Tribune de Jean-Pierre Chevènement dans "La Croix", vendredi 31 août 2014.
Le concept d’« opération extérieure » ne va pas de soi : la Défense nationale exclut, par définition, les guerres d’agression. Il est vrai que la France a contracté des alliances, ainsi l’alliance atlantique, ou souscrit à des obligations dans le cadre de l’Union européenne. Mais ces obligations ne peuvent résulter que d’agressions dirigées contre nos partenaires euro-atlantiques. Dans les faits, 23 sur 28 des membres de l’Union européenne sont membres de l’Alliance atlantique dont la principale puissance est constituée par les États-Unis d’Amérique, garants, en dernier ressort, de la sécurité de l’ensemble, grâce à leur arsenal nucléaire. Compte tenu des incertitudes liées à leur emploi, la France a entendu se doter d’une dissuasion nucléaire fondée sur le principe de stricte suffisance, afin de pouvoir garantir, en tout état de cause, son indépendance et ses intérêts vitaux. La France a par ailleurs signé un certain nombre d’accords de défense avec plusieurs États africains dont l’indépendance remonte à un peu plus d’un demi-siècle.
Enfin et surtout, la France, depuis 1945, est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est de là que résulte la légitimité des opérations extérieures qu’elle peut être amenée à conduire. Ainsi les interventions au Mali (Serval) et en Centrafrique (Sangaris) réunissent-elles les conditions de légitimité d’une « opération extérieure » : appel du gouvernement de l’État menacé ou agressé, résolution du Conseil de sécurité autorisant le déploiement de forces armées. Ainsi en va-t-il également pour la force d’interposition (Casques bleus) mise en place par l’ONU au Liban et à laquelle la France contribue. C’est ainsi le Conseil de sécurité qui définit la légitimité des « Opex ».
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le 31 Octobre 2014 à 11:41
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Conférence de Jean-Pierre Chevènement, prononcé lors du colloque franco-russe "La France et La Russie: 1914-1918 - de l'alliance à la coopération" organisé à Yaroslavl par la Renaissance française en Russie, le 16 septembre 2014.
L’alliance franco-russe nouée en 1891 est née de plusieurs facteurs :
D’abord le retournement de la politique allemande après le congédiement de Bismarck par Guillaume II. Son successeur, Caprivi, dénonce le « traité de réassurance » conclu entre les deux Empires, allemand et russe. L’Allemagne privilégie son alliance avec l’Empire d’Autriche-Hongrie et elle cesse d’acheter des titres d’emprunt russes. Or, la Russie a besoin de capitaux pour son industrialisation. C’est la France, ébranlée par l’énorme commotion qu’a été pour elle la défaite de 1870-71, qui va fournir ces capitaux. L’accord diplomatique de 1891 est complété ensuite par des conventions militaires, comportant une clause de secours mutuel en cas d’agression. Pour la France comme pour la Russie, leur alliance est un moyen de sortir de leur isolement diplomatique. Il a fallu convaincre les milieux financiers français, au départ assez réservés à l’égard du tsarisme, mais les nécessités politiques priment. L’épargne française, abondante, s’investit massivement en Russie (un tiers des placements extérieurs français). Sous l’impulsion de Serge Witte (1891-1902), puis de Stolypine à partir de 1905, le développement de la Russie est impressionnant. La tendance générale est à la libéralisation. Une Douma est créée en 1906. Jean-Pierre Chevènement était l'invité des "lundis de l'IHEDN", lundi 13 octobre 2014. La conférence sur le thème : "1914-2014 : l'Europe sortie de l'histoire ?" est disponible en intégralité et en vidéo ci-dessous.
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Découvrez le livre de Jean-Pierre Chevènement 1914-2014 : l'Europe sortie de l'histoire? (éditions Fayard) Conférence de Jean-Pierre Chevènement, prononcé à l'Institut Français d'Alger, le 11 octobre 2014.
Merci Monsieur l’Ambassadeur, merci Monsieur le Directeur de m’accueillir à l’Institut français d’Alger. Merci aussi à toutes les personnes ici présentes qui sont venues à ma rencontre, Français ou Algériens. Merci particulièrement aux personnalités algériennes que je reconnais, notamment le sénateur Benyounes, M. Omar Belhouchet directeur d’El Watan, et bien d’autres que je ne puis citer toutes.
Je suis venu en Algérie, guidé par l’amitié, avec une délégation de l’AFA, l’Association France Algérie, avec son secrétaire général, Monsieur Jean-Yves Autexier, ancien député et sénateur, son premier vice-président délégué, Monsieur Raoul Weexsteen que vous connaissez bien, qui est un chercheur éminent, et qui connaît bien l’Algérie. Je tiens à vous remercier, je tiens à remercier d’abord le gouvernement algérien de l’accueil qu’il m’a réservé mais aussi les Algériens que je m’efforce de rencontrer dans leur diversité. J’ai eu l’occasion déjà de voir Monsieur Belhouchet hier et puis d’autres encore, y compris en me rendant à Tizi Ouzou pour des raisons sur lesquelles je reviendrai tout à l’heure. J’ai pu avoir un contact avec les habitants et avec tout ce qui se fait de mieux dans cette terre de Kabylie qui est tellement riche, s’agissant de son patrimoine aussi bien matériel que spirituel. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de PolitiqueS sur LCP, samedi 11 octobre 2014. Il répondait aux questions de Serge Moati.
Verbatim express :
Allocution prononcée par Jean-Pierre Chevènement, le dimanche 5 octobre 2014, dans les jardins de la Maison d'Emile Zola à Médan, à l'occasion du 112è anniversaire de la mort de l'auteur.
Le centenaire de l’éclatement de la Première guerre mondiale peut-il être l’occasion d’une réflexion sur Zola et la guerre ? C’est l’idée que m’a soumise au nom de la Société littéraire des amis d’Emile Zola, Monsieur François Labadens que je remercie ainsi que Madame Le Blond Zola et Monsieur Pierre Bergé pour leur invitation. Je salue également les élus et les participants que je remercie d’être venus si nombreux.
Je ne sais ce qui me vaut l’honneur de m’exprimer devant vous. J’admire Zola certes, pour son engagement d’abord et pour son œuvre : pour sa puissance d’évocation, son style à la fois sec et puissant, les scènes inoubliables qu’il a produites et qui restent comme des moments de la littérature mondiale, une distance d’entomologiste qui donne encore plus de force à l’expression des passions, un sens de la tragédie humaine, bref une grandeur. Je l’admire aussi pour son ambition même qui consiste à décrire une société dans son ensemble. Ambition qui l’égale aux plus grands. De la saga des Rougon-Maquart, je n’ai pas tout lu, même si les œuvres essentielles me sont très présentes, et d’abord « Germinal » et puis « L’Argent » et tant d’autres, y compris la « Débâcle ». Ce livre eut, de son vivant, le plus fort tirage de tous ceux d’Emile Zola parus, mais la mémoire collective l’a quelque peu relégué à l’arrière plan de son œuvre. Je l’ai relu cet été plus attentivement. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "La voix est libre" sur France 3 Franche-Comté, samedi 4 octobre 2014. Il répondait aux questions de Jérémy Chevreuil.
Verbatim :
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ActualitésLes actes du colloque du 23 juin 2014 sont disponible en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
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