocalise pas la moitié de son industrie à l'autre bout du monde sans que ne se créent des fragilités auxquelles l'Etat se doit maintenant de remédier. Aujourd'hui, c'est bien sûr évident en ce qui concerne les substances médicamenteuses puisque 80% d'entre elles sont produites en Chine. C'est vrai aussi de l'appareillage, des machines d'assistance respiratoire, des gants de caoutchouc, des masques, bien sûr...

  • Les masques, en quelque sorte, sont un cas d'école...

    Oui et cela illustre le fait que nous avons substitué une logique d'approvisionnement à flux tendus à une logique de stockage qui prévalait jusqu'en 2013. C'est alors sur la recommandation du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale - paradoxalement chargé de veiller à la sécurité de la population dans tous les domaines -, que l'on a renoncé au stockage de plus de 1 milliard de masques. En demandant aux entreprises de constituer leurs propres réserves - ce qu'elles n'ont pas fait, pour la plupart -, l'Etat s'est défaussé de sa responsabilité fondamentale. Il a rompu le pacte de base : les citoyens reconnaissent l'autorité de l'Etat, et en échange de quoi, ce dernier leur assure un certain nombre de services, au premier rang desquels, la garantie de la sécurité. Ne nous y trompons pas : ce qui vaut dans le domaine de la santé vaut aussi dans d'autres secteurs, et il faudra également en tirer les conséquences.

Rédigé par Chevenement.fr le 27 Mars 2020 à 21:43 | Permalien | Commentaires (1)

Les actes du colloque du 5 février 2020 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Iran, Etats-Unis, où la crise au Moyen-Orient nous conduit-elle ?"
  • Introduction, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • L’Iran face à ses adversaires, par Jean-Claude Cousseran, Diplomate, secrétaire général de l’Académie diplomatique internationale, directeur général de la Sécurité extérieure de 2000 à 2002
  • Le rituel répétitif de la crise Iran États-Unis, par Pierre Conesa, Ancien haut fonctionnaire de la Défense, auteur de Dr. Saoud et Mr Jihad. La diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite (Robert Laffont : 2016), membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica

Rédigé par Chevenement.fr le 25 Mars 2020 à 15:05 | Permalien | Commentaires (2)

"A Voix nue" avec Jean-Pierre Chevènement : une série d’entretiens produite par Gérard Courtois et réalisée par Marie Plaçais. Diffusée du lundi 23 au vendredi 27 mars sur France Culture de 20h à 20h30 et publiée en intégralité sur franceculture.fr.


"Jean-Pierre Chevènement, républicain ombrageux",  une série d'entretiens sur France Culture
"Depuis un demi-siècle, Jean-Pierre Chevènement est l’une des voix et des personnalités les plus singulières de la vie politique française. Allié exigeant de François Mitterrand, il aura été l’un des principaux acteurs de la reconstruction du Parti socialiste et de l’aventure de l’union de la gauche dans les années 1970. Après la victoire de 1981, il sera un ministre entreprenant à la recherche, l’industrie, l’éducation nationale, la défense, enfin l’intérieur. Mais il démissionnera à trois reprises et se présentera à l’élection présidentielle de 2002 pour défendre ses convictions républicaines contre les « renoncements » ou les « impasses » de la gauche au pouvoir, notamment sur la politique européenne.

A ses yeux, la force des idées est le moteur de la politique, c’est-à-dire de l’histoire en train de se faire. Faire avancer l’histoire aura été son ambition constante, sans souci des conforts de carrière et sans crainte des marginalités passagères.

Episode 1 : Belfort-Paris, en passant par l’Algérie
Jean-Pierre Chevènement évoque son enfance pendant la guerre, sa famille d’instituteurs, ses études brillantes qui le conduisent à Sciences-Po et à l’ENA, puis le choc de la guerre l’Algérie qui marque son passage à l’âge adulte.

Rédigé par Chevenement.fr le 23 Mars 2020 à 11:14 | Permalien | Commentaires (9)

Les actes du colloque du 3 décembre 2019 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Quelle recomposition du paysage politique pour la France ?"
  • Introduction, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • Les nouveaux clivages à l’heure de la mondialisation, par David Djaïz, normalien, ancien élève de l’ENA, auteur de Slow Démocratie (Allary, 2019) et La guerre civile n’aura pas lieu (Éditions du Cerf, 2017), membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica

Rédigé par Chevenement.fr le 20 Mars 2020 à 10:51 | Permalien | Commentaires (1)
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