Agenda et médias
Après les attentats de Paris en 2015, nous sommes sortis de l’univers libéral-libertaire pour entrer dans une nouvelle ère idéologique où les concepts de nation, de frontières, d’autorité, et des emblèmes comme la Marseillaise, le drapeau, reprennent une signification. Les Français se sont rassemblés autour de la Nation, autour du patriotisme républicain et de ses emblèmes.
C’est un changement considérable. Il faut en prendre la mesure, rompre avec les erreurs anciennes qui nous ont conduits là où nous en sommes. Ces choix désastreux qui remontent aux années 1980 ont une matrice commune : la perte de confiance en la France, dans l’Etat-nation comme cadre de souveraineté, de responsabilité, de démocratie et de citoyenneté, dans la République comme matrice de notre destin. « La République et la nation » : autour de ces deux notions capitales, République Moderne vous propose cette confrontation exceptionnelle des points de vue. « La République et la nation » Mercredi 30 mars 2016 De 17h00 à 21h00 à l’Assemblée nationale, salle Colbert Ils interviendront lors de cette rencontre : Jean-Pierre Chevènement, président de République Moderne Régis Debray, philosophe, écrivain, médiologue Marcel Gauchet, historien, philosophe Marie-Françoise Bechtel, députée de l’Aisne, Vice-Présidente de République Moderne Henri Guaino, député des Yvelines Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’Economie Jérôme Sainte-Marie, auteur de « Le nouvel ordre démocratique » Inscription préalable indispensable avant le vendredi 25 mars à 16h00. Compte tenu du dispositif de sécurité de l’Assemblée nationale, il est impératif de renvoyer l’ensemble des informations mentionnées ci-dessous à l’adresse suivante : repmoderne@gmail.com avant le 25/03/2016 à 16h00 (vous recevrez un mail de confirmation). La présentation d’une pièce d’identité à l’accueil de l’Assemblée nationale sera impérative. Nous insistons bien sur l’obligation de nous envoyer ces informations avant la date limite, aucune dérogation ne sera accordée de la part du service de sécurité de l’Assemblée nationale. Nom : …………………………………………………………………… Prénom : ……………….………………………………………………. Date de naissance : ……………………………………………………. Lieu de naissance : …………………………………………………….
Yves Guéna était l’incarnation d’un patriotisme français venu des profondeurs, spontané, qui ne se discutait pas. Il avait à peine dix-huit ans quand, répondant à l’appel du Général de Gaulle, il réussit à gagner l’Angleterre.
Combattant de la France Libre du premier jour jusqu’au dernier, il est un modèle pour les jeunes générations. Je connais aussi son exigence républicaine : il mettait l’intérêt du pays au-dessus de toute considération. Il s’était opposé au Traité de Maastricht et à tout ce qui pouvait affaiblir notre République. La France perd un de ses derniers héros et je vois disparaître, pour ma part, avec tristesse, un ami admiré et respecté. J’adresse à son épouse et à toute la famille d’Yves Guéna, l’expression de ma grande peine personnelle et de ma profonde sympathie.
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Entretien croisé entre Nicolas Baverez et Jean-Pierre Chevènement paru dans Le Figaro, vendredi 4 mars 2016, propos recueillis par Marie-Laetitia Bonavita.
Le Figaro : Quelle est la nature de la crise que nous traversons ?
Nicolas Baverez: L’étymologie grecque de crise, krisis, renvoie au point décisif de la maladie où l’on se dirige vers la mort ou vers la guérison. La crise actuelle fait coexister un monde qui meurt et un monde qui naît. Loin d’être achevée, elle se prolonge parce qu’elle correspond à une grande transformation du capitalisme et du système international : nous sommes donc sortis de la récession, mais nullement de la crise. Les séquelles du monde qui meurt sont immenses : pressions déflationnistes, 200 millions de chômeurs, fin des Trente Glorieuses en Chine, 200 000 milliards de dollars de dettes supplémentaires depuis 2008. Malgré les liquidités qu’elles déversent, les banques centrales ne parviennent pas à traiter les problèmes structurels. Ils ne peuvent être résolus que par le politique qui ne cesse de reporter les réformes indispensables. Les défis du monde qui naît sont nombreux : révolution démographique liée à l’urbanisation et au vieillissement de la population, surgissement des nouvelles classes moyennes du Sud, émergence d’un capitalisme plus entrepreneurial et partenarial, ère numérique, préoccupation écologique, réveil des tensions géopolitiques autour des passions nationales et religieuses. Or, l’Occident et l’État, qui ont réassuré l’histoire du monde depuis le XVIe siècle, non sans tragédies et sans échecs, sont remis en question. Discours de Jean-Pierre Chevènement, devant le groupe de travail "politique étrangère de la France" de l'IFRI, jeudi 18 février 2016.
