Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Avant hier, 19 décembre 17h, réunion du comité de campagne de Ségolène Royal au siège du Parti Socialiste. En fait, il s’agit d’une réunion du Bureau National de celui-ci, élargie à deux délégations du MRC et du PRG.


Plan de table : à la gauche de Ségolène Royal, François Hollande et François Rebsamen. A sa droite, moi-même et Jean-Michel Baylet. Ce plan de table n’a évidemment pas de signification politique. Après qu’aient successivement pris la parole François Hollande, François Rebsamen et Michel Sapin, trésorier du Parti Socialiste, Ségolène Royal définit les étapes et les modalités de sa campagne.

Je m’exprime à mon tour, rappelant que trois des nôtres ont siégé en ces lieux comme membres du bureau éaxécutif du PS (Georges Sarre, Jean-Luc Laurent et moi-même), avant que des divergences trop fortes sur le traité de Maastricht nous aient conduits à créer le Mouvement des Citoyens, en 1993, pour pouvoir continuer à défendre dignement nos idées. L’accord politique intervenu le 9 décembre 2006 entre le MRC et le PS doit permettre de dépasser le clivage du « oui » et du « non » au référendum du 29 mai 2005, comme l’a souhaité Ségolène Royal. Ses termes répondent à notre souci de réorienter la construction européenne au service de la croissance et de l’emploi, sans nouvelle « Constitution ». C’est seulement ainsi que pourra être consolidée dans la durée la reconquête des couches populaires que la candidature de Ségolène Royal fait à nouveau pencher vers la gauche. Celle-ci est une chance que nous devons tous apprécier à sa juste valeur pour créer une dynamique de terrain, seule capable de contrebalancer l’omnipotence de Nicolas Sarkozy dans les médias.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 21 Décembre 2006 à 13:02 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Nicolas Sarkozy hier, dans les Ardennes, s’est efforcé de rattraper Ségolène Royal, en flétrissant l’euro cher, « les dérives financières » et la politique de la Banque Centrale Européenne.

M. Trichet a répondu par avance, le 17 décembre, à Berlin : « Nous sommes indépendants parce que nos régimes démocratiques l’ont voulu ainsi ». En déclarant à la réunion du PSE à Porto : « Ce n’est pas à M. Trichet de décider de l’avenir de nos économies, c’est aux dirigeants démocratiquement élus », Ségolène Royal a implicitement pointé la nécessité de modifier le texte des traités européens concernant les statuts de la BCE.

Il n’est pas possible de prétendre respecter « l’indépendance » de la Banque Centrale, en critiquant seulement son « omnipotence ». Sans doute faut-il affirmer une volonté politique au niveau de l’Eurogroupe qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, voire du Conseil des ministres ou du Conseil Européen, afin d’affirmer la compétence des autorités politiques élues en matière de politique de change. C’est la démission de ces autorités politiques qui a conduit la Banque Centrale à utiliser à son profit l’ambiguïté relative du traité de Maastricht sur cette question du change. Mais on ne pourra pas échapper à la réforme des statuts de la Banque Centrale pour introduire parmi ses missions le soutien à la croissance et à l’emploi, sur le modèle du Federal Reserve Board américain ! C’est ce que prévoit l’accord MRC-PS. Cet enjeu doit être clairement énoncé, si nous voulons créer un rapport de forces au sein de l’Union européenne.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 19 Décembre 2006 à 13:52 | Permalien

Le site Chevenement2007.fr devient Chevenement.fr, le blog officiel de Jean-Pierre Chevènement.
Celui-ci continuera à diffuser le carnet de Jean-Pierre Chevènement, ses actualités, son agenda, ses passages médias et ses propositions.


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Mots-clés : webcampagne

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Décembre 2006 à 21:48 | Permalien

Communiqué de Jean-Pierre Chevènement, Paris, le 18 décembre 2006


Il est proprement sidérant que les autorités de l’Etat – en dehors d’un vœu pieux émis il y a deux mois par Jacques Chirac – n’aient pas cherché à empêcher la fusion entre Euronext, c’est-à-dire au premier chef la Bourse de Paris, et le New York Stock Exchange (YYSE). La Bourse de New York est incomparablement plus puissante. Cette fusion sera en réalité une absorption. A long terme elle entraînera la suprématie de la réglementation et du droit américains en matière boursière. Plus sûrement encore, elle exercera un effet d’éviction à l’égard des entreprises françaises et européennes de taille moyenne du fait de l’introduction à la côte de nouvelles et grosses capitalisations.

