Nicolas Sarkozy hier, dans les Ardennes, s’est efforcé de rattraper Ségolène Royal, en flétrissant l’euro cher, « les dérives financières » et la politique de la Banque Centrale Européenne.
M. Trichet a répondu par avance, le 17 décembre, à Berlin : « Nous sommes indépendants parce que nos régimes démocratiques l’ont voulu ainsi ». En déclarant à la réunion du PSE à Porto : « Ce n’est pas à M. Trichet de décider de l’avenir de nos économies, c’est aux dirigeants démocratiquement élus », Ségolène Royal a implicitement pointé la nécessité de modifier le texte des traités européens concernant les statuts de la BCE.
Il n’est pas possible de prétendre respecter « l’indépendance » de la Banque Centrale, en critiquant seulement son « omnipotence ». Sans doute faut-il affirmer une volonté politique au niveau de l’Eurogroupe qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, voire du Conseil des ministres ou du Conseil Européen, afin d’affirmer la compétence des autorités politiques élues en matière de politique de change. C’est la démission de ces autorités politiques qui a conduit la Banque Centrale à utiliser à son profit l’ambiguïté relative du traité de Maastricht sur cette question du change. Mais on ne pourra pas échapper à la réforme des statuts de la Banque Centrale pour introduire parmi ses missions le soutien à la croissance et à l’emploi, sur le modèle du Federal Reserve Board américain ! C’est ce que prévoit l’accord MRC-PS. Cet enjeu doit être clairement énoncé, si nous voulons créer un rapport de forces au sein de l’Union européenne.
M. Trichet a répondu par avance, le 17 décembre, à Berlin : « Nous sommes indépendants parce que nos régimes démocratiques l’ont voulu ainsi ». En déclarant à la réunion du PSE à Porto : « Ce n’est pas à M. Trichet de décider de l’avenir de nos économies, c’est aux dirigeants démocratiquement élus », Ségolène Royal a implicitement pointé la nécessité de modifier le texte des traités européens concernant les statuts de la BCE.
Il n’est pas possible de prétendre respecter « l’indépendance » de la Banque Centrale, en critiquant seulement son « omnipotence ». Sans doute faut-il affirmer une volonté politique au niveau de l’Eurogroupe qui réunit les ministres des Finances de la zone euro, voire du Conseil des ministres ou du Conseil Européen, afin d’affirmer la compétence des autorités politiques élues en matière de politique de change. C’est la démission de ces autorités politiques qui a conduit la Banque Centrale à utiliser à son profit l’ambiguïté relative du traité de Maastricht sur cette question du change. Mais on ne pourra pas échapper à la réforme des statuts de la Banque Centrale pour introduire parmi ses missions le soutien à la croissance et à l’emploi, sur le modèle du Federal Reserve Board américain ! C’est ce que prévoit l’accord MRC-PS. Cet enjeu doit être clairement énoncé, si nous voulons créer un rapport de forces au sein de l’Union européenne.
En restant dans l’ambiguïté, nous donnerions des armes à ceux qui veulent remettre sur le métier le projet de Constitution européenne. Tel était l’objectif d’une réunion convoquée la semaine dernière par deux pays ayant adopté la Constitution par référendum : le Luxembourg et l’Espagne, regroupant dix-huit Etats-membres, dont seize ayant utilisé la voie parlementaire. Cette manœuvre de l’Establishment européen ne peut tromper que les naïfs : Le Luxembourg et l’Espagne sont, avec l’Irlande, les pays qui ont tiré les plus gros avantages de la construction européenne. le Luxembourg a drainé institutions européenne et, par une fiscalité avantageuse, banques et sièges sociaux (son revenu par habitant est aujourd’hui de 241% de la moyenne de l’Union). Quant à l’Espagne, elle est le plus gros bénéficiaire net des fonds européens (2,5 % de son PIB). Il eût fallu que Luxembourgeois et Espagnols fussent « masos » pour rejeter une Constitution dont nul ne leur a d’ailleurs expliqué la portée autrement que José Luis Zapatero : « Quand on construit dix kilomètres d’autoroutes en Espagne, l’Europe en paye six ». Avec cela, le taux de participation au référendum espagnol n’a été que du tiers des inscrits ! Un peu de sérieux : si le texte du traité avait été présenté au référendum populaire en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Pologne et dans bien d’autres pays, il eût été rejeté. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les sondages d’« Euro baromètre » ! La « doxa » est fragile. A la merci d’une voix claire et véridique.