Introduction
Principes La place de la politique étrangère dans les institutions peut être centrale ou subordonnée : c’est ainsi que Couve de Murville écrit « C’est devenu presque un lieu commun de dire que la Ve République pendant onze ans, fut d’abord sinon essentiellement, une politique extérieure, la pensée du général de Gaulle ayant été tout entière dominée par la volonté de rendre à la France dans le monde, la place et le rôle qu’il estimait devoir lui revenir, et son action, dans tous les autres domaines, ne visait qu’à réunir les moyens d’atteindre cet objectif suprême. » (1) Cette ambition n’a pas survécu longtemps au général de Gaulle. Les choix opérés par les Présidents Giscard d’Estaing et Mitterrand en matière européenne ont abouti à des transferts massifs de souveraineté que leurs successeurs n’ont nullement remis en cause, bien au contraire ; Notre diplomatie a conduit la France à revenir dans le giron de l’Alliance atlantique, et cela bien après la fin de la guerre froide : le retour à l’organisation militaire intégrée de l’OTAN intervient en 2008, presque vingt ans après la chute du Mur de Berlin. Pourtant l’indépendance nationale n’a rien perdu de son sens dans un monde « zéropolaire ». Reste à le démontrer, comme y incite le rapport Védrine sur la réintégration de l’organisation militaire de l’OTAN par la France. Si l’indépendance redevient le maître mot de notre politique étrangère, si la France continue à se définir comme pont entre les cultures et trait d’union entre les nations, alors la politique étrangère peut redevenir centrale dans notre politique car elle éclaire et donne sens à l’ensemble. Reste le problème des moyens : La France se flatte encore de disposer de la gamme complète des instruments de la puissance. A l’horizon 2050, elle peut théoriquement demeurer dans le peloton de tête des dix ou douze premières nations (Le P5, l’Allemagne, le Japon, l’Inde, le Brésil et un petit nombre d’« émergents »). Mais si l’érosion de sa substance matérielle, principalement industrielle, se poursuit, la contradiction apparaîtra entre une économie déclinante et le maintien des outils de sa puissance. C’est la question des moyens qui, alors, devient centrale. A quelles conditions soutenables la France peut-elle retrouver la croissance nécessaire à son maintien au rang des grandes nations indépendantes ? La dialectique de la fin et des moyens, dans le cadre des contraintes européennes que nous avons acceptées, pose le problème de la volonté politique. En d’autres termes, la France a-t-elle les ressources non seulement matérielles mais aussi morales qui lui permettent de rester une « grande nation » ?
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états-unis
Les actes du colloque du 14 décembre 2015 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Les actes du colloque du 23 novembre 2015 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Les actes du colloque du 26 octobre 2015 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Un article de Jean-Pierre Chevènement paru dans la revue Le Débat, n°186, septembre-octobre 2015.
Remis au Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, le 1er février 2013, le rapport de M. Thierry Tuot prônant une société « inclusive » (1) a souvent été confondu avec des contributions parallèles prônant clairement l’adaptation du pays d’accueil (la France, en l’occurrence) aux migrants dans leur diversité, c’est-à-dire, pour parler clair, l’acceptation du communautarisme. Ces contributions suscitèrent à l’époque un fort rejet qui frappa indirectement le rapport de M. Tuot. Celui-ci, à première lecture, ne le méritait pas. Il tranche par une certaine juvénilité sur la grisaille des rapports administratifs. Cette juvénilité tient à certains bonheurs de style mais, plus profondément, à une forme d’indignation mal contenue devant la détresse du monde. L’indignation est nécessaire, à coup sûr, mais ne saurait cependant remplacer l’analyse.
Le rapport Tuot est à cet égard révélateur d’un certain « esprit du temps » qui n’a guère changé et continue d’inspirer l’action des pouvoirs publics, même si ceux-ci, à l’époque, ont pris clairement leurs distances, en publiant le 11 février 2013 une « feuille de route du gouvernement » intitulée « Politique d’égalité républicaine et d’intégration ». Cette feuille de route reprend assez timidement quelques-unes des mesures suggérées par M. Tuot (modernisation des foyers de travailleurs migrants, « carrés confessionnels » dans les cimetières, généralisation du label « diversité » dans les administrations, promotion de la diversité dans les médias) mais vide de leur substance la plupart de ses autres propositions (ainsi la territorialisation de la politique d’intégration sous la responsabilité d’un EPIC (Établissement public industriel et commercial) manifestant de la part de M. Tuot une claire distanciation vis-à-vis du rôle et de l’action des préfets). Surtout, la feuille de route du gouvernement revient très nettement au concept d’intégration que M. Tuot suggérait d’abandonner pour y substituer l’ambition d’une « société inclusive ». |
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