Les dirigeants d’Euronext ne se sentent pas en charge de l’intérêt général. Ils renoncent, au nom d’intérêts à courte vue voire purement personnels, à bâtir une alternative européenne à Americanext. Triomphe de la mondialisation. Défaite de l’Europe. L’Etat, en principe responsable du long terme, est scandaleusement aux abonnés absents !
Mots-clés : finance mondialisation

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 18 Décembre 2006 à 19:03 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



La reconquête par la gauche de l’électorat populaire, voilà l’objectif excellemment fixé par Ségolène Royal samedi. Sa personnalité, déjà, contribue, selon les sondages, à les séduire plus que le prêchi-prêcha traditionnel des militants, peut-être juste dans le fond, mais usé dans la forme. Il faut recréer un espoir, comme dans les années soixante-dix, mais cet espoir ne peut plus venir d’une « alliance de sommet ». Il ne peut venir, pour le moment, que de la base ou plus exactement d’une dialectique entre la base et la candidate. C’est ainsi que la confiance peur revenir. On m’objectera que ce rapport entre la candidate et le peuple n’est pas dénué d’une certaine religiosité, dans une société pourtant « sortie de la religion », selon l’excellente expression de Marcel Gauchet.

Eh bien, c’est cela qui à mes yeux est précieux : religion veut dire lien et les valeurs de base de Ségolène Royal sont des valeurs parfaitement laïques, même si on sait que beaucoup de ces valeurs – et d’abord les valeurs d’égalité – sont des valeurs chrétiennes laïcisées. Ségolène Royal est « structurante ». Et les classes populaires ont un intense besoin d’être rassurées et, pour ainsi dire, « fixées ».

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 18 Décembre 2006 à 13:50 | Permalien

par Jean-Pierre Chevènement, La Tribune, vendredi 15 décembre 2006


L'Europe de Jean Monnet, avant tout économique, s'est dissoute dans la mondialisation. De là naissent son incapacité à peser et sa progressive marginalisation. La dissolution de l'Europe économique a commencé avec la libre circulation mondiale des capitaux prévue dans l'Acte unique de 1986 et effective dès 1990. Les réglementations nationales ont disparu. L'espace européen a laissé la place à la mondialisation financière. Six ans plus tard, l'adoption du traité de Maastricht s'est traduite par l'abrogation de la " préférence communautaire " au profit d'un libre-échange mondial. Cette option s'est concrétisée à la conférence de Marrakech de 1995 fondant l'OMC et sacralisant aussi bien le multilatéralisme planétaire que la prédominance des règles commerciales sur toute autre forme de normes internationales, notamment sanitaires, sociales ou environnementales.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 15 Décembre 2006 à 11:08 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Claire Strime évoque hier en commentaire à mon blog une « royalisation » de Jean-Pierre Chevènement plutôt qu’une « Chevènementisation de Ségolène Royal », selon l’expression un brin perfide d’Alain Duhamel. Elle ajoute : « Pour une fois, je vais me référer à Saint Thomas et attendre ce que réservera l’avenir ».

Je lui répondrai deux choses :
  • un titre de Péguy : « La République, notre royaume de France »
  • une citation de Saint Matthieu : « Celui qui veut sauver sa vie la perdra, celui qui la risquera la sauvera ».

    C’est le moment, Claire, de retrousser ses manches : l’avenir sera ce que nous le ferons.
Mots-clés : médias ségolène royal

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 15 Décembre 2006 à 10:25 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Emmanuel Todd a justement signalé ce matin dans son exposé à la Conférence sur l'emploi et les revenus l’énorme tabou qui pèse sur la question du libre-échange.


Les économistes institutionnels (ainsi « le Cercle des économistes », dans un petit essai intitulé Politique économique de droite, politique économique de gauche, aux éditions Perrin) nous expliquent savamment qu’il faut « donner leur juste place aux contraintes ».

Ils les citent : l’ouverture croissante aux échanges avec les pays émergeants à coûts salariaux faibles, la concurrence fiscale et la limitation des déficits publics qui imposent de revoir les dépenses publiques, les normes européennes résultant des accords internationaux et du poids des actionnaires étrangers, l’impossibilité de changer le mandat de la Banque Centrale Européenne, etc.

Ce sont ces tabous qu’il faut justement faire sauter si on veut « redonner de l’air » aux économies européennes et particulièrement à la nôtre.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 14 Décembre 2006 à 11:06 | Permalien
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